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Critique de jamiK


Les graphisme est réalisé au crayons de couleur, avec une gamme dans les violet, agrémenté d'un vert pastel, volontairement proche du vert phosphorescent des cadrans d'horloges. Pas de cernés, les traits sont dans la même gamme de couleur, légers, crayonnés, pastels, les formes sont assez géométriques, j'y ai vu une références aux mouvements artistiques de l'époque, futurisme, cubisme… J'aime cette façon de coller au temps en fonction de l'histoire de l'art, cela illustre tout à fait l'esprit du temps.
Les Radium Girls sont des ouvrières qui travaillent dans une entreprise d'horlogerie, elles peignent les chiffres des cadrans d'horloges avec une peinture phosphorescente au radium. C'est une époque où l'on connaît encore assez mal les effets de la radioactivité sur le corps, mais c'est surtout une époque où la santé au travail n'est qu'un détail sans importance, au dépend de la rentabilité.
L'histoire que nous raconte Cy est une histoire vraie, une histoire qui a coûté la vie à un certain nombre de jeunes femmes mais qui aura le mérite de faire évoluer les choses dans le domaine du droit du travail concernant la protection des travailleurs.
Elle a fait le choix judicieux de le raconter du point de vue de ces ouvrières, en ne s'attachant pas particulièrement sur le combat juridique lui-même, mais plutôt sur leur personnalité, leur joie de vivre brusquement éteinte, leur insouciance, leur naïveté face au monde cruel du travail et leur ignorance qui bénéfice à d'autres, elles aiment aller au cinéma, au bal, elles sont un peu commères, et dégagent une bonne humeur malgré les coups durs, jusqu'à ce qu'ils deviennent trop durs et qu'elles découvrent trop tard la duperie. du coup, cela ouvre sur des domaines encore plus universels que le simple thème de la protection du travailleur, c'est à dire le féminisme, l'empoisonnement par le milieu industriel : ce n'est pas interdit, donc on peut s'en servir (vous en servir !)... Bref, sur le sujet des lobby industriels qui prennent les gens pour des cons. Cet aspect du problème ne semble pas avoir beaucoup évolué depuis, il y a encore très peu de temps, on mettait de l‘aluminium dans le pain de mie pour qu'il soit plus blanc, ou dans les déodorants (ce n'est toujours pas officiellement interdit !). 100 ans après, on est encore à montrer du doigt telle ou telle entreprise faisant travailler des enfants dans des conditions déplorables.
L'histoire de ces Radium Girls, telle qu'elle est racontée ici est un sujet d'indignation, elles ont été sacrifiées sur l'autel de la rentabilité.
Il faut lire Radium Girls parce que c'est raconté de façon simple, sensible et touchante, un livre militant et plein d'humanité et traité avec un graphisme audacieux et judicieux.
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