La fille qui voulait oublier

Apparemment, ce livre n'a vraiment pas trouvé son public ! Dommage, car il est plutôt pas mal, dans le style thriller psychologique.
Leah vit de façon morne et solitaire. En dehors de son travail à la bibliothèque, elle n'a ni ami ni petit copain, et ne voit plus sa famille. Ces choix sont voulus ; elle se punit elle-même pour une atrocité qu'elle a commise dix ans auparavant, lorsque elle avait 17. Poussée par sa collègue Maria, elle s'inscrit sur un site de rencontre et commence à discuter avec Julian, avec lequel elle sympathise beaucoup, envisage alors une relation, malgré le fait qu'elle se l'était interdit. Elle va alors recevoir des e-mails accusateurs et menaçants, et sa vie va être détruite creshendo...
Alternant chapitres présent/passé, le suspense est bien au rendez-vous, et je me suis hâtée pour connaître la fin, et surtout le/la coupable. L'écriture est fluide et agréable. Deux bémols : le personnage principal n'est pas très attachant, et je m'attendais à pire concernant l'atroce chose qu'elle avait commis.
Néanmoins une lecture de bonne facture, agréable et addictive.

Leah Mills est bibliothécaire à Londres. Elle mène une vie morne, vit dans un tout petit logement sous les toits dans Allfarthingroad, rempli de livres et qui semble comme en cours d'aménagement. Elle refuse de se lier à d'autres personnes : elle craint la curiosité naturelle qu'entraînerait l'amitié. Elle fuit les liens affectifs. Leah est aussi lectrice bénévole dans une maison de retraite, très appréciée. Pour tenter d'aller mieux, Leah voit un psychiatre, le docteur Redfield, même si elle a beaucoup de mal à se pencher sur le passé.
Conseillée par Maria, une autre bibliothécaire à la vie sentimentale mouvementée, Leah se balade sur le site de rencontres "Two become one" et son profil accroche l'oeil d'un modérateur du site, Julian. Il a 36 ans, vit à Bethnal Green et travaille comme fonctionnaire. Lentement, ils vont faire connaissance protégés par l'intermédiaire d'un ordinateur. A la bibliothèque, Leah rencontre également Ben, qui travaille à l'équivalent de la SPA. Sympathique, rassurant, fiable, en couple, il est le contrepoint masculin de Julian.
Le quotidien de la jeune femme devient moins triste, mais, elle commence à recevoir des menaces très précises et le harcèlement se concrétise physiquement et par mail. Car Leah essaie d'oublier un évènement bien particulier de sa vie: elle se sent responsable de la mort il y a 14 ans, un 12 novembre, de 3 de ses amis, alors qu'elle conduisait le véhicule. Parmi eux, se trouvait, le garçon dont elle était amoureuse, Adam Bowden.
Nous faisons des aller-retour entre le présent de Leah et son passé d'adolescente qui remonte à la surface, dans la petite ville de Watford, lorsqu'elle est entrée au lycée, et qu'elle s'est liée d'amitié à Imogen Bannerman, Corey et Adam, jeune homme brillant, aisé, à la personnalité charismatique. Parmi leurs enseignants, une en particulier devient l'obsession d'Adam, Mme HOLLIS. Obsession qui prendra de l'ampleur jusqu'à l'accident de voiture qui éclairé sous un autre angle, prendra toute sa dimension tragique.
Un bon suspense, Leah est une jeune femme qu'on prend plaisir à découvrir : honnête, mais perdue, elle est forcée de se confronter à son passé pour vivre dans le présent, libérée de ses peurs. le mécanisme du pouvoir du groupe qui dépersonnalise et nous enlève parfois nos jugements personnels, explique ici parfaitement le retrait de Leah de toute vie sociale.

On comprend dès le début que Leah est une femme très mal dans sa peau, toujours à fuir, se cloîtrer chez elle, à avoir peur des autres. L'histoire se déroule lentement. Elle est construite en alternant des périodes allant de 1995, alors que Leah était lycéenne, à 2014 lorsqu'elle travaille dans une bibliothèque. On connaît peu de choses de la vie de Leah. Pas d'ami, pas de mari, tout ce qu'elle recherche c'est vivre loin des gens en général.
Il y a une raison à cela ; une date anniversaire funeste explique cette phobie qui lui colle à la peau.

Mon avis est plutôt mitigé. J'ai mis du temps à comprendre l'attitude de Leah et une impression de ne pas progresser dans une histoire dans laquelle je tournais en rond.

Challenge ABC 2020 - 2021

Je ressors de ma lecture totalement conquise par le style de l'auteure, ainsi que par l'histoire. Au départ, j'ai lu ce livre par hasard. Après l'avoir croisé dans les recommandations de Babelio, je me suis dis "pourquoi pas".... Et j'ai bien fais car, dès les premières lignes, je me suis laissé happé par le récit de Leah.

Dès le début, j'ai eu envie de connaitre le dénouement de l'intrigue. Leah, qui est le narrateur de l'histoire, est un personnage qui m'a énormément touchée. Je me suis beaucoup retrouvé en elle, sa façon de vivre en retrait, son caractère, ainsi que certaine de ses états d'âmes. J'ai tout de suite voulu savoir ce que cachait la jeune femme. Quel était son secret ? Quel erreur avait - elle commise pour vivre dorénavant avec ce poids énorme de culpabilité ?

Ces deux questions ne m'ont pas quittés... jusqu'à la fin du roman ! L'auteure parvient à en dire assez pour faire grandir la curiosité du lecteur, mais trop peu pour que ce dernier comprenne le dénouement réel. Au milieu, je suis devenue frustrée de ne pas saisir vraiment ce qui s'était réellement passé dans la vie de Leah. Toutefois, en découvrant la fin, je pense que l'auteure a su doser à la perfection les miettes d'informations qu'elle a donné au lecteur.

La fin .... m'a retourner le ventre. J'étais loin de me douter que le secret était si horrible. Pas de mots pour exprimer ce que j'ai ressenti en découvrant la vérité. Même le dernier chapitre m'a laissé sans voix. Leah reste pour moi un personnage que j'apprécie beaucoup même après avoir découvert son triste secret.

Alors que je ressors d'une panne de lecture de presque deux mois (plus envie / pas de concentration), je suis heureuse d'être tombé sur cette pépite qui me redonne l'envie de lire. Merci Babelio pour la recommandation.

Je pense que tout le monde l'aura compris, je recommande à 100% ce livre.