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Une romancière en voyage à Athènes pour animer un cours d'écriture croise sur sa route différentes personnes qui vont lui raconter un pan de leur vie, dessinant en creux le portrait de l'héroïne principale, dont on ne sait rien, sauf le prénom (et encore, on l'apprend au détour d'une conversation, aux trois-quarts de l'ouvrage). Si le résumé est rapide à faire (il n'y a pas d'action supplémentaire), en revanche, le roman est d'une profondeur psychologique remarquable. En effet, sans qu'elle semble le chercher au départ, l'héroïne de Rachel Cusk attire les confidences : celles d'un milliardaire qui souhaite créer un magazine littéraire, d'un homme dans l'avion vers Athènes qui lui raconte ses trois mariages malheureux, et qu'elle reverra ensuite en ville pour quelques baignades, d'un collègue universitaire, des étudiants qui assistent à son cours, d'une romancière féministe, etc. Une galerie de portraits, et le plus souvent de relations amoureuses malheureuses ou disparues, est ainsi proposée au lecteur, dans lesquels l'héroïne intervient peu à peu, pour creuser quelques aspects, comme si ces histoires pourraient lui servir pour ses romans futurs. Mais c'est également le portrait « extime » d'une femme, d'un écran blanc qu'on a ensuite l'impression étrange de connaître, bien que superficiellement, alors qu'on referme le livre sans rien savoir d'elle. Et cette froideur, une certaine solitude, se dégageant de l'ensemble m'ont empêchée d'entrer véritablement dans l'ouvrage. C'est très bien écrit, j'ai pris plaisir à lire les différents récits qui composent cet ouvrage, mais je n'ai pas réussi à entrer véritablement dans leur vie (ni dans ce dernier, d'ailleurs). Comme si la mise à distance, la réserve que l'héroïne met entre elle et les autres, ou ne veut pas rompre, m'avait mise également à l'écart de ce roman. + Lire la suite |