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EAN : 9782370552983
172 pages
Le Tripode (14/10/2021)
3.99/5   207 notes
Résumé :
Pourquoi l'amour picote ?
Pourquoi l'amour rend sotte ?
Parfois, j'ai envie de me cacher
Alors je descends jusqu'à la rivière
Je cherche mon trou de vipère
Je m'y enfoui et je m'y terre

Élise vit dans la colline, au sein d’une famille libertaire parfois sauvage, souvent joyeuse. Ce qu’elle sait, elle l’a appris de ses frères et sœurs, des arbres et des sentes, des rivières et des combes. Mais un jour, sur les consei... >Voir plus
Que lire après Elise sur les cheminsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
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Difficile de définir ce court roman en deux mots tant il échappe aux classifications. A la fois ode à la nature, conte satyrique, ballade poétique, récit merveilleux …
Bérengère Cournut a trouvé son inspiration en lisant Élisée Reclus ce géographe voyageur et anarchiste qui disait « là où toute poésie a disparu du paysage, les imaginations s'éteignent », et on peut être rassurés, l'imagination de l'autrice brille de tous ses feux !
La lecture peut être déconcertante à première vue car le roman est écrit en vers libres, mais très vite, le rythme de la poésie nous entraine sur les pas de l'héroïne.
Elise est la fille du Lion et de Zéline, elle a sept frères et soeurs. Elle est « enfant des arbres, fille de l'eau » car la famille habite en pleine nature sur une colline boisée, et vit de ses cultures maraichères tandis que la mère instruit les enfants en pleine forêt. Sans que cela soit explicité, ils sont écolos et refusent la société de consommation.
« Zéline et le Lion disent souvent :
Peu de gens sur terre ont le courage
De s'éloigner des villes et des villages
Pour vivre selon les lois de la nature »
L'aventure commence lorsque les deux ainés Onésime et Elisée quittent le terrier pour un long voyage qui les mènera dans une école d'horticulture. On suit leur périple à travers les lettres. C'est lorsqu'elle rencontre la femme serpent, Vouivre à la foi malicieuse et perverse, qu'Élise va devoir partir à la recherche de ses frères sur le retour. Grâce à une pierre magique, elle va pouvoir les protéger de dangereuses créatures. Car, dans cette nature sauvage et idyllique vivent des filles anguilles et des vipères, et si les garçons croisent Ondine et Mélusine sur leur chemin, ils pourraient ne jamais s'en remettre.
L'autrice s'est amusée à mélanger le monde réel avec le merveilleux sans oublier l'influence d'Élisée Reclus. On croise ainsi un vieil anarchiste, des fées maléfiques et des jeunes qui aiment les concerts et la fumette et dansent autour d'une fille anguille à paillettes.
Derrière la poésie et le merveilleux on trouve une réflexion sur les dangers de notre monde moderne et sur notre rapport au vivant et à la nature.
L'écriture, simple et poétique, nous emporte dans ce voyage initiatique qui se poursuit avec la belle couverture illustrée par Corinne Pauvert, artiste peintre inspirée par la nature.
Une belle histoire, onirique et enchanteresse, ce dont on a bien besoin en ce moment.
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Lire des vers libres n'est pas mon habitude,

Mais à titre d'exception,

Sur amicale recommandation,

Je me suis accordé cet interlude.

Selon ses propres propos, Bérangère Cournut a « toujours écrit des trucs un peu bizarres » : des poésies, des contes, des romans, des récits d'aventures survenues dans des contrées tellement lointaines qu'elles paraissent improbables. Ecrit en vers libres, Elise sur les chemins est une nouvelle expression de la créativité bizarroïde de son auteure.

Nés dans une famille libertaire vivant isolée dans un paysage de collines boisées, Elise et ses neuf frères et soeurs vont à l'école de la nature. La mère joue le rôle d'institutrice, pendant que le père s'occupe de la logistique du gîte et du couvert (en mode chasse-cueillette). C'est Elise qui raconte.

Les deux aînés, Onésime et Elisée, décident un jour de partir en ville parfaire leur formation d'horticulteur dans un internat. le reste de la famille a du mal à comprendre. Elise aussi ; il est tellement agréable de traîner sur les chemins forestiers, de s'accrocher à des branches ou de sauter d'une pierre à l'autre au bord de la rivière…

Dans les rochers, Elise croise la Vuivre, un être fabuleux, mi-fille, mi-serpent. Toutes deux prennent l'habitude de se rencontrer, de se parler.

Deux ans plus tard, la famille est sans nouvelles d'Onésime et d'Elisée. Elise part les rechercher à la ville. Une expédition pour une plongée dans un monde qu'elle ne connaît pas, où les rapports humains lui apparaissent impitoyables. Elle y découvrira les êtres féminins maléfiques qui chamboulent la tête des jeunes hommes. Mais la Vuivre l'avait mise en garde…

A la frontière du réel et du fantastique, Elise sur les chemins est un charmant et poétique conte philosophique empreint de beaux sentiments. Les vers libres donnent une sorte de rythme musical à la lecture, très fluide.

L'auteure a trouvé son inspiration dans la vie d'Elisée Reclus (1830-1905), dont elle reprend les prénoms des nombreux frères et soeurs. Grand voyageur, géographe réputé, auteur d'une encyclopédie en vingt volumes (La Nouvelle Géographie Universelle), Elisée Reclus fut aussi un infatigable défenseur d'utopies anarchistes et communistes. Militant pacifique, on pourrait le qualifier d'écologiste avant l'heure.

N'étant pas vraiment un roman,

Ce livre ne peut être réellement

Jugé comme les autres.

Je ne lui attribue donc aucune note.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Il y a des livres inclassables, quasi-impossibles à chroniquer correctement. Par moi en tout cas. Élise sur les chemins de Bérengère Cournut en fait partie, à la fois conte initiatique, fugue en vers et en pleine liberté, road-movie naturel et merveilleux. de la poésie ? Oui bien sûr. Mais un peu plus que cela.

Directement inspirée par la vie de Jacques Élisée Reclus, géographe et citoyen du monde avant l'heure, Bérengère Cournut nous entraîne sur les pas d'Élise, jeune fille joyeusement élevée dans une famille libertaire : l'environnement naturel alentours est son jardin, tandis que l'initiative individuelle et la découverte forment son apprentissage.

Élisée et Onésime, ses deux grands frères, ont quitté la maison et sont partis sans prévenir un beau matin, « apprendre la terre » avec la bénédiction du père. Inquiète qu'ils ne rentrent jamais et poussée par les sombres prédictions à leur égard de la Vouivre, créature des marais, Élise va partir à leur recherche. Et découvrir la ville. Et découvrir les autres.

Et là je n'ai plus les bons mots pour parler de cette histoire qui oscille constamment entre féérie imaginaire et réalisme poétique, ni pour évoquer ce style versifié qui ne cherche pas la rime à tout prix, et encore moins ceux qui me permettraient de décrire cette nature magnifiée et omniprésente, à la fois peuplée de guides bienveillants et de pièges malfaisants.

Alors juste dire combien j'ai été sous le charme, 170 pages durant, de l'incroyable et belle fluidité de ce roman, ayant durant toute ma lecture l'agréable sensation d'être porté comme par un cours d'eau harmonieux et apaisant. Sans oublier ce moment suspendu d'une rencontre hors du temps avec Bérengère et son protégé endormi, un joli soir de septembre, sur les chemins qui la menèrent jusqu'à Rouen…
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Joli conte fantastique et moderne, desservi par une écriture libre et légère, un excellent moment de lecture, qui malheureusement passe trop vite…

Il y a un petit côté Thomas Vinau et Carole Martinez (La terre qui penche) dans l'histoire de cette famille atypique qui vit à l'écart de la société. le père, le Lion, est un anarchiste convaincu, la mère parle aux arbres et aux tritons, et les enfants fréquentent une école un peu spéciale, celle où on apprend à reconnaitre les plantes, à se débrouiller dans une forêt et à s'entraider.

Ce roman aurait dû être un hommage à Élisée Reclus, grand géographe français et anarchiste anticonformiste du XIXème siècle, un homme tout à fait fascinant et un excellent sujet pour une biographie. Mais voilà que la plume de l'auteure s'est laissée envoûter par les lieux où elle situe cette histoire. La forêt, les ruisseaux, les côteaux sont magnifiquement décrits, et aussi les êtres magiques qui les habitent. Vouivre, ondine, mélusine, … on ne résiste pas longtemps à ces femmes-serpents et à ces filles-anguilles qui capturent les âmes et volent la raison.

J'avais placé cette histoire, sans connaitre la rivière et les monts dont il est question, en Franche-Comté. Or il se fait que l'histoire est censée se dérouler en Dordogne si on considère les origines de Reclus… En fait, l'auteure qui a grandi en Franche-Comté, décrit les paysages de son enfance : c'est vous dire comme elle le fait très justement !
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Ce que j'ai ressenti:

Je suis une femme-fée

Amie des arbres, amie de l'eau

Mes yeux verts scrutent la poésie

Je la vois partout, partout

Sur les herbes et les cailloux

Et dans les trous, sur les chemins

Et parfois, bénie, oui-oui, en-dessous

Je découvre Élise, la fratrie

Je connais trop la Vouivre déjà

Peut-être que la mélancolie me prend

Le merveilleux, et l'amour aussi

Près de la mare, à bord de chagrin

Je souffle sur la rivière

Des mots d'admirations, incantatoires

Des mots magiques, électriques…

Ce n'est pas tout à fait le printemps

Mais je vois des queues de vipères

Le frémissement du désir dévorant

Bonjour Nature! Bonjour femme-serpent

Leurs histoires prennent vie, prennent hommes

Les secrets se chuchotent…

Ça monte à la tête, l'amour?

Ça monte aux arbres, les garçons?

Qui a bien pu entendre le chant

De ces dames jolies…

Qui a bien pu saisir le pouvoir

De ces êtres insaisissables…

Ça va faire comment le bruit

De ces incroyables orages…

Je ne suis qu'une femme-fée

Amie des arbres, amie de l'eau

Presque sourde, et enflammée

Par la sonorité du fantastique

L'évidence de l'évocation du Vivant

Et la puissance de l'imaginaire

Qui ose se glisser dans ces vers libres

Qui ose bousculer les zones zébrées

Et une petite fille fort attachante…

Je dévale la montagne encore verte

Pour donner l'alerte! Alerte à la beauté!

Alerte au coup de coeur! Alerte!

Alerte au monde englouti!

J'ai observé toute la journée, l'eau

La carrière, la rivière, l'obscurité

Je me retrouve donc devant vous, transformée

Une tourmaline dans la main, un trou au coeur

Qui ne veux plus se refermer…

Attends-moi, Élise sur les chemins de la colline

Je veux me terrer, m'enfouir, chercher

Notre trou de vipère, maudit ou béni-oui-oui.
Lien : https://fairystelphique.word..
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critiques presse (1)
LeFigaro
09 janvier 2022
C’est un roman en vers libres, un chant d’amour, une critique sociale, un conte pastoral.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
"Tu es triste, Zéline?
- non ma fille...juste mélancolique"
Le mot ne me disait rien
- "Tu as en toi des fleurs à cornettes
les grandes, là, avec des cloches violette?
- Tu confonds avec l'ancolie, mon Élise
mais il est vrai qu'avec la t^te qui tombe
les ancolies ont quelque chose de chagrin"
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Depuis que nos frères sont partis
Le Lion travaille dur
A ses cultures, à son jardin
Zéline n’a plus que six petits
A laver-nourrir-instruire
Alors elle a décidé que non
Elle ne ferait plus l’école à la maison

Nous partons le matin dans les bois
Notre mère marche en tête sur le sentier étroit
Une chanson aux lèvres, un bâton à la main

Nous traversons des taillis, des clairières
Nous empruntons plusieurs chemins
Jusqu’à le Sommière – petit mont chauve
entouré de charmes, de trembles
De frênes et de noisetiers

Zéline aime cet endroit
Les oiseaux l’aiment aussi
L’air y est parfumé
Le sol moelleux
L’herbe et les mousses
Grasses et généreuses

Tout autour, les arbres forment
Une couronne de dentelle
D’où coule une lumière douce
C’est ici, dans ce lieu qui l’apaise
Que Zéline nous apprend à déchiffrer
Les plantes autant que les livres
Les pierres autant que la poésie
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Onésime et Élisée commencent alors à me parler
De tous les gens formidables qu’ils ont rencontrés
Bien sûr ils ont aussi croisé quelques salauds
C’était souvent des chefs dans le boulot

Élisée, d’ailleurs, s’est fait une petite idée :
« Partout où les gens sont libres - d’aller et venir
D’obéir ou de contrevenir, de travailler ou de paresser
Et surtout de décider eux-mêmes de leur avenir –
Ils ont l’air heureux
Dès que quelqu’un se mêle de faire leur bien
En les réduisant à une fonction
Que ce soit pêcheur, paysan ou maçon
Ils perdent leur insouciance et leur gaieté.[…] »
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L'été dernier, nos deux frères aînés
Ont quitté la maison un matin
Tandis qu'ils s'éloignaient sur le chemin
Élie a demandé : Que vont-ils faire ?
- Apprendre la Terre a dit notre père
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Incipit :
Je suis une fille, je m’appelle Elise
Je suis née il y a onze ans
Au flanc d’une colline boisée
Les pieds dans un ruisseau
La tête dans les bouleaux
Enfant des arbres, fille de l’eau

Bien entendu j’ai aussi de vrais parents
Ma mère s’appelle Zéline
Mon père Jacques
Mais on dit plus volontiers
Féline et le Lion
quand ils sortent les griffes
Ou font les yeux ronds

Ensemble ils ont déjà huit enfants
Dont certains déjà grands
Elisée et Onésime ont dix-sept ans et dix-neuf ans
Louise seize – c’est la plus belle d’entre nous –
Marie vient juste après, elle a quatorze ans
Moi, onze je l’ai déjà dit, Anna neuf et Elise six
La plus jeune s’appelle bébé Suzanne
Et nous avons aussi un âne
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Vidéo de Bérengère Cournut
À l'occasion de la 33ème édition du festival "Étonnants voyageurs" à St-Malo, Bérengère Cournut vous présente son ouvrage "Vövöl" aux éditions le Tripode.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2808096/berengere-cournut-vovol
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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