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Henri Thiès (Traducteur)
EAN : 9782253007944
125 pages
Le Livre de Poche (15/11/1986)
3.72/5   18 notes
Résumé :
Une petite ville écossaise, Levenford, dans les années 1910. Les demeures hostiles des notables, la boutique de l'apothicaire, la petite maison du pasteur et les commérages de ses ouailles, la haine et les rivalités, servent de cadre à Gracie Lindsay, l'attachante figure de femme que nous présente A. J. Cronin dans son nouveau roman.
Gracie, on ne la connaît que trop bien à Levenford où son récent veuvage l'oblige à revenir. Elle est celle que l'on montre du ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Au début des années 1910, Gracie Lindsay rentre à Levenferd, petit village écossais que des circonstances troubles lui avaient fait quitter quelques années auparavant. Désormais veuve, elle espère pouvoir jouir de sa liberté et de sa jeune existence. Mais le village n'a pas oublié un certain scandale et ne lui pardonne pas sa conduite trop légère et sa beauté étourdissante. Son oncle, Daniel Nimmo, le photographe du village, est heureux de retrouver celle qu'il a toujours chérie. « Gracie, il l'avait aimée de tout son coeur d'homme sans enfant. Elle n'était pas pétrie de l'argile commune ; elle était précieuse, de corps et d'âme. » (p. 12) de son côté, Gracie est heureuse de revoir David Murray, son premier et unique amour. Mais le jeune homme est engagé auprès d'une jeune fille : leur mariage lui apportera une étude et une position sociale. Et un autre homme tourne autour de la belle Gracie, Franck Harmon, industriel riche et avide. Devant les égarements de sa nièce, Daniel Nimmo est convaincu qu'une seule chose peut sauver la jeune femme : son enfant. « Il retrouverait le fils de Gracie, l'unique agent capable de stabiliser la vie de cette nièce aimée, mais si imprudente. » (p. 31) Mais Levenford est-il prêt à accorder son pardon à celle qui offense ses moeurs étriquées ? « La haine mutuelle, sous le voile de la bonté, telle est la règle en cette ville ! » (p. 82) Finalement, Gracie sera sauvée dans un ultime geste grandiose où elle accomplit son destin de femme.

Dans les premières pages, cette histoire m'a semblé cousue de fil blanc. Ce n'est pas le cas. Ce court roman a beaucoup à offrir en délicatesse, en émotion et en sentiment. Je n'approuve pas le destin que l'auteur accorde à son héroïne. Gracie ne peut en effet se réaliser que dans le sacrifice de son individualité et de ses désirs, au profit de l'enfant qui est la meilleure expression d'elle-même. Cette vision de la femme est très datée et très réductrice : une mère n'est qu'un marchepied pour son enfant. OK, mais dépassons cela. Gracie Lindsay est un personne féminin étonnant et rafraîchissant dans une littérature début de siècle souvent patriarcale et phallocrate. Rien que le nom de l'héroïne est élégant et charmant. Je découvre A. J Cronin avec ce roman et je suis bien décidée à ouvrir d'autres textes de cet auteur écossais.
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A quoi reconnait-on les bons auteurs ? A beaucoup d'indices, mais il en est un imparable : la pérennité. Un auteur écrit un chef-d'oeuvre, je dis bravo ! Il en écrit deux, je dis hip hip hourrah ! il continue bon an mal an à produire des ouvrages de qualité variable, mais toujours supérieure, alors je dis monsieur je vous tire mon chapeau, madame je vous baise les mains, vous êtes un vrai auteur, vous êtes une véritable autrice.
A.J. Cronin fait partie des gens à qui je tire mon chapeau (ou plutôt ma casquette, ou même compte tenu de mes origines pyrénéennes, mon béret). Rendez-vous compte, son premier roman « le Chapelier et son château ») date de 1931, celui-ci (« Gracie Lindsay ») de 1973. Entre les deux, vingt-cinq romans, dont plusieurs chefs-d'oeuvre, plusieurs grands romans et pour le reste, des romans de moindre importance mais aussi soignés et aussi captivants que les autres.
L'histoire se passe à Levenford, une petite ville écossaise (fictive) où Cronin a placé déjà plusieurs de ses romans. Attention, grande nouvelle, Gracie Lindsay is back !. Grand branlebas de combat. Car ce retour inspire des sentiments mitigés à la population : son oncle, Daniel Nimmo, et sa femme Kate, sont ravis, Daniel la considère comme la fille qu'il n'a jamais eue ; David Murray, son premier amour, l'aime toujours, mais il est sur le point de se fiancer avec Isabel ; Frank Harmon, un vautour comme on en rencontre un peu partout, lui tourne autour avec ses grandes ailes ; et pour la population de Levenford, Gracie est cette traînée enceinte qui il y a sept ans a été chassée de la ville, chargée d'opprobre et d'humiliation. A la fois honnie et enviée, Gracie devra faire face à tous. Mais elle a 25 ans, elle est plus belle que jamais, et les cancans, si vous saviez comment elle les méprise, ça vous donnerait une idée de l'infini. Il faudra quand même passer bien des épreuves avant d'être à nouveau considérée par ses concitoyens – si elle y arrive.
Cronin nous livre un bon petit roman bien troussé : ici, pas de médecin, d'hôpital, d'infirmière, mais un magnifique portrait de femme, et qui plus est de femme libérée. Attention, quand je dis femme libérée, c'est femme libérée de 1911, mais même à cette date-là (et peut-être encore plus à cette date-là), être une femme libérée c'est pas si facile ! En tous cas, Gracie a du caractère, ne s'en laisse pas compter, et trouve même des soutiens ; mais la vie est là, qui se fiche pas mal des états d'âme des gens.
L'auteur, à son habitude, alterne scènes graves et scènes légères, avec infiniment de délicatesse et de sentiment : on suit le parcours pathétique de Gracie, et celle de son fils Robert, on est en pleine sympathie avec l'oncle Daniel et la tante Kate et leur ami l'apothicaire Hay, on est plus circonspect avec les deux soupirants de Gracie, David Murray et Frank Harmon… Cronin n'a pas son pareil pour nous faire « entrer » dans ses romans.
« Gracie Lindsay » est un grand Cronin, à défaut d'être un chef-d'oeuvre : c'est un roman qui (comme les précédents, du reste) fait certes la part belle aux sentiments, mais qui en revanche n'est jamais « fleur bleue » (et celui-ci moins que tout autre), ne sombre pas dans le pathos, mais reste d'un bout à l'autre authentique. Voilà un qualificatif qui colle comme un gant à notre auteur : Cronin est un écrivain authentique, il est d'une sincérité absolue avec le lecteur, il ne triche pas : les histoires qu'il raconte sont tout à fait crédibles et proches de nous, d'ailleurs, l'auteur ne nous les raconte pas, il les partage avec nous. Car Cronin n'est pas seulement un « bon » écrivain, c'est aussi un écrivain « bon ».



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Gracie Lindsay revient à Levenford suite à son veuvage, et aussitôt les commérages vont bon train, car pour son oncle Gracie est une charmante et attachante personne : "Mais elle était si douce, si belle ! Elle vous prenait le coeur.", tandis que pour tous les autres elle n'est qu'une femme aux moeurs légères qui aurait mieux fait de ne jamais remettre les pieds à Levenford : "Gracie Lindsay, vous ne l'ignorez pas, n'a jamais été qu'une dévergondée. Aujourd'hui, elle est pire.".
Alors qui est réellement Gracie Lindsay, une jeune femme victime de sa grande beauté et de la jalousie qu'elle fait naître dans le coeur des autres femmes ou bien une véritable croqueuse d'hommes au coeur et à la jambe légère ?

J'ai découvert il y a plusieurs années de cela Archibald Joseph Cronin à travers "Deux soeurs", pas forcément le plus connu de ses romans, puis bien évidemment par "Les années d'illusions", "Le jardinier espagnol" pour n'en citer que quelques-uns.
Et puis j'ai mis de côté cet auteur, qui il faut bien le reconnaître a connu un certain succès en son temps et est quelque peu tombé dans l'oubli littéraire.
Et c'est là une regrettable erreur, car non seulement A.J Cronin avait une belle plume mais il traitait aussi de problèmes de son époque et savait toujours bâtir des histoires très humaines avec des personnages attachants.
C'est donc avec grand plaisir que j'ai relu cet auteur avec "Gracie Lindsay", l'un de ses derniers romans publiés.
J'ai été touchée par le personnage de Gracie, c'est une jeune femme dont la beauté fait son malheur, mais également son bon coeur.
Elle a tendance à s'amouracher facilement, et quand elle aime disons qu'elle ne fait pas les choses à moitié et elle donne tout son coeur à son bien-aimé.
Elle a ce côté légèrement naïf qui la rend attachante, et que finalement peu de personnes connaissent, à l'exception de son oncle qui l'aime aveuglément et la croit sincèrement.
Mais voilà, nous sommes dans les années 1910 et une jeune fille comme Gracie Lindsay passait mal dans l'opinion générale, son attitude la faisait qualifier de traînée alors que dans le fond je crois surtout que c'est une grande romantique.
Son retour à Levenford ne va pas être facile pour elle : "A mon retour à Levenford, mon coeur débordait de joie. J'aimais cette ville; c'était la mienne et je rentrais chez moi. Que m'est-il arrivé depuis !", mais comme d'ordinaire dans les romans d'A. J. Cronin, un événement va survenir et va permettre à cette héroïne de se dépasser et se sublimer.
C'est un texte plutôt court mais dans lequel je reconnais toute la patte de l'auteur, bien que j'ai été souvent habituée à un aspect médical dans ses récits.
Ici il n'est point question de médecin ou d'infirmière, mais il est tout à fait possible de dire que l'oncle de Gracie joue en quelque sorte ce rôle en essayant d'aider sa nièce et de cicatriser les blessures du passé.
Tout comme Lindsay, l'oncle a également un côté naïf qui le rend touchant, d'autant qu'il exerce le métier de photographe et qu'il passe donc son temps à capter sur un instant la vérité émanant des personnes qu'il photographie.
Le parallèle est intéressant par rapport à la relation qu'il entretient avec sa nièce car il reste obstinément aveugle vis-à-vis de sa conduite.

Au final, "Gracie Lindsay" est un roman court par son nombre de pages mais intense par les émotions qu'il dégage, comme bien souvent dans l'oeuvre d'Archibald Joseph Cronin.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Encore un superbe roman d'A.J Cronin! Quel destin que celui de Gracie Lindsay..par petites touches, avec une écriture subtile, on comprend petit à petit sa situation, ses espoirs, ses déceptions, ..on vibre avec elle quand elle rencontre son fils...on pleure à la fin avec un sourire aux lèvres....on la découvre également à travers les yeux de son oncle assez naïf et pétri de bonnes intentions..

J'ai beaucoup aimé cette lecture, agréable et touchante.
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J'ai bien aimer ce livre mais je l'ai trouver très plat.

Pour la remise en contexte, on suit Gracie Lindsay, une jeune femme qui revien dans sa ville natale après des années d'absence, sauf que tout ne va pas se passer comme prévus.

J'ai aimer le fait qu'on nous raconte se qu'elle vie, avec qui elle parle mais j'ai trouver ça dommage qu'on commence a nous expliquer quelques petite choses pour finalement pas trop développer. On nous parle principalement de deux hommes, le problème c'est qu'on nous dit peux se qu'elle fait avec eux et on découvre que finalement elle a passer pleins de temps avec ces hommes, et après c'est fini on nous coupe en pleine esperance qu'il se passe quelque chose. Ça donne l'impression d'avoir des personnages et des situations sans importance alors qu'on en est déjà au deux tiers du livre.

Au finale avec se livre je reste un peux sur ma faim,on a une succession d'evenement qui sont si peux développer et mit en valeur qu'on a l'impression qu'aucun d'eux n'a d'importance. J'ai eu un espoir et finalement je trouve le livre tout juste bon, mais sans plus.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« La haine mutuelle, sous le voile de la bonté, telle est la règle en cette ville ! » (p. 82)
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« Gracie, il l’avait aimée de tout son cœur d’homme sans enfant. Elle n’était pas pétrie de l’argile commune ; elle était précieuse, de corps et d’âme. » (p. 12)
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A mon retour à Levenford, mon cœur débordait de joie. J'aimais cette ville; c'était la mienne et je rentrais chez moi. Que m'est-il arrivé depuis !
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« Il retrouverait le fils de Gracie, l’unique agent capable de stabiliser la vie de cette nièce aimée, mais si imprudente. » (p. 31)
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Mais elle était si douce, si belle ! Elle vous prenait le cœur.
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