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Critique de Crossroads


J'ai surkiffé grave de la boule cette BD à l'aune de la détestation éprouvée en découvrant une 4e de couv' qui balance l'entièreté du récit plutôt que d'en livrer les quelques bribes susceptibles de déclencher l'achat plaisir croquant gourmand !
Toi qui t'apprêtes à tenter l'expérience Mauvais Genre , de survoler l'ultime feuillet tu t'abstiendras .
Par mesure de rétorsion , retrait immédiat à la note finale de 0.000000000057 étoiles histoire de marquer le coup , faut pas déconner non plus !

Adapté librement de la Garçonne et l'Assassin ( Virgili / Voldman – Mai 2011 ) , Mauvais Genre , basé sur des faits réels , touche du doigt , l'auriculaire plus précisément , la perfection .

Le récit s'ouvre sur un procès .
Dans le box , Louise Landy .
Son seul tort , avoir aimé Paul Grappe à la folie .

C'est un bal tout ce qu'il y a de plus classique qui scellera définitivement le destin de ces deux tourtereaux qui n'en finissaient pas de se tourner autour . Un amour de courte durée contrarié par le service militaire puis survient la première guerre mondiale . 14-18 , la guerre totale . le froid , la faim , la peur et les potes décimés un à un , s'en est trop pour Paul qui se fait déserteur . Recueilli et caché par sa douce , désormais couturière , dans une chambre exigüe avec vue plongeante sur un mur aussi triste qu'un discours de …....... , chacun y accolera son orateur préféré , Paul tourne en rond , en losange et en parallélépipède rectangle puis finit par devenir chèvre . Clairement , cette situation lui prend le chou . N' y tenant plus , il use d'un subterfuge génialement risqué afin d'échapper à la maréchaussée toujours à ses trousses et s'octroyer enfin la possibilité de découvrir un Paris des années folles bouillonnant et décomplexé .

Magistral !
Graphisme , récit , dialogues , tout est d'un niveau stratosphérique .
Les thèmes abordés et les réflexions induites abondent .
De l'âge d'or de ce couple à sa déchéance , que d'épreuves traversées , que de bonheurs éprouvés , que de souffrances endurées .
Le graphisme est majoritairement sombre et s'affranchit de tout cadre . Les cases sont vivantes , déstructurées et d'une élégance folle .
Visages sublimés . Corps sensuels en perpétuel mouvement accentuant une urgence de vie que l'on prophétise déjà fugace . Emancipation totale des moeurs enfin assumés et conduisant aux pires excès , aux actes définitifs .
Tout est bon , rien à jeter – excepté cette satanée 4e de couv' - , plaisir maximal , digne d'un plaquage viril mais correct de Sebastien Chabal .
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