AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782913395121
287 pages
Presses Universitaires de France (30/06/2002)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

Tandis que le puissant se doit de respecter des règles et mise totalement sur sa supériorité technique et militaire, le faible est celui qui peut tout se permettre. Les exemples historiques dans lesquels les acteurs disposant de moyens limités se sont imposés sont aussi nombreux que ceux où la technique offrait l'avantage.

Les guerres asymétriques, à savoir l'opposition de deux adversaires aux forces déséquilibrées. existaient déjà au tem... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Les Guerres asymétriquesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le livre de Barthélémy Courmont et de Darko Ribnikar part d'un constat simple : les attentats du 11 septembre qui sont tout à la fois l'événement le plus important depuis la fin de la guerre froide et l'attaque la plus meurtrière jamais infligée à la superpuissance américaine, furent l'oeuvre d'une poignée d'hommes dotés de moyens dérisoires. Ils constituent un exemple éclatant de « guerre asymétrique », une guerre où il est possible « d'atteindre des résultats satisfaisants en disposant d'une force nettement inférieure » (p. 11).
La guerre asymétrique s'inscrit en faux par rapport à la conception noble de la guerre classique, affrontement paroxystique de deux violences militaires, de deux volontés politiques. Pour gagner une guerre classique, il faut être le plus fort. Il faut chercher et trouver une supériorité qualitative/quantitative qui permettra d'écraser l'ennemi lors d'une bataille frontale et décisive. Amasser cette puissance militaire n'est pas compliqué : il faut enrôler des hommes, développer des systèmes d'armes, mobiliser l'économie nationale au service des buts de guerre. Certes le général inspiré pourra remporter une bataille malgré son infériorité et grâce à son génie militaire ; mais, à long terme, la victoire sourira toujours au camp le plus « fort ». On a dit que Napoléon, eût-il en juin 1815 emporté la partie à Waterloo, la France, saignée par vingt années de guerre, n'aurait gagné qu'un bref répit face à la formidable coalition de ses adversaires.
Si le plus fort doit toujours l'emporter in fine, le plus faible serait bien mal avisé de livrer une guerre perdue d'avance. Tel est le point de départ des guerres asymétriques : conscient de son infériorité, le « faible » va refuser les règles de combat imposées par le « fort » et va au contraire exploiter ses points faibles pour le vaincre malgré sa supériorité. Ainsi ne sera-t-on pas surpris que l'asymétrie ait été de tout temps recherchée par le « faible » face au « fort ». le jeune David vainquit le géant Goliath en utilisant son intelligence contre la force brute de son ennemi. Au Moyen Age, les Anglais écrasaient les Français à Crécy et à Azincourt en tirant partie des faiblesses de la chevalerie et en utilisant des armes nouvelles, arc long ou arbalète. Plus près de nous, le XXe siècle connut son lot de guerres asymétriques : Résistances à l'occupant allemand ou japonais pendant la seconde guerre mondiale, décolonisations, guérillas latino-américaines …
La guerre du Vietnam est un bel exemple de conflit asymétrique. La supériorité militaire des Américains était écrasante. D'ailleurs, ils n'y ont pas perdu une seule bataille (les communistes perdirent jusqu'à 100 000 hommes lors de l'offensive du Têt en 1968). Ils ont été défaits par le long travail de sape de la guérilla vietminh : ennemi invisible, très mobile, refusant le face-à-face, mêlé à la population civile … Les auteurs consacrent un chapitre certes instructif mais moins convainquant à la guerre au Kosovo. Ils y exposent les moyens asymétriques déployés par les Serbes pour tromper l'adversaire américain : des faux chars et même de faux ponts étaient construits pour détourner les bombes américaines d'objectifs plus sensibles. Mais quelque ingénieuse que fut la résistance serbe, le conflit se solda par la victoire sans appel des Etats-Unis, puissance dissymétrique par excellence.
Le terrorisme est le visage contemporain de la guerre asymétrique. Comme le 11 septembre l'a montré, quelques fanatiques peuvent, avec des moyens infimes, terroriser la première puissance mondiale. On a beaucoup glosé sur le terrorisme nucléaire, sur la capacité d'Etats voyous ou de groupes terroristes à se doter d'armes de destruction massive. N'oublions pas que les auteurs des attentats du 11 septembre n'étaient guère armés que de cutters ! Que faire face à cette nouvelle menace ? Certainement pas développer de nouvelles capacités technologiques. « La réponse aux problèmes posés par l'asymétrie n'est certainement pas dans le développement des moyens dissymétriques » (p. 260), concluent les auteurs, mais dans la recherche de « solutions politiques » à la haine de l'Amérique.
Commenter  J’apprécie          150


Videos de Barthélémy Courmont (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Barthélémy Courmont
Comment la Chine impose-t-elle ses propres standards en matière de libre-échange ?
Découvrez l?analyse de Barthélémy Courmont. Cette vidéo accompagne le dossier « Asie et Océanie » de L?Année stratégique 2019.
- Pour en savoir plus : https://goo.gl/7zgUXq
Retrouvez-nous sur : www.armand-colin.com facebook.com/editions.Armand.Colin twitter.com/ArmandColin
autres livres classés : terrorismeVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (2) Voir plus




{* *}