AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782738134950
270 pages
Odile Jacob (26/10/2016)
4/5   1 notes
Résumé :
La violence n'a pas subitement surgi dans nos vies avec les attentats de janvier et de novembre 2015. Aucune de nos relations, qu'elles soient familiales, scolaires, professionnelles, morales ou politiques, n'y échappe. Mais la terreur instaurée par les attaques terroristes est une épreuve sans précédent. D'abord parce qu'elle provoque la hantise de la répétition : nous savons qu'à la terrasse d'un café, dans une salle de spectacle ou dans les transports en commun, ... >Voir plus
Que lire après L'Épreuve de la haineVoir plus
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
[Jaurès et la patrie]

La vérité est que partout où il y a des patries, c’est-à-dire des groupes historiques ayant conscience de leur continuité et de leur unité, toute atteinte à la liberté et à l’intégralité de ces patries est un attentat contre la civilisation, une rechute en barbarie. Dire que les prolétaires étant serfs du capitalisme, ne peuvent subir par l’invasion, par la conquête, une aggravation de servitude est un enfantillage.

C’est la raison pour laquelle, continue-t-il, il ne faut pas prendre trop au sérieux la phrase du Manifeste du Parti communiste, selon laquelle « les ouvriers n’ont pas de patrie ».

Sans doute l’appartenance que fonde la « patrie » est-elle transitoire, en aucun cas elle ne saurait constituer le dernier mot des règles de solidarité qui sont appelées à lier les hommes les uns avec les autres. Mais l’internationalisme ne saurait exister non plus sans reconnaître cette forme d’individuation collective intermédiaire que désigne la notion de « patrie » ; ou, plutôt, il ne saurait l’ignorer sous peine d’en abandonner l’usage et l’invocation à la perception régressive, vengeresse et réactive que le nationalisme et le patriotisme le plus virulent se font de sa nécessité. Aussi – et ce n’est pas nier son existence que de l’admettre – faut-il reconnaître que la lutte des classes n’est pas, tant s’en faut, la seule forme de conscience collective, la seule forme de communauté et de partage qui régit la vie des individus ; sauf à se complaire dans la dénégation de la réalité et de l’histoire. Voilà in fine ce qui donne sens à la notion de patrie : elle se concrétise dans cette synthèse passive qui permet à chacun d’être un individu, avec d’autres et en même temps qu’eux, en l’attachant à une langue, à des lieux, à des habitudes communes. Quoi qu’en dise l’idéologie, on ne peut faire comme si cette synthèse et l’attachement qu’elle produit n’existaient pas ; et on ne saurait en minimiser la force.

Mais en même temps – et c’est un point capital qui fait toute la singularité et la lucidité de l’auteur de L’Armée nouvelle – ce « haut idéal », les prolétaires, gagnés à la dimension internationale de leur émancipation, ne sauraient le projeter « dans le vide » ni le réaliser ailleurs que dans une « nation autonome ». Parce que le socialisme ne saurait se couper de la vie de ceux dont il entend défendre le droit à une émancipation égale, il ne doit pas (c’est une condition de la paix) tourner le dos à cette forme d’individuation collective, à cette synthèse passive de forces terribles que signifie la patrie. Voilà le credo de Jaurès : il ne s’agit pas de « sacraliser » la patrie, comme le feront, peu de temps après, les thuriféraires acharnés de la guerre et, avec eux, ceux qui réclameront qu’on se « sacrifie » pour elle ; mais de la reconnaître comme une nécessité vitale, avec laquelle il faut vivre et qu’il faut transformer de l’intérieur, pour lui permettre de contribuer au seul idéal qui tienne véritablement : celui d’une « solidarité » transnationale et, par conséquent, intrinsèquement et essentiellement pacifiste.

Il y a donc « patrie » et « patrie » – et il faut s’entendre sur le sens du mot d’ordre qui clame « à bas les patries ». Lorsqu’un syndicaliste révolutionnaire le reprend, il n’en appelle pas à leur disparition, pas plus qu’il n’aspire à leur dissolution dans une « servitude universelle ». Ce qu’il réclame est tout autre chose, que Jaurès résume dans les termes suivants :

À bas l’égoïsme et l’antagonisme des patries ! À bas les préjugés chauvins et les haines aveugles ! À bas les guerres fratricides ! À bas les patries d’oppression et de destruction !
Commenter  J’apprécie          00
[Nelson Mandela]

Trois traits caractérisaient ainsi le recours à la violence : l’abandon du principe de non-violence n’était pas présenté comme une nécessité historique, mais comme l’effet de circonstances politiques extrêmes. Il ne constituait pas davantage une solution ultime, le mot de la fin, mais un moyen provisoire pour ramener l’adversaire, le Parti national des Afrikaners, sur la voie du dialogue et des négociations. Enfin, il était essentiellement défensif ; c’est la population noire qui était en droit de se sentir agressée depuis des décennies, et non l’inverse. Et pourtant, elle n’avait pas cherché la guerre, elle n’avait pas voulu en venir aux armes, elle s’était accrochée, autant qu’elle avait pu, d’année en année, à son principe de non-violence, en dépit de toutes les provocations. Elle n’avait pas eu non plus, et n’avait toujours pas, pour objectif le renversement de la domination, répétant incessamment son hostilité à une guerre des races. Elle exigeait seulement, avec une intransigeance radicale qui ne pouvait plus s’accommoder des violences qu’elle subissait, que lui soient reconnus ses droits légitimes.
Commenter  J’apprécie          00
[Rwanda]

– Dès les premiers jours de notre rencontre, elle a tout voulu savoir du Rwanda, dit-il à Jessica.
– Et, bien sûr, elle avait en tête les mêmes clichés : deux ethnies qui se haïssent depuis des temps immémoriaux.
Évidemment, j’ai tenté de lui expliquer avec patience. Je lui ai dit que ce n’était pas vrai et surtout que les premiers massacres dataient de 1959 et non de la nuit des temps
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
autres livres classés : violenceVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (11) Voir plus



Quiz Voir plus

Philosophes au cinéma

Ce film réalisé par Derek Jarman en 1993 retrace la vie d'un philosophe autrichien né à Vienne en 1889 et mort à Cambridge en 1951. Quel est son nom?

Ludwig Wittgenstein
Stephen Zweig
Martin Heidegger

8 questions
154 lecteurs ont répondu
Thèmes : philosophie , philosophes , sociologie , culture générale , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}