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Critique de sebthoja


Aussi scientifique que poétique, le roman de Bérangère Cournut nous invite à explorer l'Arctique sur les pas d'une jeune Inuit, à travers les légendes magiques de ce peuple fier, dans une nature austère à l'attraction magnétique.

Ce n'est pas un matin comme un autre pour Uqsuralik, la jeune Inuit. Réveillée par de fortes douleurs au ventre, elle sort de son igloo pour faire quelques pas à l'aube de ce jour sans soleil, disparu depuis trois lunes déjà. Mais alors que le sang coule entre ses cuisses, la banquise se brise. Contrainte de regarder sa «  maison de neige  » s'éloigner, la séparant de la chaleur de son foyer et de celle de sa famille. Par chance, sa fidèle chienne Ikasuk est restée dans ses pas, et son père, alerté par le bruit de la glace brisée, pourra lui lancer quelques maigres victuailles, ainsi qu'une dent d'ours, trophée de chasse et amulette magique qui l'aideront à se protéger.
Survivre aux éléments sauvages de ce milieu extrême. Chasser la faim et combattre le froid, dans un environnement dont l'hostilité peut lui être fatale à tout moment. Renards blancs, phoques ou harfangs des neiges : chasser sur terre, sur mer ou dans les airs.
Vivre enfin, avec les humains, avec ses pairs. Aimer, haïr, devenir mère à son tour et se transcender dans un chamanisme séculaire. Contes exotiques, légendes magiques et créatures fantastiques, c'est une culture à part entière qui se déploie sous nos yeux. Celle d'un peuple digne qui n'a d'autres choix que de vivre en harmonie avec une nature indocile.
Plus qu'un voyage, c'est une épopée initiatique et ethnologique à travers les étendues polaires de ce continent qu'on voudrait voir comme un « paradis blanc », lors du « grand jour qui dure toujours  », quand en été le soleil ne se couche jamais. Mais si Bérangère Cournut défie les éléments, elle a écrit ce roman à l'aide des documents du Muséum d'histoire naturelle. Et son récit scientifique est nimbé d'une poésie insoupçonnée.
La quête intemporelle d'Uqsuralik sur les sentiers de sa féminité, questionne notre rapport à la nature, notre fragilité au monde, notre humanité. La très belle rencontre de cette rentrée 2019.
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