AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 21 notes
5
2 avis
4
11 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Une belle decouverte italienne.
Une tragédie digne de Romeo et Juliette : un conflit entre deux familles qui prend ses racines quelques générations auparavant.
Julien et Agnese, le couple impossible, maudit, qui devra parcourir un chemin parsemé d'obstacles.
L'histoire fait la part belle aux femmes, dans ce monde de rivalité masculine, un monde violent et sanglant, où le mot d'ordre est la vengeance dans le sang. Les femmes de chaque famille se révèlent être le socle et le salut de leurs pères, leurs frères, leurs maris, leurs fils. le destin final de cette tragédie est entre les mains des anciennes qui soutiennent la nouvelle génération.
Une belle histoire emplie de principe, de trahison, d'amour, de vengeance et de violence.
Une écriture poétique très agréable à lire. Un vrai talent de conteur.
Commenter  J’apprécie          270


Tragédie familiale, combat mythologique, un frère, une soeur et son amant. Julien après vingt années de prison retrouve la liberté. Milan a bien changé, les triades chinoises ont remplacé les calabrais dans les trafics en tous genres. Un monde sans pitié où règne la loi du loup et cette loi Julien l'a apprise de son père et de son grand-père et il la connait à la perfection. Ici la vie n'a de prix que pour rapporter un bénéfice à la confraternité. Les triades et les mafias ne résistent que parce qu'elles inspirent la crainte et qu'elles ne donnent aucune importance à la vie humaine.

Roméo et Juliette dans la ‘Ndranghetta. le sang qui éclabousse chaque branche de l'arbre généalogique de deux familles, la vengeance, la haine et cet élan impossible à contenir, l'amour.

Dans cet univers violent, cru et sans pardon comment le sentiment amoureux peut-il éclore ? Julien et Agnese seuls face à un destin implacable, le Fatum qui dispose des humains comme les pions d'un jeu antique.

Plus qu'un polar italien, un polar calabrais qui prend sa source dans la mythologie du fleuve Allaro. Dans ce roman poétique et sanglant à la fois, Gioacchino Criaco parle de la région de son coeur et de son corps. Bien écrit, bien construit, « La soie et le fusil » se lit d'une traite.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          250
Je viens tout juste de découvrir Gioacchino Criaco, cet auteur Calabrais qui parle de sa région d'Italie, de sa Terre et des dures lois qui la régisse : la loi du plus fort notamment, mais pas seulement….

C'est l'histoire de deux familles qui vivaient l'une en face de l'autre, en montagne, sur les contreforts du massif d'Aspromonte dans une région très fertile en Calabre: les Therrime, venus d'Albanie pour servir le roi Alphonse d'Aragon et qui habitaient le village de Coraci et les Dominici, habitent celui d'Ascruthia depuis des temps immémoriaux. Puis les eaux sont montées, obligeant les habitants à venir vivre dans la même ville, à l'embouchure du fleuve dans les jardins d'Allaro, près de la mer ionienne. Ces deux familles se haïssent depuis la nuit des temps, pratiquent la vendetta par respect des traditions ancestrales sans se poser de questions et suivent la loi du sang, comme une malédiction, le destin, le Fatum…

Ce nouveau « Roméo et Juliette » revu et corrigé par G. Criaco donne dans le roman noir, très noir. Roméo – Julien Dominici dans le roman – est devenu un tueur en faisant parler la poudre à la suite de son père et de son grand-père pour perpétuer des coutumes tant antiques que barbares. Juliette – Agnese Therrime dans le livre – quant à elle représente la famille « ennemie », celle avec qui les Dominici sont fâchés à mort. Leur amour donc impossible et contrarié par le frère d'Agnese, Alberto, sera un vrai chemin de croix que chacun des deux surmontera à sa manière grâce notamment à l'opiniâtreté et l'obstination d'Agnese à rétablir la paix entre les familles. Cette histoire fait penser à Mérimée, à Colomba, à la Corse aussi par la violence des sentiments et la tenacité de ces femmes solides et splendides qui rétablissent la force initiale du matriarcat dans une société pourtant dominée extérieurement par la loi du patriarcat.

En effet Agnese et Julien tombent amoureux lorsqu'ils sont ados puis se perdent de vue alors qu' Agnese déménage puis se retrouvent quand finalement Julien écope d'une peine de prison après une condamnation pour plusieurs meurtres soi-disant commandités par la 'ndrangheta (la mafia calabraise) alors qu'il la hait profondément.

Julien cherchera à faire passer l'amour avant la violence pour finalement de replonger en elle comme une fatalité de son sang et de finir par céder à l'appel des sirènes de la vengeance. Il qui va croiser la route des Triades, la non moins crainte mafia chinoise. Ce parallèle entre deux univers mafieux totalement différents démontre que la violence n'est pas celle d'un pays, d'une race, d'un sang, mais qu'elle est internationale à partir du moment où l'on considère que tout est question d'affaires et d'argent caché sous des prétextes d'honneur.

Alors revenons, sur ce titre, si bien trouvé :

- La soie, c'est celle des femmes qui la tisse sur leur métier au foyer, ces femmes qui tentent de tisser la paix entre les familles ennemies, les Therrime et les Dominici. Beaucoup de batailles et quelques victoires toutes gagnées par des femmes, par amour, toujours.

- le fusil, est incarné par la colère des hommes, leur obstination à vouloir toujours la vengeance et réclamer un mort pour un mort. D'un côté la rivalité entre deux familles, Les Aigles contre les Loups qui pratiquent la vendetta de l'autre la mafia, vaste organisation qu'elle soit italienne ou chinoise…

L'histoire donc, résonne à plusieurs voix :

Celle du Gecko – le Gecko est un petit lézard - (Julien), de la Nymphe (Agnese), du Chiot (Alberto) et enfin le serpent (Tin – qui apparait plus loin dans le récit). Nous avons là, tous les points de vue, de chacune des « familles » et toutes une palette de sentiments forts s'en dégage : amour, amitié, haine, désespoir, mépris, peur…

Un roman vibrant et fort qui réattribue ses lettres de noblesse à cette région d'Italie, la Calabre et qui combat les préjugés et les idées reçues pour finalement transcender le pouvoir des femmes : un très bel hommage !!!
Commenter  J’apprécie          150
Lecture en demie teinte, si j'ai aimé la belle histoire d'amour entre les enfants rivaux. j'ai beaucoup moins aimé les histoires de mafia, de trafiques de drogue etc... et peu compris le lien mythologique qui s'entremêle dans le fil de l'histoire. Certes intéressant mais je me suis peu perdue.
Par contre j'ai bien apprécié la plume de cet auteur, les belles ambiances dans les jardins, et la belle amitié entre Julien et Gabriele.
Tout est bien qui finit bien après tant de générations de guerre entre les deux clans, la paix est enfin devenue la plus forte, mais pour combien de temps encore ?

Commenter  J’apprécie          140
En un temps ancien, une fertile vallée de l'Aspromonte subit un orage diluvien qui lessive le sol et emporte dans le fleuve la riche terre que se disputent depuis des siècles les Therrime venus d'Albanie pour servir le roi d'Aragon et les Dominici installés là depuis des temps immémoriaux. Les deux clans ont quitté leurs villages respectifs de Coraci et Ascruthia, qui se faisaient face d'une berge à l'autre du fleuve Allaro pour descendre ce dernier jusqu'à son embouchure, là où il a fini pas déverser la terre grasse de leur vallée. Arrivés là, ils durent tous accepter de se mêler et de se mettre au service des maîtres des lieux. Pourtant, plusieurs générations plus tard, même si les vieilles histoires sont encore vives, Julien Dominici et Agnese Therrime tombent amoureux à l'adolescence après que leurs familles respectives sont revenues s'installer en Calabre après avoir tenté de vivre ailleurs, dans le nord de l'Italie ou en France. La soie du titre, c'est celle des vieilles tisseuses du village qui couvrent cette idylle. le fusil, s'est celui qui vient s'interposer par le truchement de la reprise d'une guerre de clans qui va décimer les deux familles et faire de Julien un tueur.
Plus de vingt ans après, Julien sort de prison, prêt à retrouver Agnese. Mais c'est sans compter sur le frère jumeau de celle-ci, Alberto, impliqué dans un trafic de drogue en lien avec une triade chinoise.
Tout cela peut sembler banal, bien entendu, voire même paraître pour un digest de clichés, d'une resucée de Roméo et Juliette à un remake littéraire de John Woo. Pourtant, Gioacchino Criaco réussit malgré tout à livrer avec La soie et le fusil un roman bien plus subtil que ce que peut laisser penser son résumé.
Outre une belle histoire d'amour, il livre ici une intéressante réflexion non pas sur la violence elle-même, mais sur les mécanismes de domination et de résistance à cette domination qui se mettent en place dans des communautés qui, pour paraître figées dans des croyances et des pratiques antédiluviennes, n'en sont pas moins totalement connectées à la société mondialisée contemporaine. le parallèle entre triades et N'drangheta qui se fait grâce à la rencontre de Julien et Tin, le Mandchou, est particulièrement bien trouvé et montre s'il en était besoin la façon dont ces mécanismes sont en fait moins attachés à une terre ou à un peuple, qu'au besoin simplement humain de dominer d'un côté, de s'émanciper de la domination de l'autre.
Si l'on pourra peut-être regretter parfois des envolées lyriques qui peuvent frôler l'emphase, il n'en demeure pas moins que La soie et le fusil est un roman au charme indéniable et d'une belle intelligence. On pourra par ailleurs, pour ceux que cela intéresse, le comparer à ceux de Mimmo Gangemi afin de compléter le tableau qui est fait de la société calabraise et de l'emprise qu'ont sur elle les clans.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          80
Depuis la nuit des temps, on raconte que les Dominici et les Therrime se haïssent et se maudissent. Lorsque l'orage et la pluie s'abattirent sur la vallée de l'Aspromonte, tous durent quitter les villages d'Ascruthia et de Coraci, et remonter le fleuve en quête d'un nouveau territoire où s'établir. Refusant de s'allier pour travailler la terre, les deux clans cultivèrent l'art de la guerre, irriguant de sang la vallée de l'Allaro. Les femmes tentèrent vainement de raisonner les hommes. Tandis qu'elles tissaient la soie, eux maniaient le fusil.

Bien des siècles plus tard, Julien Dominici et Agnese Therrime se rencontrent. Comment empêcher deux enfants de s'aimer ? D'année en année naissent des sentiments toujours plus forts. Sous l'oeil mi-jaloux mi-admiratif d'Alberto, le jumeau d'Agnese, ils s'aiment de cet amour qui se passe de mots. Peu importe qu'il faille affronter la colère des anciens. Une première fois, la vie les sépare. À peine le temps des retrouvailles, le destin s'acharne : Julien, accusé de flirter avec la mafia calabraise qu'il abhorre, écope de 20 ans de prison. 20 années durant lesquelles il se nourrit de noirceur et de haine. 20 longues années à attendre de rejoindre Agnese. Sa liberté retrouvée s'avère pourtant bien loin de ses espoirs. Mêlé malgré lui à un trafic d'envergure internationale, son combat n'est pas terminé.

Je découvre Gioacchino Criaco avec ce Roméo et Juliette des temps modernes. Je suis troublée. Ils ont un truc, ces auteurs italiens. Ce talent pour décrire la passion, au sens christique comme au sens courant. D'une voix à l'autre, le Gecko – Julien –, la Nymphe – Agnese –, les Loups contre les Aigles, le Chiot, le Serpent – la part de mythologie orientale –, tissent les liens du passé et du présent, les resserrent, les déchirent, les nouent, luttent pour que l'histoire ne se répète pas. Des personnages superbes de violence. Des émotions denses. Des valeurs profondes. Une nature splendide. La Soie et le fusil ne se raconte pas, il se lit, doucement, pour s'imprégner des couleurs, des sons, des odeurs. Noir et intense.


Je remercie les éditions Métailié et Lecteurs. com pour cette lecture.
Commenter  J’apprécie          50
Un roman noir sur la Calabre, ou comment se détacher des a-priori qui collent tellement à cette région.

Deux familles, ennemies depuis la nuit des temps, obligées de vivre dans le même village. Pour raconter l'origine de cette guerre, l'histoire ou la mémoire ne suffisent pas, il faut remonter à la mythologie.

« Je sais qu'il est en train de me refiler un boniment, convaincu de livrer le fidèle récit de ce qui s'est passé. le même boniment que les autres lui ont refilé à lui. Une histoire faite et racontée par les hommes. Et les hommes sur cette terre n'ont jamais su dire la vérité. »

La mythologie qui permet de dire que c'est le destin et que la vendetta est naturelle.

Et le héros va tomber amoureux de la Nymphe de l'autre famille… Suivront la vendetta, les morts, la prison…

A la sortie de la prison on rencontrera les triades chinoises que l'auteur comparera à la ‘ndrangheta.

« C'est vraiment John Chow. Mais lui, il punit les méchants dans la réalité. C'est un 'wangzi', un prince ; et il connaît certainement le double sens du mot 'fuchou', vengeance : mort aux méchants, loyauté et gratitude éternelle aux amis. »

C'est aussi le soi-disant progrès qui apportera les trafics alors qu'avant seule la nature guidait les Calabrais.

‘La soie', ce sont les femmes, les grand-mères tisseuses qui se réunissent chaque après-midi et qui règlent les problèmes de la communauté.

L'auteur est calabrais et essaie de nous convaincre que c'est une terre de nature et de paix remplie de nymphes qui a été un peu dévoyée par le progrès.

A découvrir, et/ou à compléter avec les histoires du Petit juge de Mimmo Gangemi.
Commenter  J’apprécie          50
La Calabre, l'Aspromonte. Un terroir fertile, des femmes et des hommes, deux familles. Une malédiction ancestrale. Julien et Agnese. Les deux amoureux ont suivi leurs parents pour regagner la Calabre. Mais la belligérance a repris ses droits et le massacre a conduit Julien en prison. Vingt années plus tard il se trouve impliqué malgré lui dans une affaire de trafic de drogue gérée par le frère d'Agnese - qu'il souhaite retrouver.
Jadis, quand les eaux dévastèrent la vallée il ne leur restait plus qu'à remonter le fleuve vers la mer et à s'installer sur un autre territoire. Mais le terroir qui les nourrissait alimentait aussi un antagonisme entretenu par les patriarches à l'esprit guerrier des deux familles qui n'allaient jamais au champ sans leur fusil. Les femmes, quant elles, tissaient la soie - pendant des siècles la Calabre a fourni la soie qui a habillé les Cours de toute l'Europe. Puisque l'ancestralité est au coeur du récit, il est important de connaître les rapports que la société calabraise entretient avec son passé. L'auteur s'exprime sur le sujet (interview site Lecteurs.com à Quais du Polar) : « La soie représente les femmes qui, par leur travail dans l'ombre, ont tissé une sorte de toile pacificatrice dans un monde où les hommes ont été particulièrement violents. Cette violence est symbolisée par le fusil. Il ne faut pas oublier que la région de la Calabre d'où je viens, l'Aspromonte, a été fondée en partie par des femmes. Ces femmes d'origine grecque ont dû quitter leur village et ont par la suite essayé de monter une société pacificatrice. C'est ce qui fonde ma région : la paix représentée par les femmes. » En suivant Julien, en suivant Agnese c'est toute l'histoire de leur famille qui reflue au fil des pages comme un flot de préceptes séculaires et claniques avec les figures tutélaires des familles Therrime et Dominici.
Le sol, la possession du sol : Romulus tue Rémus car il a franchi la démarcation - un sacrilège. La rivalité : les Capulet et les Montaigu. Autant de mythes, autant de démonstrations du refus de céder au contrôle d'autrui. Cet entêtement lié au lignage fait des dégâts mais les deux tourtereaux cèdent à la passion - leur idylle va jouer un rôle dans le processus de paix. le passage où certaines femmes des deux clans se réunissent est surprenant car l'on découvre une forte complicité, ce lien qui est le vrai visage - la représentation originelle, la société matriarcale - des habitants de la Calabre. [...] La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2018/04/la-soie-et-le-fusil-gioacchino-criaco-metailie.html

Lien : http://bobpolarexpress.over-..
Commenter  J’apprécie          40
J'ai apprécié, d'autant que la Calabre est une région que j'ai eue plaisir à découvrir il y a quelques années, mais je n'ai pas été emballé. L'histoire est racontée par ses principaux protagonistes et de changement de personne, surtout au début, n'est pas toujours évident. Les références mythologiques sont intéressantes mais parfois un peu lourdes. Bref, j'ai eu des hauts et des bas pendant la lecture et je préfère la série des "petits juges" de Mimmo Gangemi. Belle preuve d'amour et de constance que le lien qui se crée entre les deux héros de cette saga familiale ! Toute ma sympathie va aux femmes dans cette histoire, mais je pense que c'est sans doute ce que l'auteur souhaite !
Commenter  J’apprécie          30
Dans une Calabre contemporaine et immémoriale, dans un Milanais glacé et mondialisé, le choc des haines ancestrales et des politiques actuelles du pire, entre mafias et vendettas, rédimé par l'amour vrai et par la conspiration féminine, souterraine et merveilleuse.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/08/23/note-de-lecture-la-soie-et-le-fusil-gioacchino-criaco/
Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (47) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
822 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}