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EAN : 9782213611211
1202 pages
Fayard (14/11/2001)
4.33/5   3 notes
Résumé :


1er novembre 1954 : flambée de violence en Algérie. Un mouvement insurrectionnel concerté vient, pour la première fois depuis le débarquement de 1830, de s'attaquer à la forteresse de la colonisation française !

Yves Courrière, grand reporter, commence à " couvrir " la guerre d'Algérie. Dès 1967, il entreprend d'en raconter les différents épisodes. Du déclenchement du conflit, en 1954, aux années 57 où le conflit armé est à son apogée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Avez-vous connu la guerre d'Algérie ? Moi, si. Enfin, presque. J'avais neuf ans à la signature des accords d'Evian, mais j'ai quand même des souvenirs précis de cette époque. Par exemple j'ai vu arriver dans ma petite ville au pied des Pyrénées ce qu'on a appelés les Pieds-Noirs, avec leurs valises et leur accent ensoleillé. Et puis, autre souvenir marquant : le journal Sud-Ouest, grand quotidien régional, présentait le jeudi un supplément destiné aux jeunes entre 17 et 24 ans, intitulé avec beaucoup d'à propos 17/24, (c'était une double page en papier jaune). J'étais étendu à plat ventre sous la table de la salle à manger (une de mes positions favorites) et je lisais ce supplément (les limitations d'âge, n'avaient déjà plus d'effet sur moi, en tous cas pour les lectures !) quand un article attira mon attention : le récit par un garçon (ou peut-être une fille) à peine plus âgé (e) que moi, qui décrivait avec force détails sa vie à Alger, entre explosions, fusillades, angoisse mais aussi l'insouciance de la jeunesse. Ce témoignage m' avait marqué pour longtemps.
Ce n'est qu'une bonne douzaine d'années après, à la faveur de je ne sais quelle circonstance (film, émission à la télé, lecture, conversation avec un ami), que j'en vins à m'intéresser au sujet de la Guerre d'Algérie, et c'est d'instinct (c'est souvent par instinct que je choisis mes lectures) que je tombai sur Les Fils de la Toussaint, le premier tome de la Guerre d'Algérie d'Yves Courrière. Et comme souvent mon instinct ne m'avait pas trompé.
Car La Guerre d'Algérie est un monument. Conçu en quatre parties (Les Fils de la Toussaint, le Temps des Léopards, L'Heure des colonels, et Les Feux du désespoir) il couvrait toute la période de la guerre entre 1954 et 1962 (en débordant même un peu avant et un peu après). C'est un monument à plus d'un titre : par la masse de documents que l'auteur a recueillis auprès des deux parties belligérantes, sans compter toutes les archives extérieures. Par le nombre inimaginable de témoignages de combattants et de civils des deux camps, témoignant à la fois du déroulement politique et militaire de la guerre mais aussi des conséquences qu'elle pouvait avoir sur la vie des gens, sur les destinées individuelles noyées dans les destinées collectives. Enfin, et ce n'est pas le moindre argument, c'est un monument par l'honnêteté, la rigueur, l'objectivité que met l'auteur dans la rédaction et la présentation de cette ouvre de première importance.
Rassurez-vous, je vous ferai pas tout l'historique de la guerre. Je me bornerai à présenter très succinctement les quatre volumes :
Les Fils de la Toussaint décortique l'insurrection du 1er novembre 1954, ce qui l'a déclenchée, le déroulement des évènements, et les suites immédiates.
Le Temps des Léopards couvre la période 1953-1955, et relate entre autres le combat féroce qui opposait les Léopards (paras) aux insurgés du FLN (Front de Libération Nationale)
L'Heure des colonels (1955-1957) traite d'une période cruciale de la guerre où entre guérilla urbaine, complots, arrestations, tortures et assassinats, "la peau d'un homme, ou d'une République, ne vaut pas cher"
Les Feux du désespoir (1958-1960) constitue la fin du drame. le putsch des généraux, l'OAS, les négociations (officielles ou occultes), jusqu'à la signature des accords d'Evian, et la fin d'un amour (contrarié) entre la France et l'Algérie, amour qui durait depuis 1830.
La Guerre d'Algérie a été couronné par L Académie Française. Son auteur (déjà lauréat du prix Albert Londres en 1966) accrut sa popularité, et se consacra par la suite à une carrière de romancier (Le roman des Hauts de Saint-Jean - 1974, Les Aubarède - 1999) et de biographe (Joseph Kessel ou Sur la piste du lion - 1985, Roger Vailland ou Un libertin au regard froid - 1991, Pierre Lazareff ou le vagabond de l'actualité - 1995, Jacques Prévert, en vérité - 2000).
En 1972, Yves Courrière et Philippe Monnier présentent La Guerre d'Algérie, un documentaire de 2h30 tiré de l'oeuvre. Il fait toujours référence, et a été salué autant par le Général de Gaulle que par Krim Belkacem (un des Fils de la Toussaint, organisateur de l'insurrection en 1954).


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Vidéo de Yves Courrière
150 journalistes, 300 photographes, 128 numéros, 3 700 pages de reportages spectaculaires, d'entretiens décisifs, de portraits fouillés mêlant les grandes figures et les témoins anonymes, de tribunes et de commentaires de tous bords, superbement choisis et illustrés : telle est la collection spéciale que la revue Historia commande, en 1971, à Yves Courrière dont le quatrième tome de la Guerre d'Algérie vient d'être couronné par l'Académie française. le prix Albert-Londres s'entoure d'experts français et algériens. Ensemble, sur quatre ans, ils vont bâtir une somme inégalée.
Récits, photos, paroles, visages, lieux, faits, quotidiennetés, événements, destinées : à chaque page, c'est le choc. Un monument dont, sous la forme d'une suite chronologique et thématique, La Guerre d'Algérie en direct offre le meilleur.
Si l'Amérique a produit une profusion d'albums et de films sur le Vietnam, en France, sur l'Algérie, les études abondent mais les récits et les images manquent. L'hypermnésie des acteurs ou de leurs héritiers rivalise avec l'amnésie dans la conscience collective et populaire. L'absence de représentation commune nourrit l'oubli des événements, creuse l'ignorance de l'histoire, nuit à l'apaisement des nouvelles générations. C'est ce vide que comble cet album sans précédent.
Écrivain, journaliste, cinéaste et observateur capital de notre temps, Philippe Labro présente cet album. En 1959, à l'âge de 22 ans, il est appelé en Algérie où il servira pendant 730 jours. Affecté à la revue Bled puis à la radio F5, il connaît entretemps la violence des combats. En 1967, il publie son deuxième roman, Des feux mal éteints, bréviaire de toute une génération. Un récit sans concession de la terreur, de la torture et de la mort. Mais aussi un chant d'amour nostalgique célébrant Alger, la mer, le soleil.

Historien, spécialiste internationalement reconnu de la guerre d'Algérie, Tramor Quemeneur a édité cet album. Enseignant aux universités Paris-VIII et CY-Cergy Paris, il est membre de la Commission mémoires et vérité instaurée à la suite du « Rapport Stora », ainsi que du Conseil d'orientation du Musée national d'histoire de l'immigration. Il est l'auteur entre autres, avec Benjamin Stora, de Lettres, carnets et récits des Français et des Algériens dans la guerre (prix des lectrices de Elle 2011) et, avec Slimane Zeghidour, de L'Algérie en couleurs. 1954-1962.
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