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Critique de berni_29


J'écarte les pages du paysage pour entrer dans un chemin de ronces. J'ai toujours pensé que la poésie était une manière d'apporter de la lenteur dans notre façon de cheminer dans les mots.
Les Ronces ont cette vertu de nous aider à nous frayer un chemin difficile, ne pas l'offrir facilement à nous. Les Ronces nous aident à cheminer avec lenteur dans le paysage.
Ici, dans ce recueil de poèmes, Cécile Coulon convoque le désir à la manière d'une voyageuse.
Ses vers nous invitent à une forme de voyage, mais nous disent aussi de ne jamais se résigner.
Ici les ronces s'écartent peu à peu dans le paysage des pages, celles-ci nous laissent entrer dans le chemin des phrases, il faut marcher, s'éloigner, regarder plus haut que cela nos vies d'en bas.
À notre tour, nous entrons comme un voyageur dans ce dédale de mots.
Les ronces s'ouvrent parfois sur les lèvres des arbres, sur les ailes alourdies des oiseaux par la pluie,
Dire que l'être aimé est le plus bel endroit où choir enfin.
J'écarte les pages du paysage et je chemine parmi les ronces.
Aimer quelqu'un qui ne vous aime pas. Se heurter à son mur.
La quête d'un visage, d'une voix, les mots qui viennent ou ne viennent plus.
Les ronces sont des feuilles et il nous faut les apprivoiser.
Faire les choses pour ne pas oublier l'autre.
Les nuits blanches débarquent comme des wagons dans une gare fantôme.
Cécile Coulon, à travers ces chroniques poétiques, nous parle de sa passion d'écrire, de cette difficulté d'écrire aussi. Elle convoque son quotidien et des forêts peuplées d'enchantements.
Parfois il faut quitter les montagnes. Descendre. La poésie de Cécile Coulon nous tend la main dans un sentier qui côtoie le vertige quand on aime encore.
Le quotidien est là, celui de nos vies, Cécile Coulon a décidé de lui donner une lumière. C'est une lumière qui égratigne, faite de ronces. Aimer, c'est aussi éprouver la difficulté d'aimer. L'absence.
Cécile Coulon jette du sel dans nos yeux et de l'orage dans nos cœurs, quand ce n'est pas l'inverse.
Sa poésie incite à ressembler à nous-mêmes.
Parfois, lorsqu'on rentre dans nos tanières, il reste encore un peu de lumière dans le corps recroquevillé. D'où vient-elle ?
Ce que j'aime dans la poésie, c'est cette manière de poser de la lenteur dans nos manières trop lourdes. La poésie de Cécile Coulon ressemble à cela. Elle réussit à entrer dans nos tanières, caresser nos corps recroquevillés. Faire entrer de la lumière là où nos gestes sont empesés, enfermés.
Longtemps encore, je voudrais continuer d'être griffé par Les ronces de Cécile Coulon.
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