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Critique de Ladybooksss


« La promesse de l'oasis » est le nouveau roman de Béatrice Courtot qui sort le 15 juillet aux éditions Charleston. Lauréate du Prix du livre romantique 2018 avec « La vallée des oranges », Béatrice nous emmène cette fois en Algérie, la terre de ses grands-parents.

2018. Paris. Nour est une jeune professeure de danse classique. Ayant rompu avec son compagnon depuis sept ans, Aurel, elle trouve du réconfort auprès de son seul pilier familial, son grand-père. Pourtant, aujourd'hui, l'appartement est vide. Fabiola, la concierge de l'immeuble, lui annonce que Pape a fait un infarctus et qu'il est dans le coma à l'hôpital. Nour est effondrée. Pape est sa seule famille. Ses parents sont décédés dans un accident de voiture alors qu'elle était bébé. Elle fut la seule survivante. Mamani n'a jamais supporté la mort de sa fille et de son gendre et à peu à peu sombré dans la dépression. Elle s'est donné la mort quatorze ans plus tôt. Seul, Pape a lui su faire face et a élevé Nour. Que va-t-elle devenir si Pape aussi l'abandonne?

1954. Daniel s'apprête à entrer à l'université d'Alger. Passionné de botanique, il rêve d'en faire son métier même si Jacques, son père, préférerait qu'il reprenne la distillerie familiale. Pour cette famille de pieds-noirs, la vie en Algérie est douce et paisible. Mais en cette année 1954, les mouvements révolutionnaires commencent à gronder un peu partout. Mais Daniel a une toute autre préoccupation. Il a eu un véritable coup de coeur pour une étudiante en botanique, Asma…

J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce récit. Je ne voyais pas trop où l'auteure voulait m'emmener. Je déplorais d'ailleurs trop de descriptions et trop de longueurs. Quels étaient les liens entre Nour et cette famille de pieds-noirs dont on retraçait quelques années de vie? Les deux récits me paraissaient trop distincts l'un de l'autre. Une fois que j'ai compris le lien entre les deux, le récit a pris une autre tournure…

L'histoire de Nour, c'est l'histoire d'une famille brisée. Non seulement parce que les parents de Nour sont décédés mais également par ses racines familiales. Nour a grandi sans repère féminin et maternel. Mamani est devenue muette, ne pouvant s'occuper de sa petite-fille. Comment la pétillante Asma a-t-elle pu autant sombré au point de délaisser complètement son mari et son unique petite-fille?

























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Et ce ne sont pas les courriers que reçoit Pape qui vont rassurer Nour. Ces lettres sont signées du même symbole qu'utilisait Asma pour signer: l'hirondelle. Qui peut bien envoyer des courriers avec la même signature qu'Asma? Quelqu'un fait-il chanter Pape? Peu à peu la jeune femme va renouer avec les amis de Daniel et faire revivre le passé…

À travers ce roman, Béatrice Courtot fait revivre l'Algérie d'avant-guerre et nous offre une Algérie aux couleurs chatoyantes, gaie, chaleureuse, lorsque les Européens pensaient avoir trouvé leur oasis. Au travers des souvenirs de Mimi, la soeur de Daniel ainsi que ceux de ses amis, Maurice et Pepito, on ressent toute l'incompréhension et l'amertume de ces Français qui ont dû quitter un pays qu'ils considéraient comme le leur pour un autre qui leur était totalement étranger. Eugénie et Jacques, les arrières grands-parents de Nour et parents de Daniel, ont dû quitter une vie que leurs ancêtres avaient mis des années à construire. La plupart des premiers européens à s'être installés en Algérie étaient des ouvriers qui se sont battus pour avoir une vie meilleure.

J'ai ressenti l'injustice que pouvait ressentir les membres de cette famille en étant considérés comme des colonisateurs. Chassés d'Algérie, rejetés en France, comment se reconstruire lorsque l'on est de part et d'autre de la Méditerranée perçu comme un étranger? L'auteure donne la parole à ces Européens qui ont dû fuir ce qu'ils avaient mis des années à bâtir. Tous n'étaient pas des colons impérialistes désireux d'exploiter les « indigènes » (nom donné aux algériens de souche) mais cultivaient un vivre ensemble, à l'image des parents de Daniel.

Les envies de liberté et de révolution assouvies par la guerre ont brisé des familles des deux côtés. Au lieu de vivre ensemble pleinement, les deux peuples n'ont pas su cultiver leurs ressemblances et effacer leurs différences.

Je conseille?

J'ai nettement préféré le récit passé au présent. J'ai trouvé Nour très froide, presque antipathique. Je n'ai pas du tout réussi à m'attacher à elle. À l'inverse, les passages en Algérie au sein de la famille de Daniel m'ont beaucoup plu. J'avais l'impression de visualiser ce pays, de sentir toutes ses odeurs (autant celles de ses épices que celle de ses fleurs), d'être éblouie par ses couleurs vives. J'ai trouvé l'histoire de Daniel et Asma très belle. Leur amour a été une victime collatérale de la guerre. La nouvelle génération pourra-t-elle réconcilier le passé et le présent?

Lien : https://ladybookss.wordpress..
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