Publié au Canada en 2004 et traduit en français en 2007, "
Eleanor Rigby" est un roman de l'écrivain canadien
Douglas Coupland, notamment auteur de "
Génération X", "
Toutes les familles sont psychotiques", "
Girlfriend dans le coma" ou plus récemment de "
JPod".
Liz Dunn, 36 ans, célibataire "à l'épreuve de la beauté", se complait dans une solitude résignée, à peine meublée par un job ordinaire et une famille à l'humour vache qui multiplie les maladresses.
Alors qu'elle se remet de son opération des dents de sagesse, Liz reçoit un coup de fil lui demandant de se rendre de toute urgence à l'hôpital où l'attend quelqu'un qu'elle ne pensait pas revoir après 20 ans.
Sa mère et ses frères et soeurs ne manquent pas de venir aux nouvelles, trop curieux de savoir qui est ce mystérieux Jeremy Buck que Liz a accepté d'héberger chez elle...
J'ai acheté ce roman il y a deux ans, attirée par cette couverture plutôt kitsch mais surtout par ce titre emprunté à ma chanson préférée des Beatles.
Allez savoir pourquoi j'ai attendu aussi longtemps pour le lire, peut-être avais-je peur que le thème de la solitude me mine le moral.
A ma grande surprise, j'ai beaucoup souri durant ma lecture. Liz Dunn est un personnage lucide et bourré d'humour qui envisage sa solitude avec ironie, une fatalité dont elle n'essaie toutefois pas de sortir.
Sa famille, notamment sa mère avec laquelle elle entretient des rapports houleux, lui rappelle sans arrêt à quel point son comportement la dessert.
Hormis la découverte du cadavre d'un travesti sur la voie ferrée alors qu'elle était petite fille et un voyage scolaire à Rome à l'issue inattendue, l'existence de Liz Dunn est plutôt ordinaire.
L'arrivée de Jeremy Buck marquera un tournant dans sa vie. Liz va devoir apprendre instinctivement à s'occuper de quelqu'un d'autre qu'elle-même.
Une relation particulièrement touchante se noue entre Liz et Jérémy, deux solitudes qui se complètent à leur manière.
Malgré l'absence de chapitrage, je n'ai pas vu passer les 200 premières pages de ce qui s'avère être le journal de Liz Dunn, trop intriguée que j'étais par ces allers-retour entre passé et présent qui dévoilent petit à petit l'évolution de la narratrice.
Affublée d'un sens aiguisé de l'observation, elle s'interroge sur la vie et nourrit des réflexions souvent d'une implacable logique mais bien à elle.
J'ai aimé cette galerie de personnages barrés et parfaitement assumés par le ton décalé et l'écriture énergique de l'auteur, capable de faire passer facilement son lecteur du rire aux larmes.
Hélas, j'ai détesté le tournant déroutant et grotesque que prend l'histoire à partir du moment où Liz se rend en Autriche, les nombreuses incursions mystiques de la dernière partie dont le sens m'échappait totalement et cette fin vraiment trop facile et à mon sens, bâclée.
Dommage car il s'en est fallu de peu pour que je sois conquise...
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