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sur 24 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
C'est lors d'une masse critique sauvage que m'a été proposé ce roman Fête et défaites d'Antoine Cristau, c'est toujours un plaisir de découvrir de nouveaux horizons, surtout c'est le premier roman de cet apprenti homme de lettres, qui entre dans le cercle très fermé d'avoir le titre de noblesse d'écrivain puis d'être publié. le quatrième de couverture semble présager un moment de lecture « irrésistible », ce terme est utilisé par l'éditeur, pour nous faire pourlécher, de la prose de son petit poulain et sa façon originale d'orchestrer un livre avec à chaque page, celle d'une toute première, l'idée est toutefois surprenante, me demandant quel pourrait être l' intérêt de cette manoeuvre stylistique, souvent la première page d'un livre est juste une mise en bouche, la première page est l'apanage d'un commencement, Antoine Cristau se permet de laisser sa première page se perdre au milieu d'une phrase, pour reprendre toujours du côté recto du livre pour se terminer par, une situation, un lieu, un personnage différents, l'accroche entre ces deux pages et la continuité d'une page à une autre par le dernier et premier mot de deux pages qui se suivent, comme une union fortuite, la phrase se poursuit dans un sens différent, c'est amusant cette petite farce stylistique au début puis au fil du temps, le plaisir s'effrite, des petits calembours se forment et des petits jeux de mots. le titre est trompeur et peut se lire de façon différente, comme si fête s'accordait avec des fêtes, cet homonyme des défaites, Fête et défaites entrent dans la danse d'un roman étrange, écrit sur seulement le recto des pages, chaque page est une première, ces pages premières devraient être habillées de leurs habits d'apparats pour plaire aux lecteurs et faire briller leurs yeux de lumières par une brillance d'émerveillement, hélas il y a de la platitude, c'est linéaire, l'histoire est banale en soit, le mariage, oh misère, le pacsage de Camille et Laurent, une formalité pour ce couple qui s'aime, mais la famille rode, la famille veut un mariage, la famille capture ce mariage d'amour en une affaire d'état familiale pour se parader de sa splendeur sociétale, nous sommes souvent prisonnier de nos familles, et enclavés dans des racines qui brouillent la simplicité des liens, comment Antoine Cristau va nous composer un récit « jubilatoire » à partir de scènes en formes de nouvelles, qui mises bout à bout vont donner la structure du roman et sa trame, sans oublier ces « dialogues ciselés » ! L'auteur c'est donné un challenge trop grand pour pouvoir nous faire partager du plaisir à travers ce mariage et ces tracasseries, il me manque plus de profondeur, je suis toujours assez circonspect par ce genre d'auto- congratulation, toujours exagéré, qui souvent nous laisse une amertume après la lecture, nous savons pertinemment, que le lecteur sera le seul juge, ne pouvant être influencé par quelques piaillements consanguins.
Voilà, je suis dans le trou, le noir prend possession de mes émotions, la lecture s'enlise dans une prose sans charme, les dialogues sont ceux que j'entends dans ma vie courante, sans profondeur, juste des mots qui sont couchés comme si je vomissais après une indigestion d'un repas gras et industriel, j'arpente avec beaucoup de mal cette façon d'écrire, c'est plat, banale, sans vie, l'écriture est édulcorante, pimentée de glutamate monosodique pour donner ce gout qu'il n'a pas, suis-je trop dur avec cet auteur ! Cette impression de lassitude est tenace surtout dans les dialogues abscons, nous effleurons à chaque pages des instantanés, comme une photo, ces clichés s'animent autour de la cérémonie, tous tourbillonnent vers cette journée où Camille et Laurent sont happés par le manège de l'amour. La constellation des personnages s'invite à chaque page, c'est une fourmilière que dépoussière Antoine Cristau, le curé, le jardinier, le coiffeur, le traiteur, les parents, les témoins et les autres sont dans le cyclone de cette préparation festive de l'union de ces deux amoureux, il y a une forme de paresse à ne vouloir faire que des premières pages, se limitant au fortuit, sans creuser, sans approfondir. L'essence même d'un auteur, est cette possibilité de s'essayer, sa prose est la verve de sa créativité, son écriture est, le nectar de son roman, la source, ce coeur qui bat. J'ai débuté ma vie de lecteur il plus d'une décennie, avec ces auteurs à la mode comme Guillaume Musso et Marc Lévy, j'étais surtout attiré par l'intrigue, celle-ci primait sur le reste, comme si je me contentais de peu de chose, je restais en surface des mots, puis Stefan Zweig m'a réveillé, je somnolais de mon confort, j'ai erré dans la littérature, comme une âme en peine, pour me perdre dans la prose, Antoine Cristau n'a pas su me perdre, il m'a fait donner envie de fermer son roman, de ne pas continuer, mais j'ai su résisté à cette sensation de facilité, mais je ne suis qu'un simple lecteur, je n'ai pas cette prétention de pouvoir avoir cette chance d'écrire un roman et de le faire éditer, l'idée des premières pages comme preuve d'originalité et celle de l'entremêlement des phrases d'une à l'autre des pages, comme si c'était le but premier de ce roman , de pouvoir trouver le lien entre chaque page, ces jeux mots qui unifient ce lien, sans césure, la phrase se poursuit dans l'écho de l'une à l'autre, d'un page à l'autre, comme des ricochets, qui se dessinent à la surface de l'eau, ce murmure étale une histoire banale et complète d'un conte moderne, avec ce côté Vaudeville, une comédie à la Française, laissant sur vos lèvres, une exquise de sourire, je repense à ce passage de la dégustation des vins, l'arrière-grand-mère et ses anecdotes, l'expression « gouine » utilisé par le mari lorsque sa femme le quitte pour une femme au bout de 25 ans de mariage, le néologiste mariagephobe , puis le reste sera une succession de scène sans valeur d'émotion, juste une galerie de personnage s'animant de leur train-train sociétale avec ces conventions stupides, de le baby-sitter, aux extras, les invités, les amis, les couples, les enfants, des cailloux dans une piscine et des tracas banaux sans intérêt, je me suis ennuyé de cette farandole sans saveur, terne, sans amusement, un comblement de mots, de situations souvent couchés par hasard, et surtout avec cette simplicité de na pas creuser , juste caresser, une légèreté impalpable, presque sans matière, comme un souffle, une brise légère, un mirage, un songe, un murmure, un écho, un silence, un vide, un trou noir, plus rien…
J'ai tenté de trouver un intérêt, je suis devenu un mineur de fond, j'ai creusé, pris chaque pages, puis j'ai couché les prénoms et noms des personnages, les scènes qui les animent, puis petit à petit , je me suis rendu compte à un moment , l'annotation de la page, se résumait par le mot « NUL », alors je me suis dit, arrête toute suite de dénigrer cet auteur, tu n'es pas un vampire chroniqueur pour te le permettre, j'ai trouvé soudain quelques phrases qui ont su atteindre le mur que j'avais construit face à ce roman qui consumait mon envie pour le vider de sa substance, un adage explose à mes yeux, dans la bouche de l'arrière-grand-mère de Camille, sur son mari, mais hélas cette citation n'est pas de l'imaginaire de notre auteur mais empruntée à Woody Halen, il n'a même pas notifié en marge cette référence, comme si cette phrase, il se l'avait appropriée, souvent les auteurs nomment leurs références, en espérant que sex-toy sur pattes soit plus de sa création, un humour sous la ceinture, un soir derrière un comptoir avec des amis, après deux ou trois verres. Je pense que l'auteur c'est égaré dans son roman à vouloir le charpenter en plus de 125 premières pages, je m'ennuie de ces scènes où Alexandre ne peut pas jouer au foot avec les autres enfants car il est tout le temps dérangé par ses parents lui présentant un membre de sa famille qu'il ne connait pas, où les extras mangent les petits fours avant de les servir, où la voiture du traiteur tombe en panne, où Aymeric Rousseau déchire l'entre jambe de son pantalon pour se rapprocher de la belle rousse Amélie, où Colombe voudrait être à la place de Camille, un jolie mariée amenée par le bras de son père, où Juliette stresse avant de lire le cantique que Camille a choisi, où André et Jacqueline Devaux sont émerveillés par les petits fours, où Bernadette une paroissienne se lamente de balayer les fleurs du mariage et j'en passe, car l'essentiel reste Camille et Laurent, tous les deux sont sous l'emprise des parents de Camille et de leur chantage affectif, Laurent fume pour se donner la force d'affronter ces beaux-parents, je résume, certes, mais résumer les premières pages restent du miracle, je vais stopper cette farce, je suis presque dans la navrance d'avoir pas su pénétrer ce roman comme d'autres ont su trouver ce sésame, ce Graal qu'est le plaisir, et de passer un bon moment, je suis comme Laurent avec cette mascarade de cérémonie, forcé de la subir, comme j'ai pu l'être avec ma lecture, j'ai tenté de lui trouver une force humoristique, mais hélas, en relatant certains passages à une amie, elle m'a fait comprendre de la lassitude et de ce manque d'attrait à mes anecdotes, pour elle aussi le livre est terne, presque stéréotypé, bourré de clichés et sans saveur littéraire, mais il faut toujours avoir sa propre opinion, venez le lire et vous allez me dire « Vous êtes passé à côté de ce livre »….
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