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EAN : 9782070527281
218 pages
Gallimard Jeunesse (30/11/-1)
3.91/5   102 notes
Résumé :
Dans les montagnes Rocheuses du Canada vit un ours solitaire. Un jour, une odeur inconnue monte de la vallée, mêlée aux parfums du début d'été et porteuse d'une menace : une créature inconnue est entrée sur son territoire. Un grognement de mécontentement monte de sa poitrine. La vie paisible du roi des montagnes va se trouver bouleversée par cette intrusion.
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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L'histoire :
Nous sommes dans les montagnes Rocheuses, en pleine nature sauvage, au début du XXe siècle. Deux chasseurs - Jim et son ami Bruce - sont sur les traces de Tyr, un grizzly d'une taille et d'un poids impressionnant. Les hommes le traquent pour sa peau, mais rien n'y fait : l'animal les fuit et les sème, parcourant monts et vallées. Mais c'est sans compter sur l'Indien Metoosin et ses chiens, venus rejoindre les deux chasseurs. le trio se met en piste pour venir à bout du colosse. Tyr tient tête aux chiens les plus courageux pour protéger Muskwa, un ourson orphelin qu'il rencontre par hasard, affamé, apeuré et solitaire, errant pour retrouver sa mère partie chasser les loirs. Se sauvant devant l'avancée inexorable des hommes, Tyr et Muskwa rencontrent en chemin Iskwao, une ourse avec laquelle il avait jadis sympathisé. Muskwa en profite pour s'essayer au jeu avec le petit d'Iskwao, un ourson un peu plus âgé que lui. Dans leur fuite, Iskwao et Tyr viennent à être séparés. Soudain, Tyr fait face à Jim désarmé (en fait, il a cassé sa carabine en dégringolant d'un rocher), Tyr l'épargne et lui tourne le dos. du coup, Jim refusera de tuer le grizzly et relachera Muskwa, fait un temps prisonnier du trio.

Quel passage faut-il retenir ? il est difficile de choisir un passage de ce livre car tous dégagent une émotion et portent un message particulier. Les moments de complicités entre Tyr et Muskwa sont particulièrement touchants. Les scènes de chasse, mettant en oeuvre les chasseurs et les chiens ne le sont pas beaucoup moins. La scène où l'un des chasseurs fait découvrir à Muskwa le goût du lait condencé nous émeut. Et que dire de la scène du pardon accordé par le grizzly à son tueur ou de la scène où Tyr prépare Muskwa à l'arrivée de l'hiver canadien.

Mon opinion :
Le lecteur a entre les mains un superbe roman d'aventures qui se lit comme on regarde un film, mais pas n'importe quel film, le film "L'ours" de Jean-Jacques Annaud (1988), film qui a reçu le César du meilleur réalisateur et qui est la transposition à l'écran de l'ouvrage de Curwood : tout y est, depuis la description des montagnes, des pics et des neiges froides où règnent en maîtres absolus l'aigle, le bouquetin, la chêvre sauvage, jusqu'aux forêts profondes et aux lacs où nagent les truites sauvages et travaillent les castors. Sans parler des bruits du vent qui souffle entre les pins, du tonnerre qui gronde et fait exploser la montagne, de la pluie qui se déverse comme un déluge sur la tête des hommes et des bêtes. Et puis ce sont les senteurs des fleurs des montagnes, des racines fraîchement déterrées, de l'humidité qui s'est installée dans les creux et les arbres morts.

Le lecteur a également entre les mains une véritable aventure sentimentale, celle d'un ourson orphelin, inconscient et maladroit, qui est adopté par un ours solitaire. Tyr fera avec lui l'apprentissage de la vie et du mal, un mal que personnifient les chasseurs lancés à leurs trousses. C'est aussi l'aventure de l'un de ces chasseurs qui prendra peu à peu conscience de la dignité de la vie animale et de la futilité de la chasse.

Curwood explore dans ce livre beaucoup de sujets : la paternité, l'amitié, la folie des hommes, la lâcheté, la pureté de la nature, l'intelligence si facilement brisée par la bêtise. Il s'agit d'une fable émouvante et bien construite qui explore dans un parcours initiatique les penchants de l'âme humaine à travers le regard d'un animal innocent. Tantôt traumatisant par la mort de la mère de Muskwa et par les blessures profondes infligées à Tyr et aux chiens, tantôt amusant, espiègle ou émouvant, "Le Grizzly" donne un sens à la bonté des actes humains. Malgré ses griffes et ses pattes, les plantigrades, à notre image, suivent leur propre route. Croisant leurs chemins, l'homme - animal supposé supérieur - apprend la compassion, le respect, et trouve la rédemption.
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On ne va pas raconter cette histoire devenue classique jeunesse.
Descriptions sublimes des terres du Nord, et plongée dans l'univers rude qui met en présence les prédateurs "naturels" que sont les ours et les prédateurs civilisés que sont les hommes. Chasse, traque ... tension...
François Happe signe une nouvelle traduction pour les éditions Gallmeister qui sont spécialisés dans la littérature d'outre-atlantique. de mon point de vue, ils ont réussi leur pari de redonner un coup de jeunesse à cette très belle histoire : le magnifique grizzly Tyr de ma jeunesse s'appelle ici Thor comme l'original américain...
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Il ne faut pas bouder la littérature de jeunesse de cette qualité.

Tout y est: aventures, émotions mêlées de crainte et d'admiration pour la bête hors norme du récit, férocité des hommes pour un trophée dans une nature originelle soumise dorénavant aux coups de feu et aux meutes de chiens.
S'installer, se laisser attendrir par l'ourson Muskwa qui découvre l'immensité du territoire de Tyr, une sorte de divinité animal, un Thor grizzly qui peut tuer d'un coup de patte mais aussi pardonner.

La scène finale est inspirée de la dernière chasse de l'auteur qui, ensuite, retourna sa veste et remisa ses cartouches dans la boîte à idées. Il s'ensuivit le message suivant en 1916 qui est toujours d'actualité: "le plus grand frisson de la chasse n'est pas dans l'acte de tuer, mais dans celui de laisser vivre. "

L'un des premiers livres pour la défense des animaux.
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Enfant, j'ai été fascinée par le film "L'Ours" de Jean-Jacques Annaud sorti en 1988. Quel enfant n'a pas serré contre son coeur un ours en peluche ? Je m'étais attachée à ce personnage ursin et à son protecteur, roi du Wild, lui-même seul personnage principal du roman de James Oliver Curwood "Le Grizzly" qui a inspiré le réalisateur.

C'est un roman de grand nature-writing qui se déroule dans les Rocheuses, côté Colombie-Britannique. Les descriptions sont dépaysantes à souhait et j'ai de plus régulièrement consulté les photos publiées sur le net pour m'immerger complètement dans cette atmosphère à la "Into the Wild".

Le Wild offre justement un écrin enthousiasmant et cruel à l'action de ce récit : une chasse qui s'établit entre hommes et ours, jusque là préservés de la convoitise humaine. Si l'on se remet dans le contexte de 1916, date de parution du roman, on comprend à quel point ce dernier était précurseur en s'attachant à décrire la relation de domination entre espèces avec un parti pris pour l'animal. D'un côté les capacités de combat du "fauve" parfaitement adaptées à son environnement, de l'autre, les armes à feu et les chiens, totalement inadaptés au contexte naturel. Cela pose question, bien sûr, quant à la nuisance que l'homme représente pour la Nature et ses créatures.

J'ai beaucoup apprécié ma lecture qui m'a tout autant fascinée que l'adaptation ciné. Un beau moment qui peut être lu dès le jeune âge. Quel enfant n'a pas à coeur de défendre son ours en peluche ?


Challenge XXème siècle 2022
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Nous sommes en Colombie Britannique dans l'ouest canadien, dans les Rocheuses. de vastes prairies, des massifs montagneux à perte de vue, un aigle traverse le ciel, au loin, un troupeau de caribous, des marmottes siffleuses et des spermophiles bien grassouillets et au bord de la Skeena, des castors s'affairent à construire un barrage. Là vit un gentleman, j'ai nommé le grizzly Thor.
Alors vous allez me dire qu'on est loin de l'idée que l'on peut se faire d'un véritable gentleman et que le grizzly est au contraire une bête féroce capable de tuer un bison.
Dans ce roman, deux chasseurs Jim et Bruce accompagnés d'une meute de chiens poursuivent pendant des semaines le plus gros grizzly qu'ils n'ont jamais vu, d'une puissance extraordinaire. Quel trophée magnifique s'ils arrivaient à ramener la bête, leur réputation de chasseurs serait acquise et on en parlerait encore aux générations suivantes. Mais les choses ne se passent jamais comme prévu.

Ce roman est un plaidoyer pour la nature sauvage et nous permet de réviser nos positions sur l'animal car comme je l'évoquais plus haut, les choses ne sont pas si simples qui est la bête féroce, qui est le gentleman ?

Jugez plutôt.
Le mâle est capable d'adopter un ourson orphelin qu'il ne connaît ni d'Eve, ni d'Adam.
Lorsqu'il observe que l'ourson a du mal à le suivre, il va modifier son trajet pour le lui rendre plus accessible
Quand il pêche le saumon à l'aide de ses grandes paluches et qu'il envoie le poisson sur la rive, si un autre grizzly est là à chaparder la pitance, ça peut vite tourner à la bagarre mais s'il s'agit d'un vieux grizzly en fin de vie, no problemo, sers toi frère.
Enfin, lorsqu'il se trouve nez à nez avec le chasseur qui lui a tiré dessus, eh ben, vous savez quoi ? Non, rien.

Lorsque dans mes jeunes années, je crapahutais dans le parc de Yellowstone aux États-Unis, on nous avait prévenus à l'entrée du parc : pas de camping sauvage, louez des bungalows, pas de caravane car les grizzlys les retournent pour trouver de la nourriture.
Les campings étaient pleins, pas un bungalow de libre, alors avec mes deux potes, on a fait du camping sauvage une petite semaine. Pas vu un seul grizzly, le garde forestier travaillait là depuis un an et n'en avait pas encore vu un.
Mais quelle trouille on avait, on faisait des tours de garde la nuit, Pfft, n'importe quoi, moi, je vous le dis, le grizzly est un brave type, faut pas le chercher, c'est tout. Par contre les hommes… Non, rien.

Challenge Multi-Défis 2023.
Challenge Totem.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
[...]
Page 46
A la sortie de la gorge, Tyr s'engagea sur une pente assez raide, orientée vers l'Ouest. Le soleil était déjà haut lorsqu'il atteignit le sommet et, pendant quelques instants, il se reposa en contemplant l'autre moitié de son domaine. Cette seconde vallée était encore plus merveilleuse que la première. Elle avait bien deux milles de large et se déroulait à perte de vue en un grand panorama vert, noir et or. Vue du point culminant sur lequel se tenait Tyr, elle semblait un immense parc. Les flancs de la montagne se couvraient de verdure presque jusqu'au sommet, et jusqu'à mi-hauteur s'érigeaient des petits bois de pins qu'on eût dit plantés par l'homme. Au pied des pentes, de chaque côté, telles des franges ornementales, couraient des bandes étroites ininterrompues de forêts. Entre ces deux bandes d'un vert sombre s'étalait la vallée ouverte, prairie moelleuse et onduleuse, tachetée de pourpre par l'herbe à buffle, de mauve par la sauge montagnarde, de blanc par la rose sauvage. Dans le creux de cette vallée courait un ruisseau ... [...]
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Pourtant, il découvrait qu’il y avait quelque chose d’agréable dans la compagnie de Muskwa. Avec l’intrusion de l’homme, un sentiment nouveau s’était fait jour en lui… peut-être seulement l’amorce d’un sentiment nouveau. On ne peut apprécier pleinement l’amitié tant que l’on n’est pas confronté à l’adversité – et il est possible que Thor, devant faire face à de vrais ennemis et à un danger bien réel pour la première fois de son existence, commençait à comprendre ce que signifiait l’amitié.
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[...]
page 80
L'homme avait la passion de tuer. La maison s'emplissait de trophées de chasse, têtes et peaux de créatures qu'il avait abattues. Et maintenant, voici que quelque chose étanchait en lui le besoin de tuer ... [...] Au plaisir ancien de la chasse s'en substituait lentement, mais sûrement, un autre. Il ne pouvait plus tuer pour le plaisir de tuer. [...] Combien d'années de vie avait-il volées aux animaux massacrés par lui ? Quel bourreau sinistre il avait été ... [...] Il se demandait ce qu'il avait gagné par ce rouge massacre de dix siècles de vie : il conclut qu'il n'avait rien gagné !
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Depuis les origines, l'homme avait été son seul et unique maître. La Nature lui avait inculqué cette leçon -elle l'avait pénétré de cette règle au long de milliers ou de centaines de milliers de génération.
Et maintenant, pour la première fois de sa vie, cette partie latente de son instinct s'éveillait brusquement pour le mettre en garde, et il comprenait l'avertissement. Il haïssait l'homme et dorénavant il haïrait tout ce qui porterait son odeur.
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Par sa force, sa masse, sa solitude et sa suprématie, le grand ours était comparable aux sommets environnants: il était sans rival dans les vallées de la même manière qu'ils l'étaient dans les cieux. Comme les montagnes, il venait de la nuit des temps. Il était indissociable d'elles. C'était au milieu de ces pics que l'histoire de sa race avait débuté et c'était aussi là qu'elle s'éteignait.
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