La Branche tordue

Dans ce roman,on suit en parallèle le destin de deux mères. Une mère courageuse pendant la famine irlandaise de 1848 (Ginny) et une mère de nos jours dans la banlieue new-yorkaise en plein dépression post-partum (Majella).
Le lien entre ces deux femmes?
Le journal intime de Ginny que Majella retrouve dans le grenier de sa maison d'enfance où elle vit aujourd'hui. Elle trouve des points communs entre leurs destins et si au départ ce journal l'enferme encore plus dans sa dépression mais finalement il va être un outil pour relever la tête, renouer la relation avec sa mère, se lier d'amitié avec une voisine qui élève seule ses jumeaux : un très beau récit.

⚠ Pépite et gros coup de coeur ! 💛
Une histoire pourtant très différente d'American Dirt mais tout aussi addictive, sur les affres de la maternité.

📜 New-York, années 2010, Majella souffre de dépression post-partum depuis la naissance d'Emma.
Un mari à l'écoute mais très pris par son travail et une mère quant à elle pas vraiment à l'écoute et qui habite loin...
Pas d'amies non plus depuis sa récente installation dans la maison de son enfance dont le grenier regorge de vieilleries familiales.
Quand elle y découvre le journal oublié d'une inconnue signé "Ginny Doyle", elle se plonge dans son histoire et finit par comprendre que c'est aussi son histoire familiale et ce qu'elle y découvre lui fait froid dans le dos ...

📜 Irlande,1848, Ginny a quatre enfants et un mari aimant mais la grande famine de la pomme de terre se profile à l'horizon...
Ray embarque pour les États-Unis dans l'espoir de trouver un travail et de lui envoyer de l'argent au plus vite.
Les mois passent mais elle reste sans nouvelles et ils n'ont plus rien à manger... Elle voit ses enfants dépérir ...
Ses choix pour les sauver vont s'avérer des plus terribles jusqu'au drame...

📜 Si Ginny est bien son aïeule, Majella se dit que c'est peut-être à cause de cette branche tordue que génétiquement elle et sa mère sont condamnées à être de mauvaises mères ...

Même si la double temporalité et l'idée d'un journal oublié dans un grenier ont été maintes fois exploitées, j'ai vraiment été touchée par ces deux portraits de femmes.

Majella, parce que j'ai été confrontée de très près à la dépression post-partum et je peux vous dire que c'est terrible pour la maman et très difficile pour les proches.

Ginny, parce que je n'imaginais pas que la grande famine en Irlande avait fait autant de morts.😪
Qu'il y a t'il de pire pour une mère que de regarder mourir ses enfants ?
J'ai adoré cette partie historique, une leçon de sacrifice et de courage face à l'amour qu'une mère porte à ses enfants. 🫶💛

⚠ Surtout ne lisez pas le résumé ! Il en dévoile comme souvent beaucoup trop...

J'ai découvert Jeanine Cummins avec American Dirt, roman époustouflant. La branche tordue est incroyable. On découvre simultanément les vies de deux mères : Majella à New York aujourd'hui et son ancêtre Ginny en Irlande en 1847 au temps de la famine. C'est très bien écrit, émouvant...bref encore un sublime roman. Jeanine Cummins fait partie désormais de mes auteurs préférés. Foncez sans hésitation !

Majella vit à New York avec son compagnon, Leo. Ils viennent de racheter la maison d'enfance de Majella dans le Queens et surtout, ils sont devenus parents d'une petite Emma. Pour Majella, c'est la douche froide, elle qui imaginait la maternité d'une toute autre manière. Elle se sent dépassée, incapable de gérer sa fille seule, peur de ne pas l'aimer assez...bref, elle se sent mal. Lorsqu'elle tombe sur le journal de Ginny Doyle dans le grenier, les choses prennent un tout autre sens. 

L'histoire se déroule sur deux époques, la nôtre, aujourd'hui à New York et la fin du XIXe siècle en Irlande, en pleine famine. Ginny Doyle est mère de 4 enfants. le mildiou a ravagé tous les champs et anéanti la récolte de pommes de terre. Ray, le père est contraint de partir pour les États-Unis dans l'espoir d'y trouver du travail et de l'argent à envoyer à sa famille qui risque de mourir de faim. Ginny se retrouve dès lors seule dans la misère avec ses enfants. Et les jours s'égrènent sans nouvelles de l'autre côté de l'océan...

Jeanine Cummins nous livre deux portraits de mère saisissants. Non être mère n'est pas inné. C'est un événement qui vient bouleverser le corps, l'esprit, le couple. Bien sûr que c'est difficile d'élever un enfant. L'autrice fait toute la lumière sur ce rôle qui ébranle ses deux personnages. J'ai trouvé ce roman très beau, très juste aussi, et surtout tout en nuances et finalement, pas dans la dramatisation mais plutôt dans la normalisation de certaines étapes de la vie. 

Bref, foncez !  Encore un roman de cette chère maison d'édition Philippe Rey, qui m'a fait passer un très bon moment.

Être une bonne mère ?

Que cela soit de nos jours à NY pour une jeune femme prise dans les tourments du post partum ou au milieu du XIXe siècle en Irlande où une mère se débat pour sauver ses enfants de la Grande Famine, la question est la même.
Majella vient de donner naissance à son premier enfant. Entre les nuits hachées, la mise en parenthèse de sa vie professionnelle et sociale, l'éloignement de sa propre mère, elle se débat avec l'impression poisseuse et persistante d'être une mère déplorable, dans un domaine qu'elle imagine être à la portée de toutes.
Ginnie est une jeune mère en Irlande en 1848. Alors que la famine fait rage depuis plusieurs mois et lorsque le mildiou attaque leur dernière récolte, son époux n'a pas d'autre choix que de partir en Amérique. Ginnie va devoir se battre avec ses propres armes pour sauver ses enfants. Jusqu'où devra-t-elle aller ?
Un lien à travers les années et les mers va se tisser entre les deux femmes.

Comment être une bonne mère ? Comment être mère tout court finalement ? C'est encore un roman brillant de Cummins, une autrice que je suis et que j'aime à chaque fois.