"Vodinieff était un Pygmalion universel, voulait-il que David devînt sa chose, son chef-d'oeuvre ? Bon, jusqu'à présent, se disait le jeune homme, j'ai joué les musiques qu'il a voulu, il m'a payé un smoking et un piano, il veut se façonner un pianiste comme un entraîneur sportif mène un athlète aux Jeux Olympiques. (...) J'adore être avec lui, et avec tous ces gens qui causent de tout, sauf des grèves de transport ou des résultats de foot, ou alors sur un mode comique. A la limite, il n'y aurait pas dû y avoir d'histoire d'argent entre nous, c'est bête ...j'aurais dû hériter d'un oncle d'Amérique ou gagner au Loto, nous aurions devisé sur un pied d'égalité, en amoureux de l'art. Mais zut ! Entre la banque, les huissiers et le percepteur, Liszt n'a plus qu'à prendre un ticket et se mettre dans la file d'attente..."
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