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EAN : 9782370491091
256 pages
Volte (14/10/2021)
3.38/5   8 notes
Résumé :
IDEM’S est un roman-feuilleton composé d’enquêtes menées par deux personnages dans une même enveloppe. Ciryl et Ælita, à la suite du terrible drame qui les a éloignés, sont en effet parvenus à fusionner en un seul corps. Un cerveau double leur confère une extrême vivacité d’esprit. À la manière du Dr Jeckyll et d’un Mr Hyde, ils peuvent agir sous une forme féminine ou masculine selon les circonstances. Afin d’accomplir un projet dont on ne connaîtra la nature qu’à l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Idem's s'apparente à une allégorie de l'amour.
Lorsque sa moitié disparait, Ciryl, par réaction qu'il ne maîtrise pas, se sépare de lui-même, son corps d'un côté, son esprit de l'autre. Il erre dans un espace éthéré.
Il consulte mais rien n'y fait. La solution qui lui permettrait de se retrouver est de pirater un corps en déshérence, pourquoi pas celui d'une mourante et de préférence celui de sa moitié Aelita qu'il retrouve entre la vie et la mort dans une chambre d'hôpital.
Dès lors ils vont former cet être parfait, composé d'un corps abritant deux esprits communiant dans la parfaite unité, le rêve de nombre de couples lassés de regarder ensemble dans la même direction.
« C'est une intimité impossible à décrire tant elle échappe aux normes. »
Cet esprit augmenté d'une capacité à se régénérer tantôt en homme tantôt en femme les poussent (j'adopte un pluriel de circonstances) à créer une agence de détective REPONSATOU.
"Le bouche-à-oreille auprès d'une catégorie de personnes, jouissant d'une certaine fortune tout en se trouvant face à des problèmes insolubles, (leur) offre une authentique considération."
Leur accueil met les clients en confiance "(...) nous projetons des hologrammes hyperréalistes de paysages apaisants (...)forêt primaire au printemps dans le nord de la Pologne, long panoramique de la côte chilienne."
"L'intérêt de (leurs) enquêtes, c'est qu'elles suscitent de multiples surprises inattendues et des récompenses inespérées."
Les circonstances les mèneront à traiter des situations aussi baroques et extraordinaires que la leur.
Sollicités par l'héritier d'un jardin extraordinaire ils découvriront une réserve d'extraterrestres envahissant la terre à la façon des body snatchers du roman de Jack Finney.
Ils démêleront les fils d'une histoire d'amour honteuse entre un robot et son confiseur de propriétaire jaloux des innovations sucrées de son androïde.
Ils mettront en oeuvre leurs deux logiciels de voyage dans le temps, Copytime et Virtual Universe pour aider une jeune femme, Audrey, à réarmer un appareil photo en or capable d'enfermer des hologrammes de personnages qu'elle a rencontrés.
Les VETNI (Visiteur Extra Terrestre Non Identifié) veulent imposer leur langage aux humains puisque disent-ils « L'apprentissage de notre langue ne présente aucune difficulté puisqu'elle se transmet en mangeant. »
Philippe Curval traite ces histoires toujours avec humour et en gardant la distance de l'observateur curieux mais sceptique :
« de Java, nous ne connaissons qu'un pas de danse. »
« Nous sommes parvenus à les circonvenir à force de diplomatie et de quelques centaines de dollars.»
« Bien que le réceptionniste de l'hôtel nous l'ait déconseillé, nous louons une Toyota Avanza. »
« Nous venons de déjeuner d'un excellent magret aux griottes accompagné d'un lalande-de-pomerol d'une dizaine d'années, au bouquet flatteur, mais légèrement suranné. »
« Veuillez nous excuser de ce ressort classique de feuilleton, mais il reflète la réalité. »
Malgré cette dérision parfois excessive, Curval traite des sujets contemporains, comme celui des migrants abandonnés en Méditerranée ou instrumentalisés comme l'actualité nous le montre.
« Déjà, à l‘époque de l'affaire de Lampedusa, ce pirate coulait les bateaux des migrants pour capturer les meilleurs spécimens, hommes et femmes. Une fois prisonniers, ils les louaient à des potentats du Moyen-Orient. »
Une boucle complète d'histoires dont le fil rouge est l'histoire hors normes de Cyril et Aelita. Des récits baroques ou loufoques qui retombent toujours sur leurs pieds servis par l'écriture ciselée de Philippe Curval.
Merci à Masse Critique et aux éditions de la Volte de m'avoir permis de retrouver cet auteur que je lisais dans les années 1970.
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Idem's démarre sur une proposition surprenante : une série de nouvelles sur deux détectives privés qui ont fusionné dans un même corps, une sorte de duo mais en solo. de cette drôle d'idée se construit une oeuvre assez inclassable, fort plaisante dans l'ensemble, à l'imagination et au style débridé, à l'écriture savante, et dont les histoires semblent s'affranchir de toute règle.
Autant le dire d'emblée, cela peut être déconcertant et il m'est arrivé, en fonction de mon humeur et de ma réceptivité du jour, d'être enchantée ou désespérément perdue dans le récit. Il en reste un souvenir tenace et une impression étrange. Une lecture qui marque et ne laisse pas indifférent.
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Deux êtres fusionnent. Pour former l'être parfait? Ou son contraire?
Derrière la proposition un poil décalé, Curval nous livre un récit aussi loufoque qu'il est sérieux et appliqué; une tentative de raconter une histoire improbable avec maîtrise et ça marche globalement bien.
Je ne dirai pas que c'est dans la meilleure veine de cet auteur, l'intérêt va un peu décroissant avec les pages, mais c'est une oeuvre si singulière qu'elle mérite qu'on s'y arrête.
à découvrir...
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Idem' s est un recueil de nouvelles ou "roman-feuilleton". Les textes ont ceci de commun et d'original qu'ils sont centrés sur un "duo en solo" d'enquêteurs. Vous visualisez l'étrangeté de la chose ? Et bien vous n'êtes pas au bout de vos peines ! La première nouvelle est la plus importante pour cerner ce binôme original. Après avoir subi de nombreuses dissociations du corps et de l'esprit, le narrateur se rend chez un médecin qui coupe définitivement ce lien encombrant. Peu de temps après, il parvient à entrer en symbiose avec un corps dont il recouvrera peu à peu l'identité. Ils sont donc deux en un. Une narration à la première personne du pluriel qui peut paraître déroutante au début mais qui s'avère très fluide. Ce duo donne naissance à un cabinet d'enquêtes au nom évocateur "REPONSATOU". Des enquêtes loufoques les attendent dont la fin provoque toujours une certaine surprise. Les interventions, les personnages sont de tous bords. N'y cherchez pas une ligne de conduite, vous seriez déçus. L'auteur fait preuve d'une grande liberté à la fois dans la narration et la conception. Vous n'y trouverez aucun code d'un genre en particulier. Cette liberté est appréciable mais demande une grande réceptivité de la part du lecteur. Si vous cherchez des histoires qui échappent à des règles, si vous aimez découvrir des possibles infinis, ce livre est fait pour vous. Je remercie Babelio et les éditions La Volte pour cette découverte surprenante.
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Conte science-fictif à tiroirs-enquêtes, explorations rusées d'un surnaturel qui n'en est pas un, enchâssement de désirs intimes et de visées subtilement politiques, par un couple d'investigateurs terminalement fusionnel. du grand art réjouissant.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/11/19/note-de-lecture-idems-philippe-curval/

Comme leurs cousins peut-être pas si éloignés Valente Pacciatore et Tirenzio Perrochiosa, que Jonathan Wable faisait opérer dans « Six photos noircies » (2013) en véritables détectives discrets de l'étrange, les protagonistes de « Idem's », nouveau roman de Philippe Curval publié à La Volte en octobre 2021, un an après « le paquebot immobile », Ælita et Ciryl de l'agence RÉPONSATOU, enquêtent à propos de phénomènes étranges : plus proches peut-être des Mulder et Scully des « X-Files », ils sont toutefois confrontés à des cas ancrés dans un matériau puissamment science-fictif plutôt que puisé au fantastique archétypal de notre inconscient collectif, et leur source privilégiée d'information hors normes et de matériel particulièrement précieux, plutôt qu'un trio de sympathiques complotistes rompus à la clandestinité ou qu'une succession de hauts fonctionnaires du renseignement aux motivations rarement très nettes, est un authentique extra-terrestre, plein de ressources et curieusement bienveillant. le fait majeur qui irrigue et façonne « Idem's », avec sa structure si précisément agencée, loin d'un simple enchaînement volontairement feuilletonesque d'affaires à résoudre, est encore d'une autre nature : Ælita et Ciryl, par la magie toute surréaliste de l'amour fou (un miroir privilégié et un levier déterminant chez Philippe Curval, comme nous le rappelait tout récemment sa belle utopie crépusculaire de « Un souvenir de Loti »), partagent à volonté un seul et même corps, dans lequel leurs deux esprits fusionnent, échangent et diffèrent à volonté ou presque.

Comme les plus grandes autrices et les plus grands auteurs connaissant une carrière littéraire longue et prolifique, Philippe Curval utilise à merveille ses soixante-cinq années de métier pour se réinventer en permanence : explorant depuis quelques années de très près le mélange à soigneusement doser du roman-feuilleton du XIXème siècle et de la série télévisée très contemporaine, il développe un art de plus en plus spécifique du maniement, de l'enchâssement et de la mise en résonance d'épisodes à l'intérieur du roman, travail largement ébauché dans « Black Bottom » (2018) qui décapait à Venise les significations sociales, politiques et intimes possibles d'un certain type d'art contemporain, conduit quasiment à ses limites théoriques et techniques avec « Un paquebot immobile » (2020) qui réécrivait sur une île de déchets plastiques la possibilité des utopies socio-technologiques, et développé avec une forme paradoxale d'apaisement dans le présent conte à tiroirs où l'avant-propos intime et autobiographique compte absolument autant que l'envolée finale en forme d'authentique élan utopique, à nouveau, ou l'ensemble des chapitres intermédiaires conçus comme autant d'enquêtes travaillant discrètement ou non entre elles. Et c'est ainsi que Philippe Curval continue à créer pour nous une science-fiction et une littérature restant audacieuses en toutes circonstances, se souciant peu in fine des frontières toujours quelque peu artificielles entre genres codifiés, puisant ses poétiques où bon lui semble et où il le faut, rejetant la barrière entre le savant et le populaire comme celle entre le sérieux et le divertissant, en n'oubliant jamais que le questionnement et la spéculation, le passage aux marges intellectuelles et le recours au principe espérance, sont au coeur de ce qui fait notre humanité, contre tous ces discours chagrins ou délétères qui foisonnent à nouveau autour de nous.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
En s’appuyant sur le matériel de haute technologie que nous avons rapatrié depuis la rue d’Amsterdam dans notre loft de la rue des Martyrs, notre but n’est pas de proposer à d’éventuels clients des recherches concernant la perte de leur conjoint, des constats d’adultère, des filouteries dont ils seraient victimes. Très éloignées des activités de détective privé, nous offrons d’apporter des réponses à des cas obscurs et localisés. Exemple, nous avons débuté par une enquête dont le sujet nous avait intrigués. Un habitant de Nesles-la-Vallée se demandait pourquoi sa mare aux canards, qui existait depuis qu’il vivait là, s’asséchait subitement. Les volatiles avaient disparu. Nous avons découvert qu’un voisin rancunier, avec lequel il se trouvait en conflit, avait creusé un tunnel sous le chemin qui les séparait, pratiqué un trou pour vider l’eau. Les oiseaux, dépités, s’étaient envolés. Je ne vous dirai pas à la suite de quelle approche délicate nous avons résolu le mystère, mais en dévoilant l’affaire sur les réseaux sociaux, nous avons attiré une manne de clients. Parmi lesquels nous avons sélectionné ceux qui présentaient un véritable intérêt en même temps qu’un compte en banque certifié. Parmi d’autres cas pittoresques que nous avons résolus, à mettre à notre actif : un célibataire solitaire qui se plaignait de tomber sur des vidéos qu’il n’avait pas prises lui-même avec sa caméra ; une boulangère qui voyait ses baguettes s’amollir, s’arrondir sans raison à peine sorties du four ; un motard atterré qui avait remarqué à plusieurs reprises que son engin décollait du sol, etc.
En somme, pour qui connaît un peu les littératures marginales, nous incarnons des détectives fortéens (de Charles Fort, un écrivain américain, qui recensait tous les faits inexplicables). À cette différence près que, dans la plupart des cas, nous en élucidons les causes.
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Bien que j’y cède parfois pour des raisons amicales ou professionnelles, mon plus grand ennui, en tant qu’écrivain, c’est de parler de mon travail. Si je m’intéresse toujours à un roman, même quand je l’ai terminé, je n’ai pas envie d’en parler. Je préfèrerais que telle ou telle personne me dise pourquoi elle l’a aimé ou ne l’a pas aimé. Si j’essaie de jeter quelque lumière sur mon écriture, j’ai l’impression de me mentir à moi-même.
Les vraies raisons qui m’inspirent doivent demeurer mystérieuses. Parce qu’elles relèvent de l’intime, je ne souhaite pas en discuter.
L’écrivain passe une grande partie de son temps seul, ce qui rend certaines relations difficiles. Pourtant j’adore être seul, le silence a pour moi une substance et une qualité propre, comme la peinture.
D’où le titre de ce texte en forme de préface qui s’inspire d’un diction vénitien : Se non è vero è ben trovato.
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La grille d’entrée répond à un code, glisse sur un rail. À peine avons-nous franchi les vingt mètres de pavés à l’ancienne qui nous séparent de la demeure, pierre de taille avec encadrement de brique pour les fenêtres et la porte, que l’odeur nous saisit. Plus que déroutante, si elle évoque un fragment de seconde des senteurs familières, elle évolue. Nous croyons percevoir un mélange d’absinthe et de bouche d’égout qui se transforme aussitôt en fumier, champignon, verveine. Enfin, ces impressions fugitives relèvent plutôt de notre imagination. Les effluves qui imprègnent l’atmosphère ne ressemblent à rien de connu.
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Vidéo de Philippe Curval
Invité de l'émission Apostrophes, le romancier Philippe Curval répondait à cette terrible question, posée le 30 juin 1978 : quel est l'état de la SF en France ? Une archive de l'INA à redécouvrir de toute urgence. https://actualitte.com/article/111746/auteurs/philippe-curval-la-tronche-de-la-sf-a-la-francaise
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