Dans un ouvrage, ô combien didactique,
Elisabeth COUTURIER, journaliste et critique d'art, nous guide dans la longue traversée de l'histoire de l'art.
Ne sommes - nous pas nombreux à rester perplexes devant un opus d'
art contemporain, le jugeant au mieux déstabilisant, énigmatique, déroutant, ne sachant pas l'apprécier, car n'ayant pas les codes, puisqu'il s'agit d'un art nouveau, (il bouscule la notion de beau, nous offre de nouveaux horizons esthétiques), prêts à le rejeter, à le gratifier de hideux, au mieux d'inélégant. Tintoret disait déjà à son époque que « ce qui n'est pas compris est toujours déclaré laid ou offensant ». !
Le monde a changé, nous dit l'auteur, beaucoup d'expressions artistiques viennent de contrées lointaines, ou ont surgi de la nuit des temps. Les artistes ont développé de nouvelles techniques, font usage de nouveaux outils.
Néanmoins, les oeuvres contemporaines se réclament d'un héritage commun, qui est celui de l'art occidental. A la Renaissance déjà, les artistes regardaient en arrière, vers l'art antique.
L'
art contemporain n'est pas un art pour les musées et les galeries uniquement. On le retrouve dans la rue, sur nos corps, au cinéma, dans la publicité, dans la mode, la littérature...
J'ai beaucoup aimé la façon dont E. Couturier a mené sa réflexion et ses explications. Les quatre grands chapitres sont introduits dans un sommaire synoptique. L'auteur pose des questions et jonchent ses propos d'innombrables points d'interrogation. Est-ce à dire qu'elle suggère, qu'elle cherche toujours, qu'elle ne veut rien imposer, qu'il s'agit uniquement que de sa vue des choses ?
L'appréciation d'une oeuvre d'art est subjective, sa démystification l'est tout autant.
Le choix des illustrations est éloquent, exceptionnel.
Un travail de titan pour une production exemplaire.
Un ouvrage qui nécessite que nous y revenions fréquemment, tant il est riche et dense.
(Toujours dans un souci de relier le présent au passé, E. Couturier a sélectionné une douzaine de lieux historiques qui accueillent l'
art contemporain. On pourra regretter que huit sur ces douze sites soient situés dans la région parisienne.....)
Merci aux Editions FLAMMARION et à BABELIO.