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Critique de Enroute


Plutôt que de reconnaître la mort de l'auteur, Maurice Couturier préfère voir dans son absence apparente de ses textes la volonté qu'il a de se cacher. Toute l'histoire de la littérature serait donc marquée par cette volonté de l'auteur de disparaître derrière son texte. Romans épistolaires, confusion des voix narratives, indétermination sur les porteurs des discours, et jusqu'aux méthodes de se raconter sans le dire, ce sont quelques-unes des stratégies employées par l'auteur pour satisfaire son narcissisme en signant son texte tout en évitant que le lecteur ne pénètre son univers en se dissimulant derrière lui. La théorie littéraire avançant, l'auteur doit sans cesse réinventer des stratégies nouvelles pour ne pas se laisser "prendre". L'auteur n'est pas mort et ne mourra jamais, un texte reste une communication intersubjective entre deux entités biologiques, mais il se transfigure pour engager une interface de séduction avec son lecteur où l'auteur lui aménage un peu de place. Ce qui reste dans le texte de toute ces stratégies de dissimulation mais aussi de désir et de volition, ce n'est plus l'auteur, mais l'idéal de l'auteur, comme entité qui concentre ces contradictions et cet inconscient, en une expression, comme le disait Barthes, la figure de l'auteur.
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