AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 2441 notes
Tant de critiques élogieuses que je suis gênée de rejoindre la quinzaine de dissidentes… C'est le premier livre de Cécile Coulon que je lis ; devant ce concert de louanges sur Babelio et à cause du prix du Monde 2019, je me dis qu'il faudra bien que j'en essaye un autre. Parce que celui-ci ne m'a pas plu. La commémoration que Blanche, 80 ans, effectue dans la fosse à cochons me semble ouvrir dès le premier chapitre un boulevard pour la suite. Retour de 50 ans en arrière, donc. Les parents de Blanche et de Gabriel sont morts dans un accident de voiture, tout près de la ferme « le Paradis ». Les enfants sont alors élevés par leur grand-mère maternelle, Émilienne, sur cette ferme qui remplit toute sa vie. Ils vont grandir là, tant bien que mal, côtoyer Louis, l'adolescent qu'Émilienne a recueilli et qu'elle emploie comme commis, aller à l'école, soigner les bêtes, faire les marchés le jeudi, etc. Jusqu'à ce que Blanche tombe amoureuse d'Alexandre…
***
J'ai trouvé dès le début les personnages caricaturaux, de la grand-mère taiseuse au commis qui fait partie de la famille, mais pas tout à fait. Il faut noter aussi l'opposition entre le frère et la soeur qui se présente comme le reflet de la situation qui existait entre le père et la mère, et probablement (ce n'est pas explicite) entre Émilienne et son mari. Blanche et les femmes de la famille sont des forces de la nature tant physiquement que psychologiquement, alors que les garçons se présentent plutôt comme des rêveurs inadaptés à cette vie rude et exigeante, peut-être dans une tentative de renversement des clichés. Louis déborde de ce schéma : il n'est pas de la famille… Cela n'empêche pas non plus son personnage d'être une sorte d'archétype des romans du terroir ou de certains romans sentimentaux : enfant battu, généreusement accueilli dans la famille, amoureux désespéré de l'inaccessible, jaloux et épisodiquement violent, etc. Le manque de vraisemblance entre les actes de certains des personnages (à commencer par Blanche) et le caractère que l'auteur leur a prêté m'a dérangée à plus d'une reprise. J'ai par ailleurs trouvé risibles plusieurs passages censés émouvoir : J'ai souvent eu l'impression de me retrouver dans une de ces séries françaises où les acteurs surjouent et enlèvent ainsi toute crédibilité au récit. J'ai aussi eu beaucoup de difficulté avec le style de Cécile Coulon que j'ai trouvé surfait, factice. Pour moi, la recherche des effets sonne souvent faux : « [E]lle se jeta à travers la pelouse, aussi essoufflée qu'un jour de fête, et griffa la rue en courant derrière Alexandre »…
***
Je suis toujours étonnée (et ravie) qu'on puisse lire le même livre en aboutissant à des opinions totalement divergentes alors que, avec les mêmes personnes, on partage un réel enthousiasme pour d'autres œuvres !
Commenter  J’apprécie          3313
Après Trois saisons d'orage j'avais hâte de découvrir le nouveau roman de Cécile Coulon dont tout le monde parle. Une bête au Paradis, un endroit où tout est sans dessus dessous, bouleversé, chahuté et où le paradis peut devenir un enfer.

Pour être tout à fait franche, je l'ai fini il y a quelques jours j'en suis encore à me demander si j'ai beaucoup aimé ou aimé, mais pas un coup de coeur de toutes façons.  J'ai eu la malchance d'écouter le masque et la plume le dimanche 8 septembre qui avait à l'ordre du jour ce roman, oui malchance car l'un des chroniqueurs en a révélé la fin ce qui retire déjà une partie du plaisir de lecture (honte à lui.....).

Cécile Coulon aime les personnages féminins forts, déterminés, imprégnés par les événements, paysages, climat. C'est une histoire de femmes, de deux femmes principalement et d'un lieu : Blanche, l'héroïne, femme entière, vouant un amour respectueux et inconditionnel à sa grand-mère Emilienne qui l'a élevée après la mort de ses parents, mais aussi au Paradis, la ferme familiale qui l'a vue grandir et devenir peu à peu la maîtresse des lieux. Mais un autre amour va faire battre le coeur de Blanche : Alexandre et même s'il fut une époque où le Paradis portait bien son nom il va 15 ans plus tard se transformer en Enfer.

Les personnages masculins sont moins à la fête :  Louis, recueilli par Emilienne quand il était jeune adolescent, homme à tout faire mais non dépourvu de sentiments, Gabriel, le frère de Blanche,  effacé, pratiquement inexistant face à ces deux maîtresses-femmes et puis Alexandre, le bel Alexandre qui va faire chavirer le coeur de Blanche mais aussi le briser. Mais il ne fait pas bon trahir Blanche.....

"Mais toujours d'une voix très basse, pour la protéger de ce qui couvait en elle, de cet ogre impossible à nommer échafaudage de douleur et de peine, de fierté et de résignation. (p101)"

Le début du roman commence par une scène d'amour entre Blanche et Alexandre parallèlement à un bain de sang et tout le récit est cette image, douceur/douleur, amour/haine, lumière/noirceur. Blanche alterne les attitudes : volontaire, forte, dure à l'ouvrage mais capable de se terrer lorsque la douleur est trop forte,tel un animal elle lèche ses blessures en se terrant dans son refuge, pouvant aller jusqu'à se détruire. Elle la sent, elle le sait  il y a en elle une bête qui sommeille, elle est là tapie et ne demande qu'à émerger. Il faut reconnaître à sa décharge que la vie ne l'a pas épargnée et tous les événements, bons ou mauvais, se concentrent autour du Paradis.

C'est un court roman qui se déroule principalement sur deux époques :  Blanche adolescente et Blanche femme à travers sa relation avec Alexandre mais aussi sur la place d'Emilienne, grand-mère de caractère, qui "règne" dans la première partie sur la ferme jusqu'à ce que Blanche prenne le relais ensuite pour en devenir la maîtresse des lieux.

Autant les personnages féminins sont fouillés, forts autant les personnages masculins sont très stéréotypés voir caricaturaux dans leurs rôles : le valet de ferme amoureux transi, le frère angélique et le bel amoureux inconstant. le plus beau personnage est la terre, la ferme, c'est elle qui finalement occupe le devant de la scène, lieu neutre et pourtant qui façonne ses occupants.

Pourquoi je suis partagée : peut-être parce qu'à force de lire des avis très élogieux de tous les côtés je m'attendais à un récit hors norme et qu'une fois la lecture terminée, où certes l'écriture et le fond sont intéressants, les personnages bien campés mais finalement j'ai eu l'impression dès le début d'en connaître l'issue (sans tenir compte de la révélation finale par le Masque et la Plume) ..... Et comme toujours un premier chapitre qui laisse à penser d'une partie de la fin.....

Cécile Coulon évoque également l'attachement à la terre, peut-il être plus fort que l'amour ? le Paradis, Blanche le porte dans sa chair, dans son coeur et dans son sang, il est son air, son oxygène et il est l'oeuvre de ses ancêtres,  porte en lui l'âme de ses parents.

C'est une auteure observatrice, attentive à ce qui l'entoure, elle scrute, analyse et particulièrement la vie dans les campagnes où le labeur est rude, où les caractères sont forgés par le climat, la terre qu'il faut travailler et les bêtes à élever. Bêtes et hommes retrouvent leurs instincts et mutent. Tout se fond et se confond ne faisant plus qu'un.

Alors finalement oui, c'est un bon roman, sombre et efficace, mais je pense que le dénouement joue un grand rôle sur les lecteurs, sur leur ressenti  et que le connaissant je n'ai pas eu cet effet. J'ai préféré Trois saisons d'orage, beaucoup plus élaboré pour moi, plus fouillé au niveau de la psychologie des personnages, dans la confrontation des classes sociales.

Je garde de l'intérêt pour cette auteure dont j'aime le regard, l'écriture sur ce qui l'entoure mais cette fois-ci cela a un peu moins bien fonctionné avec moi... Ce n'est, comme toujours, que mon humble avis de lectrice, peut-être la seule note discordante parmi tous les avis qui entourent ce livre et donc sans conséquence sur son devenir
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
Commenter  J’apprécie          338
J'aime beaucoup les poèmes de Cécile Coulon mais je ne peux pas en dire autant de ses romans. Cette bête au paradis m'est apparue assez fade. Ce n'est pas que je m'attendais à des giclées d'hémoglobine au milieu de prés fleuris, à des orgies diaboliques avec vierges assoiffées de sexe ou encore à des messes noires satanistes dans les salons de bourgeois nantis, mais quand même…

L'histoire est sans grand suspens, car on devine assez vite qu'il y a eu un drame à la ferme du « Coin de paradis », et que Blanche, la propriétaire actuelle, y tient le rôle principal. On comprend aussi que la victime est Alexandre, ce beau gosse qui l'a abandonnée à ses terres maudites.

Pas de suspens, donc, mais ma foi, ce n'est pas si essentiel que ça, pour autant que l'auteur sache aiguillonner notre intérêt et titiller notre curiosité, en nous donnant des indices pour comprendre pourquoi cette jeune femme, malgré son si doux prénom, Blanche, un prénom qui rappelle la pureté, la virginité, l'innocence, s'est muée en tueuse. Et là aussi j'ai été déçue : tout le long du roman on reste à distance des personnages. On ne sait pas grand-chose d'eux, de leurs sentiments, de leurs motivations. de temps en temps, juste un regard qui se perd et qui en dit long sur les attentes des uns et le dégoût des autres. Et puis, un coup de colère qui éclate de façon inattendue pour le lecteur qui sait si peu du caractère de chacun.

Les personnages restent des énigmes, et c'est dommage. Un peu comme si Cécile Coulon avait eu peur d'eux, comme si elle n'avait pas osé s'en approcher. Aussi, lorsque le jeune homme réapparait au village, on ne comprend pas la réaction de Blanche. Elle, avec son caractère si tranché, pourquoi accepte-t-elle ce retour ? Pourquoi cède-t-elle ? Elle, la petite sauvageonne blessée aurait oublié la trahison, perdu toute sa rancune et remisée toute sa fierté ? Non, tout cela semble peu crédible pour le lecteur.

Et c'est vraiment dommage, car cette histoire est riche de ses personnages : Blanche, à elle seule, aurait mérité plus de profondeur, sans compter sur Louis, cet amoureux éperdu, lui aussi un très beau « cas », ou la grand-mère Emilienne qui voit son univers se déliter sous ses yeux.

La poésie de Coulon semble très loin et ça aussi c'est dommage. On en trouve des bribes éparpillées ici et là mais de façon parcimonieuse, presque chichement, … et une image sublime, celle sur lequel le roman se referme, mais qui ne suffit malheureusement pas à me faire apprécier Cécile Coulon romancière.
Commenter  J’apprécie          321
Difficile de savoir quel adjectif accoler à ce roman : roman rural ou roman psychologique ? Les lieux, le contexte, expliquent en effet en grande partie les personnages. La période n'est pas définie, mais ressemble au milieu du vingtième siècle.

Émilienne fait fonctionner la ferme familiale, le Paradis, en l'absence de sa fille et de son gendre décédés dans un accident. le drame laisse deux enfants : Blanche, jeune fille au caractère fort, ressemblant en cela à son aïeule, et Gabriel, qui se referme aux autres après les événements. Un jour Louis, ado victime des coups de son père violent, se présente et est aussitôt embauché comme commis, homme à tout faire. Il devient indispensable au bon fonctionnement de la ferme, entre poules et cochons. Louis ne quitte pas la ferme, mais n'intègre pas pour autant vraiment la famille aux yeux d'Émilienne. Blanche grandit, attire les regards de Louis, mais découvre l'amour avec son voisin de banc d'école, Alexandre. Un beau gosse qui inspire confiance, issu d'une pauvre famille du coin. Blanche mène son Alexandre par le bout du nez, jusqu'au moment où en fin de scolarité, il lui apprend qu'il veut tenter sa chance à la ville, essayer de devenir quelqu'un… Autant dire abandonner le Paradis : l'impensable pour Blanche…

La forme est tendue. Chaque bout de phrase renvoie aux travaux quotidiens usants de la ferme, aux espoirs et désirs de chacun des protagonistes. Émilienne fait tout pour protéger ses petits-enfants et assurer leur avenir… à la ferme bien sûr. La terre, ce bien qui ne se vend pas et qui se transmet aux jeunes générations. Blanche, déterminée, accrochée à son univers, ce Paradis, si bien nommé. Gabriel, renfermé, absent. Louis, volontaire, travailleur, mais invisible pour Blanche. Et Alexandre, ce séducteur né.
Ce petit récit, à la pagination très aérée, se lit à grande vitesse. le lecteur pressent le drame, perçoit l'orage qui guette. Les pages défilent jusqu'au final.
Commenter  J’apprécie          320
Les histoires d'amour finissent mal en général, au Paradis, comme ailleurs. le paradis, c'est ainsi que se nomme la ferme où la famille Emard tue le cochon depuis toujours. Tout commence et tout finit dans l'arène, là où les porcs se repaissent des restes de nourriture que les hommes ont bien voulu leur céder. Avec « Une bête au paradis », Cécile Coulon s'affirme, définitivement, comme une des autrices les plus douées de sa génération. Sous sa plume, sauvage et poétique, l'homme et la femme sont tributaires de leur animalité, de leurs instincts, les plus bas comme les plus nobles. La passion coule dans leurs veines. Il n'y a pas de petits sentiments. Aux personnages de son roman, on promet le bonheur ou l'enfer. Il n'y a ni juste milieu, ni second rôle, ni rémission possible. Alexandre est l'archétype de l'homme qui part, de l'homme qui triche, de l'homme qui trompe la femme depuis la nuit des temps. Un irrésistible salaud que sa beauté absout – par définition. Blanche est pure, pleine de rêves et d'espoirs, comme son nom l'indique. Leur amour, digne d'une tragédie grecque, emporte tout sur son passage. Lire Cécile Coulon est une expérience éprouvante et magnifique. La tension est à son comble, la charge émotionnelle prête à exploser. D'autant plus violente que dans ce roman, les émotions les plus fortes sont confinées dans l'enceinte de la ferme. En sortir, c'est courir à la catastrophe, tenter le diable. J'ai été interpelée par les titres des chapitres, des verbes actifs, comme la liste des corvées du fermier, une manière de se remettre dans le droit chemin, de ne pas se laisser emporter par la fougue, de garder les pieds sur terre. Seule réserve, quelques facilités dramatiques : quand Fellini rencontre Argento, ça imprègne la rétine, mais la crédibilité du récit en pâtit un peu. Avec ce roman, j'ai retrouvé les sensations éprouvées en lisant « l'été meurtrier » ou « noces barbares ». L'amour à rendre fou. le seul vrai amour ?
Commenter  J’apprécie          324
Blanche vit dans la ferme de sa grand-mère Émilienne, le Paradis, avec son petit frère Gabriel et Louis. Les parents de Blanche et Gabriel sont morts dans un accident de voiture alors que les enfants étaient encore en bas âge. Louis, victime de violences familiales, a été embauché par Émilienne pour aider à la ferme et y vit désormais. La jeune fille sait qu'elle reprendra la ferme et ne quittera jamais le Paradis. A 16 ans elle tombe amoureuse du bel Alexandre mais vit comme une trahison qu'il décide de partir à la ville faire des études…

Blanche reste sur sa douleur que rien ne vient apaiser. Louis l'aime mais il sait qu'il n'a aucune chance. Il prend le parti de la protéger. Gabriel s'envole pour aller à son tour vivre sa vie, Émilienne vieillit doucement et la vie continue au rythme de la vie des bêtes, des saisons et du travail harassant qui empêche de s'effondrer. Jusqu'au jour où Alexandre, qui a choisit de faire carrière dans l'immobilier, revient. Et les femmes espèrent que les choses vont rentrer dans l'ordre...Mais la tragédie est écrite et les mondes séparés difficilement réconciables.

Un beau roman qui illustre bien la dimension tragique de l'existence, le divorce entre l'attachement à la terre et le désir de vivre une autre destinée, qui semble plus facile, les tourments du coeur qui ne s'attache pas à celui que désignerait la raison mais plutôt à celui qui sera son bourreau, avec l'excès peut-être de la jeunesse, et l'entêtement du désespoir. C'est cet excès qui nous laisse un peu sur le bord du chemin, qu'on comprend par l'isolement des personnages dans ce lieu au bout du monde, et qui va aboutir au drame. de l'amour au désenchantement a surgi la haine et du Paradis, l'enfer.
Commenter  J’apprécie          310
Autrefois, la ferme d'Émilienne, c'était le Paradis. C'était ainsi que l'avait nommée sa fille.
Mais, lorsqu'à la mort tragique de cette dernière et de son mari, la légèreté et la gaieté des lieux s'envolent..
À la ferme, il reste Émilienne, son commis Louis et ses deux petits enfants Blanche et Gabriel. Et cette atmosphère lourde...et ses silences envahissants.
Le jour où Blanche tombe amoureuse d'Alexandre semble une renaissance. Mais le lecteur n'y croit pas une seconde.
Dès le premier chapitre, il sent le drame et l'attend venir.

J'ai d'abord bien accroché à ce livre et puis, à force d'attendre la fin, inexorable et prévisible, j'y ai trouvé moins d'intérêt.

Dans ce roman, en dehors d'une histoire d'amour déçu, c'est surtout l'emprise de la ferme, des terres qui ressort. La propriété isolée au milieu des champs s'apparente ici à une toile d'araignée retenant ses proies... On ne vit pas au Paradis, on y reste. Parce qu'une ferme familiale, ça ne s'abandonne pas. Les animaux sont là. Les vaches, les cochons, les poules..à nourrir chaque jour, à traire et à tuer. Tous les jours, sans répit....On ne vit pas à la ferme, on la fait vivre. Et c'est de là que viendra le drame au Paradis.
Commenter  J’apprécie          310
Au Paradis se vit un « échafaudage de douleur et de peine, de fierté et de résignation ».

Dans le huis clos d'une ferme, une grand-mère et deux enfants affrontent un quotidien besogneux, aidés par un commis agricole. Quatre êtres rincés par des violences et des deuils familiaux, qui ne trouvent un équilibre que dans la rigueur du travail, l'attachement à la terre et l'obstination à avancer.
Cet équilibre précaire va se trouver rompu par le charme et l'insouciance d'un amour juvénile plein de promesses. Les années passent, le temps peut adoucir les peines, la confiance peut renaître...Mais l'amour peut être douloureux et ses conséquences dramatiques.

Avec une fine analyse des sentiments pour des personnages sur le fil du rasoir, Cécile Coulon commet un roman rural sombre et rugueux, qui accroche l'intérêt tel un thriller.
Pas de doute, on est happé, sans temps mort, malgré quelques réserves. On s'attendrait à vivre cette atmosphère dans une temporalité plus ancienne, dans un monde agricole disparu, et les décalages entre modernité et vie paysanne archaïque sont parfois déstabilisants. Et peut-être peut-on souligner certains stéréotypes de situations ou de personnages.

Mais des mots déferle une capacité narrative puissante, voire oppressante. Cette histoire est brutale, sauvage, charnelle, frisant la folie destructrice. Elle n'a pas forcément besoin d'être crédible tant elle accroche le lecteur par le crescendo des chapitres jusqu'au point d'orgue en note brisée.

Cherchez la bête...
Commenter  J’apprécie          310
Quel talent mais quel talent ! Je ne connaissais pas Cécile Coulon et je regrette de ne pas avoir lu un de ses ouvrages plus tôt.

Une bête au paradis est un roman très fort, parfaitement maîtrisé. le style est à la fois vif et doux, cru et poétique. J'ai été happée dès la première page tant le roman est bien écrit.

Je ne dirai rien sur l'histoire, la quatrième de couverture en dit déjà trop. Je vous laisse le plaisir de la découverte et de l'émotion.
Belle lecture !

Commenter  J’apprécie          314
Cecile Coulon a déjà écrit 6 autres romans dont « Trois saisons d'orage » qui a reçu le prix des Libraires en 2017. Elle revient cette année avec un roman qui se déroule en huis clos dans une ferme isolée qui s'appelle le Paradis.
Emilienne élève seule ses deux petits enfants, Blanche et de son frère Gabriel car sa fille Marianne et son gendre Etienne sont mort dans un accident de voiture.
Elle a pris un commis (Louis) pour l'aider à la ferme. Celui-ci est amoureux de Blanche mais son coeur est pris par Alexandre. Leur histoire d'amour ne va pas être facile car Blanche se voue au travail de la ferme alors qu'Alexandre est ambitieux et attiré par la ville.
Cecile Coulon a un réel talent pour la description des scènes et des paysages. Elle arrive à mettre en parallèle des scènes violentes/puissantes avec des scènes plus poétiques et romantiques comme c'est le cas lorsque Blanche et Alexandre font l'amour pour la première fois pendant qu'on saignait le cochon dans la cour. Elle nous fait vibrer.
Elle met plusieurs choses en avant dans ce roman : l'attachement passionnel que les 2 femmes ont pour leur ferme, le sentiment de liberté qui s'en dégage mais aussi l'aspect destructeur, le poids cet héritage et la dureté de la vie dans ce lieu. Il s'y cache aussi une histoire de vengeance.
Ce roman sera disponible en librairie à partir du 21 aout 2019
Commenter  J’apprécie          311




Lecteurs (4381) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5262 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}