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sur 2071 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme à l'habitude, une belle couverture des éditions le Tripode toute en nuances de bleu et ocre mêlées au blanc, décrit bien l'atmosphère de la banquise. Même si, comme le dit le proverbe l'habit ne fait pas le moine, néanmoins une belle couverture confère à un livre un habillage de circonstance et permet au lecteur, si elle est bien pensée de s'immiscer dès le début dans la lecture et de commencer à s'imprégner du contenu dès les premières pages. Tel a été mon sentiment, en tout cas en me plongeant dans de pierre et d'os.
J'ai en effet trouvé que cette palette pastel de bleu et blanc était une bonne préparation pour se frotter dès les premières pages à cette banquise et à cet air glacé.
Quelle frayeur lorsque la jeune Uqsuralik réveillée par des douleurs, sort de sa maison de neige, laissant ses parents, son frère et sa soeur endormis, s'éloigne un peu, entend un grondement au loin, ressent une vibration et voit la banquise en train de se fendre à quelques pas d'elle. " L'igloo est de l'autre côté de la faille, ainsi que le traineau et les chiens. Je pourrais crier, mais cela ne servirait à rien."
Pas le choix, si elle veut survivre dans ces conditions extrêmes, elle doit avancer à la rencontre d'autres êtres vivants. C'est le destin de cette jeune Inuit que Bérengère Cournut va nous conter, la lutte incessante pour trouver de la nourriture par la chasse, la pêche ou la cueillette. Plus que toutes ces péripéties, dans ce milieu souvent hostile, c'est avant tout la beauté et l'harmonie de ce décor polaire que l'autrice va s'attacher à nous dépeindre de façon éblouissante.
Ces paysages où l'eau, principale composante, apparaît tantôt solide et rassurante, tantôt liquide ou en train de fondre et pouvant devenir piège, l'écrivaine les restitue de façon éblouissante.
Mais, ce qui m'a le plus marquée, c'est la croyance qu'avaient, ces populations en ces esprits présents en permanence à leurs côtés et qui leur permettaient de survivre. Également très originaux ces poèmes dispensés au cours du roman et le rythmant de façon poétique.
À la fin de ce celui-ci, un cahier de photographies évoque ce peuple ancien toujours vivant. Un superbe "Chant de la femelle Ovibos" dédié au monde animal, à notre mémoire ancienne, ainsi qu'aux pouvoirs incommensurables des femmes clôture de pierre et d'os, ce roman d'aventures, bel hommage à la féminité.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Aussi scientifique que poétique, le roman de Bérangère Cournut nous invite à explorer l'Arctique sur les pas d'une jeune Inuit, à travers les légendes magiques de ce peuple fier, dans une nature austère à l'attraction magnétique.

Ce n'est pas un matin comme un autre pour Uqsuralik, la jeune Inuit. Réveillée par de fortes douleurs au ventre, elle sort de son igloo pour faire quelques pas à l'aube de ce jour sans soleil, disparu depuis trois lunes déjà. Mais alors que le sang coule entre ses cuisses, la banquise se brise. Contrainte de regarder sa «  maison de neige  » s'éloigner, la séparant de la chaleur de son foyer et de celle de sa famille. Par chance, sa fidèle chienne Ikasuk est restée dans ses pas, et son père, alerté par le bruit de la glace brisée, pourra lui lancer quelques maigres victuailles, ainsi qu'une dent d'ours, trophée de chasse et amulette magique qui l'aideront à se protéger.
Survivre aux éléments sauvages de ce milieu extrême. Chasser la faim et combattre le froid, dans un environnement dont l'hostilité peut lui être fatale à tout moment. Renards blancs, phoques ou harfangs des neiges : chasser sur terre, sur mer ou dans les airs.
Vivre enfin, avec les humains, avec ses pairs. Aimer, haïr, devenir mère à son tour et se transcender dans un chamanisme séculaire. Contes exotiques, légendes magiques et créatures fantastiques, c'est une culture à part entière qui se déploie sous nos yeux. Celle d'un peuple digne qui n'a d'autres choix que de vivre en harmonie avec une nature indocile.
Plus qu'un voyage, c'est une épopée initiatique et ethnologique à travers les étendues polaires de ce continent qu'on voudrait voir comme un « paradis blanc », lors du « grand jour qui dure toujours  », quand en été le soleil ne se couche jamais. Mais si Bérangère Cournut défie les éléments, elle a écrit ce roman à l'aide des documents du Muséum d'histoire naturelle. Et son récit scientifique est nimbé d'une poésie insoupçonnée.
La quête intemporelle d'Uqsuralik sur les sentiers de sa féminité, questionne notre rapport à la nature, notre fragilité au monde, notre humanité. La très belle rencontre de cette rentrée 2019.
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Ce livre est un enchantement, un conte polaire, un dépaysement total. J'ai beaucoup aimé cette histoire. C'est le premier roman de Bérengère Cornut que je lis, mais sans doute pas le dernier. L'histoire de cette civilisation m'a étonnée...On sort des sentiers battus si je puis dire. Une véritable originalité dans cette rentrée littéraire.
Je vous conte cette histoire : une nuit la banquise se fracture et sépare une jeune fille de sa famille. Son père à juste le temps de lui donner une peau d'ours contre le froid et un couteau. Elle va devoir se débrouiller pour survivre face aux animaux et aux hommes mais aussi à la dureté du climat et de la nature.
C'est vraiment un livre dépaysant, très bien écrit. La couverture est sublime, rien qu'en la regardant on est déjà dans l'ambiance...
Ce roman est ponctué de chants gutturaux poétiques qui se lisent comme de véritables odes à la vie.
Je ne peux que vous le conseiller.
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L'air est glacé, la nuit claire comme l'aurore. La banquise se fend, la famille disparaît dans le brouillard. Séparée des siens, Uqsuralik n'a plus pour seuls refuge et défense qu'une peau d'ours et une chienne. Jusqu'à sa rencontre avec un groupe où Uqsuralik subît un viol, mais découvre l'amour avec le père de sa fille.

Les saisons se succèdent, la jeune femme a perdu son mari, elle élève sa fille soutenue par les autres femmes. L'hiver, parmi les icebergs aux hautes falaises bleues, les glaciers et la toundra. L'été, quand la vie est revenue et la nature respire. Lorsque guillemots, sternes, canards, cormorans sont là, prêts à être chassés. Quand la toundra roussit, les baies de myrtilles abondent et passe parfois une famille de boeufs musqués.

Uqsuralik et les inuits consacrent du temps à la chasse, la pêche, dépecer, tailler la viande, racler la graisse. L'hiver les phoques annelés, ours, caribous, morses constituent l'essentiel de leur nourriture. Si l'été ils dressent des tentes avec des peaux, les maisons d'hiver le sont grâce aux troncs échoués, pierres, mottes de terre et peaux de caribous. Une vie simple pour ces inuits imprégnés des esprits, bons comme maléfiques, auxquels ils se réfèrent constamment.

Ce roman initiatique et poétique, inattendu et précieux est le fruit d'une immersion de dix mois dans les traditions du Groenland et de l'Arctique canadien. Rythmé par des chants et les mots simples d'une petite femme au grand courage, sa lecture nous donne accès à l'univers foisonnant des Inuits et de leurs mythes, nous transportant loin, très loin, en terres inconnues.
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Certains voient dans cette histoire un récit poétique, moi non.
L'impression lyrique n'est que la respiration de cet animisme si bien transcrit.
Croire en l'âme des humains, des animaux, des pierres, des vents ; croire aux migrations de ces âmes conduit à une cosmogonie que nous jugeons poétique mais qui n'est que simplement naturelle et, pour nous, exotique.
Et nous ressentons plus ou moins diffusément que cet animisme, qui fut sans doute le nôtre il y a quelques milliers d'années, nous manque.
Alors ce qui peut nous le rappeler, comme toutes les choses heureuses, nous semble de la poésie.

Nous sommes plutôt devant un magnifique reportage.

A travers une de ses vies, une chamane Inuit nous immerge dans son cosmos.
Il ne faut pas rechercher de qualité littéraire dans ce texte. Ce n'en est volontairement pas le but.
L'usage massif du présent de l'indicatif amplifie cette plongée. Il met en évidence le temps inuit qui n'est pas linéaire mais cyclique. le temps ne file pas, il tourne.
Dans ce monde, « Après demain, demain sera hier »

Nous sommes au coeur de la vie des esquimaux, de la rudesse de leur environnement, de la rusticité de leurs moeurs authentiques, simples, purs, nobles.
Les rapports humains sont âpres. La rudesse de leur univers ne laisse que très peu de place aux sentiments.

Pour l'Inuit aussi le froid est l'ennemi. En hiver les sorties sont réservées aux hommes et ne durent que le temps de brèves chasses. le reste de l'attente est consacré aux veillées propices aux contes, aux souvenirs, aux esprits.
Et les veillées sont longues, très longues.

Alors, dans cette hostilité, les oiseaux, les ours, les esprits, les humains, les vents parlent et chantent. L'âme voyage d'animaux en animaux, d'humains en humains, d'animaux en humains, d'ancêtres en descendants.
L'imaginaire tient une place immense. Les rêves dictent leur loi.
La vie des Inuits est pétrie de croyances, de superstitions.
Et le chamane est l'intercesseur entre ce monde et la dure réalité.

Pour renforcer l'effet de ce texte que je tiens pour brillant, Bérengère Cournut a inséré des chants qui ponctuent le récit de leur poésie énigmatique et édifiante.
Une lecture étrange pour un monde étrange.
Un véritable voyage immobile et…..frais
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Une douleur fulgurante au ventre la réveille à l'aube de ce jour sans soleil. le temps d'enfiler un pantalon, des bottes et une veste et Uqsuralik se précipite hors de l'igloo où dort paisiblement sa famille. Soudain, un grondement au loin et une faille se creuse au coeur de la banquise. de l'autre côté, son père, levé brusquement, a tout juste le temps de lui envoyer sa dent d'ours et un paquet que l'igloo s'éloigne puis disparaît dans la brume. Par chance, sa chienne, Ikasuk, est près d'elle. le brouillard s'épaissit et il lui est difficile de se repérer. Elle n'a pourtant pas d'autre choix que d'avancer et tenter de rejoindre un autre peuple si elle veut survivre au coeur de cette étendue blanche hostile et dangereux...

C'est à un voyage pour le moins dépaysant auquel nous invite Bérengère Cornut. Direction l'Arctique et ses vastes étendues glacées... En compagnie d'Uqsuralik, une jeune fille accidentellement isolée de sa famille, l'on découvre le peuple Inuit. Un peuple qui a ses propres règles, qui s'entraide beaucoup, qui croit en ses rêves et aux paroles du chaman, qui se déplace en fonction de la recherche de la nourriture... Outre cela, l'auteure dépeint avec sensibilité l'âpreté de ces territoires hostiles, certes, mais d'une infinie beauté. Entrecoupé de chants, ce récit, de par son originalité et son intensité et par son écriture riche et parfois onirique, nous plonge dans un monde de silence.
Agrémenté de photos magnifiques et éloquentes sur le monde des Inuits...
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Ai lu ce livre car des amis babéliotes m'en ont convaincu. Aussi parce que je voulais me faire mon avis sur l'"appropriation culturelle" supposée de certaines oeuvres de fiction, celle-ci par exemple.
Deux parties à mon ressenti : au niveau de l'histoire elle-même, c'est sympathique, divertissant si on n'y regarde pas de trop près.
Au niveau de l'ambiance, du dépaysement, de l'immersion dans une culture plus que différente, aux antipodes même de notre quotidien, c'est réussi.
C'est l'intérêt de ce livre : nous immerger, nous faire ressentir jusqu'aux os cet environnement glaçant et inhospitalier que constituent ces lieux où pourtant, la vie continue.
Je recommande car cela se lit vite et que je crois que c'est un bel exemple d'exposition respectueuse d'une autre culture. Et pour les inuits, ce n'est pas si fréquent en France.
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Plus conte que roman, on comprend aisément pourquoi cette histoire plait . Elle nous replace face aux choses essentielles très loin de nos préoccupations matérialistes et de nos angoisses pseudo-existentialistes .

Lorsqu'elle se trouve isolée de sa famille par une faille sur la banquise qui l'éloigne du campement, Uqsuralik, une jeune fille Inuit n'a plus que la peau d'ours et une amulette que son père a réussi à lui lancer avant que la distance entre eux les sépare définitivement. Survivre au froid, se nourrir et trouver un autre campement sont des impératifs pour éviter une mort certaine et lorsqu'elle est recueillie par une première tribu , c'est aussi la lutte pour se faire accepter avec ses différences et ses dons qui se révèlent peu à peu au fur et à mesure des épreuves .

Le peuple Inuit, dans cette nature grandiose mais impitoyable , vit en communion avec les divers éléments naturels transformés en esprits bons ou maléfiques et remplit son existence de tabous , il respecte les animaux même en les chassant , les célébrant au moment de leur mort par des offrandes et suit leurs migrations . Sans affectation, ces hommes et ces femmes n'hésitent pas à abandonner un bébé ou un vieux si la survie du groupe en dépend , c'est difficile pour nos âmes hypersensibles à admettre . Des gens également capables de s'amuser , en chantant et en dansant , en s'aimant librement lors de leurs fêtes .

Bérengère Cournut a effectué un énorme travail de recherche et a le talent de ne pas avoir écrit un récit ethnologique . Ces phrases ont une apparente simplicité mais cachent la recherche de la révélation de chacun .

Mais cela , c'était avant ... car même chez les Inuits le monde a évolué et pas forcément dans le bon sens de Dame Nature .
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Uqsuralik est séparée de sa famille quand la banquise se fracture.
Seule, elle va devoir survivre dans un environnement si hostile que la moindre erreur se paie de sa vie. Quand elle rejoint un groupe, elle s'aperçoit que la nature n'est pas seule à être dangereuse, les hommes le sont aussi.
A travers le destin de Uqsuralik, c'est le quotidien de ces hommes et femmes du bout du monde que nous découvrons. Ils partagent leur temps entre recherche de nourriture, travail des peaux, déplacements au fil des saisons. D'ailleurs celles-ci qui se résument quasiment à jeune hiver et hiver. L'important pour eux est la présence ou non de lumière. C'est primaire (premier si vous préférez), simple : à l'abri, le ventre plein de viande de phoque, avec sa famille.
J'ai apprécié toutes les références aux rituels, aux tabous qui marquent tous les aspects de la vie quotidienne. Il est essentiel de se ménager la bienveillance des esprits, ou en tout cas, ne pas se les aliéner. Les chants qui ponctuent le récit nous rappellent l'importance de la tradition orale dans ces milieux : on dit sa joie, on dit sa peine, on transmet, on avoue…
Par bien des aspects, cela m'a fait penser aux Enfants de la terre, de Auel (même si j'ai abandonné le cycle en cours de route). Au plus près de la nature dont ils dépendent entièrement, la solidarité nécessaire mais aussi les rivalités, les regroupements saisonniers avec leurs joutes d'acrobatie, de chants, de danses nous rappellent que l'Homme de Cro-Magnon existe encore pour peu qu'on veuille le voir.
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Ce livre je l'avais dans ma bibliothèque depuis le mois d'octobre 2019 où je me l'étais procuré à la fête du livre de Saint-Etienne et fait Didicacer !

Une très belle couverture d'un paysage de banquise, un bel objet livre avec en cadeau une belle carte postale également.

Merci à Bérengère Cournut pour cette rencontre et son livre.

J'ai apprécié ma lecture, même si au début je ne savais pas trop où j'allais, vers quel type de récit. Un récit documentaire, une fiction, une aventure...

La jeune fille au début, est elle aussi un peu perdue, ou tout au moins elle se retrouve seule dans ce milieu hostile. Séparée de sa famille, isolée elle va devoir avancer dans ce milieu, dans ce paysage glacé où elle est née.

Sa survie, elle va la devoir à la nature et aux autres qu'elle va croiser.

Les Inuits sont un peuple de chasseurs, pêcheurs, cueilleurs et le livre "De pierre et d'os" nous immerge dans leur vie mais pas à la manière d'un documentaire mais plutôt comme un récit initiatique de cette jeune femme devenant mère puis grand-mère...

Grâce à Uqsuralik nous allons découvrir tout un mode de vie où la nature est au coeur de tout et où les difficiles conditions de vie font se rapprocher les êtres.

Un monde également, où les esprits sont là, pour aider les hommes dans les passages difficiles de l'existence.

Uqsularik est une jeune femme que la vie n'a pas épargnée mais qui grâce à son courage et ses dons qu'elle va découvrir va avancer dans sa propre existence.

J'ai beaucoup aimé ce livre, j'ai aimé son originalité et son écriture. Il m'a emmené loin de chez moi et en période de confinement c'était idéal !

Le récit est ponctué des paroles des chants de ce peuple qui communique dans les rassemblements communautaire ainsi. de véritables poésies !

Ce livre replace la nature au centre de toute vie. L'humain ne le dominant pas mais en faisant parti comme un grand tout.

Une belle leçon pour les hommes de notre belle planète mère la Terre.

Chers amis lecteurs, je vous invite à découvrir ce peuple
et à suivre le cheminement de cette jeune femme
dans les différentes étapes de sa vie.

Laissez vous embarquer par les esprits :-)

Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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