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EAN : 9782700256444
256 pages
Rageot Editeur (16/05/2018)
3.88/5   276 notes
Résumé :
Kasienka est polonaise
et elle vient d'arriver
en Angleterre avec sa mère.
Mais la vie ici n'a rien d'une vie rêvée.
Heureusement, il y a la piscine,
il y a l'eau. Et dans l'équipe de natation,
il y a William...


Il est assis au bout du plongeoir.
Il me regarde.
Cinq longueurs.
Six longueurs.
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Critiques, Analyses et Avis (148) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 276 notes
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*****

Je tiens avant tout à remercier Babelio et les éditions Rageot pour l'envoi de ce roman...

Il n'est déjà pas facile d'être adolescent, avec tout ce que cette période regorge de questions et de malaises, mais quand en plus vous êtes immigrée polonaise, tout se complique... Kasienka a douze ans, bientôt treize, et quand elle atterrit en Angleterre avec sa mère, tout est nouveau : la langue, le collège, ceux qui l'entoure, le studio dans lequel elle vit... Et sa mère qui part chaque soir à la recherche de son père, qui les a quitté plusieurs mois auparavant. Mais Kasienka est forte, elle se bat pour garder la tête haute et surtout elle nage...

J'adore, j'adore, j'adore !!! L'écriture en vers libres de Sarah Crossan tape une fois encore dans le mille. La lecture est rythmée, mais les mots tout en douceur, viennent nous cueillir d'une tendresse particulière. Kasienka est une jeune fille pour qui on s'attache tout de suite, si fragile et si forte à la fois. Sarah Crossan touche avec pudeur les troubles de l'adolescence, tout ce que cet âge a de plus dur mais aussi de plus innocent. Des moqueries au premier baiser, tout dans cette histoire est beau, tendre et touchant.

Si vous ne connaissez pas la plume de cette auteur de talent, courrez vite découvrir ce petit supplément d'âme qu'elle nous offre dans ses romans...
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Lorsque Babelio m'a proposé de découvrir « Swimming Pool » de Sarah Crossan, j'ai accepté sans hésiter, car il s'agit de l'auteure d' »Inséparables« , un roman abordant un sujet inhabituel avec beaucoup de sensibilité que j'avais aimé. Cette fois-ci, il n'est pas question de soeurs siamoises, mais l'émotion est bien présente dans ce nouveau roman et le procédé narratif est le même : on est sur du vers libre. Je ne suis pas forcément fan de ce format cependant, c'est encore une fois très bien passé. J'ai trouvé que cela apportait énormément de douceur et de poids aux mots. On a l'impression d'être face à un récit mis sous forme de poème. de plus, les chapitres ont tous un titre qui décrit à merveille l'atmosphère et font systématiquement une ou deux pages. de ce fait, on progresse avec aisance et on tourne les pages avec plaisir, portés par cette plume onirique et pleine de sentiments.

Une fois encore, on est sur une histoire abordant des thématiques difficiles et d'actualité. Ici, il s'agit principalement de l'immigration, l'exil et de l'intégration. En effet, Kasienka, une jeune polonaise de douze ans, va arriver en Angleterre avec sa mère en espérant retrouver son père… Pendant que la mère trouve un travail dans un hôpital, Kasienka va narrer ses journées au lycée. Cela commence assez mal puisque la directrice va d'abord se baser sur son niveau d'anglais et va la mettre dans une classe avec des élèves plus jeunes où elle va principalement s'ennuyer, car elle a un très bon niveau général. C'est surtout pendant les cours qu'elle va faire la rencontre de Clair, une jeune fille populaire et hargneuse qui ne supporte pas la concurrence. Pleine de méchanceté, Clair va commencer par se moquer de cette « polak » qui, avec aux cheveux courts, ressemble à une homosexuelle. Tout est prétexte à être critiqué : la tenue de la jeune fille, sa façon d'être, … Les brutalités iront loin et la jeune héroïne préférera prendre sur elle plutôt que de dire les choses et d'envenimer la situation où elle passe déjà pour une « étrangère » aux yeux des autres. Autant, j'ai aimé le fait que Kasienka garde la tête haute, soit franche, courageuse, pleine d'honneur et sache finalement s'extirper de cette situation, autant je ne sais pas si tous les jeunes lecteurs pouvant se trouver dans la même situation pourront agir ainsi… Quoi qu'il en soit, j'ai apprécié le fait que l'auteure aborde les thématiques de l'intégration, de la tolérance, du harcèlement et des préjugés. C'est important d'en parler en littérature jeunesse…

D'autres thèmes comme le quotidien, l'adolescence, la recherche de soi (de son identité et de sa place), la famille et l'amour en général seront abordés de façon délicate et pertinente. On nous présente la vie telle qu'elle est : avec des hauts et des bas, des rencontres qui changent notre vie, des revirements de situation que l'on n'attend pas, des secrets que l'on découvre un jour, … Des petites touches d'Amour saupoudrent le récit : de l'amour familial avec l'héroïne et sa mère qui s'acharne à trouver son époux disparu, de l'amour avec des amis qui deviennent une vraie famille comme l'adorable Kanoro (un voisin noir qui m'a beaucoup émue) et de l'amour explosif avec le beau William, un quatrième avec qui elle va faire partie de l'équipe de natation… On a là de très beaux messages, à la fois simples, doux et justes.

Par contre, contrairement à ce que je croyais, la natation n'est qu'un prétexte ou un fil rouge dans le récit. Cela aurait pu être n'importe quelle autre activité… Bien que ce sport possède une valeur particulière entre la petite polonaise et son père, j'ai trouvé que les scènes à la piscine étaient trop peu nombreuses et auraient pu être un peu plus exploitées ; surtout en raison du titre du roman ! J'ai également pour regret le fait que l'ouvrage possède un goût d'inachevé. La fin est plus ou moins ouverte. On a beaucoup de réponses ainsi que des événements qui se terminent néanmoins, c'est au lecteur d'imaginer certaines choses. Je n'aurais pas refusé quelques pages supplémentaires… Parce qu'au fond, on se sentait comme un poisson dans l'eau aux côtés de Kasienka… On aurait voulu la suivre davantage !

Malgré ces petits défauts, j'ai vraiment adoré ma lecture. Les thématiques, la façon dont Kasienka voit les choses, les personnages, le système de vers libres et l'ambiance du récit m'ont beaucoup plu. C'est un roman pour ados à la fois joli, poétique, lyrique, réaliste et touchant. Si vous avez aimé « Inséparables« , il est bien possible que cet ouvrage vous plaise tout autant ! Si vous ne connaissez pas encore Sarah Crossan, je vous conseille de découvrir sa plume très délicate. Un grand merci à Babelio et aux éditions Rageot pour cette plongée pleine d'émotions.
Lien : https://lespagesquitournent...
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Sarah Crossan reprend les vers libres groupés en courts poèmes pour ce roman. Après le très touchant "Inséparables" qui m'avait beaucoup plu, j'étais extrêmement curieuse de découvrir ce que la romancière nous réservait pour "Swimming pool". Si je n'ai toujours pas été séduite, je dois dire qu'il y a une délicatesse chez Sarah Crossan, un vrai souci de vérité et une bienveillance envers ses personnages principaux, qui m'émeuvent à chaque fois.
Des thématiques graves et perçantes sont abordées, entre la disparition volontaire d'un père ou la persécution que l'on peut subir au collège lorsqu'on est nouvelle – et pire, dans le cas de Kasienka : nouvelle et étrangère. Sarah Crossan nous raconte les premiers émois et les premières palpitations du coeur mais aussi la cruauté de l'adolescence lorsqu'elle se sert des rumeurs et du harcèlement pour nuire. L'auteure retrouve donc l'un de ses thèmes favoris – et sans doute la qualité la plus belle chez l'être humain : la tolérance. La tolérance qui se mêle au non-jugement et à l'acceptation de chacun dans ses dissemblances, ses impuissances et ses grâces.
J'ai rapetissé jusqu'à mes 14 ans en lisant les inquiétudes de Kasienka face à ce garçon qui la trouble et face à cet amour naissant. C'est évidemment désarmant, naïf mais adorable, tout en sensibilité et en légèreté. Et heureusement qu'elle est présente cette légèreté face à tout ce que supporte Kasienka sans broncher. L'auteure réussit un bel équilibre mi-ombre mi-lumière qui finalement est la représentation honnête et franche de cette période extrême qu'est l'adolescence.
Kasienka est d'ailleurs mon personnage préféré du roman. C'est une jeune fille très forte et admirable dans cette force : elle ne se lamente pas, ne soupire pas, n'abandonne pas. Cela ne signifie pas pour autant qu'elle ne ressent pas la puissance et la violence des meurtrissures qu'on lui inflige mais elle se défend autrement que par une vengeance brute. Elle choisit un chemin plus intelligent pour soigner ses plaies et ce chemin c'est l'eau: l'eau de la piscine qui l'enveloppe et la rend plus solide, plus déterminée – presque invincible.
Malgré cette accalmie et cette sérénité qu'elle retrouve lorsque nage, Kasienka se sent fragmentée, gamine aux multiples visages. Il y a la Kasienka "prisonnière" de sa mère au coeur estropié, celle – plus volontaire – qui se confronte à son père, celle qui subit les brimades des filles de sa classe et enfin l'amoureuse exaltée, la Cassie qui se love dans les bras de William et parvient enfin à trouver une certaine forme de paix. J'ai été très sensible à ce symbole tant nous jonglons, adolescents, entre mille désirs, mille comportements, mille émotions, mille représentations de soi.
Cela dit, il y a également beaucoup de peine dans cette histoire, de nostalgie et de regrets. Parce qu'il s'agit aussi d'un roman sur l'exil. La Pologne manque, cette sécurité de la terre natale manque, et rien à Coventry ne semble disposé à les accueillir totalement. Il y a de profonds mo-ments de désespérance et de doutes ravalés. Mais il y a aussi de grands rayons de lumière, de subtils éclats d'espoir et de rêves. Et ces bouquets de lueur dans l'opacité des nuits, ce sont des êtres extérieurs au duo Kasienka-Mama qui leur offre : toutes deux réapprennent à sourire et à espérer au contact de Kanoro et William, deux personnages libres et solides, deux très belles âmes dotées de philosophies de vie magnifiques, qui m'ont beaucoup touchée. Les chapitres consacrés à la romance toute neuve de Kasienka et William sont infiniment gracieuses, fraîches et savoureuses.
C'est un livre très tendre, très délicat et attendrissant, mais comme "Inséparables" il me laisse tout de même une sensation d'inachevé. Pour moi, le vrai souci, c'est la forme : je ne trouve pas que la mise en page apporte de l'originalité ; oui elle épure le texte et lui donne l'aspect d'un journal intime dont on nous laisse infiltrer le contenu secret, mais il me manque de la profondeur et de la lenteur que les vers libres ne m'offrent pas. D'ailleurs j'irais jusqu'à dire que la plupart des textes ne "sonnent" pas comme de vrais poèmes ; je pense que Sarah Crossan m'aurait bien plus envoûtée et charmée si elle s'était contentée d'utiliser la forme du roman. Je trouve "Swimming pool" trop court et trop rapide pour me permettre de m'attacher aux personnages, de les aimer de plus en plus et de ressentir cette charmante blessure de la séparation et du manque lorsqu'il me faut les quitter.
En bref, "Swimming pool" est une lecture difficile mais lumineuse et inspirante, affichant des personnages forts et passionnés, évoquant des sujets de société aussi actuels qu'universels. Il y a des vers qui frappent, qui pulsent, qui brillent, et certains textes peuvent à mes yeux se déguster seuls, à la faveur d'une page ouverte au hasard, tant ils sont réconfortants. Au fond, les romans de Sarah Crossan me font l'effet de jolies berceuses, poignantes mais toujours justes et sincères, soignées et porteuses d'un espoir qui n'a jamais vraiment pâli.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Rageot pour cette découverte.
Lien : https://lechemindeslivres.wo..
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Kasienka est polonaise, elle est venue en Angleterre avec sa mère pour retrouver son père. Elle découvre un pays, une école, des filles, des garçons... Pas évident de s'intégrer, heureusement il y a William...
Un beau roman jeunesse sur la différence, le harcèlement, l'immigration pour aussi la relation mère-fille et les premières amours. J'aime l'écriture de Sarah Crossan en vers, il en ressort une douceur entre les différents moments surtout ceux de la piscine. Clémentine Beauvais a réussi le pari de traduire ses vers et d'en garder le sens. Une auteur qui sait trouver les bons mots pour parler de thèmes difficiles.
(Lu en août 2020)
Commenter  J’apprécie          200
Swimming Pool est un très joli roman en vers libres, traduit avec justesse par Clémentine Beauvais.
L'univers de la jeune narratrice Kasienka, polonaise tout juste arrivée en Angleterre avec sa mère, est intéressant et très bien imaginé par l'auteure.
Ses questionnements sont ceux d'une jeune adolescente de son âge (intégration scolaire, premiers émois), mais aussi ceux liés à sa situation familiale (intégration dans son nouveau pays, apprentissage d'une nouvelle langue, pauvreté et promiscuité de son lieu de vie).
C'est un beau texte, dynamique et vivant, malgré le quotidien pas forcément facile de Kasienka.
Il y a de également de jolis passages sur le rôle positif de la pratique sportive ou les sensations uniques provoquées par l'immersion et la propulsion dans l'eau de la piscine.
C'est une lecture assez légère même si les thèmes sont pour certains difficiles.
Une petite parenthèse aquatique bien rafraîchissante...
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critiques presse (2)
Ricochet
01 octobre 2018
Le récit sensible d’une héroïne à la fois prise dans son adolescence amicale et amoureuse, dans le déracinement d’un pays vers un autre, et dans une histoire familiale compliquée.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Actualitte
24 mai 2018
Plus instantané qu’Inséparable, Swimming Pool est une lecture rapide qui se dévore. Les chapitres sont succincts et s'enchaînent comme des mouvements de natation synchronisée, rapides et gracieux, sans une éclaboussure.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
"Il existe maintenant plusieurs Kasienka.
Elle s'est déchirée. Elle s'est éparpillée, partout, comme des fruits tombés d'un arbre sans feuilles.
L'une des Kasienka est la fille de sa Mama. La kasienka qui ferme la bouche quand elle mange, qui dort gentiment avec son nounours, elle ne dit rien, elle est discrète, elle ne voudrait rien d'autre que Tato pour compléter leur vraie famille, comme ils étaient avant.
Une autre kasienka se rend en pèlerinage chez Tato ; c'est la kasienka fermée, effrayante, de mauvaise humeur.
Il y a aussi la Cassie de William, aux yeux humides, aux épaules larges, une nageuse, mais aussi une vraie jeune femme, avec des seins, et une bouche à embrasser.
Et Clair aussi a sa Cassie, la Cassie angoissée qui sent le chou, victime muette, meurtrie, si facile à démolir". (citation choisie par Katniss)
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Cher William,
Ce n'est pas que je voudrais que tu m'écrives un poème,
Mais ça serait cool si tu le faisais.

Et si tu m'achetais une rose,
ça aussi, ça serait bien,
Mais c'est pas que je voudrais que tu m'achètes des fleurs,
C'est pas obligé.

C'est pas que je voudrais que tu portes mon sac,
Mais si ça te disait,
Si tu le faisais sans te poser la question,
Je dirais pas non.

Si tu voulais absolument être romantique,
C'est pas moi qui t'en empêcherais.
Commenter  J’apprécie          100
Il y a une cloche
Dont la sonnerie stridente signale
Qu’ il est temps de changer de classe.
D’un cri elle nous commande.
Comme des somnambules on se lève
Quand elle résonne;
On fait silence
Quand elle l’ordonne.
Commenter  J’apprécie          210
Les enfants marron
Jouent avec les enfants blancs.
Les enfants noirs
Jouent avec les enfants marron.
Ils se courent après,
Mains en l'air, comme des bois de cerfs.
Et hurlent et se bousculent.

Je ne suis pas la bienvenue dans leurs jeux.
Pourquoi ? Je suis trop blanche.

Personne n'aime le trop-blanc.
Ce blanc de l'Est, ce blanc de glace,
Ce blanc des hivers polonais,
Ce blanc de la peau des vampires.

Marron, ça va - enfin en général.
Mais pas trop-blanc. Ça ne passe pas.
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Je n'aurais pas su quoi faire de Mama,
Rentrée à la maison
Toute mélangée,
Comme les lettres de Scrabble dans le sachet,
Lourde d'une tristesse sauvage,
Si clairement affichée
Sur son visage.

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