Il y a une cloche
Dont la sonnerie stridente signale
Qu’ il est temps de changer de classe.
D’un cri elle nous commande.
Comme des somnambules on se lève
Quand elle résonne;
On fait silence
Quand elle l’ordonne.
Je n'aurais pas su quoi faire de Mama,
Rentrée à la maison
Toute mélangée,
Comme les lettres de Scrabble dans le sachet,
Lourde d'une tristesse sauvage,
Si clairement affichée
Sur son visage.
Cher William,
Ce n'est pas que je voudrais que tu m'écrives un poème,
Mais ça serait cool si tu le faisais.
Et si tu m'achetais une rose,
ça aussi, ça serait bien,
Mais c'est pas que je voudrais que tu m'achètes des fleurs,
C'est pas obligé.
C'est pas que je voudrais que tu portes mon sac,
Mais si ça te disait,
Si tu le faisais sans te poser la question,
Je dirais pas non.
Si tu voulais absolument être romantique,
C'est pas moi qui t'en empêcherais.
Quand il sourit c’est comme si devant moi
Une torche s’enflammait,
Éclairant le monde, même ses plus noirs recoins,
Et je ne peux simplement pas concevoir
Que tout le monde ne soit pas amoureux de lui.
Les enfants marron
Jouent avec les enfants blancs.
Les enfants noirs
Jouent avec les enfants marron.
Ils se courent après,
Mains en l'air, comme des bois de cerfs.
Et hurlent et se bousculent.
Je ne suis pas la bienvenue dans leurs jeux.
Pourquoi ? Je suis trop blanche.
Personne n'aime le trop-blanc.
Ce blanc de l'Est, ce blanc de glace,
Ce blanc des hivers polonais,
Ce blanc de la peau des vampires.
Marron, ça va - enfin en général.
Mais pas trop-blanc. Ça ne passe pas.
"Il existe maintenant plusieurs Kasienka.
Elle s'est déchirée. Elle s'est éparpillée, partout, comme des fruits tombés d'un arbre sans feuilles.
L'une des Kasienka est la fille de sa Mama. La kasienka qui ferme la bouche quand elle mange, qui dort gentiment avec son nounours, elle ne dit rien, elle est discrète, elle ne voudrait rien d'autre que Tato pour compléter leur vraie famille, comme ils étaient avant.
Une autre kasienka se rend en pèlerinage chez Tato ; c'est la kasienka fermée, effrayante, de mauvaise humeur.
Il y a aussi la Cassie de William, aux yeux humides, aux épaules larges, une nageuse, mais aussi une vraie jeune femme, avec des seins, et une bouche à embrasser.
Et Clair aussi a sa Cassie, la Cassie angoissée qui sent le chou, victime muette, meurtrie, si facile à démolir". (citation choisie par Katniss)
Clair m'interroge sur mes cheveux :
" Pourquoi ils sont si courts ?
C'est parce que t'es lesbienne ? "
Veut-elle savoir
Alors je décide de les laisser pousser,
D'y accrocher une fleur;
Pour ne plus
Avoir l'air
D'une lesbienne
Polonaise
Quand je suis seule,
Je ne sais pas qui je suis.
Quand je suis seule,
Je ne suis rien.
Je me demande si j'en serais capable,
De tout abandonner comme ça,
De respirer une dernière fois,
Au lieu d'aller et de venir
Avec une pierre dans l'estomac.
Je suis une renarde entourée d'une meute,
Elles vont me dévorer et recracher la graisse.
Je suis leur proie. Un jour ou l'autre,
Elles se jetteront sur moi.