AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Pois0n


Quand on a lu un Cussler, on les a tous lus. Farouche adepte du recyclage, l'auteur réutilise à outrance le même moule pour chacun de ses récits, à savoir " devoir retrouver une relique - rencontrer une fille en danger - tomber sur un complot (débouchant généralement sur une catastrophe écologique) - sauver le monde, la fille et trouver la relique en même temps". Seul le cadre, la relique et la fille changent, et seules les péripéties hautement porte-nawakesques distingueront chaque histoire de toutes les autres. Parfois, cela donne un excellent récit, d'autres fois... eh bien d'autres fois, on obtient "Le trésor du Khan", une presque purge.

Les fidèles de l'auteur auront peut-être remarqué que sa qualité d'écriture a tendance à varier selon le collaborateur dont le nom figure sur la couverture. Ici, l'on peut se demander à quel point Dirk Cussler s'est investi dans la rédaction du roman aux côtés de son père ou plutôt l'inverse, car, en plus des habituels clichés inhérents au genre action-aventure, les défauts du moule Cussler semblent bien plus exacerbés que d'habitude.

Habituellement, lorsque l'on lit un Cussler, la chance insolente que possède le héros, Dirk Pitt, ne manque pas de se faire remarquer. Mais dans "Le trésor du Khan", cette chance en devient si improbable qu'elle en est tout bonnement ridicule. Passons sur le fait que l'on nous répète en boucle que Dirk commence à vieillir et qu'il se fait un poil vieux pour ces bêtises, puisqu'on le retrouve quelques secondes plus tard à nager au coeur d'une vague de seiche. Ou à dévaler une falaise à pic à moto. de l'habituel quand on lit Cussler, mais qui sonne encore plus faux que d'habitude avec ce héros censé se rouiller. Et que dire du fait que

Non, là, trop, c'est trop, monsieur Cussler!

S'il n'y avait que ça, "Le trésor du Khan" ne serait qu'un récit d'aventures à la crédibilité zéro, ce qui, en soi, n'a rien de dramatique pour le genre. Mais les péripéties que l'on nous propose ne sont pas bien palpitantes. le cadre, pourtant original, se veut complètement sous-exploité, et l'aventure, tout comme le récit, manquent cruellement de rythme. le "méchant" possède le charisme d'une palourde, et rien, absolument rien, ne nous donne envie de poursuivre la lecture.

Au milieu de cette mélasse indigeste, notons tout de même deux points positifs, à savoir le joli rôle donné à Rudi Gunn, ainsi que la scène absolument dantesque

qui est un régal absolu, un chapitre pourtant "décoratif" ne servant qu'à approfondir le contexte mais qui se trouve être si bon qu'il justifierait à lui seul que l'on lise le livre; une étincelle d'espoir où l'on retrouve le maître Cussler au sommet de son art pour notre plus grand plaisir.

Car au final, c'est avant tout pour ça qu'on lit du Cussler: l'action, la démesure, le grand spectacle! qui font défaut partout ailleurs dans ce volume, et c'est ce pourquoi "Le trésor du Khan", sans souffle épique, est un mauvais roman d'aventures, et surtout un mauvais Cussler.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}