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EAN : 9782266142359
160 pages
Pocket (03/02/2004)
3.6/5   200 notes
Résumé :
En l'an 921, Ibn Fadlan, envoyé du calife auprès des peuplades du Nord, est enlevé par une bande de Vikings. Cet Arabe cultivé, habitué au raffinement de la cour de Bagdad, nous décrit son étonnement devant ces barbares hirsutes et bagarreurs, son voyage vers les mers glaciales, les périls qu'il court avec ses ravisseurs et la fraternité qui naît entre eux. C'est qu'il y a urgence : comment lutter contre les créatures mystérieuses qui les déciment ? Ces Mangeurs de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 200 notes
Un très beau récit que j'adore .

Vous le trouverez à : Les mangeurs de morts , le treizième guerrier , le royaume de Rothgard , et , n'ayez aucun doute c'est le même texte .

Je suis assez familier des récits médiévaux et je me souviens de ma première lecture de Les mangeurs de morts , pendant laquelle je savourais ce texte qui respecte profondément un para-style très médiéval et très évocateur et qui nous offre en plus un fabuleux roman d'aventure et même un roman historique d'une valeur assez remarquable finalement .

Il y a une certaine ambiance fantaisie tout au long du texte , que ce soit les sorts ou les allégations mythiques et magiques qui font intégralement partie du discours et de la vie des personnages .
Il y a aussi une approche historique et très rationnelle . c'est une vision qui est portée au début par notre voyageur involontaire et par les scandinaves au grés des aventures et des découvertes et des raisonnements de leur compère étranger .

Les trois premiers chapitres sont saisissants , il s'agit de trois pièces de texte qui restent au plus près de l'authentique récit de voyage du voyageur Bagdadi , Ibn Fadlan , qui parcouru la steppe et l'Asie centrale .
Dans ces trois premiers chapitres , le lecteur assiste au récit méticuleusement dépaysant des funérailles d'un chef d'expédition viking . Cela a tout de la reconstitution fascinante de la vie et de la morts de ces guerriers marchands , alors que ces informations sont de premières mains puisque c'est le récit de l'émérite , Ibn Fadlan , qui sert de cadre d'inspiration contraignant à l'auteur .

Ce roman est très agréable parce que les décalages culturels y sont nombreux et ils sont valorisés et exploités par le texte et ce au détriment des préjugés que certains personnages affichent , mais auxquels le lecteur aurait tort d'adhérer car les faiblesses cachent des avantages aux grès des contextes ...

Le cadre historique :
-Nos chers vikings ne se lancèrent pas seulement à l'assaut de l'occident et de ses fleuves et abbayes . de même ils ne fondèrent pas des états seulement en Normandie et en Angleterre .
Les danois et les norvégiens s'élancèrent sur les mers et les océans occidentaux , ce qui inclus d'ailleurs les rivages de la méditerranée occidentale , y compris l'Afrique du nord .
-Les suédois et aussi les danois partirent pour leur part , au long des fleuves russes jusque la mer noire et de là , jusque des routes qui leurs permirent commercer avec le califat de Bagdad et avec l'empire byzantin , dont ils se firent des mercenaires grassement rémunérés et très recherchés . Au passage ils fondèrent la Russie et l'Ukraine . le vocable Russ servit initialement à designer ces envahisseurs nordiques qui avait les cheveux roux ( Russ ) .

Les sources arabes ne sont pas rares sur les vikings . l'épigraphie ( des runes ) et les trésors scandinaves ( suédois ) attestent d'ailleurs d'une incontestable densité de contact . Sur ce point ce roman n'a rien d'une vision délirante . Mais ce petit récit met en scène deux cultures très différentes et c'est là sa magistrale force .

-Les vikings du roman se montrent suspicieux par rapport à l'usage de l'écriture car les mots capturent dangereusement la réalité , tout comme leurs runes magiques et gravées . Dans cette culture nordique l'écriture et son usage ne sont pas encore tout à fait banalisés .
Les viking n'ont ni villes , ni forteresses de pierres , mais ils travaillent les métaux et notamment le fer d'une manière avant-gardiste . Leurs bateaux se prêtent à des traversées océaniques . Sans boussoles , ils pratiquent les yeux fermés la navigation hauturière .
-Ils ont une véritable tradition littéraire orale ancienne et diversifiée , un panthéon complexe et une véritable recherche religieuse qui étaye une vision du monde très solidement argumentée et pensée . Leur vision du destin est proche du Fatum Latin mais cette vision de la destinée les pousse à des comportements très inattendus et finalement très différents de ceux qui découlent par exemple du mektoub de notre voyageur involontaire et qui ne manqueront pas de désarçonner quand il en sera le témoin .
-La guerre semble être pour eux dans certains cas une sorte d'espace mystique où le combat prend la coloration d'une véritable signification cultuelle ou bien devient l'espace dédiée à un épisode Berserkr ( une sorte de possession du guerrier par la fureur furieuse incarnée ) .
-Selon ces catégories culturelles on comprendra que le courage n'ait pas toujours la même signification pour nos héros . Mais ils se retrouvent proches dans leurs plus petits dénominateurs communs.
-La femme scandinaves n‘est pas vraiment confinée au foyer et la charge royale est plus que le pouvoir , elle d'abord une responsabilité magique et une sorte de révélateur , de vecteur de la volonté des dieux , qui menace souvent le rois et ses proches ( par le sang ou seulement de jure ) .

Les amateurs de fantaisie ou bien de roman médiéval ou encore historique , découvriront probablement ce petit roman intimement documenté , qui est aussi un récit historique de qualité aussi court qu'il est riche en niveaux de lecture et en images évocatrices et saisissantes .
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Au milieu du Xème siècle de notre ère, Ibn Fadlan, envoyé spécial du sultan de Bagdad auprès des peuplades du Nord est enlevé par des vikings. Ibn Fadlan a véritablement existé. Ses récits des différents peuples qu'il rencontre et décrit dans leurs réalités quotidiennes sont parvenus jusqu'à nous et demeurent une source inépuisable de renseignements et d'interrogations pour les historiens.
C'est là que réside toute l'originalité et la force du roman, car Michael Crichton reste en retrait et laisse ce musulman pieux, lettré et raffiné raconter les croyances impies, les moeurs bizarres et absolument incompréhensibles pour lui de ces vikings ; ces mêmes vikings qui se gaussent des protestations scandalisées, des reproches et des frayeurs de ce Ibn Fadlan. ("En vérité, les habitants du Nord n'agissent jamais comme des êtres humains raisonnables et sensés." " Buliwyf dit que tu ne perdras prise que si tu lâches la corde, or seul un imbécile ferait une chose pareille. Buliwyf dit que tu es un arabe, mais non un imbécile."). L'amitié et le respect entre Ibn Fadlan et les guerriers vikings naîtront lors des terribles épreuves qu'ensemble ils surmonteront.
Dans la deuxième partie du roman, Michael Chrichton relate avec les différents personnages du roman le Beowulf, célèbre poème épique du haut moyen-âge. Mais il le fait d'une telle manière que ce poème épique devient parfaitement crédible. le surnaturel tombe et l'aventure devient à la portée des hommes. ("Je regardai et écoutai. Tous les guerriers de Buliwyf saisirent leurs armes ; ils regardèrent et écoutèrent pareillement. Puis le dragon-luciole fondit sur nous dans un bruit de tonnerre et dans les flammes. Chaque point embrasé grandit, devint d'un rouge sinistre, vacilla ; le corps du dragon était long et luisant. c'était un spectacle des plus menaçants, pourtant je n'avais pas peur : j'avais compris qu'il s'agissait de cavaliers avec des torches, ce qui s'avéra exact."). Un dernier mot pour parler du style court, concis, sans fioritures de ce roman. Jusqu'au bout, on reste dans le récit, et la bonne foi, l'honnêteté, la véracité des faits y transparait, ce qui ne manque pas d'être troublant quand on arrive à la fin du livre...
Un livre des origines, puissant, épique, charnel, que j'ai lu d'une traite et (inutile de le préciser) que je recommande vivement.
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Ibn Fadlan, Arabe cultivé et délicat, va se retrouver, malgré lui, au sein d'une bande de Vickings, avec laquelle il va partager les multiples périls qui entourent ces voyageurs infatigables et bagarreurs.

À travers son histoire, on découvre les moeurs de ces guerriers des mers, à priori barbares, mais dévoilant finalement toute une culture, un savoir-faire de bâtisseur, des rituels, des croyances, des légendes.

Quel est ce brouillard noir qui les décime. Qui sont ces Wendols, démons noirs, velus, qui tuent, déchirent et mangent des êtres humains. Des Néandertaliens, à cette époque, dans une région isolée de Scandinavie?
Ou bien Ibn Fadlan se serait-il laissé emporter par des descriptions excessives visant à impressionner le lecteur?
Était -il un observateur trop délicat pour ne voir en ces Vickings, que des ivrognes, sales et gigantesques, et en ces Wendols, des bêtes féroces et velues?

Belle aventure, qui nous en apprend beaucoup sur ce peuple et qui, finalement, débouchera sur une histoire d'amitié au départ improbable, entre cet Arabe et ses païens brutaux mais, loyaux et courageux.
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Initialement paru au milieu des 70's, sous le titre "les Mangeurs de Mort", ce texte de Michael Crichton peut également se trouver sous le titre du "Royaume de Rothgar" ou bien "le Treizième Guerrier", en référence au titre du film qu'en tira John McTiernan, auquel participa d'ailleurs l'auteur.

Petite digression à propos du film : les conflits furent nombreux entre McTiernan et Michael Crichton, à tel point que le réalisateur claqua la porte au moment de la post-production et c'est Crichton lui-même qui s'occupa du montage. Et cela se sent lorsque l'on regarde le film car il est, somme toute, très fidèle au roman.

Pour en revenir au livre, il s'agit d'une entreprise très originale, qui consiste à romancer un manuscrit écrit par un certain Ibn Fadlan, dans les années 920 de notre ère. Originaire d'Arabie, Ibn Fadlan était un lettré, ambassadeur du calife de Bagdad auprès du roi des Bulgares, et qui se retrouva embarqué, à son corps défendant, dans une aventure guerrière en compagnie de 12 vikings, venant du royaume de Rothgar, en Scandinavie.

C'est cette aventure qu'il relate dans son récit, en faisant montre d'une curiosité pour la culture des gens du Nord qui confine parfois à l'ethnographie. Tout le talent de Crichton est de faire preuve d'un très grand respect par rapport à l'oeuvre originale (il cite de façon très précise les différentes traductions de ce texte qui nous sont parvenues, le met en perspective avec d'autres sources et respecte le style littéraire médiéval), tout en mettant en avant les qualités romanesques du texte, quitte à inventer pour combler les trous.

On a donc affaire à une oeuvre hybride, entre roman, texte historique et proto-éthnographique. La confrontation entre deux cultures très différentes (musulmane et scandinave) est particulièrement savoureuse. C'est, en quelque sorte, une saga scandinave vue par un arabe du Xème siècle. Les amateurs d'histoire médiévale, et plus particulièrement ceux qui affectionnent la culture Nordique, apprécieront surement ce texte tout à fait singulier.
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Cela faisait des années que je n'avais pas lu un Chrichton. A une époque bien lointaine, j'ai lu Jurassik Parc, Prisonnier du temps.
C'est avec une légère curiosité que je me suis plongée dans la lecture de ce court roman.
Un plongée passionnante chez les vikings : leur vie, leurs croyances, leur quotidien vus à travers les yeux d'un étranger, un arabe cultivé venu en ambassadeur de son pays. Bien sûr, c'est un choc culturel des 2 côtés et cet étranger se retrouve embarqué contre son gré dans une guerre avec 12 vikings, guerriers hors pair.
Cet étranger raconte ses mésaventures, ses aventures, la découverte des coutumes vikings et arabes, ils s'apprivoisent et apprennent à se connaître jusque l'étranger se ravie à leur cause, à leur engouement dans cette guerre.
Le talent de crichton s'exprime merveilleusement dans ce récit épique inspiré du poème dédié à la légende de Beowulf. J'avais oublié les talents de conteur de cet auteur, sa façon de créer les scènes d'actions palpitantes.
Je l'ai lu d'une traite avec un grand plaisir et je vais essayer de revoir le film le 13eme guerrier inspiré de ce roman. J'ai un vague souvenir d'Antonio Banderas tout de noir vêtu et de grandes batailles.
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Citations et extraits (68) Voir plus Ajouter une citation
Le physicien Gerhard Robbins note : "Strictement parlant, aucune hypothèse ou théorie ne peut être prouvée. On ne peut que la réfuter. Quand nous disons que nous croyons à une théorie, nous voulons dire en réalité que nous sommes incapables de prouver qu'elle est fausse - et non pas que nous sommes capables de démontrer qu'elle est incontestablement juste.[...] L'histoire de la science est parsemée des ruines d'édifices grandioses qu'un hasard, un petit détail, a fait s’effondrer."
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Le pays du Nord est froid et humide. On n'y voit que fort peu le soleil car de gros nuages gris couvrent le ciel toute la journée. Les gens de cette région sont blancs comme du lin et ont des cheveux très clairs. Au bout d'un certain nombre de jours de voyage, je ne vis plus de personnes brunes du tout. En fait, la teinte de ma peau et de mes cheveux ébahit les habitants de cette contrée. Souvent, un fermier, sa femme ou sa fille s'avançaient vers moi et me touchaient d'un geste caressant. En riant, Herger m'expliquait qu'ils essayaient d'enlever la couleur qu'ils croyaient peinte sur mon corps. Ce sont des gens ignorants qui ne savent rien de l'étendue du monde. Souvent, ils avaient peur de moi et refusaient de s'approcher. Dans un certain endroit, dont j'ignore le nom, un enfant hurla de terreur en m'apercevant et courut s'accrocher aux jupes de sa mère.
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" Chacun a une peur qui lui est personnelle. Tel homme a peur des espaces clos, tel autre de la noyade; chacun d'eux se moque de l'autre et le traite de sot. Ainsi, la peur n'est qu'une préférence, tout comme on préfère telle femme à une autre, la viande du mouton à celle du cochon, le chou à l'oignon. Nous disons : la peur est la peur."
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Puis nous fûmes admis dans la grand-salle du roi Rothgar qui, en vérité, compte au nombre des merveilles de ce monde, d'autant plus qu'elle se trouve au rude pays du Nord. Les gens de Rothgar l'appellent Hurot : les Normands, en effet, donnent des noms de personnes aux choses de leur vie, aux bâtiments, aux bateaux et surtout aux armes.
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Je lui demandai qui il prierai. Il répondit : "Odin, et Frey, et Thor, et Wyrd, et les nombreux autres Dieux qui peuvent t'assurer un bon voyage." Ce sont les noms des Dieux des Normands.
Je dis : "Je crois en un seul Dieu : Allah, le Miséricordieux [...] "
Herger réfléchit un moment. Finalement il dit en secouant la tête : " Le risque est trop grand. On ne peut mettre trop de confiance en une seule chose, que ce soit une femme, un cheval, une arme ou quoi que ce soit d'autre d'unique."
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Interview de Michael Crichton sur son roman ''Le parc jurassic''. Cette vidéo est en anglais.
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