Le chemineux s'est dit : “ Je veux
Cette jouvencelle aux cheveux
D'aurore blême ”.
Mais la jouvencelle a du bien
Tandis qu'est gueux, gueux comme un chien
Le gâs qui l'aime !
Et la belle, aux riches galants
Seuls ! ouvrira les rideaux blancs
De son alcôve ;
Elle course le miséreux...
Alors, par les chemins poudreux,
Le gâs s'ensauve !
Je suis descendu bien souvent
Jusqu'au cabaret où l'on vend
L'ivresse trop brève;
J'ai fixé le ciel étoilé
Mais le ciel, hélas! m'a semblé
Trop haut pour mon rêve.
Gaston Couté. Les mangeurs d'terre.