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Critique de Prudence


Facile à lire (intelligible, phrases plutôt courtes etc.) et même temps parfois dur à lire (le thème, le sujet, les citations etc.).
Ce livre, résultat d'enquêtes, a cherché à montrer le devenir des enfants des hauts dignitaires nazi:

Certains vouent un culte à leurs pères (les femmes étaient valorisées en tant que bonnes reproductrices, elles ne se mêlaient que peu de politique). Souvent ils nient le génocide ou la participation de leurs pères. Ils soutiennent des mouvement néo-nazi, des réunions nostalgiques où les gens défilent devant la fille de... qui a personnellement connu le furher. C'est ce genre de choses que j'ai trouvé parfois difficile à lire: se rendre compte que ce n'est pas fini, que tout peu rebasculer, que des personnes vouent, de nos jours, un culte à des assassins de masse, à des participants à des génocides, à des auteurs de crime de guerre et contre l'humanité.

D'autres rejettent complètement leurs pères et leurs actions, un de ces "enfants" (largement adulte) a dit quelque chose du genre "si je savais où était sa tombe, j'irai pisser dessus". Parmi ceux-là certains ont changé de nom, plusieurs ont refusé de faire des enfants afin de ne pas transmettre leurs gènes, leur patrimoine qu'ils portent encore lourdement.

Enfin d'autres reconnaissent que les actes terribles de leurs pères, condamnent les actes, mais ont toujours de l'amour pour eux.

J'ai l'impression qu'il y a eu des effets protecteurs, des facteurs protégeant du fait de devenir nazi pour les enfants: jeune âge au moment des faits (ne se souviennent pas de leur père), pères distants ou violents... les enfants qui sont le plus devenus négationnistes, néonazi etc. sont ceux qui ont le plus été choyés par leurs pères et s'en souviennent. Difficile d'imaginer ces bourreaux sortir de camps de concentration, après avoir signé des ordres pour tuer des milliers de personnes, rentrant tranquillement à la maison pour jouer avec leurs enfants et être des pères affectueux. Certains l'ont été, d'autres non.

Après la seconde guerre mondiale, la psychologie sociale a vu naître de nombreuses études qui indirectement posaient la question de savoir comment ça avait été possible, comment des êtres humains avaient pu tuer d'autres êtres humains, en masse, comment ce génocide avait pu se produire dans l'indifférence? Souvent on a envie de croire que c'était des fous, des gens très particuliers, des psychopathes, mais en fait, pas vraiment, c'est surtout un problème de contexte, de situation etc. Ce livre n'aborde pas du tout les recherches de psychologie sociale, mais il nous confronte à la réalité: certains des hauts dignitaires nazi étaient des pères de famille aimants et affectueux.
Je le savais déjà, mais je ne pouvais pas l'imaginer, et là je l'ai lu.
L'horreur me fait toujours me poser la question: mais comment c'est possible?
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