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Critique de Lamifranz


Dans les années 50 et 60, A.J. Cronin (il se prénommait Archibald Joseph, mais ne voulait utiliser que ses initiales) était un écrivain écossais très connu, et s'il l'est moins aujourd'hui, il reste un auteur éminemment populaire . Ses romans, faciles à lire, sont empreints d'un humanisme généreux. le romanesque se mêle souvent à une peinture réaliste de la société dans la première moitié du XXème siècle. Les personnages, dessinés avec finesse et profondeur, sont la plupart du temps idéalistes et luttent pour imposer leur rêve de justice et de tolérance dans un monde qui n'est pas disposé à les écouter.

Si Cronin, à juste titre, est considéré comme un des inventeurs du roman médical (illustré à la même époque par Frank G. Slaughter, Lloyd Douglas ou Elisabeth Seifert), son oeuvre dépasse largement ce cadre, par la description à la fois
clinique (forcément) et bienveillante de la condition humaine, le regard aigu, incisif et .plein de compassion pour ses héros de tous les jours, le récit du combat éternel entre l'individu et la société...

Les clés du royaume est le plus connu des romans de Cronin, et avec La Citadelle un de ses plus grands. Ici l'exotisme se confond avec l'aventure, et n'exclut ni la profondeur, ni la critique sociale, ni l'humour. Un chef d'oeuvre romanesque, un peu daté, certes, dans son écriture, mais intemporel par les thèmes proposés.

Francis Chisholm est un prêtre catholique qui devient missionnaire en Chine. Il lui faudra toute sa foi et son tenace caractère écossais pour traverser près de soixante ans d'apostolat où il connaîtra les plus grandes peines et les plus grandes joies, où il traversera guerres et épidémies, où il devra affronter l'hostilité et la haine de certains, mais où il trouvera l'amitié et l'amour de beaucoup d'autres, toutes classes confondues.

Au-delà du roman d'aventure, c'est surtout un roman sur la tolérance, en particulier la tolérance religieuse. Fils d'un père protestant et d'une mère catholique, il choisira d'être prêtre après un chagrin d'amour, et ne le regrettera jamais. Confrontés aux tracasseries des prêtres catholiques, à la haine et à la méfiance des prêtres chinois, il accueillera à bras ouverts des pasteurs protestants (rivaux potentiels), s'attirant les foudres de ses supérieurs (son caractère impulsif n'arrangeant pas toujours les choses).

L'auteur, écossais dans l'âme, parsème son récit de références à sa terre natale, à l'image de ce parapluie (légué par le père MacNabb), qui suit Francis de l'Ecosse en Espagne, puis d'Espagne en Chine, avant de revenir au pays de Robert Burns, Walter Scott… et A.J. Cronin.

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