Elle avait dit, les âmes se retrouvent si les corps... Corps tranquilles et glorieux voguant au-dessus des toundras glacées, nous ne verrons pas les pauvres traces sanglantes et noirâtres que nous aurons laissées dans la terre souillée et tavelée de sable clair au moment de notre envol. Nous vous aurons quittés, ensemble, pour un ciel libre, et c'est mieux comme cela.
Peut-être, bien des années après, un pauvre hère, un colporteur, passerait-il à son tour sur ce chemin en chantant ou en criant quelque chose de dérisoire, arrière les loups, par exemple, pour se réchauffer ou se réconforter. A cette époque, ils seraient enfin, eux, arrivés au terme de leur course.