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EAN : 9782412053034
352 pages
First (06/02/2020)
4.34/5   81 notes
Résumé :
Un téléphone portable qui tient difficilement dans la main, un risque accru d'accidents de la route, une exposition plus importante aux produits chimiques des médicaments... Tous ces dysfonctionnements plus ou moins dangereux concernent les femmes. Pourquoi ? Parce que ce sont des hommes qui ont imaginé le monde dans lequel on vit, et qu'ils l'ont imaginé pour des hommes, à leur image. Ainsi, les femmes sont 47% plus susceptibles d'être blessées lors d'accidents de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Je n'ai pas l'habitude de commencer par une citation, lorsque je partage avec vous mon avis sur un livre, mais je vais faire une exception aujourd'hui, car cela situe tout de suite le propos de l'autrice :

"Supposer que ce qui est masculin est universel est une conséquence directe de l'absence de données genrées. le fait d'être blanc et de sexe masculin ne peut aller de soi que si la plupart des autres identités ne sont jamais exprimées. Mais l'universalité masculine est également une cause de l'absence de données genrées : parce que les femmes ne sont pas vues et que l'on ne se souvient pas d'elles, et parce que les données masculines constituent l'essentiel de ce que nous savons, ce qui est masculin en vient à être considéré comme universel. Cela conduit à placer les femmes - la moitié de la population mondiale - au rang de minorité. Avec une identité de niche et un point de vue subjectif. Dans un tel cadre, les femmes sont vouées à être oubliables, ignorables, non indispensables à la culture, à l'histoire, aux données. Et ainsi les femmes deviennent invisibles".

Arrêtons de chercher le noeud du problème - de la guerre ?, il est là ! Et tout ce qui en découle est phénoménal, presqu'invraisemblable (d'où la pertinence du propos, des exemples et de la longue liste des sources utilisées) et englue les femmes dans un combat qui parait sans issue pour l'équité, la reconnaissance, la connaissance et la visibilité des Femmes d'exception et de toutes les autres qui méthodiquement ont disparues, sans grand bruit, de nos mémoires, de nos livres d'histoire, de nos modèles et mentors...

Caroline Criado Perez n'est là pour persuader personne, et moi encore moins, donc je ne ferai pas de cette critique un pamphlet et ne vous listerai rien de tout ce qui est révoltant, surprenant, scandaleux, incompréhensible et bien souvent contraire à tout ce qui est humainement sensé et profitable au bien commun. Elle a rédigé cet essai brillant, dont on mesure avec vertige et respect la somme de travail et de détermination qu'il a nécessité, pour ouvrir les yeux des deux moitiés genrées de l'espèce humaine et faire avancer le monde dans le bon sens...

Caroline Criado Perez ne veut pas nous persuader. Elle veut nous convaincre. Tous. Vaincre avec nous cette chappe de verre pour qu'elle finisse par voler en éclat et laisser la part belle à l'expression de toutes les personnalités, tous les talents de ce monde, en tenant compte des spécificités biologiques, psychologiques, intellectuelles, ... de l'ensemble de l'espèce humaine !

Les choses vont évoluées. Dans certains pays, la situation des femmes rétrograde, dans d'autres les mentalités s'ouvrent et évoluent mais pour donner quoi, en final ? Une seule certitude : rien ne se fera sans rien !

Femme et Homme qui lisez ses modestes lignes, osez ce livre sans le préjuger et faîtes-vous votre propre opinion...
Lien : http://page39.eklablog.com/f..
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Être une femme au XXIeme siècle n'est quand même pas si terrible, me direz-vous !? Oui, nous ne sommes plus liées à notre mari ou notre père pour sortir sous bonne escorte, nous pouvons travailler et ouvrir un compte bancaire, nous pouvons vivre sans un homme tout simplement. Mais est-on véritablement à l'abri ? La réponse malheureusement, vous la découvrirez dans les pages de Femmes invisibles est : non, et vous serez certainement plus que surpris(es) !

En effet, saviez-vous qu'un téléphone portable est conçu pour des mains d'hommes, que les GPS les plus performants ne reconnaissent bien souvent qu'une voix grave ou encore que les essais cliniques n'incluent la plupart du temps ( lisez plutôt ''jamais'' ) les femmes, surtout lorsqu'ils ont pour but, et c'est bien rare, le corps féminin ! Ceci n'est qu'un petit échantillon d'exemples, je vous laisse lire le reste car croyez-moi, cela vaut le coup, allez je vous donne un dernier petit aperçu... la molécule du viagra, connu pour que les hommes vieillissants puissent s'adonner au plaisir charnel jusque sur leur lit de mort, pourrait, si on laissait assez de place aux recherches sur le sujet, être un médicament sans danger contre les douleurs menstruelles, garanti sans effets secondaires !

Femmes invisibles est un essai édifiant sur la puissance de l'absence de données statistiques genrées. La plupart des études, recherches et autres bases de recensements ne concernent que les hommes et écartent ou ne prennent pas en compte le genre dans leur résultat. Cela conduit donc à nier les spécificités du corps féminin dans les innovations et évolutions de notre société. En effet, si rien n'indique qu'une femme et un homme sont différents sur certains points car les recherches en conséquence ne sont pas réalisées, cela va donner des produits et médicaments conçus pour tous, sans différences aucunes. Or, le corps féminin ne va pas réagir pareil à celui d'un homme à telle dose de médicaments, ne va pas se positionner de façon similaire dans une voiture du fait de la taille, du poids et de la poitrine, ne peut pas utiliser les mêmes vêtements de travail conçus en taille unique et sur le modèle d'un homme et surtout ne peut pas, sans risques, se servir des machines ou du matériel spécifiquement conçus pour un corps masculin.

Mais le problème n'est qu'effleuré par ce constat et c'est là la puissance de l'essai de Caroline Criado Perez, elle part de choses simples comme la charge mentale et les tâches ménagères mais va bien plus loin en parlant du système de santé et des infrastructures qui ne sont conçus que sur un modèle de vie unique, celui de l'homme et donc par raccourci pour la plupart du monde, de l'humain. Mais l'humain se divise en deux catégories aux caractéristiques et besoins divergents sur un certain nombre de points, dont il faut prendre conscience dès maintenant pour faire évoluer nos sociétés vers plus de sécurité et de reconnaissance des femmes et des spécificités de leurs corps ainsi que de leur besoin.

Moi même en tant que femme, féministe, un temps soit peu au courant d'un certains nombres de points, j'ai été particulièrement étonnée de la portée que peut avoir ce livre. L'autrice se base sur d'innombrables recherches, détails et précise sa pensée afin que tous les sujets qu'elle aborde soient claires et précis. Il n'y a pas de doute à avoir à la lecture de ces lignes ! On peut penser qu'elle va trop loin, que c'est tiré par les cheveux, mais force est de constater que ce que nous avance Caroline Criado Perez est plus que censé et a des répercussions innombrables, importantes et dangereuses. Il en va de la survie de la moitié de la population mondiale...

Lien : https://topobiblioteca.wordp..
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L'humanité vit dans un monde conçu par et pour les hommes. Tant pis pour les femmes dont le poids, la taille, les besoins spécifiques ne sont pris en compte ni par les architectes, ni par les scientifiques, ni par les techniciens et encore moins par les politiciens.
Tant pis si les ceintures de sécurité ne sont pas prévues pour nous( et encore moins pour les femmes enceintes ) et si cela augmente le risque d'être blessées dans un accident car notre masse graisseuse et notre masse musculaire ne sont pas réparties comme celles d 'un homme de 70kg. Tant pis si les médicaments, majoritairement testés sur des hommes sont moins efficaces sur nous et tant pis encore si nos problèmes de syndrome prémenstruels ne donnent pas lieu à des recherches spécifiques, faute de moyens financiers mis en oeuvre. Une des raisons de ce phénomène ? La simplicité recherchée. mais "La simplicité coûte moins cher. Mais la simplicité ne reflète pas la réalité."
La liste de ces dysfonctionnements est longue et solidement étayée par de nombreuses études citées par l'autrice de cet essai qui souligne l'absence de données genrées ou leur non-exploitation. Quelques petits progrès permettent de garder l'espoir que cette situation rageante évolue car elle permettrait non seulement de faciliter la vie des femmes , mais entraînerait aussi des économies dont chacun pourrait bénéficier.
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C'est un essai très bien documenté. Je ne sais pas combien de temps l'écriture de cet essai a pris mais ce livre est truffé de chiffres, de dates, d'exemples, de comparaisons. Beaucoup de pays sont cités.
C'est vraiment très intéressant mais aussi un peu alarmant car, finalement, notre monde progresse mais il y a encore des efforts à faire.
Cet essai permet de prendre conscience des lacunes qui existent, mais cela permet aussi de réagir, de prendre des décisions pour aller dans le bon sens, pour faire des économies, pour rendre les gens plus heureux.
Merci Netgalley et les éditions First pour la lecture de ce livre.
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Ouvrage très intéressant qui met en lumière le manque de prise en compte des femmes dans les prises de décisions dans de nombreux domaines. Certains dont ont est au courant, comme le travail, et d'autres auxquels on ne pense pas, comme la façon dont les routes sont déneigées ou les toilettes publics aménagés !
Ce livre se lit très facilement. Les faits sont établis de façon simple, tout le monde peut facilement comprendre le problème et ce qu'il implique. Les sources sont variées et logiques. Et enfin, les explications et réflexions poussent le lecteur à prendre conscience de la réalité, des choses juste sous son nez, et à réfléchir.
Les sujets traités sont variés et j'ai beaucoup aimé apprendre sur tous. le ton est très accessible, comme si une amie nous expliquait les choses, ce qui la rend la lecture très agréable. J'ai été surprise par certains sujets, et cela m'a encore plus donné envie de lire, car je voulais vraiment en apprendre beaucoup et ouvrir mes horizons. J'avais envie d'être encore surprise par un nouveau sujet sur lequel les femmes sont oubliées, tout en étant à chaque outrée de découvrir que, même dans des choses de la vie quotidienne, les femmes sont oubliées !
En bref, je recommande chaudement ce livre qui se lit facilement et qui éduque sur notre société qui ignore la moitié de la population dans beaucoup plus de domaines qu'on ne l'imagine.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Les femmes ont toujours travaillé. Elles travaillent sans être payées, ou en étant sous-rémunérées, sans être appréciées, et sans avoir de visibilité, mais elles ont toujours travaillé. Le monde du travail moderne ne convient pas aux femmes. Le travail moderne, que ce soit en termes de localisation, d'horaires ou de normes réglementaires, a été conçu en fonction de la vie des hommes et il n'est plus adapté à ses objectifs.
Le monde du travail a besoin d'une refonte complète, de ses règlements, de ses équipements, de sa culture (et ce remaniement-là devra reposer sur des données concernant le corps et la vie des femmes). Nous devons commencer à reconnaître que le travail accompli par les femmes n'est pas un complément ni un bonus dont nous pourrions nous passer : le travail des femmes, qu'il soit rémunéré ou non, est l'épine dorsale de notre société et de notre économie. Et il est temps de commencer à lui accorder de la valeur.
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Remédier à l’absence de données genrées ne résoudra pas, d’un coup de baguette magique, tous les problèmes que rencontrent les femmes. Il faudrait pour cela une restructuration complète de la société, et la disparition de la violence masculine. Mais comprendre que la neutralité du genre ne conduit pas automatiquement à l’égalité entre les sexes constituerait un bon début. Et une fois en possession de données ventilées par sexe, il deviendrait certainement beaucoup plus difficile d’affirmer, face à l’accumulation de preuves du contraire, que l’on peut, sans risque, ignorer les besoins des femmes dans la poursuite du bien commun.
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Bien entendu, même les politiques de congé parental qui reposent sur des éléments concrets ne résoudront pas tous les problèmes, parce que la charge de travail non rémunéré des femmes ne se limite pas aux nouveaux nés, et parce que le monde du travail est historiquement conçu pour un salarié idéal, sans contraintes. Cet homme, car il s'agit implicitement d'un homme. n'a pas à s'occuper d'enfants ou de parents âgés, à cuisiner, à nettoyer, à prendre des rendez-vous chez le médecin, à faire les courses, ni à se soucier de genoux égratignés, de harcèlement scolaire, des devoirs, de l'heure du bain et de I'heure du coucher, et du fait d'avoir à tout recommencer le lendemain. Sa vie se divise simplement et facilement en deux parties : le travail et les loisirs. Mais un monde du travail fondé sur la supposition qu'un travailleur peut arriver au bureau chaque jour, à une heure et dans un lieu qui nonr strictement rien à voir avec la localisation ou les heures d'ouverture des écoles. des garderies, des médecins et des épiceries, ne convient tout simplement pas aux femmes. Le monde du travail n'a pas été conçu pour cela.
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Dendant des millénaires, la médecine a fonctionné en supposant que les corps masculins pouvaient représenter l'humanité tout entière. De ce fait, nous faisons face à une énorme absence de données historiques quand il sagit du corps des femmes, et cette absence de données s'aggrave au fur et à mesure que des chercheurs continuent d'ignorer l'urgente nécessité éthique d'inclure des cellules, des animaux et des êtres humains de sexe féminin dans leurs études. Que cette situation perdure au XXIe siècle est un scandale, qui devrait faire la une des journaux du monde entier. Des femmes en meurent, et le monde médical est complice. Il doit se réveiller.
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Les femmes qui travaillent comme aides-soignantes, ou femmes de ménage, soulèvent parfois davantage de charges en une seule séance de travail qu'un ouvrier du bâtiment ou quun mineur. «Nous avons obtenu un évier à l'étage il y a trois ans seulement », a raconté à Equal Times (un site d'information sur le travail) une femme de ménage employée dans un centre culturel en France. « Avant, il fallait monter des seaux d'eau à l'étage, et les redescendre quand l'eau était sale. Personne ne s'en rendait compte. » Et contrairement aux ouvriers du bâtiment et aux mineurs de fond, quand ces femmes rentrent chez elles, cest rarement pour se reposer : elles y entament une deuxième séance de travail, non rémunérée, qui les oblige de nouveau à soulever, à porter, à s'accroupir, à récurer...
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