AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782367406633
384 pages
Scrineo (06/06/2019)
3.99/5   36 notes
Résumé :
Avril 1849. Alors que les élections législatives de la toute jeune IIe République se préparent, des femmes courageuses et indépendantes sont retrouvées mortes, assassinées dans différents lieux de Paris. Tout indique qu’elles ont été victimes d’un seul et même tueur.
L’inspecteur Alexandre Delage est chargé de l’enquête. Aidé par Léa, une spirite à la sensibilité hors du commun, et par Julie, farouche employée d’un grand magasin dont la meilleure amie fait pa... >Voir plus
Que lire après L'Assassin du maraisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
3,99

sur 36 notes
5
12 avis
4
4 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Pour un roman destiné aux grands ados, j’ai trouvé l’ambiance, le scénario et le contexte très matures ! En effet, l’histoire se déroule en 1849, lorsque des féministes ont commencé à revendiquer leurs droits, espérant enfin changer les choses… On va donc croiser plusieurs personnages ayant leur façon de voir la politique, le futur ou l’égalité des sexes. Certains propos sont assez irritants, puisque divers individus masculins ne vont cesser d’affirmer que la place des Femmes est au foyer, la bouche muselée… On a beau se dire que c’était malheureusement ainsi à l’époque, il faut également se rappeler que ces phrases sont toujours prononcées dans le monde d’aujourd’hui, même en Europe ! (Il suffit de prendre une actualité récente comme celle avec Stéphanie Frappart qui va devenir la première femme à arbitrer un match de Ligue 1… Sur les réseaux sociaux, beaucoup de machos ont craché des propos sexistes et dégradants…) Le contexte est donc intéressant, plein de débats et bien choisi. couv44379586J’ai beaucoup aimé suivre ce combat quotidien que subissent les protagonistes de l’histoire. D’ailleurs, l’auteure n’a pas hésité à donner quelques noms de Grandes Femmes de l’époque ou à proposer des fiches de portraits féminins de la révolution de 1848 en fin d’ouvrage (Jeanne Deroin, Désirée Gay, Eugénie Niboyet, Jenny d’Héricourt) !

Outre une période historique qui m’a plu, Catherine Cuenca a proposé des personnages assez attachants, qu’ils soient secondaires ou principaux. Il y a Julie -une travailleuse qui va enquêter sur la disparition de son amie Sidonie-, Léa -une voyante au lourd passé- et Alexandre -un jeune policier aussi droit qu’entêté qui est l’un des rares Hommes à ne pas avoir une mauvaise opinion de la gent féminine-. Les deux demoiselles sont courageuses, déterminées, militantes, débrouillardes et tentent de vivre sans mari et sans parents. Elles font ainsi face à un quotidien difficile, déjà financièrement, mais aussi culturellement… D’ailleurs, j’ai appris des choses avec Julie et Léa ! Par exemple, j’ignorais qu’en cas de divorce, l’enfant était directement placé sous l’autorité du père… J’ai également découvert qu’il était plus difficile pour une Femme de se faire entendre, même dans le cadre d’une déposition. Ainsi, lorsque la pauvre Julie vient annoncer que Sidonie a disparue, elle n’est pas prise au sérieux, voire pire, est accusée injustement. Il en va de même pour Léa dont le funeste passé est apparemment justifié par la beauté et la frivolité de la voyante… C’est vraiment révoltant ! Heureusement, l’auteure ne cède pas à la facilité en proposant deux camps : certains Hommes comme Alexandre apportent de l’espoir, tandis que quelques femmes font autant de généralités sur le sexe fort que les Hommes à propos des Femmes… Il n’a a donc pas de pas de manichéisme, ce qui est très appréciable. Bien qu’il se révèle petit à petit, j’ai également bien accroché à Gustave, un journaliste, qui va se révéler plus approfondi qu’il n’y paraît. Catherine Cuenca prouve grâce à son personnage que l’on a tendance à tirer des conclusions hâtives et qu’un individu peut changer si on lui en laisse la possibilité.

Malgré ces qualités, j’ai eu du mal à m’imprégner du récit, car l’histoire met du temps à démarrer… Heureusement, une fois les cent pages passées, le rythme commence enfin à se stabiliser et à avancer progressivement ! Certes, on ne peut pas parler de gros rebondissements cependant, l’intrigue progresse constamment, ce qui apporte un rythme satisfaisant. L’auteure n’hésite également pas à pousser le lecteur sur des fausses pistes. On ne devine que très tardivement qui est le coupable de ces crimes odieux… J’ai globalement apprécié l’enquête, même lorsqu’elle a eu une petite touche fantastique lorsque Léa s’est mise à avoir plusieurs visions ou a décidé de communiquer avec les esprits. L’ambiance m’a fortement rappelé la série télévision « Médium » !

Avec sa touche fantastique, son côté historique et son aspect féministe, ce roman policier fut donc une agréable découverte ! Bien qu’il s’agisse d’un one-shot, je serais curieuse de découvrir la suite si un jour elle paraît. Merci aux éditions Scrineo et à Babelio pour cette masse critique.
Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          170
Une enquête policière en plein éveil féministe ? Je dis oui ! L'assassin du marais nous propulse en 1849, alors que les élections législatives de la deuxième République se préparent. Et cette fois, une femme tente de se présenter ! Jeanne Deroin se place comme le fer de lance d'une vague féministe qui tient à faire évoluer l'égalité des sexes. Et bien entendu, cela n'est pas du goût de tout le monde, en particulier des hommes. Il y a ceux qui les dénigrent dans les journaux, ceux qui les huent pendant leurs prises de parole... et ceux qui les tuent. de nombreuses femmes sont violemment assassinées, des femmes aux idées et aux moeurs qui dérangent.

Not all men, heureusement. Alexandre Delage, un jeune inspecteur, prend l'affaire très à coeur, contrairement à ses collègues. Il s'inquiète, s'implique et n'hésite pas à bien s'entourer pour retrouver le meurtrier. Julie, amie d'une des disparues, et Léa, médium à ses heures perdues, lui viennent volontiers en aide. Les deux jeunes femmes se lient d'amitié et enquêtent de leur côté, sans se reposer sur l'homme de la situation. Julie est une travailleuse indépendante et émancipée, qui s'est libérée de la tutelle paternelle et refuse de se jeter dans les bras du premier galant qui voudrait bien d'elle. Quant à Léa, elle est mère et divorcée. Une espèce rare à l'époque, d'autant qu'elle est belle et donc forcément fautive. le récit de Catherine Cuenca s'émaille aussi de vrais personnages historiques, de femmes qui ont tenté de faire évoluer la condition de leurs consoeurs. Nos protagonistes vont donc croiser le chemin de Jeanne Deroin ou de de Désirée Gay, entremêlant leur histoire à celle des personnages du roman. L'autrice vous laissera même des fiches en fin de roman pour vous les présenter plus amplement. Elle fait la part belle aux femmes, réelles ou non, qui sont au coeur de l'histoire et sur le devant de la scène : engagées, politisées, actives… et victimes.

Ah je sais, cette chronique est salée, mais les injustices subies par les femmes du roman font douloureusement échos à ce que l'on vit encore aujourd'hui. Il est plaisant de voir que les combats commencés il y a cent soixante-dix ans ont réussi à trouver certaines issues favorables, que ces femmes fortes ont su faire entendre leur voix. C'est grâce à leur courage et leur mise en avant – et en danger – que nous pouvons voter, avoir un compte en banque ou avorter. Mais le roman traite de féminicides, de femmes tuées parce qu'elles sont des femmes. Nous sommes en 2019 et cette année, on décompte déjà plus de soixante-dix féminicides en France. Alors oui, ce roman jeunesse, policier et teinté de fantastique est une jolie découverte, un beau moyen de montrer que les choses ne sont pas parfaites mais qu'elles évoluent, que les femmes peuvent se battre et obtenir justice. Mais c'est aussi un roman engagé, au fort message politique, qui ne pourra qu'intéresser les féministes en herbe et provoquer des discussions passionnantes avec les jeunes auxquels il s'adresse.

L'assassin du marais est un bon roman, à la fois divertissant grâce à son intrigue bien ficelée (dont le dénouement ne prendra pas forcément par surprise le lecteur ou la lectrice averti∙e) mais aussi porteur d'un message fort et important. le roman n'est pas exempt d'humour et laisse la place aux scènes d'amitié et d'amour fleurissant, n'oubliant pas de donner vie à ses personnages crédibles et attachants. Un livre prenant qui fait réfléchir !
Lien : http://allison-line.blogspot..
Commenter  J’apprécie          100
Le début du roman est prometteur, une ambiance singulièrement polar au XIXème siècle.

Le jeune inspecteur Alexandre Delage, 25 ans, se rend sur les lieux d'un crime à Paris, avec son supérieur l'inspecteur principal Dubon.



Le crime cotoie grandement la vie de quartier, on le verra, et les enquêteurs devront hélas venir constater un nouveau crime de femmes. Ils écarteront l'hypothèse d'un amant jaloux sur le meurtre de la couturière Fraisine Maillet, 29 ans.

C'eût été habituellement l'hypothèse la plus simple si certains détails ne venaient pas contredire la facilité de jugement.

Nous ne serions pas loin du "Mystère de la chambre jaune" de Gaston Leroux, avec ce nouveau crime dans une pièce close de l'intérieur.

Catherine Cuenca, qui nous mitonne régulièrement de très bonnes intrigues historiques pour la jeunesse, place ici un cadre particulièrement solide, proposant déja de grandes tensions et de multiples suspects possibles sans pour autant les connaître déja.



Les énigmes et intrigues principales vont tourner autour de la cause féminine.

Nous sommes en 1849, l'auteure nous intègre dans une vraie révolution et une émancipation féminine qui ne seront pas du "bon" goût de tout le monde, au début de cette Seconde République.

C'est la fin d'une Monarchie, les esprits réclament du changement mais pas trop quand même.

Certaines femmes ne cèderont pas devant les promesses non tenues d'une République sociale.

Partant de là, toutes les femmes du roman apparaitront comme des personnages courageux, dangereux mais aussi des cibles potentielles.

Frisson.

C'est en effet l'heure à l'audace et une femme se présente aux élections législatives de Paris.

L'événement, vrai catalyseur de passions, sera un peu l'excuse pour restituer une posture d'époque. Différents personnages interviendront au fil des enquêtes, ils reflèteront les différents enjeux à l'élection ou l'éviction de l'audacieuse candidate.

Certaines femmes se dégageront du lot.

Léa Caron, qui trouvera son voisin mort à son domicile. Elle est l'ex-épouse d'un mercier bourgeois. Elle perdra la garde de sa fille sur des raisons d'adultère à la séparation et subviendra désormais à ses besoins comme voyante. Les multiples écarts de son époux n'auront pas penché pas dans la balance.



Julie, vendeuse à la mercerie Caron. Elle signale la disparition de sa collègue Sidonie. Elle illustre des heures de travail harassantes pour le même prix et avec peu de reconnaissance.

Elle créera un lien entre l'enquête et la campagne.



Les chapitres alternent d'un personnage à l'autre et nous trépignons dans l'attente que les différentes se croisent. Car il ne peut en être autrement.



L'inspecteur Alexandre nous apparait comme un personnage intéressant. C'est un ex-petit malfrat étroitement concerné, selon nous, par l'idée de l'émancipation et la prise en main de son destin. Il est à l'image d'un Vidoq.

Il est efficace mais les traditions ont la dent dure, le personnage le sait bien.



L'auteure usera d'une stratégie narrative très habile pour apporter progressivement du suspens, faisant intervenir entre les personnages un prédateur de femmes. Il croisera d'ailleurs une de ses proies devant le pas de porte de la Mercerie.

L'identité de ce triste personnage seul ne comptera pas uniquement, nous attendrons de voir qui tombera dans ses filets et si, bien entendu, les démarches électorales ne vont pas attiser le feu du prédateur.

N'y aura t-il d'ailleurs qu'un prédateur à craindre?

Nous serons captivés par les avancées de cet élan vers le changement.

Les arguments avancés par la candidate imaginaire sont intéressants.



Il y a donc plusieurs biais excitants à saisir par le lecteur, de quoi lui donner envie d'aller au bout du roman.

Catherine Cuenca arrive à ne pas forcer le trait maladroitement pour ne pas déservir son intention.

C'est au contraire passionnant et l'intervention de la médium dans les affaires va ajouter du sel car les visions nécéssiteront des faits, sinon des preuves.

Un roman réellement captivant.
Commenter  J’apprécie          30
tre une femme n'est pas facile. Lieu commun ? Non, évidence eu égard aux nombres d'injonctions que les femmes reçoivent. le combat pour nos droits est toujours d'actualité, mais qu'en était-il avant ?
1849. On ne s'en rend pas compte, mais l'espoir en de grands changements étaient là. La république avait été proclamée pour la deuxième fois de l'histoire de France. On ne refait pas l'histoire, nous savons ce qu'il est advenu. Les personnages ne le savaient pas, et les femmes essaient de faire évoluer leur condition. A chaque fois que les femmes ont essayé d'obtenir plus de droits, de violentes réactions ont eu lieu – aujourd'hui, hier. Hier plus qu'aujourd'hui, même si le discours peut encore être ressorti aujourd'hui : la place des femmes est chez elle, elle ne peut apporter que le trouble dans la vie publique/politique, tout est bon pour restreindre ses libertés et ses droits, y compris ses droits sur ses enfants : à l'époque, en cas (rarissime !) de divorce, la garde n'était pas confiée à la mère, il est bon de le rappeler.
Ce livre nous fait découvrir des femmes courageuses, des femmes qui essayaient de vivre libre, de se loger, de se nourrir, sans l'aide d'un mari ou de leurs parents. Une existence rude, difficile, où le moindre écart peut vous faire perdre votre travail, et rendre extrêmement difficile d'en trouver un nouveau.Une existence dans laquelle les femmes pensent, et ont bien l'intention de vivre selon leurs idées. Cela dérange ? Oui. Cela dérange quelqu'un (le féminin est ici inutile) qui s'en prend à des femmes fortes, des militantes, des femmes qui ne faisaient pas mystère de leurs idées, quelle que soit leur appartenance sociale. Les femmes écrivent, les femmes partagent leurs idées, l'une veut même se présenter à la députation.
Si l'enquête avance ? Bien sûr que non. Une femme ne peut avoir été tuée que par un de ses « galants », pourquoi enquêter ? A l'heure où soixante femmes en France sont mortes sous les coups de leurs conjoints ou de leurs ex-conjoints, il ne faut surtout pas oublier qu'un auteur de « crimes passionnels » ne risquaient pas grand'chose en France jusqu'en… 1994. Je m'écarte de l'objet littéraire qu'est l'assassin du Marais, et j'ai l'air de vous le montrer comme un texte aride, uniquement historique. Il n'en est rien. ce sont d'abord des personnages passionnés que nous croisons, dont Léa Caron et Julie. Elles se sont bien trouvées. Elles n'attendent pas un sauveur, pas même pour clore l'enquête, elles savent que le salut, la survie, viendra d'elles-mêmes. Bien sûr, il y a l'inspecteur Alexandre Delage, le seul policier qui a un tant soit peu d'intérêt pour trouver le coupable et le mettre hors d'état de nuire. Il n'est pas un personnage simple, son passé a fait pleinement de lui l'homme à multiples facettes qu'il est.Mention spéciale aussi pour Gustave, journaliste persévérant, bien plus intéressant qu'il n'aurait pu sembler de prime abord. Les gens peuvent changer, et c'est bien aussi de le dire et de l'écrire.
L'assassin du marais, un roman policier historique, féministe et fantastique aussi, un roman qui n'en finit pas de nous délivrer ses secrets, sans jamais céder à la facilité.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          90
Au printemps 1849, Paris est en effervescence. Une épidémie de choléra décime la ville. Jeanne Deroin se présente aux élections législatives. C'est la première femme qui ose se présenter comme candidate. Elle demande instamment l'égalité entre les sexes et le droit de vote pour les femmes, faisant fi des menaces, des quolibets et des critiques de ses contemporains comme Proudhon et George Sand.

Alexandre, un jeune enquêteur, voyou repenti, se rend sur une scène de crime. Une célibataire de 29 ans, couturière et membre actif du club des Femmes d'Eugénie Niboyet a été étranglée. Bientôt, une autre femme est retrouvée étranglée dans Paris. Elle était aussi une militante active de la cause féministe. Alexandre en est alors certain, ces femmes ont été assassinées pour leur engagement politique. La haine, la misogynie est l'unique mobile de ces meurtres. Un homme, quelque part dans Paris, veut faire taire ces femmes. Lâché par son supérieur Dubon qui sent venir le fiasco de cette affaire, Alexandre Delage sera forcé de mener son enquête seul, risquant la vie d'autres femmes s'il ne se montre pas assez efficace mais aussi sa propre carrière.

Julie Paupelier est une vendeuse dans grand magasin parisien. Elle a fui la campagne et sa famille qui voulait la marier de force à un homme qu'elle n'aimait pas. Sur sa route, elle a croisé Sidonie, victime tout comme elle, des traditions patriarcales. Elles se considèrent comme des soeurs, travaillent côte à côte et se méfient des hommes. Mais Sidonie est tombée amoureuse. Un jour, Sidonie ne vient pas travailler. Elle a disparu, elle semble s'être volatilisée. Julie demandera alors l'aide de la police qui ne prend pas la disparition de Sidonie au sérieux. La jeune vendeuse, craignant pour la vie de son amie dans ce climat de peur, cherchera un soutien auprès de Léa, une spirite, capable de communiquer avec les défunt, femme adultère, mère séparée de son enfant et mise au banc de la société depuis qu'elle a divorcé de son époux.

Alexandre, Julie et Léa joindront alors leurs forces pour arrêter cet assassin qui sème la panique dans le quartier du Marais et plus particulièrement au sein des clubs politiques féminins.

J'ai adoré ce roman policier que j'ai trouvé ambitieux et novateur et qui s'adresse à de jeunes adultes. Choisir pour cadre l'année 1849 porteuse d'espoirs mais aussi de déceptions entraînés par la toute récente République de 1848 et les clubs féministes est original. le contexte est donc extrêmement intéressant, le roman très documenté devient alors un moyen d'acquérir de nombreuses connaissances historiques tout en suivant une intrigue pleine de suspense et de rebondissements. Quelques pages à la fin du livre sont consacrées à certaines féministes ayant véritablement vécu et que l'on retrouve dans le roman.

Le personnages sont attachants et le parcours des diverses héroïnes donne un aperçu de toutes les inégalités que subissaient ces générations de femmes sacrifiées dans la sphère publique et privée: femme mariée de force, rejetée par leur famille si elles n'obéissaient pas, exclue par tous en cas d'adultère, séparée de leur enfant selon la volonté de l'époux, assassinée sans véritable intérêt de la part de la police, privées du droit de vote, de s'exprimer librement, d'être élue ... Catherine Cuenca n'offre pas une vision manichéenne de la société française de 1849, certains hommes comme Alexandre ne tolère pas la misogynie de ses supérieurs.

Le roman se dévore en quelques jours tant l'intrigue est prenante et le rythme soutenu. Catherine Cuenca lance son lecteur sur de nombreuses pistes pour sa plus grande joie.

Roman policier, historique, féministe, L'Assassin du Marais offre un très bon moment de lecture.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Scrineo.
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
Commenter  J’apprécie          60


critiques presse (1)
Ricochet
21 novembre 2019
Le suspense est bien mené, l’enquête compliquée par des fausses pistes et le lecteur ne pourra pas deviner l’identité de l’assassin avant les dernières pages. Mais surtout, sur une base historique réelle, Catherine Cuenca pose avec passion la problématique de la condition féminine.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- La liberté ou la mort, articule-t-elle.
- Ce n'est pas la devise des révolutionnaires de 1789 ? demande Léa.
- Parce que la vie ne vau pas d'être vécue sans liberté, explique la féministe. Savez-vous que c'est ici, au café de Foy, que Camille Desmoulins a appelé les Parisiens à se révolter contre les tyrans ? La Bastille a été prise il y a soixante ans. Notre tour est venu, à nous les femmes, d'abattre nos tyrans.
Commenter  J’apprécie          70
Aux femmes de Paris


Depuis plusieurs jours, les journaux se font écho d'une terrible nouvelle. Un assassin rôde dans la ville et s'attaque aux femmes à la nuit venue. Trois malheureuses sont déjà tombées sous ses coups. Elles étaient veuve ou célibataire, jeune fille ou mère de famille, couturière, sage-femme ou employée de magasin. Mais surtout, elle voulaient vivre libre. Celui qui leur a ôté la vie ne l'a pas supporté. Il n'a pas supporté leur soif légitime de liberté. Femmes de Paris, ces femmes qui sont tombées, ce sont vos mères, vos soeurs, vos filles. A travers elles, c'est vous qu'on cherche à faire taire. Ne vous repliez pas dans la peur, ne cachez plus vos aspirations, vos goûts, vos désirs. Faites savoir à ce monstre qui se terre lâchement dans l'ombre, qu'il faut compter avec vous! Ensemble, nous sommes plus fortes que lui!
Commenter  J’apprécie          20
- Peut-être qu'il cache son jeu. Tu connais les hommes comme moi, Sidonie. Ils ne nous respectent pas.
- Dieu merci, ils ne sont pas tous comme cela !
- Ce n'est pas mon avis ! Je croyais que tu étais d'accord avec moi : éviter les fréquentations masculines, c'est le seul moyen pour une femme de rester libre et heureuse.
Commenter  J’apprécie          60
- L'an dernier, cette femme était un membre actif du club des Femmes d'Eugénie Niboyet.
- Des folles excentriques qui plaidaient pour le divorce, l'égalité des droits entre hommes et femmes, et tout un tas d'autres inepties, explique Dubon pour Alexandrie. A mon avis, c'était une erreur de leur octroyer le droit de s'exprimer dans la presse ou de se réunir en associations ! Toutes ces libertés n'ont causé que des désordres !
Commenter  J’apprécie          20
Je pense que les gens entendent ce qu'ils ont envie d'entendre. En revanche, je suis convaincu que certaines personnes ont des dons d'écoute et une sensibilité plus fortes que d'autres. C'est pour cela que je suis venu vous voir, madame Caron. J'ai besoin de vous pour m'aider à rassembler les preuves nécessaires à faire valoir ma théorie sur la mort de monsieur Murat.
Commenter  J’apprécie          20

Video de Catherine Cuenca (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Cuenca
Calendrier de l'Avent booktube féministe : #unlivrefeministeparjour Découvrez ma sélection du 13 au 18 décembre ! Allez ! On file chez notre libraire préféré.e pour faire de jolis cadeaux livresques ♥
autres livres classés : historiqueVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (91) Voir plus



Quiz Voir plus

Marraine de guerre

Comment s’appelle la marraine de guerre d'Étienne ?

Marie
Marie-Pierre
Pierrette

10 questions
73 lecteurs ont répondu
Thème : La marraine de guerre de Catherine CuencaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..