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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Difficile de définir ce court roman en deux mots tant il échappe aux classifications. A la fois ode à la nature, conte satyrique, ballade poétique, récit merveilleux …
Bérengère Cournut a trouvé son inspiration en lisant Élisée Reclus ce géographe voyageur et anarchiste qui disait « là où toute poésie a disparu du paysage, les imaginations s'éteignent », et on peut être rassurés, l'imagination de l'autrice brille de tous ses feux !
La lecture peut être déconcertante à première vue car le roman est écrit en vers libres, mais très vite, le rythme de la poésie nous entraine sur les pas de l'héroïne.
Elise est la fille du Lion et de Zéline, elle a sept frères et soeurs. Elle est « enfant des arbres, fille de l'eau » car la famille habite en pleine nature sur une colline boisée, et vit de ses cultures maraichères tandis que la mère instruit les enfants en pleine forêt. Sans que cela soit explicité, ils sont écolos et refusent la société de consommation.
« Zéline et le Lion disent souvent :
Peu de gens sur terre ont le courage
De s'éloigner des villes et des villages
Pour vivre selon les lois de la nature »
L'aventure commence lorsque les deux ainés Onésime et Elisée quittent le terrier pour un long voyage qui les mènera dans une école d'horticulture. On suit leur périple à travers les lettres. C'est lorsqu'elle rencontre la femme serpent, Vouivre à la foi malicieuse et perverse, qu'Élise va devoir partir à la recherche de ses frères sur le retour. Grâce à une pierre magique, elle va pouvoir les protéger de dangereuses créatures. Car, dans cette nature sauvage et idyllique vivent des filles anguilles et des vipères, et si les garçons croisent Ondine et Mélusine sur leur chemin, ils pourraient ne jamais s'en remettre.
L'autrice s'est amusée à mélanger le monde réel avec le merveilleux sans oublier l'influence d'Élisée Reclus. On croise ainsi un vieil anarchiste, des fées maléfiques et des jeunes qui aiment les concerts et la fumette et dansent autour d'une fille anguille à paillettes.
Derrière la poésie et le merveilleux on trouve une réflexion sur les dangers de notre monde moderne et sur notre rapport au vivant et à la nature.
L'écriture, simple et poétique, nous emporte dans ce voyage initiatique qui se poursuit avec la belle couverture illustrée par Corinne Pauvert, artiste peintre inspirée par la nature.
Une belle histoire, onirique et enchanteresse, ce dont on a bien besoin en ce moment.
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Il y a des livres inclassables, quasi-impossibles à chroniquer correctement. Par moi en tout cas. Élise sur les chemins de Bérengère Cournut en fait partie, à la fois conte initiatique, fugue en vers et en pleine liberté, road-movie naturel et merveilleux. de la poésie ? Oui bien sûr. Mais un peu plus que cela.

Directement inspirée par la vie de Jacques Élisée Reclus, géographe et citoyen du monde avant l'heure, Bérengère Cournut nous entraîne sur les pas d'Élise, jeune fille joyeusement élevée dans une famille libertaire : l'environnement naturel alentours est son jardin, tandis que l'initiative individuelle et la découverte forment son apprentissage.

Élisée et Onésime, ses deux grands frères, ont quitté la maison et sont partis sans prévenir un beau matin, « apprendre la terre » avec la bénédiction du père. Inquiète qu'ils ne rentrent jamais et poussée par les sombres prédictions à leur égard de la Vouivre, créature des marais, Élise va partir à leur recherche. Et découvrir la ville. Et découvrir les autres.

Et là je n'ai plus les bons mots pour parler de cette histoire qui oscille constamment entre féérie imaginaire et réalisme poétique, ni pour évoquer ce style versifié qui ne cherche pas la rime à tout prix, et encore moins ceux qui me permettraient de décrire cette nature magnifiée et omniprésente, à la fois peuplée de guides bienveillants et de pièges malfaisants.

Alors juste dire combien j'ai été sous le charme, 170 pages durant, de l'incroyable et belle fluidité de ce roman, ayant durant toute ma lecture l'agréable sensation d'être porté comme par un cours d'eau harmonieux et apaisant. Sans oublier ce moment suspendu d'une rencontre hors du temps avec Bérengère et son protégé endormi, un joli soir de septembre, sur les chemins qui la menèrent jusqu'à Rouen…
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Ce que j'ai ressenti:

Je suis une femme-fée

Amie des arbres, amie de l'eau

Mes yeux verts scrutent la poésie

Je la vois partout, partout

Sur les herbes et les cailloux

Et dans les trous, sur les chemins

Et parfois, bénie, oui-oui, en-dessous

Je découvre Élise, la fratrie

Je connais trop la Vouivre déjà

Peut-être que la mélancolie me prend

Le merveilleux, et l'amour aussi

Près de la mare, à bord de chagrin

Je souffle sur la rivière

Des mots d'admirations, incantatoires

Des mots magiques, électriques…

Ce n'est pas tout à fait le printemps

Mais je vois des queues de vipères

Le frémissement du désir dévorant

Bonjour Nature! Bonjour femme-serpent

Leurs histoires prennent vie, prennent hommes

Les secrets se chuchotent…

Ça monte à la tête, l'amour?

Ça monte aux arbres, les garçons?

Qui a bien pu entendre le chant

De ces dames jolies…

Qui a bien pu saisir le pouvoir

De ces êtres insaisissables…

Ça va faire comment le bruit

De ces incroyables orages…

Je ne suis qu'une femme-fée

Amie des arbres, amie de l'eau

Presque sourde, et enflammée

Par la sonorité du fantastique

L'évidence de l'évocation du Vivant

Et la puissance de l'imaginaire

Qui ose se glisser dans ces vers libres

Qui ose bousculer les zones zébrées

Et une petite fille fort attachante…

Je dévale la montagne encore verte

Pour donner l'alerte! Alerte à la beauté!

Alerte au coup de coeur! Alerte!

Alerte au monde englouti!

J'ai observé toute la journée, l'eau

La carrière, la rivière, l'obscurité

Je me retrouve donc devant vous, transformée

Une tourmaline dans la main, un trou au coeur

Qui ne veux plus se refermer…

Attends-moi, Élise sur les chemins de la colline

Je veux me terrer, m'enfouir, chercher

Notre trou de vipère, maudit ou béni-oui-oui.
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Ce livre est pour moi, une vraie merveille.
Vraiment je l'ai dégusté page après page, comme une gourmandise, pleine de nature et de poésie.

Un bonheur, un souvenir délicieux de lecture.

Et c'est tellement agréable !!

Nous allons ici naviguer entre imaginaire et nature, avec une famille absolument idéale pour moi du moins, une famille amoureuse de liberté et de nature.

En dehors de l'art, il y a donc ici mes valeurs- passions réunies, le tout dans l'amour et l'affection, c'est pas si simple néanmoins, mais vraiment, vraiment, vivant, beau et original !!

Elisée va quitter un moment le nid familial, ( ah l'école sans école, dans la forêt avec la maman et la nature, mais quel bonheur !!) , pour retrouver ses deux grands frères.

Oui.
Parce qu'après des discussions avec la Vouivre, ( oui la Vouivre est présente dans la rivière de leur vallon) elle se dit qu'ils sont en danger, et qu'il faut partir les sauver.

Je sais, je ne vous raconte pas bien l'histoire, mais c'est un livre à lire, à offrir et à relire.
Parce que c'est écrit poétiquement, comme à dire, avec ses rimes, très réussi.

Parce que cette famille dans ses collines et ses nombreux enfants sans école, sont des gens il est difficile de ne pas tomber amoureux.
Parce que le mélange du récit, du fantastique et des paysages est très réussi, talentueux, et m'a procuré plaisir, inspiration, et une bonne respiration dans ce paysage littéraire souvent sombre.
Bravo à l'autrice, et n'hésitez pas à vous faire plaisir.
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Avant d'aborder le contenu il convient de dire que nos yeux sont retenus par la somptueuse couverture signée Corinne Pauvert.
B. Cournut choisit pour chacun de ses romans des artistes de talent qui savent introduire à la beauté de l'écriture.

Nous quittons donc le Pôle Nord de de pierre et d'os pour rejoindre un paysage bucolique et verdoyant où il fait bon vivre. D'emblée Cournut nous conduit dans la fameuse famille des Reclus, avec le Lion et Zéline en chefs d'une tribu de "lutins". L'histoire est racontée du point de vue d'Elise, la petite soeur d' Élisée, Onésime et des autres. Elle raconte l'ambiance qui règne dans leur famille à l'écart du monde sans pour autant l' ignorer, d'ailleurs les deux aînés partent l'explorer.
Ces jeunes pousses sont éduquées par la Nature. L'intrigue tourne autour du départ des Grands Frères, les raisons de celui-ci, la correspondance qui s'installe et la vision onirique de la fillette.

Ce livre est un ovni littéraire absolument divin. Les pages se tournent comme coule une rivière. La forme est poétique et narrative, le réalisme tutoie le fantastique sans incohérence. L'engagement de l'autrice se lit en de nombreux passages, mais s'inscrit dans une fable amorale, chacun pourra en extraire l'essence qu'il souhaite.
J'y vois un bel hommage à la nature, aux frateries, à l'érudition et au voyage, à l'enfance et au merveilleux qui l'inonde, à l'amour et à la transmission mais aussi une verte critique de ceux qui voudraient nous dire comment vivre et à quoi se conformer.

Ce livre est un bal de mots, de sons, de couleurs, une danse inventée par le génie malicieux d'Elise.

Quelle belle lecture juste avant les fêtes car elle embaume la paix familiale retrouvée et donc jamais tout à fait perdue !

Livre à offrir à volonté.
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18. DERNIÈRE ENTREVUE

Carte en main, je dévale la combe en trombe
Cette fois, c'est moi l'orage, c'est moi le vent
Je descends le torrent en éclaboussant
Ronces, bouleaux et coudriers -
Tout ce qui pousse en bosquet

Si les vipères sont là, je ne les vois pas
Seuls m'importent les reflets moirés
Près des pierres, sous les peupliers
Je guette la présence de la Vouivre
J'ai quelque chose à lui demander

De la combe, de tout le torrent
Aucun signe de sa présence
Je ne regarde pas dans les trous
Parce que ses petits yeux gris, je m'en fous
Je veux voir la jeune fille en flammes

Celle qui s'enroule autour des arbres
Je sais qu'elle me voit
qu'elle est quelque part
Puisque c'est elle qui m'envoie
À la rencontre d'Élisée
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Ce livre n'est pas un roman, mais une manière de conte en vers (libres, forcément), un voyage initiatique (étrange, assurément), une quête (possiblement).
Je n'ai pas l'habitude de lire la poésie et, sans doute, si ce livre ne m'avait pas été conseillé par un ami, je ne l'aurai pas choisi au présentoir de ma libraire.
Mais voilà, certains livres sont malins et savent attirer l'oeil, capturer vos mains, chuchoter à votre intention, obtenir l'attention. Une fois là, ils ne s'imposent pas, ils s'ouvrent. Ils s'ouvrent comme un sentier sous le couvert des arbres, inquiétant et rassurant à la fois. "Élise sur les chemins" est de ceux là.
Élise est sur les chemins, et nous avec elle, tout près.
J'ai adoré !
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J'ai été tout d'abord surpris en découvrant ce nouveau récit que nous offre Bérengère Cournut. Surpris puis carrément déstabilisé... par cette écriture en vers rimés souvent avec beaucoup de malice. J'ai lu un chapitre, puis un autre, en dansant d'un pied sur l'autre. Genre... "j'ai découvert une pépite ; je n'aurais pas cru qu'elle écrirait ça après sa magnifique histoire se déroulant chez les Inuits"... ou alors, "ouais, l'idée est marrante mais je vais vite me lasser...". Et puis j'ai suivi la gentille Elise dans sa quête des grands frères voyageurs, Elisée et Onésime et j'ai été piégé par cette histoire virevoltante. Ciel que j'ai été long à découvrir que j'avais sous les yeux les prénoms de toute la tribu du géographe anarchiste Elisée Reclus. Quel bel hommage indirect ! Si le vieux philosophe barbu que j'aime tant avait été encore là, je suis sûr qu'il aurait adoré cet hommage un tant soit peu iconoclaste.... Ses parents ? Anarchistes ? Jacques, le pasteur, et Zéline son épouse ? Elle est bien bonne celle-là ! Elle devrait amuser le Communard exilé...
Je vous invite, si vous êtes curieux à enchainer en lisant "Elisée Reclus ou la passion du monde" d'Hélène Sarrazin. Ce n'est point un poème mais une biographie, fort bien contée, qui ne manque point de charme ni de poésie.
Je pense que dans le livre de Bérengère Cournut, il y a encore une ou deux devinettes dont je n'ai pas trouvé la solution. Alors, une relecture peut-être ? Qui êtes vous Madame la Vouivre ?
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VOUIVRE OU MOURIR

Chère Élise, je souhaitais t'écrire une lettre mais Beethoven était déjà passé par là. Élise sur les chemins s'est retrouvé sur le mien. À Rouen j'ai eu l'immense chance d'organiser une rencontre @vleel_ avec Bérengère Cournut, avant la sortie de l'ouvrage. Après de Pierre et d'os et L'étrange féminin, elle se réinvente une fois de plus avec ce roman-poème en l'honneur d'Elisée Reclus. Sans en faire une figure tutélaire au sein du récit, en jouant avec son histoire, celle du géographe et anarchiste, elle réussit à garder la poésie dans son projet. En vers libres, avec une élégance sans commune mesure, la nature n'est autre que le centre névralgique de son oeuvre. de son propre aveu, elle ne peut vivre sans elle, demeurant essentielle à son rapport au monde.

Vous apprécierez le rythme en cadence, les mots juste sans jamais être démesurés. Vous allez parcourir la terre au travers d'ellipses qui vous donneront envie d'aller plus loin. Vous serez tiraillé entre les registres du fantastique et du merveilleux. Bérangère Cournut n'a pas besoin de se ranger dans des cases, elle écrit selon ce qu'il vient. Élise est réconfortante, elle vous prend la main et ne vous lâche plus. Élevée dans et par la nature, reclus loin de la civilisation, elle découvre le monde et ses saisons. Dans cette famille nombreuse elle recherchera ses deux frères disparus : Élisée et Onésime (vous noterez la beauté des prénoms). Il faudra affronter Mélusine la chanteuse, Ondine la baigneuse, Ophélie la danseuse, trois figures légendaires.

À la fois conte, histoire, poésie, roman, récit, ce livre fait appel à nos sens d'enfant aventurier ou salvateur mais également à la responsabilité d'un adulte. À la confrontation entre notre imaginaire et notre implacable réalité. Élise parle de nos choix qui conditionnent une existence, de l'inquiétude naissante quant à notre avenir et de l'utilisation qui est faite de notre environnement.
Bérengère Cournut arrive à donner à la fois sens et de la magie dans son écriture. Vous entendrez le bruit de ses mots, de ses phrases qui fouettent le vent, de son engagement en filigrane sans jamais juger. Écoutez l'incantation majestueuse en milieu d'ouvrage qui résonne encore en moi. Nul ne peut être insensible à ces vers poignants tentant une incursion dans nos volontés en tant qu'Homme.

Lien : https://www.instagram.com/se..
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Comme j'avais adoré de pierre et d'os et , bien aimé "née contente à Oraibi" , je me suis précipitée sur ce nouveau volume.
Et c'est encore un livre formidable et très différent des autres. Nous sommes en France, dans une famille peut-être un peu spéciale car vivant en autarcie à la campagne.

Un livre qui fait du bien et vous emporte. Un livre très poétique dans son écriture , mais qui raconte une histoire d'une fratrie très unie au sein de la nature omniprésente.

Ne connaissant pas Elisée Reclus, cité dans la couverture, j'ai du mal à faire le lien avec lui , sa vie et son oeuvre. Mais cela n'a aucune importance.
Et encore bravo au choix des couvertures , celle-ci est superbe et reflétant complètement le livre


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