- Tu es content de ton séjour en Inde?
- Je suis content de rentrer. Il fait trop chaud, c'est sale. Je n'aime pas voyager.
La réponse n'était guère courtoise, mais le ton restait amical.
- Rien ne t'a plu vraiment?
- Ce n'est pas ça. C'est cette misère. ça me donne l'impression d'être un voyeur. Je trouve ça obscène;
- Pourquoi tu as accepté de venir?
Il haussa les épaules.
- Comme ça. Je ne connaissais pas l'Inde. Pour confirmer que je suis mieux chez moi..
les préférences limitent. Je n'aime pas les hommes ou les femmes. J'aime l'amour.
"On ne passe plus. Alerte à la bombe."
Le policier surgit au moment où Charlotte tendait sa carte d'embarquement à l'employé de l'aéroport qui gardait l'accès à la douane. Elle vit approcher d'autres policiers.
" Je suis en transit entre New York et Delhi et je risque de rater mon avion. On embarque, regardez."
Elle pointa du doigt l'heure sur la carte. Le jeune flic reculait d'un pas quand deux personnes accoururent. Il dressa la paume et barra le passage.
" S'il vous plaît ? reprit Charlotte d'une voix implorante.
- Vous ne comprenez pas ? On ferme le périmètre."
Le couple asiatique derrière elle parlait avec volubilité et sur un ton anxieux dans une langue étrangère. Sans leur arrivée intempestive, le policier cédait.
Si la vérité doit la tuer, ce n’est pas ma faute. Je ne conçois la littérature que comme l’énoncé de la vérité. Au prix de la vie. Sinon ce n’est pas la peine d’écrire.
Un vieux moine bouddhiste voyage avec un jeune compagnon. Au moment de traverser une mare, il se fait interpeller par une riche dame qui lui ordonne de la porter pour qu'elle se mouille pas sa robe et ses chaussures. Il obéit. La dame l'insulte tout au long du trajet. Quand il pose la tête de l'autre côté, elle ne le remercie même pas. Quelques heures plus tard le jeune compagnon demande au vieux moine : "Maître, pourquoi vous êtes-vous laissé humilier par cette femme odieuse ? Pourquoi avez-vous accepté de la porter ?" Le moine lui répond : "Je l'ia posée à terre il y a cinq heures ; tu la portes encore".
Une phrase entendue autrefois flottait dans sa mémoire : "Les dieux vous punissent en vous donnant ce que vous désirez."
Quand le hasard lui fait rencontrer cette moitié de lui-même, son complément, l’amoureux est saisi d’un sentiment d’amitié, de familiarité, d’amour, et ne veut plus la quitter.
En lisant Lettre d’une inconnue de Stefan Zweig, son écrivain préféré, elle avait retrouvé sa propre histoire : celle d’un homme aimé par une petite voisine adolescente et qui ne s’aperçoit même pas de cet amour. Il reste, pour cette jeune fille devenue femme, l’amour de sa vie ; elle réussit même à le rencontrer, à le séduire et à coucher avec lui, car il est un homme à femmes en quête de beauté et de plaisirs.
Raphael :
SI la verité doit la tuer, ce n'est pas mafaute. Je ne conçois la litterature que comme l'enoncé de la verité. Au prix de la vie. Sinon , ce n'est pas la peine d'ecrire.
Charlotte s'était tue avant de reprendre: " Tu as de la chance d'avoir de telles certitutdes"...
Raphael :
" Ce n'est pas de la chance , je me les suis faites "
C'est rare les gens à qui la solitude ne pèse pas.