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EAN : 9782355843303
288 pages
Sonatine (01/10/2015)
3.21/5   21 notes
Résumé :
Cumseh est une petite ville de Géorgie où il ne se passe jamais grand-chose. Hormis à la maison de retraite. C’est en effet dans cet établissement, tenu d’une main de fer par l’imposante Axel, que semblent s’être donné rendez-vous les personnalités les plus excentriques de la région. Un jour, trois nouveaux arrivants en ville se retrouvent à la porte du « Club des seniors », Sarah Nell Brownstein, une géante amoureuse du masseur nain de la maison de retraite, Bledso... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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La non-action de ce petit roman "gris" (et donc même pas noir !) ne se concentre que sur 24 heures mais j'avais l'impression que les minutes s'étiraient en éternité, tellement je me suis ennuyée.

Le récit se passe entièrement dans une maison de retraite de la Géorgie étasunienne. Vous allez me dire qu'une telle institution louable n'est certes pas une palpitante maison close... bien que dans les alcôves de celle-ci...
Le résumé au dos du bouquin ne ment pas, or il suggère une histoire (je cite :) "aussi déchirante qu'irrésistible" avec la venue de quelques protagonistes atypiques sensés ficher le bouzin dans cet établissement réglé comme une horloge et où les vieillards se changent en dépouille à l'écart de ceux qui vont suivre...
Mais il ne se passe rien, ou presque, sous ce soleil de sweet Georgia où les terres étaient autrefois irrigués par les gouttes de sueur des noires.

J'ai alors essayé, vraiment essayé (!), de m'attacher à un ou deux personnages : à la jeune directrice Axel, au physique masculin et peu avenant qui a été élevée dans ce Senior club... ou encore à son contraste : le beau nain masseur musculeux qui utilise ses poings pour éjaculer son fiel... les deux petits vieux qui aimeraient "LE" faire une dernière fois malgré leurs bobos aux os et au dos... le maigre représentant en concessions tombales, tout de verdâtre vêtu, que les femmes ont laissé, jusqu'ici, de marbre (ou de stuc)... la grosse carlita s'exprimant en espagnole, mélange de cultures et de couleurs de peau qui cherche sa voie vaudou...

Mais ni leurs passés dissimulés par bribes dans le texte, ni leurs conditions tout juste humaines, ni les quelques passages pouvant s'apparenter à de l'humour... ont remué la moindre vaguelette dans mon for intérieur dont on peut dire qu'il est resté complètement à l'extérieur de cette histoire prétendument tragi-comique.

Ou alors... je n'ai rien compris à tous ces personnages qui se parlent, qui, pour certains d'entre eux, se fréquentent depuis de nombreuses années, et qui sont pourtant incapables de se comprendre.
C'est peut-être ça... l'enfer ...dont l'auteur, dans un langage direct et sans arabesques, nous a entrebâillé les portes ?


Je remercie la masse critique Babelio et les éditions Sonatine pour ce roman qui ne m'a, hélas, pas ouvert les huis du paradis livresque.
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Harry Crews est un auteur qui aime plonger ses lecteurs dans des ambiances un peu spéciale et typiquement bien à lui : des marginaux et des freaks, ou des monstres de foire, si vous préférez.

Mais pas que… pour reprendre le slogan des éditons Lajouanie.

Parce que classer Crews comme auteur décrivant des freaks à longueur de romans serait réduire sa plume et ses environnements.

Harry Crews est un auteur que j'apprécie, mais il faut l'apprivoiser et ouvrir ses romans sans avoir d'attentes bien définies. Juste pour ce qu'ils sont : des romans d'Harry Crews.

Ici, pas d'homme tronc marchant sur ses mains comme dans "La malédiction du gitan", mais un nain, Jefferson Davis Munroe, travaillant en tant que masseur pour un home perdu dans la petite ville de Cumseh, en Géorgie. Il a la taille de Tyrion Lannister et les muscles de Schwarzy !

La dirigeante de ce home se prénomme Axel, n'a rien d'une Rose (jeu de mot pour les amateurs des Gun's), culmine à plus de un mètre quatre-vingts et vit dans ce club des seniors depuis sa naissance. Elle vit avec des morts en sursis. Pas étonnant qu'aucun homme ne reste pour la courtiser.

Pourtant, la moitié de la ville, si pas plus, lui appartient. Tout le monde lui doit des hypothèques, et sans les résidents de sa maison de retraite, la ville ne serait plus que l'ombre d'elle-même puisque sans consommateurs.

Ce qui fait que les romans d'Harry Crews soient étranges, ce sont les atmosphères qu'il décrit, les personnages qui gravitent dedans, leurs histoires personnelles.

C'est ce tout qui fait que ces romans ne soient pas comme les autres et qui pourraient en rebuter plus d'un parce qu'on ne peut pas dire qu'il se passe des choses folles dans ce home, qu'il y a du suspense à mourir, mais tout de même, je me suis faite happer par ce huis-clos à la limite du sordide, quand on y pense bien.

Tout se passait bien à l'Axel's Senior Club avant que ne débarque du Greyhound carlita, une cuisinière espagnole et prêtresse vaudou ; Junior Bledsoe, un vendeur de concession funéraire qui sent qu'il a touché le filon en or avec cette maison remplie de vieux prêts à casseur leur pipe ; et une femme amoureuse du nain, et qui croit qu'il fait un mètre nonante !

Quand vous réunissez dans le même endroit un prêtre qui ne croit plus, un vendeur sans scrupules, une femme amoureuse, un nain qui voudrait grandir, une patronne qui aime être touchée, des petits vieux qui veulent revivre le grand amour, une vaudou espagnole qui trimbale des os et des poils avec elle, croyez-moi, si ça ne fait pas des étincelles, ça reste tout de même des choses intéressantes à regarder d'en haut.

C'est tragique, c'est cru, ça donne des phrases chocs entre un vendeur de concession funéraire et un prêtre qui dit que la mort n'existe pas, alors que le pavillon où finissent les mourants du home nous rappelle cruellement notre condition de mortel et de retour à ce que nous étions : poussières.

Mon seul bémol sera pour le fait qu'en aussi peu de pages, avec autant de personnages clés, avec un huis-clos et tous les ingrédients qui vont avec, Harry Crews ait parfois du mal à lier sa sauce.

Sans jamais m'embêter une seule seconde, j'ai parfois eu l'impression que ça partait dans tous les sens.

Dans tout les cas, il faut sans doute être amateur du style de Harry Crews pour l'apprécier à sa juste valeur. Et j'apprécie l'auteur.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Il est difficile de résumer un livre aussi étrange un OVNI littéraire vraiment si vous souhaitez suivre des pompistes qui trouvent une jeune fille descendu d'un bus qui ne parle qu'espagnol et fabrique des poupées vaudous, en vendeur de concession funéraire, un nain etc vous serez servi.

Il faut aimé le genre déjanté mais le livre est petit et se lit très vite ce n'est pas un traité philosophique mais si vous aimez l'humour absurde vous ne serez pas déçu.

Pour ma part ce fut une découverte de cet auteur que je ne regrette pas car j'ai passer un bon moment de lecture.
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On peut se demander qui aujourd'hui lit Harry Crews. Ceux qui n'en ont entendu parler, comme c'est aujourd'hui la mode, que comme d'un auteur peignant des freaks risquent soit d'être rebutés et de ne pas se tourner vers lui, soit après avoir été attirés par cette réputation et un certain voyeurisme d'être déçus par ce que Crews offre réellement. Disons-le clairement, il faut aujourd'hui, pour lire Crews, une bonne dose de curiosité – qualité qui semble faire cruellement défaut ces derniers temps – ou être déjà comme un certain nombre – dont on peut penser qu'il est tout de même un peu réduit – de lecteurs un adepte de l'auteur. Il faut donc rendre hommage aux éditions Sonatine pour s'être lancées depuis Nu dans le jardin d'Éden dans l'édition de romans inédits de cet auteur américain majeur (tous genres confondus) mais malheureusement méconnu.
Les portes de l'Enfer est donc le deuxième inédit publié par Sonatine et, daté de 1970, le troisième roman de Crews. À Cumseh, petit patelin de Georgie, le car Greyhound abandonne sur le parking de la station-service Carlita, une cubaine adepte du vaudou ne parlant qu'espagnol venu pour occuper une place de cuisinière chez un médecin d'Atlanta. C'est dans cette station que débarque aussi Junior Bledsoe acheteur de concessions et marchand de pierres tombales pour une entreprise de pompes funèbres. Et, justement, dominant Cumseh et accueillant une grande partie de la population du coin se trouve une maison de retraite dirigée par Axel, à la recherche de quelqu'un pour tenir la cuisine. Quant à Bledsoe, il voit bien entendu là l'occasion de toucher une importante clientèle. C'est aussi dans cette maison de retraite que vivent Jefferson Davis, nain et masseur qui a tapé dans l'oeil d'Axel, et Jérémy et Molly, pensionnaires prêts à vivre une ultime romance. Mais l'arrivée conjointe de Carlita et Junior va venir perturber le fragile équilibre de l'Axel's Senior Club.
Sans surprise, Les portes de l'Enfer regroupe la plupart des thématiques chères à Harry Crews : l'absence de Dieu, la difficulté des hommes à vivre sans Lui ou leurs tentatives pathétiques pour le remplacer, la volonté de dépasser ce que l'on est pour trouver une certaine forme d'accomplissement malgré la difficulté à dépasser les instincts humains, le sexe, l'angoisse de la mort, le besoin d'aimer et d'être aimer. Tout cela dans un de ces tourbillons de personnages et de situations hors du commun que seul Crews sait créer avec ses histoires d'amour improbables et tragiques, ses phrases chocs (« [...] il s'arrêta et retourna dans sa chambre pour prendre la dent perdue ce matin et l'emporter prendre son déjeuner avec lui. »), et ses scènes crues.
Conçue comme un escalier menant aux Cieux, la colline de l'Axel's Senior Club et son ultime étape, le Pavillon qui accueille les vieillards mourants, se révèle bien vite une impasse et ramène cruellement les protagonistes de cette histoire à leur condition d'humains bien attachés à cette Terre et destinés à y être enterrés plutôt qu'à s'élever vers la voûte céleste. Et ce n'est pas l'affrontement sourd et stérile entre Junior Bledsoe distribuant sa publicité funéraire et le pasteur agitant ses prospectus affirmant que la mort n'existe pas qui changera la donne.
Nous voilà donc face à un roman d'Harry Crews séduisant par certains côtés et en particulier cette formidable capacité à produire des scènes hallucinantes qui font osciller le lecteur entre rire, fascination et répulsion, mais aussi un brin décevant par son incapacité, même en concentrant son action en un lieu et seulement 24 heures, à donner un véritable liant à une histoire qui apparaît par trop éclatée. Ceci dit, quand bien même on puisse estimer se trouver là face à un roman mineur de Crews, on reste indéniablement bien au-dessus de la très grande majorité de la production noire.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Un bon matin, Carlita Rojas Mundez se retrouve dans un petit village de Géorgie, Cumsey, d’où elle voit son bus repartir sans elle. Parce qu’elle ne parle qu’espagnol, langue qu’il ne connaît pas, et qu’elle commence à faire des poupées vaudous, elle fait peur à J.-L, le patron de la station service où elle s’est assise. Celui-ci appelle alors à la rescousse sa cousine, Axel, l'imposante directrice de la maison de retraite qui surplombe la colline. Celle-ci décide de se rendre à la station service en compagnie de son masseur, Jefferson Davis Muro, un nain aux méthodes thérapeutiques très personnelles. Au même moment ou presque débarquent également à Cumsey Junior Bledsoe, représentant en pompes funèbres aux dents longues qui flaire une bonne affaire à faire à Cumsey lorsqu’il tombe devant la vitrine d’un bandagiste. Qui dit bandagiste dit clients potentiels… Puis Sarah Nell Brownstein, géante de plus d’un mètre quatre-vingt, trieuse à la poste, bien décidée à faire la connaissance du masseur de la maison de retraite dont elle tombée amoureuse du portrait dans un feuillet publicitaire, sans savoir qu’il est un nain.

Tout ce petit monde, après s’être retrouvé à la station service, s’embarque pour la maison de retraite, chacun avec ses rêves, ses désirs, ses passions mais aussi ses vices, ses secrets, ses jalousies et ses haines. Entre eux, rien ne va se passer comme prévu, les quiproquos s’enchainent, les mini ou grands drames de l’existence aussi. Chacun d’entre eux sera amené, en l’espace de vingt quatre heures à encaisser des chocs, poser des actes, faire ou accepter des choix résultant de ses motivations plus ou moins conscientes qui vont bouleverser sa vie.

Il y a dans ce livre une tension difficile à décrire qui m’a poussé à le lire d’une traite, ou presque, en restant malgré tout sur ma faim dans la mesure où ce que je pensais être une intrigue à rebondissements s’avère être un roman où s’entremêlent situations cocasses et glauques, questions existentielles et matérialistes, avec une foule de personnages qui évoluent d’une manière un peu folle, tragique et surtout déjantée sans jamais arriver à entrer réellement en communication. C’est à la fois réjouissant et malsain, hautement humain dans tout ce que la vie et bien sûr la mort peuvent avoir d’inhumain, tragico-comique, mais surtout pathétique…

Bref un roman un peu OVNI, que je remercie Masse Critique et les Editions Sonatine de m’avoir fait découvrir, mais que je ne recommande qu'aux amateurs de "polars" noirs.
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critiques presse (1)
LeFigaro
22 octobre 2015
Hilarant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
[...] il s'arrêta et retourna dans sa chambre pour prendre la dent perdue ce matin et l'emporter prendre son déjeuner avec lui.
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Il leur avait parlé de la machine humaine. Et il s’était avéré que la machine humaine n’était rien d’autre qu’un assemblage de pompes et de valves, de quelques étincelles électriques et d’une série de canaux de drainage.
« C’est comme n’importe quoi d’autre. Ça a besoin d’être nettoyé. Ces valves, ces pompes et ces canaux, ils ne se nettoient pas tout seuls.
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Le livre avait quand même un peu aidé. Il lui avait permis de lui parler d’amour. Et il semblait qu’il désirait qu’elle lui parle elle aussi d’amour. Et bien sûr qu’elle l’aimait. Comment aurait-elle pu ne pas l’aimer ? N’aimait-elle pas sa vie ?
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La force est vie et la vie est force. C’est aussi vrai pour ceux qui la donnent que pour ceux qui la prennent.
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Il y avait des vieux partout, à vue de nez des centaines. Ils entraient et sortaient des magasins, trimbalant des paquets de papier brillant, des bouts de ruban et des porte-monnaie noirs.
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Videos de Harry Crews (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Harry Crews
Le grand James Ellroy poursuit son tableau wagnérien de Los Angeles dans la tourmente de la seconde guerre mondiale. Et Harry Crews brosse un portrait saisissant des péquenots du sud dans les années 70. En contrepoint, un regard subtil sur l'Inde occupée par les Anglais au lendemain de la grande guerre par Abir Mukherjee, jeune auteur à suivre.
"La tempête qui vient" de James Ellroy (Rivages/Noir) "Péquenots" de Harry Crews (Finitude) "L'attaque du Calcutta-Darjeeling" de Abir Mukherjee (Liana Lévi)
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