AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bdelhausse


On va dire que ce livre sur les médecins des camps de concentration part d'un "bon" sentiment. La question que se pose Michel Cymes vient de son propre passé et de sa formation... Deux grands-pères envoyés dans les camps et un diplôme de médecin en poche (avec spécialisation animateur télé...). Il n'en faut pas davantage pour un petit coup de projo sur qui étaient ces savants machiavéliques (mais pas fous) qui ont oeuvré à la grandeur de l'Allemagne nazie (et à celle de leur compte en banque, accessoirement). Michel Cymes tient un bon sujet, son histoire familiale et sa qualité de médecin s'interrogeant sur ce qui a pu pousser d'autres médecins à fouler aux pieds le serment d'Hippocrate...

Hélas, il dévie très vite sur des biographies incomplètes et sur quelques détails sordides et croustillants de ce qui s'est passé à Dachau, Mauthausen ou Auschwitz. Ce n'est pas cela qui est intéressant. Pour des choses plus complètes, plus factuelles, plus sidérantes, il y a d'autres ouvrages, accessibles au lecteur lambda.

Au rang des médecins tortionnaires, Mengele était le plus célèbre. Peut-être a-t-il disparu des mémoires des plus jeunes en même temps qu'il échappait aux chasseurs de criminels nazis. Je conseillerai l'excellent film Boys from Brazil, avec Gregory Peck, Laurence Olivier et James Mason...

Reprenons... Michel Cymes va passer en revue les expériences sadiques et malsaines sur des prisonniers dont le souhait va alors de mourir le plus vite. Mourir, la belle affaire, disait Brel, mais souffrir. Cela s'applique tellement bien ici.

Le livre se dilue alors dans une sorte de soupe médiatique dont je ne suis pas convaincu de l'utilité. Michel Cymes multiplie les envolées lyrico-émotives, faisant fi de toute démarche scientifique, alors qu'il interroge cette démarche scientifique chez quelques monstres nazis. Nous raonts alors l'essence du livre. Sa valeur ajoutée, ce sont les émotions de Michel Cymes. Son vécu, son trouble personnel. Je ne suis pas un vampire émotionnel, mais l'intérêt est là. le récit des atrocités et des expérimentations sur les nains, les trisomiques, les jumeaux, les Juifs, etc., tout cela a déjà été documenté, et mieux documenté, d'ailleurs. On conseillera les quelques récits et enquêtes que Michel Cymes cite abondamment dans son livre.

Son récit devient réellement intéressant quand il aborde la question des échantillons et de l'omerta à l'université de Strasbourg. Là, il tient un vrai sujet. Il pourrait enquêter, inteviewer, croiser ses sources et faire avancer la connaissance. Mais il botte en touche. Et il revient à un compte rendu de ce qui existe.

Je peux admettre qu'une célébrité attire l'attention d'un certain public, peu au courant des camps et de ce qui s'y passait, mais cela n'ajoute rien à la masse disponible. Un peu de curiosité et on en sait autant (voire davantage) que ce que Michel Cymes nous dit. Je suis sans doute très documenté, car j'ai peu appris à la lecture de cet ouvrage. C'est assez mal écrit, jouant le registre émotionnel mal à propos, multipliant les jugements à l'emporte-pièce ou les envolées bourrées de superlatifs. Je retiendrai quelques références biblio que je m'empresserai de demander à ma bibliothèque locale.
Commenter  J’apprécie          125



Ont apprécié cette critique (12)voir plus




{* *}