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EAN : 9782368121559
320 pages
Charleston (09/05/2017)
2.62/5   51 notes
Résumé :
Jean et Anna, c'est le couple que tout le monde envie. Jeunes, beaux, follement amoureux, tout leur réussit. Le mariage est prévu, la route est tracée.
Mais Jean meurt dans un accident. La vie de la jeune femme s'effondre. Les mois passent, le deuil se fait, petit à petit. Alors Anna décide qu'il faut qu'elle aille de l'avant. Et elle veut trouver l'homme parfait.
Mais l'homme parfait, c'était Jean, et Jean, elle l'a perdu. Alors elle se met en tête de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
2,62

sur 51 notes
Quand on lit le résumé de ce petit roman, on ne peut pas s'empêcher de penser à « Mon midi, mon minuit » d'Anna McPartlin. On espère un roman de cette envergure et même mieux. Pourtant, c'est une totale déception.

Si au début de l'oeuvre (disons les dix premières pages) j'avais bon espoir de suivre cette histoire dans une ambiance digne de l'élégance à la française (poétique, doux, romantique …), cet espoir n'a duré que dix pages. On passe des vers de Michel Berger à des touches d'humour, qui, à mon goût, n'ont strictement rien à faire dans cette intrigue sur le deuil. le style vers lequel le roman évolue nous éloigne considérablement d'Anna. Rapidement, on oublie qu'elle est en deuil (elle aussi, visiblement) et on la suit alors qu'elle essaie de remplacer son amour décédé par un sosie (Meetic, boîte de nuit, musée, escorte). Alors oui, tout le monde réagit différemment au deuil, mais quand même … Ce n'est pas un animal mort qu'on remplace par un autre, identique ! D'autant plus qu'Anna, petite bourgeoise du XVIème arrondissement, est absolument insupportable. Une petite fille pourrie gâtée dans toute sa splendeur ! Tout lui est dû … Peut-être cela est dû au manque de travail sur la personnalité des personnages. le tout paraît, du coup, bancal. Quel homme sensé accepterait de se faire traiter ainsi par une personne qu'il ne connaît ni d'Adam ni d'Eve ?

Je passerais sur le fait que l'auteur ait tenu à intégrer des notions et idéaux politiques dans son oeuvre … Que voulez-vous ? C'est vendeur ! 

Personnellement, je trouve qu'il n'y a pas grand chose à en tirer. Ça se lit vite, et heureusement ! Il ne faut pas s'attendre à de la grande littérature française. C'est malheureusement loin d'être fin. Et à choisir, je préfère l'oeuvre d'Anna McPartlin qui laisse plus de place au sentiment de deuil … Ce que l'on recherche en ouvrant ce type de roman, en somme !
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Roman très inégal avec de bonnes et de moins bonnes idées. C'est l'histoire d'Anne, une jeune femme dans la vingtaine follement amoureuse de son fiancé, Jean, et à qui tout sourit, jusqu'au jour où Jean meurt d'un accident.
La vie d'Anne s'effondre alors et le roman est le récit de son deuil. La particularité de l'histoire, c'est qu'Anna a une manière bien particulière de passer à travers sa peine: elle cherche le sosie parfait de son amour perdu pour retrouver sa vie d'avant.
C'est avec beaucoup de curiosité que j'ai commencé cette lecture qui m'apparaissait originale et pleine d'humour malgré un sujet dramatique. le début du récit est très intéressant et on croit en l'histoire d'Anna jusqu'à ses petites annonces pour trouver le remplaçant de Jean. Ensuite, le récit est plus superficiel, plus ou moins crédible, les personnages ne sont pas assez développés ni approfondis pour que l'on soit réellement touchés par l'histoire. C'est dommage, car certains passages sont tout de même amusants ou touchants, mais ce sont des moments éphémères et épars à travers un récit un peu brouillon et sans substance. le rythme est tout de même bon et le roman se lit d'un trait puisqu'il est très court. La fin est décevant car elle est vraiment tirée par les cheveux: on n'y croit pas vraiment, mais on aurait voulu y croire, on aurait aimé que tout soit en place pour la même finale, mais les émotions en plus!
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Non, non, non ! Quelle déception, mais alors quelle déception… Je n'ai accroché ni à l'histoire, ni aux personnages, ni au style d'écriture de l'auteure…

L'histoire est simple : Anna et Jean sont un couple d'amoureux, qui vont bientôt se marier. Mais Jean va brutalement décéder dans des circonstances grotesques (il est tombé dans des marches d'escalier), laissant Anna seule et abattue. La jeune femme n'arrive pas à combler le vide laissé par Jean, c'est pour cela qu'elle va tenter de mettre la main sur le sosie de Jean. Pour se faire, les moyens les plus abjectes sont mis en oeuvre : comme la sélection d'escort boys, prêts à se plier aux règles stricts d'Anna.

Le message que voulait donner à voir l'auteure est bien pensé, et avait pour but de délivrer un filet d'espoir aux personnes ayant perdus un être cher. On peut toujours se reconstruire et continuer à vivre, puisque la vie continue. Mais l'auteur met en scène ce message d'une manière tellement maladroite que ça en devient ridicule. L'auteure tente par exemple d'incorporer des touches d'humour dans un sujet gravissime. Mais rires et larmes sont incompatibles. Ainsi, les tentatives d'ironie de l'auteure ne m'ont pas atteintes ; je suis restée de marbre, passablement choquée, même, par tant d'allégresse suite à tant de perte. Parler de la mort avec autant de légèreté peut en rebutant certains… dont moi !

De plus, je m'attendais à ressentir pleins d'émotions (joie, pleurs…), mais je n'ai absolument rien ressenti. le style d'écriture de Jessica Cymerman est trop brutal et ne laisse pas le temps aux sentiments d'arriver et de s'installer.

Par ailleurs, je n'ai pas réussi à cerner la protagoniste, qui est, aux premiers abords, très froide, et qui ne laisse pas voir ses sentiments. Elle a des réactions improbables, et pense d'une manière extrêmement bizarre. J'avoue que cette Anna m'a mise mal à l'aise durant toute ma lecture.

Une lecture éclair, qui me laisse un arrière-goût âcre en bouche. Je ne partage en aucun cas la vision de l'auteure sur la mort, que je trouve bien trop légère et inconsidérée. Rien ne m'a plût dans ce récit (si ce n'est la couverture). Amis lecteurs, passez votre chemin.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Rien qu'à la couverture et au titre, je savais que je voulais lire ce petit roman tout juste publié aux Editions Charleston ! Et le résumé donnait vraiment envie de faire la connaissance d'Anna, cette jeune femme qui perd son amoureux du jour au lendemain… Je me suis donc lancée dans cette lecture dès réception !

Anna fait la connaissance de Jean alors qu'elle n'a même pas 18 ans. Aussitôt c'est le coup de foudre et elle sait au plus profond d'elle-même qu'il sera l'homme de sa vie, son seul et unique amour. Et l'avenir ne la contredira nullement, jusqu'au jour où…
Alors que la date du mariage approche, Jean est victime d'un malencontreux accident. Accident banal de la vie quotidienne qui se révèlera mortel pour lui. Comment Anna parviendra-t-elle à surmonter cette épreuve ? Elle qui, hier encore, était en train de planifier les derniers préparatifs, se retrouve du jour au lendemain sans la « lumière de [sa] vie ». Arrivera-t-elle à se remettre de cette terrible perte ? Elle n'envisageait pas un seul instant de sa vie sans Jean à ses côtés. Désormais, c'est seule qu'elle devra avancer. Mais a-t-elle seulement envie de continuer ?

Jessica Cymerman nous livre là un premier roman drôle et touchant qui apporte un petit vent de bonne humeur. Dans un style d'écriture simple et agréable, l'auteur nous fait partager la vie d'Anna juste après la perte de son amoureux. C'est donc avec beaucoup d'humour, mais aussi de tristesse, que nous allons partager le quotidien de cette jeune femme au bonheur subitement arraché. Jean décédé, Anna sait qu'elle ne pourra continuer à vivre sans lui. Alors, s'il n'est pas possible de le ramener d'entre les morts, elle peut, peut-être, obtenir l'illusion de sa présence. Elle se met alors en tête de trouver son parfait sosie. Mais est-ce très sain de sa part ? Jean était Jean et il ne pourra jamais être remplacé. N'est-ce pas là refuser tout simplement d'avancer ? Vivre dans le passé, vivre le passé ne lui permettra pas de se remettre du malheur qui l'a frappée. Mais personne ne lui demande de « se remettre ». Non, la vie continue, et à elle de décider si elle veut vivre ou survivre. Mais bien entendu, ce sera sans Jean à ses côtés. S'il aura toujours une place dans son coeur, il lui faut comprendre, et surtout admettre, qu'il n'appartient plus au monde des vivants. Mais pour cela, il va lui falloir faire du chemin.

En attendant d'arriver au bout du chemin, Anna décide de mettre quand même toutes les chances de son côté. Anna est une jeune femme qui sait ce qu'elle veut et si elle veut la réplique exacte de Jean, elle l'aura. Nul ne pourra se mettre en travers de son chemin ! Pleine de détermination et convaincue de savoir ce qui est le mieux pour elle, la voilà lancée dans une folle quête. Elle ne cherche pas l'amour, elle sait qu'elle ne le retrouvera jamais. du moins, jusqu'à ce qu'elle fasse la connaissance de Frédéric, ce jeune homme vraiment canon qui sait la mettre complètement hors d'elle. Fan de Nikos Aliagas et de Star Academy, il est tout l'opposé de son monde de « bourgeoise du XVIème ». Or, sa présence va la pousser à se poser des questions qu'elle n'avait pas forcément envie de se poser. Devenue aigrie et égocentrée, pour ne pas dire même égoïste, Anna ne se reconnaît plus. Or, la présence de Frédéric la pousse à se confronter à elle-même et à ce qu'elle est devenue. Plus encore, il la pousse à prendre en considération, de nouveau, les gens qui l'entourent, à s'ouvrir de nouveau au monde. Pas facile quand son propre monde ne tournait qu'autour d'une seule personne…

Drôle et léger, le roman aborde des thèmes guère joyeux sans jamais tomber dans le mélodramatique. Très lucide et critique envers elle-même, Anna, contre toute apparence, ne se laisse pas vraiment abattre. Cependant, elle a besoin de se réfugier et s'isoler pendant quelques mois afin de se reconstruire. C'est sa manière de gérer son deuil et elle le fait avec beaucoup de force et d'humour.

Même si j'ai apprécié ce roman court (moins de 200 pages), j'ai été un peu déçue que l'auteur ne développe pas davantage ses personnages et le récit. En effet, l'histoire avait tout le potentiel nécessaire pour en faire quelque chose de plus captivant, ce qui lui aurait permis de gagner en profondeur. Les personnages auraient alors été plus travaillés, en particulier Frédéric, ce qui les aurait rendus plus attachants et complexes. Or, ici l'auteur se contente d'aborder le tout et reste assez superficielle, ce qui est bien regrettable. Par exemple, j'aurais été ravie d'en apprendre plus sur la famille de Frédéric qui nous offre des moments plutôt mémorables. Peut-être que Jessica Cymerman nous garde ça en réserve pour un prochain roman ? Ce serait vraiment bien, aha !

Celui d'après est un petit roman bien sympathique, frais et léger qui souffle un vent de bonne humeur sur son lecteur. Même si le roman est loin d'être parfait, ses petits défauts font tout son charme et c'est avec regret que l'on tourne sa dernière page.
Lien : http://drunkennessbooks.blog..
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Celui d'après de Jessica Cymerman.
(Genre : Contemporain).

Editions : Charleston
Prix : 17€
Date de parution originale : 9 mai 2017

Résumé : Jean et Anna, c'est le couple que tout le monde envie. Jeunes, beaux, follement amoureux, tout leur réussit. le mariage est prévu, la route est tracée. Mais Jean meurt dans un accident. La vie de la jeune femme s'effondre. Les mois passent, le deuil se fait, petit à petit. Alors Anna décide qu'il faut qu'elle aille de l'avant. Et elle veut trouver l'homme parfait. Mais l'homme parfait, c'était Jean, et Jean, elle l'a perdu. Alors elle se met en tête de trouver son parfait sosie. Et quand elle rencontre Frédéric, sa vie va changer…

Mon avis : J'avais très envie de lire ce roman. Notamment grâce à sa sublime couverture et aussi grâce au résumé qui m'avait beaucoup tenté. Jessica Cymerman est inconnue pour moi-même lorsqu'elle revêt la casquette de blogueuse du site Serial Mother. J'étais donc curieux de la découvrir en tant qu'auteur. Celui d'après aurait pu être un bon roman mais j'aurais traité certaines choses d'une autre manière. Au final, je suis ressorti un peu déçu de ma lecture.

Dès le départ j'ai été troublé. La 1ère partie s'appelle « Jean », du coup je m'attendais à avoir le point de vue de ce dernier. En fait pas du tout, on a le point de vue d'Anna durant tout le roman. Outre ce petit détail, j'ai de suite était plongé dans l'histoire. Avec une très grande facilité, l'auteur m'a alpagué dans son récit et je me suis laissé aller avec plaisir. J'avais donc hâte de découvrir la suite.

Anna est un personnage que j'ai adoré au début et à la fin, mais pas au milieu. C'est une femme naturelle et un peu naïve qui a les réflexions de madame tout le monde. C'est pour ça que je l'ai autant apprécié. de la voir évoluer de sa rencontre avec Jean jusqu'au décès de son amour, c'était très intéressant. Anna et Jean ont des manies, des habitudes, des rituels et qu'ils s'entendent aussi bien fait plaisir à voir. Pourtant, la manière d'Anna de traiter son deuil ne m'a pas paru naturelle. Et surtout, elle était dans l'excès tout le temps. Elle m'a tapé sur le système pendant ma lecture. Jean est un personnage qu'on adore quand on le rencontre. Et je n'en dirai pas plus sur lui. Quant à Frédéric, il aurait mérité d'être un peu plus approfondi. L'histoire avec ses soeurs et sa mère était une bonne piste.

le rythme est bon. le roman est court, il est divisé en partie et les chapitres ne sont pas longs. Il se passe beaucoup de choses dans ce petit livre. On suit Anna et ses choix de vie, on accepte ou pas ce qu'elle fait. Il y a toujours des situations un peu cocasses, rocambolesques ou totalement loufoques. Tous ces éléments dynamisent le récit et ce n'est pas plus mal. Ce qui m'a gêné c'est la structure de l'histoire. L'auteur prend le parti de raconter son histoire de manière linéaire. C'est-à-dire de la rencontre d'Anna avec Jean, jusqu'à son accident, puis la vie d'Anna sans Jean. Personnellement j'aurais débuté mon histoire directement sans Jean et petit à petit, j'aurais inséré des souvenirs de Jean lorsqu'Anna se trouve dans une situation qui lui rappelle un souvenir. Ça aurait amené plus de cachet au récit et il aurait été plus émouvant.

J'ai adoré la manière qu'a l'auteur de traiter l'amour avec un grand A. le couple Jean-Anna est beau et on l'envie ! J'ai parfois souri bêtement devant telle ou telle situation lorsqu'ils étaient ensemble. le thème du deuil n'est pas assez bien abordé pour moi. L'auteur a fait des choix qui ne me conviennent pas personnellement. Je n'ai pas trouvé ça crédible et c'est dommage. Certes j'ai eu de la peine pour Anna et son couple. Mais sa reconstruction est trop tirée par les cheveux. Il en est de même pour l'histoire avec Frédéric qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Je suis déçu de ses aspects-ci.

Enfin la plume de Jessica Cymerman est simple mais fluide. C'est un très bel atout pour un premier roman et il ne faut pas le négliger. La fin est pour moi trop précipitée et je ne l'ai pas trouvée crédible, encore une fois. Dommage que Celui d'après ait autant de défauts. L'auteur avait les idées, mais pour moi, elle n'a pas su les valoriser correctement. Je pense qu'il faut se faire son propre avis sur ce livre. Soit ça passe, soit ça casse.

Ma note : 5,5/10.
Lien : http://enjoybooksaddict.blog..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
me suis évanouie. Pas longtemps.
À mon réveil, mes parents sont là. Gorge sèche, langue râpeuse, tête lourde.
Je demande à ma mère si tout cela est vrai, si je suis vraiment là, si Jean a réellement eu un accident chez le fleuriste, s’il est mort. Ma voix est calme. Je crois que je sais.
Les larmes de ma mère ne font que confirmer.
Je me relève avec force, la pousse et crie comme un animal qu’on égorge. Mon père tente de me raisonner: «Ça va aller, on est là Anna, ça va aller.»
Non ça ne va pas «aller», on vient de m’amputer, de me prendre la seule personne qui me faisait rire, le seul être aux côtés duquel j’avais envie de vieillir. Alors non, ça ne peut pas aller.
«Je veux le voir», j’exige.
Mon père pense que ce n’est pas une bonne idée. J’estime que j’en ai le droit, que Jean est presque mon mari. On ne peut pas me l’interdire.
La mère de Jean m’accompagne dans la chambre où il repose. Il est si beau. La mort n’a pas encore eu d’emprise sur lui. Il est paisible. On le croirait simplement endormi. Ses boucles blondes vivent encore sur sa tête d’où un filet de sang a coulé. Ses mains sont posées de part et d’autre de son corps immobile. Plus rien ne bouge, plus un souffle, plus une paupière, plus un sourire, plus rien.
J’embrasse ses lèvres, je le serre contre moi, tout contre, et dans le creux de son oreille, je lui chuchote que je l’aime.
Puis, j’écarte mon visage du sien et je pousse un cri.

J’ai fini par accepter d’aller dormir chez mes parents.
Je n’ai pas pu m’arrêter de pleurer. Impossible de me reposer. Comment me résoudre à croire que cette histoire est vraie?
Je vais forcément me réveiller. Jean n’a pas pu mourir. Hier encore il m’embrassait; hier encore ses mains fines parcouraient mon corps, il me disait: «Je t’aime.» Hier encore, il était là.
Non, ce doit être un cauchemar. Je vais me réveiller.
Je passe la nuit à lui téléphoner, à écouter sa voix demandant qu’on lui laisse un message après le signal sonore.
Convaincue, je dis: «Tu vois bien qu’il n’est pas mort, son téléphone fonctionne, y’a même sa voix dessus, tu vois bien, écoute, écoute, écoute, prends le téléphone, il va écouter ses messages, ce n’était pas lui à l’hôpital, ce ne peut pas être lui, c’est une de ses mauvaises blagues, tu connais Jean, écoute sa voix, écoute, il a dû être coincé au bureau ou dans le métro, écoute maman, écoute sa voix, maman écoute.»
Je ne sais pas si j’en suis persuadée ou si je veux m’en persuader. Maman me regarde de façon compatissante, avec une once de pitié aussi. Elle me tend un jus de fleur d’oranger au sucre roux: «Tiens bois, ça te fera du bien.» Non RIEN ne me fera du bien.
Je m’entends parler à ma mère au travers d’un long cri pénible: «Je veux mon homme, je veux me réveiller, non je veux dormir, maman, aide-moi à dormir, maman comme du temps où j’étais petite, chante-moi une berceuse, prends-moi dans tes bras, maman, renifle-moi, dis-moi que tout cela va s’arranger puisque tout finit toujours bien, maman, serre-moi, maman, prends-moi dans ton lit, porte-moi, maman, embrasse-moi derrière l’oreille droite, j’ai besoin de toi, maman, aide-moi.»
Maman me file un médicament pour que je dorme.
Réveil. J’ouvre les yeux difficilement. Je n’ai pas envie de me réveiller. Dormir me donne l’illusion que tout ça n’est pas arrivé. Pourtant après cette sieste forcée, je réalise. Il me faut admettre que le téléphone de Jean fonctionne toujours, mais pas lui. J’esquisse un sourire: c’est étrange de mourir et de conserver sa ligne téléphonique. Je ne pourrai jamais supprimer ce numéro, celui de mon homme. Ôter son nom de mon répertoire c’est le tuer moi-même, une seconde fois. Supprimer «chéri», c’est rendre sa disparition irrévocable.
J’essaye de me lever mais je ne le peux pas, je suis bancale.
Maman prend soin de me faire un thé et de balayer les mèches qui envahissent mon visage, derniers remparts contre le monde. Vacarme dans ma tête. Pauvre maman enchaînant les «Ma chérie, ça va aller, tu vas te relever, faire ton deuil, te reconstruire, tu ne l’oublieras jamais.» Elle parle pour ne pas laisser place à ce qu’on nomme un silence de mort. Elle ajoute des phrases toutes faites. Dans sa bouche, une série de clichés défilent. Elle comble le vide.
Et puis elle revient à la dure réalité, celle qui fait que, par des détails infimes, la douleur réapparaît plus vive, plus vraie. «J’irai chez toi pour récupérer tes affaires, tu vas t’installer ici, je préviens les invités pour le mariage, je vais m’occuper du chat aussi.»
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On ne se remet jamais de la mort des gens qu'on aime, on fait semblant, on continue de vivre, on avance en pensant à eux tout le temps, on compose, on fait avec. Mais tu verras que tu pourras à nouveau aimer, sourire, faire des projets. On ne refait pas son destin.
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Tous les couples ont un hymne, un air qui leur provoque de la joie, une mélodie qui résonne comme un écho à leur bonheur.
Parfois même lorsque cet air passe à la radio, si on s'approche bien des amoureux il n'est pas rare de voir apparaître un début de sourire complice à la commissure de leurs lèvres, comme pour dire "c'est notre chanson, nous on sait".
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Nul n’aurait pu être plus heureux que nous. Je ne cessais de lui répéter que nous avions trop de chance, que c’était fou, un tel amour. Je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était si beau que fatalement il allait nous arriver un truc dramatique. Il me sommait d’arrêter de me compliquer la vie. Il avait ce don d’être sage qui contrastait avec mon tempérament angoissé.
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A dix-huit ans c'était une folie.
A vingt ans c'était une évidence.
A vingt-cinq ans une certitude.
Nous allions nous marier, avoir des enfants et être heureux jusqu'à ce que la mort nous sépare.
Et ce fut le cas.
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Vidéo de Jessica Cymerman
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