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3,48

sur 443 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cécile Coulon s'y entend pour créer des ambiances. On visualise sans peine la petite ville paumée des années 50, quelque part dans le sud profond des USA, et ses habitants en perdition. Surtout les hommes, qui après s'être tués à la tâche à la scierie le jour, finissent de s'abrutir avec le tord-boyaux du bar local le soir.
Parmi ces hommes, on nous parle d'abord de Thomas Hogan, et dès les premières pages, on comprend que ça se passera mal pour lui. Un peu plus loin, on remonte le temps et on nous présente William Hogan, père du précédent, mort inopinément alors que Thomas n'était qu'un enfant.
Les 140 pages du roman tentent de nous expliquer pourquoi Thomas a mal tourné, alors qu'il semblait pourtant né sous une moins mauvaise étoile que celles allouées à ses camarades du même âge.
Pour comprendre cette « malédiction », on nous fait remonter aux supposées racines du mal, c'est-à-dire à la jeunesse du père, William. Celui-ci est un travailleur acharné, qui à force de labeur, réussit à économiser pour acheter le domaine dont il rêvait. Il épouse Mary, le meilleur parti de la ville. Tout pour être heureux, donc. Sauf que William a parfois un regard étrange, dans lequel Mary voit sourdre la violence, sans comprendre d'où elle vient. C'est là qu'on nous donne un indice : certains soirs, William donne un coup de main au poste de police pour classer les fiches vertes, sur lesquelles sont répertoriées toutes les atrocités perpétrées dans la région.
Thomas grandit dans la quasi-indifférence de son père, qui ne retrouve guère son image dans la silhouette de ce frêle et inoffensif gringalet.
A la mort de William, la vie de Thomas prend un tournant, obligé qu'il est de devenir l'homme de la maison. Dans ce rôle-là, il sera parfait : bon élève à l'école, il ne se laisse pas entraîner sur la mauvaise pente par son copain Paul ; travailleur, il aide sa mère à entretenir le domaine ; devenu bel homme, il se laisse séduire par Donna, jeune fille parfaite. Tout pour être heureux, donc. Mais cette future belle histoire va déraper en même temps que la voiture de Thomas.
Pourquoi ? C'est là tout le problème, je n'ai pas compris pourquoi.
D'accord, le père de Thomas est étrange et violent. Mais est-ce que tout homme bagarreur engendre nécessairement un fils « maudit » ?
Bien sûr, William a eu sous les yeux des fiches de police horribles. Y avait-il donc tant de meurtres sordides commis dans ce trou perdu ? Pas de réponse. Et si encore William en avait parlé à son fils, mais ce n'est pas le cas.
Ensuite, certes, Thomas a perdu son père trop tôt. Et alors ?
Admettons, il subit une déception amoureuse. Mais tous les coeurs brisés ne vont pas en prison.
Bref, ce roman ne me semble pas abouti. Trop elliptique, trop mystérieux. On veut nous faire croire à un certain atavisme, au gène de la violence. Je ne nie pas que le contexte familial et social puisse joue un rôle dans la reproduction de certains comportements, mais ici c'est trop peu étayé psychologiquement. L'auteur n'explique rien, se contente de sous-entendus, avec la conséquence que pour moi, ce n'est pas vraisemblable.
Ceci dit, en dépit de quelques métaphores hasardeuses (y compris le titre), l'auteur possède un talent d'écriture certain, qui fait que malgré tout on reste captivé jusqu'au bout par l'histoire. Mais il reste un goût de trop peu, ce n'est pas assez percutant. N'est pas Steinbeck qui veut…

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On sait dès le premier chapitre que quelque chose a mal tourné pour le jeune Thomas Hogan. «Thomas avait pris le mauvais tournant au moment où tout lui souriait. Il n'y avait aucune raison, se disait-il, pour que cette histoire se termine ainsi.» Qu'est-ce qui a bien pu déraper chez ce garçon taiseux et sans histoires ? Les chapitres suivants déroulent sa vie depuis son enfance jusqu'au moment fatidique.

L'écriture est belle, émaillée de descriptions qui concourent à nous plonger dans une atmosphère feutrée au rythme lent. On a un peu l'impression d'être hors du temps en lisant ce livre, coupé du monde, prisonnier de cette bourgade des Etats Unis. D'ailleurs, on ne sait pas exactement quand l'histoire se déroule.
Le hic, c'est que cela manque singulièrement de souffle. J'ai eu l'impression d'évoluer dans un décor. Comme si ces descriptions, aussi agréables soient-elles, faisaient de l'ombre aux personnages, les empêchaient d'exister. du coup, je suis restée plus ou moins indifférente à leur sort, à l'exception peut-être de la mère. Et pour ne rien arranger, le dénouement, du moins les raisons qui y ont conduit (puisque le dénouement en lui-même est connu dès le départ), ne m'ont pas paru en phase avec le reste. Décevant. Les qualités d'écriture laissaient présager bien plus.


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Avis aux amateurs de plume prometteuse, le roi n'a pas sommeil de Cécile Coulon en est l'incarnation flagrante. Mais pourquoi me direz-vous ? Et bien parce que Cécile Coulon a seulement 24 ans et déjà deux romans à son actif, et que de surcroît elle peut se targuer d'un vrai talent de conteuse des temps modernes (bon je suis jalouse!). Néanmoins, là réside le paradoxe, à la lecture du Roi n'a pas sommeil, je suis partagée : j'ai trouvé l'histoire presque sans intérêt sans pour autant lâcher le roman, le style et l'atmosphère à la Steinbeck m'ayant ferrée jusqu'au bout. Ah ah, voilà du paradoxe !

L'histoire est celle de Thomas Hogan, fils d'un homme violent et d'une femme fragile et soumise, Mary, dans une bourgade paumée du coeur des USA à une époque indéterminée (mon imagination associant souvent ce type d'histoire aux années 40/50 allez savoir pourquoi). Dès les premières ligne nous savons que Thomas, l'unique enfant chéri de Mary, sa raison d'être, tourne mal et qu'une chose grave s'est déroulée plongeant sa mère dans un sombre désespoir. Cécile Coulon nous livre ainsi leur histoire, ou comment un enfant gracile, timide et bon élève, gentil et généreux, se meut en jeune homme buveur et joueur invétéré, dont le destin bascule tragiquement. En filigrane notre jeune romancière s'interroge sur la notion d'atavisme, le fils reproduisant malgré lui le comportement de son père (les gènes sont les gènes par une fatalité digne des plus grandes tragédies anciennes). J'avoue ne pas avoir accroché à cette histoire, à cette notion de déterminisme familial et de fatalité. Je suis restée à côté du roman tout en reconnaissant le vrai talent de Cécile Coulon, son écriture, puissante et précise qui s'inscrit dans la droite lignée des auteurs américains que j'affectionne (John Steinbeck et Truman Capote). Elle décortique avec justesse les états d'âme et la puissance dévastatrice des émotions contenues et des frustrations. Malgré un sentiment d'inachevé, j'ai apprécié ce livre que je recommande car je reste persuadée d'avoir trouvé en Cécile Coulon une future grande plume de la scène littéraire française et que son véritable chef-d'oeuvre ne saurait tarder. Affaire à suivre…
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Un conte américain écrit avec un style particulier qui le sort de la banalité du sujet,pas mal!
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Deuxième livre que je lis de cette auteure et toujours le même sentiment de ne pas savoir déterminer mon sentiment de lectrice.

Dans ce roman, Cécile Coulon place le récit dans une Amérique profonde où le regard des voisins et les préjugés dominent.
Nous suivons Thomas Hogan, un jeune homme dont la vie semble minée dès le départ, et qui ne résistera pas à ce qui semble être son destin.

L'écriture est agréable et a sans aucun doute quelque chose de particulier qui a retenue mon attention. Mais il y a des sortes de trous dans la narration, des choses qui semblent entendues et que je ne perçois pas comme acquises qui m'ont laissées un sentiment de facilités.

Malgré tout , je reviendrais vers un livre de cette auteure avec plaisir, car pour moi, le mystère n'est pas levé.
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Après avoir fait la connaissance de l'auteure lors de son passage à la La Grande Librairie où sa jeunesse et son assurance m'avaient interpellée, j'ai eu envie de franchir le pas et de lire un de ses livres et bien m'en a pris car c'est donc pour moi une découverte et une belle découverte. Ne pas se fier à son aspect fragile cette jeune femme est un tempérament et cela passe par ses mots.

Récit qui retrace le ratage d'une vie alors que tout était à la base possible : la fortune, la propriété d'un bien, des parents aimant même si le père disparaît dans de terribles conditions et même si celui-ci avait parfois la main lourde vis à vis de sa femme.

Le pilier de cette famille c'est elle, Mary, la mère : présente, aimante, jamais un mot plus haut que l'autre et d'ailleurs le médecin du village ne s'y trompe pas.

Et puis Thomas, le fils unique qui devine, ressent mais ne parle pas ou peu. le taciturne, le solitaire, l'introverti et pourtant il aurait tant de choses à dire. C'est un écorché vif à qui la vie ne fera pas de cadeaux.

L'écriture est directe, précise, percutante. On ressent la chape des non-dits, des regards, des situations dans cette bourgade américaine. Tout le monde se connaît : on s'aime, on se déteste, tout est là pour le bonheur ou le malheur tout dépend......

Il y a du vécu, du réel, on est pas dans le monde des bisounours et pourtant on s'y retrouve. C'est noir, c'est parfois un peu plus gris mais jamais pour longtemps car le drame rode même si parfois une note d'espoir peut laisser entrevoir un possible, mais pas pour tout le monde.

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Le roi n'a pas sommeil m'a fait penser à une sorte de conte moderne dont le sujet serait le destin d'un homme, ici Thomas Hogan.
Thomas est né dans dans une petit ville mais dans une grande maison, celle que son père avait acheté avec espoir quelques années auparavant. Pourtant, le père, ouvrier à la scierie, meurt d'une blessure accidentelle alors que Thomas est encore très jeune. Il se rapproche alors de sa mère et devient un jeune garçon, puis un jeune homme irréprochable. Pourtant, la perte de son père le poursuivra longtemps, et changera peu à peu beaucoup de choses en lui.
L'histoire de ce personnage porte le livre, j'ai moins adhéré au style de l'auteur.
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Premier livre que je lis de Cécile Coulon. J'ai tout d'abord été surprise par l'écriture: je m'attendais à une écriture jeune, moderne. La lecture me fit penser à celle d'Emile Zola. Une écriture qui décrit la misère humaine, assez sombre. Comment l'histoire personnel, les traumatismes, l'hérédité... peuvent conduire à un destin funeste alors que tout souriait à ce jeune roi.
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C'est un climat fait d'alternance de violence et de sérénité, d'ombres et de lumière dans lequel nous entraîne Cécile Coulon. Son écriture est sobre, avec de fréquentes métaphores (trop fréquentes?). Thomas, un fils, dont le père bûcheron rustre meurt prématurément ne réussit pas à s'intégrer dans la société. Après une enfance chétive qui se solde par la fin de son amitié avec Paul (mi-voyou/mi caïd) il partage sa vie entre l'entretien de la propriété familiale et le pub ou il joue au poker et boit beaucoup. Lorsque le Docteur O'Brien finit par conquérir Mary sa mère, et qu'il rencontre Donna, le lecteur espère voir un peu de bonheur dans la vie de la famille Hogan. Mais ses démons, ses frustrations provoque un blocage en lui, il rejette Donna et se replonge dans le jeu et l'alcool. Lorsqu'il découvre dans un restaurant, Paul, revenu à une vie honnête et sobre en compagnie de Donna, ivre, il s'enfuit, percute et tue, un enfant. Condamné à trois ans de prisons, il refuse les visites de sa mère à qui il écrit des lettres tous les jours, qu'il ne lui envoie pas. Lorsqu'il est libéré, il fuit pour refaire sa vie ailleurs, mais tenaillé par l'amour pour sa mère il finit par revenir au pays, ou sa mère absente, plus personne ne l'attend. Il se donne la mort dans les bois de la propriété qu'il a tant aimée. Tous les personnages sont magnifiquement décrits, la plupart sont émouvants, Thomas lui-même, Mary la mère, le docteur O'Brien. Depuis le début du livre, le lecteur attend un secret, bien que celui-ci ne soit pas à la hauteur de son attente, il est plongé dans une ambiance lourde qui ne laisse pas indifférent.
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C'est annoncé dès le départ : ça va mal finir pour Thomas Hogan. En effet, l'unique fils de William et Mary Hogan semble marqué par une sorte de malédiction qui, malgré son caractère discret et travailleur, ses bonnes notes à l'école et l'amour qu'il porte à sa mère, va finir par le rattraper.
L'histoire d'une destinée tragique, où la part d'ombre du jeune personnage taciturne, directement héritée de son père, aurait pu s'atténuer voire s'effacer avec le temps en le laissant mener une vie simple et tranquille, prend finalement le dessus au mauvais moment pour le faire basculer jusqu'à l'anéantissement.
Je reste cependant un petit peu sur ma faim, j'ai eu parfois le sentiment de tourner autour du pot, alors que l'écriture, typée et percutante, les beaux portraits d'âmes tourmentées, le style abrupt et la restitution de l'atmosphère sombre et poisseuse empruntés à la littérature américaine que j'affectionne tant avaient tout pour m'emballer. J'étais peut-être plus dans l'attente d'une grande saga familiale que d'un court récit presque anecdotique.
N'empêche cela reste un bon moment de lecture et une auteure à suivre !
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