Ok Millenials !

Brice Couturier est un enfant du baby-boom (boomer) qui a navigué depuis les années quatre vingt dans tous les courants de la gauche pour se fixer sur une position libérale modérée et universaliste.
Contrairement à beaucoup de ses confrères journalistes de la gauche fonctionnaire et franchouillarde il a bourlingué dans le monde et maitrise la langue anglaise ce qui lui permet de livrer une analyse de la vie intellectuelle américaine qui n'est pas sans inquiéter.
Notre boomer est sidéré devant l'idéologie des millenials américains qui n'est ni plus ni moins qu'une dérive totalitaire et qui n'est pas encore arrivée à son apogée malheureusement.

Les millenials forment la génération la plus favorisée de l'histoire de l'humanité sur le plan économique et ont été sur-protégés par leurs boomers de parents et la société post soixante-huitarde.
Du coup ils ne supportent aucune frustration et se considèrent comme agressés dès qu'un obstacle leur fait obstruction. Comme leurs parents avaient largement détruits les fondements traditionnels des sociétés (religion, nation, famille…) ils se sont trouvés sans vecteur de transcendance et se sont inventés une nouvelle religion l'antiracisme. Ajoutons les théories du genre, les injustices sociales et l'on obtient les intersectionnalités et leurs combattants les wokes.
Mais pour un combat il faut un ennemi, ce sera l'homme blanc hétérosexuel. Il faut lui faire comprendre qu'il est ontologiquement coupable et le rééduquer.

L'ouvrage fourmille d'exemples décrivant la dérive progressive des universités et des média américains, où les gens sensés baissent les bras et où les opportunistes surfent sur la vague. Il est amusant de noter que les média se sont, à juste titre, déchainés contre les « vérités alternatives » de Trump mais sont complaisants devant celles des wokes. Tout cela ne serait pas grave si ces élucubrations restaient cloitrées dans les campus, le malheur est qu'elles ont envahi la société, particulièrement les entreprises qui ont peur de ces activistes.

Le livre confirme encore une fois qu'une bande déterminée peut faire basculer une société, des idées que personne ne peut prendre au sérieux, portées par des nouveaux convertis excessifs, intolérants et violents sont redoutables. Hitler et Mussolini l'ont démontré et eux aussi voulaient créer un homme nouveau.
Et la France me direz vous ? elle est sur la mauvaise pente, le discours woke est omniprésent, il suffit d'écouter les radios de service public que B.Couturier connait bien pour s'en convaincre. Les polémiques sur Napoléon, Colbert et surtout sur la laïcité sont un avant-goût de ce qui nous attend et comme de bien entendu les mauvais jours commenceront par un antisémitisme sournois. A méditer.

En tant que critique du wokisme, ce livre est intéressant. Ce qu'il dit est exact et assez synthétique, même si cela n'est pas très original.
Mais quelle idée s'intituler le livre ainsi !
Bien sûr, il s'agit d'une réplique au stupide et odieux OK boomer !. Mais il est inutile de répondre à une ânerie par une autre symétrique, c'est rester au niveau du C'est çui qui dit qui yest.
Et puis qui sont ces millenials (je ne sais même pas d'ailleurs si le terme convient, je m'y perds dans ces générations X, Y,Z..), ces millenials, donc? Mais ce sont nos enfants! C'est nous qui les avons élevés, nous, bloomers. Je déteste d'ailleurs ce terme. Et selon quels principes les avons-nous élevés, quelles valeurs leur avons-nous inculquées ? Surtout vous, d'ailleurs, Monsieur Couturier, puisque vous vous targuez à plusieurs reprises d'avoir "fait 68". Moi, je ne l'ai pas fait, ou alors de l'autre côté, je plaide non coupable sur ce point
D'ailleurs vous vous en prenez aux jeunes, mais que je sache, Derrida, Foucault, Judith Butler, Peter Singer, et consorts, ne sont pas des jeunes.. Et c'est vous qui les avez consacrés, qui avez enseigné leur pensée à la jeunesse
En outre qui sont donc ces jeunes génériques stigmatisés. Croyez-vous que les jeunes ouvriers, apprentis, artisans, paysans, chômeurs, se préoccupent vraiment d'être politiquement corrects, plus que de leurs conditions de vie ?
Car ces jeunes et même les autres sont victimes de la mondialisation libérale à laquelle les gauchistes repentis (y compris le journal où vous écrivez) ont adhéré avec enthousiasme.
Dieu rit de ceux qui déplorent les conséquences dont ils chérissent les causes (Bossuet, approximativement)

D'après sa biographie, Brice Couturier est journaliste, a travaillé pour le Monde, de gauche libérale et animé plusieurs émissions de débats. Qu'il est alors triste de le voir créer un portrait de lui-même conservateur, pétri de certitudes, obtus et si peu informé.

Il me semble dramatique pour un journaliste du Monde amateur de débats de pleurnicher ainsi sur une génération qui n'est même pas la bonne. Car toute sa rancoeur mesquine, déversée à foison sur les Millénials, est en fait largement originaire de la Gen Z et non de la Gen Y, les Millénials. Même son titre, miroir chargé de fiel pour la Gen Y, est une attaque qui manque sa cible. L'expression "Ok Boomer" est popularisée sur Tik Tok, réseau privilégié de la gen Z mais largement ignoré par la Gen Y, aujourd'hui trentenaire ou approchant.

Empêtré dans des contradictions dont son propos ne parvient jamais vraiment à se défaire, Couturier dresse finalement plus le portrait du boomer conservateur et aigre qu'il est que celui de générations dont les idéaux lui échappent très largement. Il écrit d'ailleurs dans un étrange décalage avec son public, le lectorat francophone, puisque sa perspective biaisée se base presque exclusivement sur les Etats-Unis en ignorant les revendications et les propos du reste de la planète, Millénials et Gen Z Français inclus.

Finalement, un ouvrage dénué d'objectivité qui ressemble plus à un pamphlet qu'à un essai et dont le propos pourrait facilement résonner avec ceux de Zemmour et cette nostalgie de la bonne vieille France d'avant...

« La vieillesse est un naufrage », avait dit le Général. Et Bruce Couturier de confirmer par son incontinence verbale. Piqué au vif par l'expression « OK boomer » qui a fleuri ces dernières années, l'éditorialiste de 73 ans nous livre un pamphlet de plus de 300 pages contre « les millenials ». Soit les moins de 30 ans, accusés d'être sectaires, trop radicaux, manipulés par une idéologie « woke » dont on peine d'ailleurs vraiment à définir les contours… Pour mener à bien son autoproclamée « enquête » (bien qu'il n'ait pas beaucoup dû sortir de son bureau), Couturier utilise des exemples glanés sur le web et comme miroir, les faits d'arme de sa propre génération. Elle possède toutes les vertus : tolérante, ouverte sur le monde, optimiste. Cliché ? A 100 %. Couturier ne semble pas se rendre compte qu'il rejoue en fait la fable du vieux con, sûr que son époque était plus belle et que la jeunesse d'aujourd'hui est en pleine perdition. Difficile de croire alors que Couturier possède toujours son petit rond de serviette chez France Culture, même après avoir joué jusqu'à la parodie les VRP de luxe pour le président (voir son précédent livre : « Macron, un président philosophe »). Allez boomer, il serait temps de prendre sa retraite.

"Prenez garde ! Prenez garde !
Vous les sabreurs, les bourgeois, les gavés, et les curés
V'là la jeune garde ! V'là la jeune garde"
Mais ce que décrit Brice Couturier ne concerne plus vraiment ceux qui chantaient "C'est la revanch' de tous les meurt de faim" ou "des enfants de la misère".
Cette nouvelle "révolution" vient plutôt de la jeunesse aisée et "éduquée" (sic) des université américaines, faisant ressurgir une société basée sur l'apartheid...
Ce qui devient très inquiétant c'est que cette idéologie dite "woke", indigéniste, etc... victimisant systématiquement toute minorité, qu'elle doit raciale ou sexuelle, a également et abondamment contaminé une grande partie de la jeunesse blanche par le biais de la culpabilisation, mais pas que : les entreprises, la publicité, les enseignements primaires et secondaires.
J'espère que, puisque même les mathématiques sont touchés cela n'influera pas la qualité des constructions (genre ponts, gratte-ciels...).
Cela arrive largement et si facilement en France que cela pose question et peut légitimement inquiéter;