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3,35

sur 274 notes
J'ai lu avec intérêt cette dystopie, mais sans réel plaisir.
Sans doute me suis-je trop sentie enfermée dans cet univers froid de papier glacé, à l'écriture clinique.

Décor : Faire du livre ou de la lecture un élément de thérapie et faire disparaître ainsi toute addiction funeste pour la santé (drogue, alcool...) est une vraie gageure. Gageure réussie avec brio par Lucie Nox, bien au-dessus de toute attente.

Envers du décor : Contrôler tout débordement des dociles consommateurs en organisant des manifestations publiques de lecture, sous l'égide de solides agents de sécurité, recrutés pour leur analphabétisme et dressés aux ordres, dont le presque parfait numéro 1075.

Le meilleur des mondes ? Une illusion, encore. Car bien sûr les lectures sont ciblées et non libres de choix et les agents de sécurité quasi lobotisés pour faire régner l'ordre et la peur.

Et la faille dans le système bien sûr...


Un zeste d'humour noir avec l'industrie du livre, sauveur de l'humanité et garant de bénéfices considérables.
Une mise en garde sur un état totalitaire, avec en surimpression la célèbre maxime « Panem et circenses » : de quoi museler le peuple en lui offrant les divertissements qu'il croit avoir choisis lui-même.
Un air de déjà vu même s'il ne fait pas de mal de rester vigilant.
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Imaginez un monde...

...où les choix de nos lectures seraient contingentés, imposés, standardisés, classifiés en rayons thématiques, rationalisés par des fonctionnaires plumitifs au cahier des charges d'écriture au kilomètre.
...où nos échanges de compulsifs babéliotes seraient impossibles, car Babelio serait interdit (vision d'horreur!)
...où des grandes messes de lecture collective, tels des événements sportifs, déchaineraient des instincts primaires, avec service d'ordre musclé à neurone unique.(le livre à la place du ballon rond, un seul lecteur au milieu du terrain, jolie idée pourtant!)

Imaginez la frustration! Imaginez...

Bienvenue dans le monde de l'analphabête 1075, pur produit de masse anti émeute, prototype déshumanisé dans la société totalitaire surréaliste imaginée par Cécile Coulon.
Mais la révolte couve...
Un conte philosophique concis, froid et rude, où l'auteur ne lésine pas sur les superlatifs pour accentuer le trait.
D'autres critiques ont largement décortiqué avec talent le symbolisme du contexte. Je me bornerai à dire mon plaisir pour un moment de lecture originale, où la littérature tire son épingle du jeu.

(Bonne nouvelle: on a sauvé Babelio!)
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Quel avenir pour la littérature? Cécile Coulon nous soumet ici une hypothèse futuriste qui bouleverserait fort les échanges d'une plateforme comme Babelio : Masse critique sous contrôle, remaniement des critiques de lectures triées....en effet dans l'univers de l'auteur les livres sont conçus dans des usines à mots, et formatés par thème : chagrin, rire, frisson. Exit la littérature classique trop subversive. Et pour mieux contrôler les masses, des lectures publiques sont données dans des stades d'accès très réglementés. Au coeur de l'histoire, l'un des Agents officiels qui veillent au bon déroulement de ces messes à grande échelle. Condition essentielle de recrutement de ces vigiles : ils ne savent pas lire. Tout contrevenant est immédiatement expulsé, et renvoyé dans la zone suburbaine miséreuse où il vient.

Bien entendu 1075, notre héros, tombe dans le piège...

Suffit-il de faire un mix de Farenheit 451, de 1984, et d'Algernon pour faire un roman de SF qui se tient, le tout en moins de 150 pages? Par sûr. Pour ma part je reste sur ma faim. J'ai eu l'impression de parcourir un canevas, une ébauche de ce qui aurait pu être un vrai roman. Il manque une accroche pour le lecteur, des détails supplémentaires qui permettraient de s'attacher aux personnages, et de se faire vraiment peur.
Je n'ai pas compris non plus pourquoi les Agents doivent être illettrés...

L'écriture me paraît aussi très inégale : quelques belles formules côtoient des phrases alambiquées qui ôtent de la clarté au récit .

Il en ressort que l'on apprécie de vivre à notre époque où nous avons le choix de nos lectures et la liberté de soumettre nos appréciations en toute indépendance.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Dans un futur imaginaire, Cécile Coulon nous plonge dans un univers totalitaire d'où la littérature est bannie, les livres interdits. N'existent que les ouvrages faits par les « écriveurs » homologués par le gouvernement et formatés pour provoquer des émotions ciblées du « livre frisson », au «livre fou rire » en passant par « le livre tendresse » et « le livre haine ». C'est mieux que rien, me direz-vous, en bon « Babeliote » pour qui le manque de lecture équivaut à une lente agonie.
Pas si simple, car il est interdit de lire, ces trésors doivent être déclamés dans des stades immenses à une foule avide et impatiente par des liseurs surveillés par les Agents du Service National. Ces représentations qui déchaînent l'hystérie collective ont pour nom « Manifestation À Haut Risque », l'agent « 1075 » est chargé d'y assurer la sécurité, il applique docilement les ordres de sa hiérarchie. Il est analphabète, critère impérativement exigé lors de son embauche. La carrière de « 1075 » est sans anicroche jusqu'à ce qu'une blessure l'envoi à l'hôpital.
D'une plume ciselée, précise, incisive, Cécile Coulon fait de ce monde mécanique une angoisse permanente.
J'ai lu ce livre d'une traite, en ayant en permanence un oeil sur ma PAL.
Ouf ! me voilà sauvée.
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N°980– Octobre 2015

Le rire du grand blessé - Cécile Coulon -Éditions Libra diffusio.

Imaginez un pays imaginaire où le système social serait basé sur l'ignorance et le divertissement. En effet personne ne sait lire mais prend du plaisir à écouter en lecture publique un « livre-frisson ». Bien entendu tout cela est entièrement contrôlé par le pouvoir et se passe lors de manifestations que surveillent, dans des stades des gardes eux aussi illettrés. Cela a pour but non seulement de contrôler la production littéraire mais aussi de ménager pour le peuple des instants, assez courts d'ailleurs, de défoulement public. L'un d'eux, dont le nom est remplacé par un numéro (1075) vient de la campagne et souhaite intégrer cet organisme de surveillance. Il est costaud et parfaitement ignare ce qui fait de lui un candidat idéal. Effectivement, on le transforme en automate à condition qu'il n'apprenne jamais à lire. Il devient l'élite de cette garde prétorienne mais est un jour mordu gravement par un molosse qui accompagne les gardiens. A l’hôpital où il est soigné, le hasard le met en contact avec un groupe d'enfants et il entend pour la première fois le mots « alphabet » et « dictionnaire » qui font naître chez lui un désir d'apprendre. Lui qui était différent des autres, qui était le symbole parfait de cette société, en devient la déviance. Il apprend à lire et se cache même pour cela et Lucie Nox, qui ressemble à «Big Brother » qui sait tout et voit tout le perce à jour. La paix intérieure que pouvaient ressentir les analphabètes qui apprenaient à lire est insupportable pour le système mais c'est bien ce qu'il ressent. Lucie pourtant quelqu’un de compréhensif qui ne le dénoncera pas aux autorités parce qu'ainsi elle avouerait la faillite de son programme et peut-être aussi la fin de son parcours professionnel. Leurs carrières à tous les deux est assurée par cette sorte de secret. 1075 sera promu, deviendra tout puissant au sein du système.

C'est une fable, parfois grinçante parfois inquiétante qui décrit cette société très hiérarchisée et encore plus déshumanisée et on se dit qu'on a peut-être échappé à cela. Voire, cela peut ressembler par certains côtés à nos sociétés dites libres.
En lisant ce genre de roman on a imperceptiblement des références à « 1984 » de George Orwell, à « Fahrenheit 451 » de Ray Badbery et même du roman « Les hommes frénétiques » du très classique Ernest Perochon, autant de dystopies qui mettent en garde le lecteur contre les déviances possibles des régimes totalitaires gouvernant la société. Après tout, rien n'empêche un écrivain d'exprimer ainsi ses peurs, de les mettre en scène sous la forme d'un d'exorcisme. Ces romans sont parus au milieu de XX° siècle et ont eu des formes d'illustrations dans les années qui ont suivi. Je ne suis pas bien sûr que ce roman n’empreinte pas quelques-unes de ses scènes à notre société, moins dans le domaine de la lecture publique que dans celui du sport ou de certains spectacles par exemple. Quant à la destruction des livres anciens, je crois que nous l'avons déjà rencontrée dans les autodafés nazis qui brûlaient les ouvrages prohibés en favorisant ceux recommandés par le régime. C'est l'image de toutes les censures que nous avons connues, y compris en France, sans oublier « l'Index » longtemps en vogue dans l’Église catholique. Quant au matraquage publicitaire des nouveautés littéraires, et pas seulement, il génère souvent des scènes de « fièvre acheteuse » un peu délirantes chez nos concitoyens.

Le système d'espionnite et de délation, il me semble qu'il existe déjà et qu'il est même largement répandu notamment dans le monde du travail ou de surveillance sur la voie publique par le biais des caméras. La solitude des membres de cette société me paraît s'apparenter à celle que nous connaissons malgré les réseaux sociaux, les occasions de plus en plus nombreuses se rencontrer…Le fait que 1075 prenne conscience de la vacuité de son existence et la combatte par la lecture, je trouve cela plutôt bien et ce n'est pas moi qui dirait le contraire. La lecture a toujours correspondu à un éveil de la conscience. Son attitude est alternativement celle d'un homme qui veut tout faire pour réussir,

Le livre refermé, je suis perplexe autant par l'histoire racontée que par ce qui peut lui tenir lieu de morale. Un conte philosophique, oui peut-être ?

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Le nom de l'autrice tournait autour de mes envies de lecture depuis un petit bout de temps. le hasard m'a mis entre les mains cet ouvrage. Il s'agit d'une dystopie intéressante, où l'on glorifie le pouvoir physique des analphabètes pour protéger cette société du spectacle en lectures littéraires qui remplissent des stades et rendent fous les supporters. Tout est bien huilé, lorsque 1075 se fait bouffer la jambe par un chien et durant son séjour à l'hôpital, il va commencer à... Chut ! le dispositif sociétal est bien décrypté. le personnage de la grande psy est très intéressant. J'ai bien apprécié le livre dans son ensemble. L'univers est tendu et cohérent, mais parfois le phrasé digressif et très (un peu trop ?) introspectif nous fait dévier et un peu oublier l'enjeu de l'action. Comme il n'y en a peu, cela m'a légèrement gêné vers la fin, mais sans non plus me déplaire. Je le lirai avec grand plaisir du Cécile Coulon, car oui, la littérature est nécessaire !
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1075 est un des meilleurs agents du Service National. Afin de sortir de son milieu social très précaire, il n'avait qu'une solution : postuler à un poste d'agent et subir toutes les épreuves avant d'être engagé.
Son rôle consiste à éviter tout débordement lors des manifestations de lectures publiques. Ces lectures publiques servent à encadrer la population et à éviter aux gens de tomber dans la névrose et les addictions. Ce programme a été mis en place par Lucie Nox. La seule interdiction qui est faite aux agents est d'apprendre à lire
Mais, 1075 sera blessé lors d'une manifestation par un molosse. C'est au cours de son séjour à l'hôpital qu'il sera amené à assister à un cours de lecture destiné à des enfants malades ...
Lecture agréable mais surprenante et quelque peu perturbante.
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Notre héros, l'agent 1075 doit sa réussite à son analphabétisme, son manque d'empathie et son absence de relation humaine. Grâce à ce CV prestigieux, il peut intégrer le Service National, chargé de contenir les foules durant des Manifestations à Haut Risque (des lectures dans des stades). Cette société ne connaît pas la notion d'auteur, il n'y a pas de titres, on nomme seulement le sentiment recherché "Frisson 13", "Haine 130" ou "Tendresse 420" et publié par des Maisons de Mots. Tout est standardisé et calibré, comme nos denrées industrielles ?
Agent 1075 est pris en charge par un cuisinier et une femme de ménage pour éviter qu'il ne soit en contact avec des écrits. Seulement voilà, un jour un accident le fait atterrir dans un hôpital où il va entendre une leçon de lecture.
Précipitez-vous sur ce livre pour découvrir s'il va y prendre goût, si toute sa vie va basculer. Et vous allez découvrir le but de cette société où la littérature est encadrée. Parfois une création peut être détournée...
Je suis admirative de cette auteur, qui doit avoir mon âge et possède un vrai style, inspiré des auteurs américains comme Faulkner ou Steinbeck et a des idées géniales et novatrices !
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Cécile Coulon nous amène à travers ce roman, dans un futur totalitaire où tout est régenté et aseptisé et en premier lieu les livres. Les Manifestations, lectures publiques, où sont lus ces livres réglementés remplacent les événements sportifs et culturels dans les stades. À travers cela, la population est devenue docile.
Cette histoire nous rappelle que la littérature est un moyen d'expression libre, un pilier de la démocratie, qui permet de nous faire réagir et de provoquer des émotions. Un bel hommage à la littérature que Cécile Coulon nous offre à travers ce monde terne et triste.
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Voici un roman d'anticipation à lire par tous celles et ceux qui s'intéressent au monde littéraire. Imaginez un monde où le livre n'est plus une oeuvre de création, mais un objet produit par un pouvoir totalitaire dans le but de déclencher une émotion prédéterminé. le livre devient ainsi un outil de manipulation mentale des foules. le lecteur n'est plus qu'un liseur, l'écrivain réduit à la condition d'écriveur. le roman de Cécile Coulon s'appuie sur un principe d'inversion des valeurs communément admises pour arriver à une démonstration par l'absurde. Ce procédé fonctionne assez bien, renforcé par un style impersonnel, froid, qui nous donne une impression glaciale d'un monde déshumanisé. En creux, l'auteur dénonce notre société de spectacle de masse et fait de cette fiction une parabole des dérives du monde contemporain. Ma (petite) réserve porte sur des présupposés manichéens, parfois désagréables voir méprisants. Les brutes sont forcément épaisses, incultes, les masses laborieuses ou abêties, l'esprit éclairé supérieur à tout, etc…
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