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EAN : 9782070123704
384 pages
Gallimard (01/01/2016)
2.51/5   77 notes
Résumé :

Naomi Seberg et Nathan Math œuvrent avec succès dans le photojournalisme à sensation de l’ère des nouveaux médias. À la fois amants et concurrents professionnels, ils arpentent le globe séparément, ne se croisent que dans des hôtels d’aéroports ou n’ont de rapports que par Internet, et sont toujours à la recherche d’histoires spectaculaires – si possible sordides.
Celle de Célestine et Aristide Arosteguy, anciens professeurs de philosophie à la Sorbo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Parler de Cronenberg n'est jamais simple.Mais une chose est sûre : on n'écrit pas des livres comme on écrit des scénarios ...David Cronenberg semble l'ignorer. Si le texte porte la marque des obsessions de l'auteur-cinéaste pour les mutilations du corps et les pratiques névrotiques, alternatives ou déviantes selon où l'on place le curseur de la morale, ce qui m'a poussée à abandonner cette fiction c'est avant tout l'esthétique littéraire. L'aridité et le séquençage de l'écriture ainsi que le style explicite ont totalement dévoré la dimension romanesque...du moins pour le premier tiers de cette fiction. Je n'ai pas eu la curiosité d'aller au-delà.
Ceci dit Consumés ferait sûrement un bon film.
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Cronenberg s'intéresse aux aventures du corps, de la peau..

Le sexe, la chirurgie, la maladie, le handicap sont des évènements "physiques" au cours desquels le trouble de la représentation est porté à son extrême limite
Autant de variantes impliquant un environnement agressif, susceptible d'envahir et de modifier notre organisme.
Qu'elle soit inattendue ou recherchée, il s'agit toujours d'une transgression

Ce qui passionne l'auteur, c'est l'avenir. Un avenir physique plus inventif, moins tributaire de tout ce qui arrive au corps (de l'extérieur), de son caractère aléatoire ; autant de signaux de l'âge, de l'émotion, de l'état mental sur lesquels nous n'avons aucun contrôle et qui nous exposent ; sensibles, et même fragiles,"impressionnables"
Dans cet idéal là, il faudrait pouvoir être à l'origine de la "révélation", de la marque sur le corps.
Alors, la chirurgie renouvelle l'art de la performance, la maladie devient quelque chose d'excitant et le sexe..
Il n'y a pas d'érotisme dans ces pages, (plutôt une "histoire de l'oeil".)
C'est un peu l'effet de "Crash", l'adaptation de Ballard ; porno qui chercherait une autre finalité, dépassant le sexuel.

Cronenberg n'a pas une approche clinique de son sujet ; il a une approche artistique (et philosophique) de la clinique.
Les réactions épidermiques provoquées par son cinéma sont celles là mêmes qui le travaillent.
Il y a une pensée en train que l'on tient à suivre, par-delà la répulsion provoquée par ses images, parce qu'elle nous concerne très intimement et pourtant nous échappe chaque jour dans l'inconscience d'un corps sain, un corps qui s'ignore.

Il nous force en quelque sorte à adopter un regard pervers, nous montrant que ce qui peut être objet de dégoût peut aussi bien être objet de curiosité.
(Pensez au "musée" de la future mouche, conservant précieusement chacune des extrémités tombées de son corps : les dents, le nez, l'oreille..
Autant de vestiges, témoins d'une décomposition de l'homme)
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Tout démarre de deux histoires sans lien a priori. Leurs recherches, au début sans rapport donc, se confondent au fil des pages de cet épais roman. Naomi part à la recherche d'un philosophe soupçonné d'avoir tué, décapité et mangé (Brrr morbide tout ça !) une partie de sa femme, elle aussi philosophe. "Il voulait emporter avec lui tout ce qu'il pouvait prendre de sa femme. Alors il l'a mangée puis il s'est enfui avec son épouse à l'intérieur de lui".

Pour le retrouver Naomi va s'armer de contacts, multiplier les déplacements et va beaucoup donner de sa personne pour qu'une fois retrouvé, elle va enfin découvrir la vérité sur ce meurtre bien étrange.

Nathan, lui, s'est embarqué dans un photoreportage surZoltan Malner, un célèbre chirurgien hangrois. Zoltan était recherché par Interpol pour son implication dans un trafic international d'organes humains destinés à des greffes qui avaient coutume d'apparaitre en tant que propriétaires de cliniques de transplantations !

Les deux aventures vont emmener les deux personnages à Tokyo, Budapest, Toronto,...et par-là nous baignent de récits atypiques, voire farfelus parfois sur fond d''une pléthore de gadgets technologiques et autres appareils high tech. C'est en vrai une société consumée par la consommation et malade portée par deux personnages "habités" par le sexe que dépeint le romancier. Donc un Occident qu'on connaît avec ses joies et ses travers.

Ce roman plonge le lecteur dans l'imaginaire de David Cronenberg avec frisson
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Par quelle espèce de miracle suis-je parvenue à venir à bout de ce roman ?


Je l'ai abordé en livre audio, cela a dû aider, au moins je n'avais pas à me fatiguer à tourner les pages, bien que la narration de William Hurt, agaçante tant pas sa lenteur que son ton monocorde et ses accents étrangers moyennement maîtrisés, ne m'a pas plus aidée que ça à entrer dans cette histoire de meurtre et conspiration abracadabrante au possible.


J'ai d'abord pensé, arrivée au tiers de la narration, que l'auteur avait choisi de subordonner son récit à une thèse sur le consumérisme, quitte à en sacrifier la cohérence, ce qui expliquait les effets de parallélismes et autres ficelles et coïncidences assez peu crédibles. Mais finalement, a-t-il seulement quelque chose d'intéressant à dire sur le sujet ? Le résultat peinerait à être plus creux. Le simple fait de placer un couple de philosophes français au centre de l'histoire sentait mauvais, j'aurais dû me méfier.


Le récit s'enlise, s'envase à outrance. Tout cela se veut retorse et malsain ; force est de constater que la bizarrerie du récit finit par y empêcher toute forme d'adhésion, et a eu sur moi un tel effet de distanciation que ce qui se voulait choquant ne parvenait à être que ridicule et insipide. Les monologues, interminables, pourraient être ceux qu'inventeraient au fur à mesure des acteurs contraints sous la menace de continuer à parler devant une caméra que personne n'arrêterait.


Honnêtement, je ne m'explique pas la publication de ce livre, ou sa traduction, autrement que par la célébrité de son auteur. De là à y voir un lien avec l'obsession que les protagonistes (et les lecteurs) portent aux marques dans leur habitudes de consommation, il n'y a qu'un pas...
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Clinique et malsain, esthétique et cérébral, ce roman explore certaines obsessions fétiches et récurrentes de Cronenberg : sexe, perversions, maladie, nouvelles technologies.

Le scénario est plutôt léché, mais le style est inégal, les personnages sans grande consistance finalement, et on subit par moment des étalages de sigles de notices d'appareils électroniques, on ne sait pas trop s'il faut en rire ou en pleurer.

Arrivée à un tiers du roman, j'ai failli laisser tomber. Mon résumé à ce moment-là donnait à peu près ça :
• Naomi et Nathan, un couple de journalistes hyper-connectés en quête de scoops. Elle : de la philosophe française à la poêle ; lui : de louches opérations mammaires hongroises.
• Naomi est à Paris pour l'affaire Arosteguy, Monsieur semble avoir mangé Madame (avis de la concierge : « Pour moi, c'est une euthanasie. Elle lui a demandé de la tuer, et il s'est exécuté. Et ensuite, bien sûr, oui, il l'a mangée. »). Elle loge au Crillon et est en cheville avec Hervé Blomqvist, un étudiant du couple qui souffre d'une maladie rare à cause de son vélo (?), son pénis fait un angle de quatre-vingt-dix degrés en son milieu et il voudrait que Naomi le teste.
• Nathan est à Budapest avec le docteur Molnàr, un chirurgien pas net du tout, accusé de trafic d'organes et d'opérations illégales. Il couche avec Dunja, la patiente de Molnàr et chope une très vilaine MST qui avait soi-disant disparu : la maladie de Roiphe. « Il pouvait s'attendre à vingt-huit jours de ciprofloxacine, de diarrhée légère, d'irritation génitale et de possibles mais peu probables ruptures de tendons, réactions psychotiques, états de confusion mentale ».
• Naomi et Nathan se croisent dans un aéroport (à part sur Skype ce sont les seuls endroits où ils se voient). Bilan : nouveau matériel acheté en duty-free et Naomi attrape la MST.
• Nathan part au Canada rencontrer Le Professeur à la retraite Roiphe. Il vit avec sa fille Chase (qui semble bien timbrée elle aussi). Nathan s'installe chez eux (?).
• Naomi part à Tokyo pour rencontrer le supposé cannibale Aristide Arosteguy en fuite.

Juste après, heureusement, le roman devient un page-turner aux rebondissements croisés complètement farfelu et en totale liberté, limite thriller géopolitique, et je l'ai terminé sans peine. Mais pas sans nausées ! Car visuellement percutant, le livre est parfois vraiment écoeurant. Ames sensibles s'abstenir. « Nous vivons une époque radicale, mon garçon. Vous ne le sentez pas ? Vous devez exagérer avec l'époque, exagérer jusqu'au point de rupture. » Ces mots qu'il fait dire à un de ses personnages, exagérer jusqu'au point de rupture, c'est un peu tout le roman.

Si vous aimez le cinéma de Cronenberg, la lecture de ce livre est une expérience à tenter, car il est franchement émaillé d'excellents passages (abominables ?).
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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critiques presse (3)
LaPresse
24 février 2016
Dans Consumés, David Cronenberg pousse plus loin que dans ses films ses questionnements sur la maladie, le corps, la technologie et la mort. La consommation aussi.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Culturebox
11 février 2016
Un thriller contemporain qui prolonge par les mots son travail cinématographique. On y retrouve ses obsessions : sexe à thèmes, corps mutilés, cannibalisme, insectes, nouvelles technologies.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeFigaro
21 janvier 2016
Un improbable roman trash et déjà démodé.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Pouvait-il vraiment dire quoi que ce soit sur les concepts classiques d'art, et par conséquent de beauté, fondés sur l'harmonie, contrairement aux théories modernes, postérieures à la révolution industrielle et à la psychanalyse, fondées sur la maladie et le dysfonctionnement ? Pouvait-il plaider en faveur du nouveau moi malade de Dunja, perçu comme forme de beauté féminine d'avant-garde ? Il n'osa pas, mais elle s'en chargea.
" Tant que je serai encore en vie, je n'aurai plus rien de spécial pour séduire, à part le fumet de la mort. Ce sera mon parfum létal. Et je souhaite que ce soit ce qui t'a séduit, vois-tu ? Car c'est mon avenir, et je ne veux pas le vivre seule. [...] "
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De plus, les chauves-souris pouvaient se lécher le gland pour le nettoyer quand elles étaient suspendues sens dessus dessous, et semblaient plutôt heureuses de le faire, par ailleurs.
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Naomi appartenait en quelque sorte à une autre génération que Nathan, plus récente, bien qu’ils aient le même âge. Nathan semblait avoir façonné son éthique journalistique à partir de vieux film sur les reporter de presse. Pour Naomi, la collecte d’infos et la récupération sur Internet était une forme absolument valable de journalisme, ne présentait aucun nuage déontologique sur son horizon en open source. Ne pas être photographié de manière quotidienne, même par soi-même, ne pas être enregistré ni filmé pour être dispersé dans les vents turbulents du net, c’était s’exposer à la non-existence. Elle savait qu’elle se montrait fourbe vis-à-vis du Dr Trinh en lui parlant de preuves, mais, si elle en étais consciente, sa tromperie avait pour unique effet de la faire se sentir plus professionnelle. Ainsi en allait le net, et c’était libérateur.
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La douceur s'éloigna vite au contact de la voix nasale de Roiphe, laissant une aigreur teintée d'angoisse, ce qui, comprit Nathan, était sa réaction automatique à Roiphe.
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Je concevais toujours un certain amusement à voir la soif tristement désespérée qui s'exprimait dans la culture populaire pour les formes de vie présentes sur d'autres planètes, alors que sous les pieds même de ces chercheurs d'extraterrestres, et superbement ignorées par eux, se trouvaient les formes de vie les plus exotiques, les plus grotesques, les plus fabuleuses inimaginables. [les insectes]
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Videos de David Cronenberg (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Cronenberg
De Cannes 1999 à Cannes 2016, “Rosetta” et “Moi, Daniel Blake” font débarquer la lutte des classes sur le tapis rouge. En 1999, le jury de David Cronenberg décerne un palmarès radical dont la Palme d'or, attribuée à “Rosetta” des frères Dardenne, vient enfoncer le “clou social”.
Dix-sept ans plus tard, une autre claque engagée s'invite sur la Croisette. le jury de George Miller choisit cette fois de récompenser l'autre réalisateur social chouchou de Cannes. En décernant à l'Anglais Ken Loach la Palme d'or pour “Moi, Daniel Blake”, le festival délivre un message politique, pour une oeuvre en colère, “militante, rude et sombre”, qui avait presque fait l'unanimité parmi les festivaliers et la presse internationale. Ou comment créer un curieux contraste entre les tenues de gala cannoises et la dureté des réalités sociales.

“D'UN CANNES À L'AUTRE” est une série vidéo de “Télérama”, réalisée par Pierrick Allain et Jérémie Maire, avec la participation de Brice Ivanovic, Anna Mexis et François-Xavier Richard.
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