La narratrice de ce roman, Faye, écrivaine se rend en tournée promotionnelle en Europe. Au bout de 50 pages, je constate qu'il n'y a pas de chapitre, que je ne sais rien de la narratrice, à part que c'est une femme, qu'elle écrit et qu'elle a une qualité d'écoute assez rare. Dans l'avion déjà, son voisin trop grand pour se plier dans le petit espace qui est dévolu à chaque voyageur. Pour rester éveiller l'homme, dans la quarantaine se met à lui raconter sa vie adulte afin d'expliquer son état de fatigue extrême. 1er chapitre. Puis, arrivée à destination, elle rencontre son éditeur et nous parle de sa personnalité et de ce qui fait qu'un homme si jeune ait été mis à la tête d'une maison d'édition établie de longue date sur la place des lettres, mais stagnante d'un point de vue éditorial depuis quelques années. 2e chapitre. Alors qu'ils sont attablés seuls dans une grande salle dans laquelle se tient un mariage en arrière-plan, vient les rejoindre une autre écrivaine, grande et élégante malgré une espèce de longue robe informe, elle raconte son désarroi depuis qu'elle a séjourné dans une résidence d'artistes en Italie, invitée par une mécène fantasque et despotique, elle décrit l'ambiance qu'elle fait régner dans sa demeure magnifique entourée de cet aéropage d'artistes qui se croient obligés de distraire leur hôtesse par des propos intellectuellement élevés, mais en fait, il s'ennuient profondément et sont tous incapables d'inspiration artistique dans cet environnement.
3e chapitre. Puis nous rencontrons une journaliste venue s'entretenir avec l'auteure, rapidement, elles se rendent compte que leurs vies se sont déjà croisées dix ans auparavant et pourquoi cette rencontre avait marquée l'auteure par ce que la journaliste avait relaté de son parcours familial. 4e chapitre. C'est le fils de la femme qui organise cette rencontre qui sert de guide aux participants à travers la ville vers le lieu où la conférence se tiendra. Lui aussi en vient immédiatement à raconter sa vie et les rapports qu'il entretient avec sa mère qui occupe toute la place dans sa jeune vie. La narratrice a une place très en retrait dans le dispositif qui me pèse à ce stade. Je le trouve artificiel et irréel. J'ai fait pas mal de stop dans ma jeunesse et il est vrai que les conducteurs qui nous prenaient dans leur voiture, mon amie de jeunesse et moi pour faire un bout de chemin, en venaient souvent à nous parler d'eux, nous confiant quelquefois des passages intimes et problématiques de leur vie, mais c'était le cadre, un habitacle fermé, dans lequel les interlocuteurs ne se regardent pas et tous les protagonistes savent que c'est un temps entre parenthèses. Des moments propices à la parole sachant que nous ne nous rencontrerons plus. Dans ce roman, qui ressemble furieusement à un recueil de nouvelles qui ne dit pas son nom, rien n'indique la raison qui entraîne les personnages à des confidences sur le noeud gordien de leurs existences. C'est pesant, superficiel, étrange dispositif narratif, surtout quand on sait que c'est le troisième volet d'une trilogie…. J'en suis à la moitié du "roman", je ne vais pas poursuivre ma lecture.
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La romancière anglaise publie le troisième volet d’une trilogie romanesque sur le couple et le rôle de parent dans un monde où l’autonomie personnelle est la valeur ultime.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
D'un côté le récit d'une anglaise qui s'éveille à la sexualité dans les années 60, de l'autre celui d'une romancière entre deux âges, bouleversée par l'arrivée chez elle d'un artiste qu'elle admire. Remise en cause des sentiments et des idéaux dans les romans des deux écrivaines britanniques.
Rachel Cusk, La dépendance (Gallimard),
Tessa Hadley, Free love (Bouquins)
Une rencontre entre les deux écrivaines, interprétée par Dominique Hascoët, le 11 septembre 2022 au palais du Gouvernement.