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Critique de BurjBabil


Petit essai qui s'intéresse à la facilité qu'on peut avoir à éprouver une satisfaction paresseuse à mêler sa voix au concert de la fanfare dominante. Jusqu'à l'extrême, ce qui pour l'auteur est essentiellement centré dans cet ouvrage sur les camps nazis et la machinerie les ayant alimentés. Dans ce texte bref, il rappelle ce que d'autres avaient déjà analysé :
"Hannah Arendt se méfiait du sentiment d'appartenance : « Je n'ai jamais aimé aucun peuple, ni aucune collectivité, ni le peuple allemand, ni le peuple français, ni le peuple américain, ni la classe ouvrière, ni rien de tout cela. J'aime “uniquement” mes amis et la seule espèce d'amour que je connaisse et en lequel je crois est l'amour des personnes.'
Ce sont donc les individus capables de s'extraire de la pensée dominante, de réflechir par eux-même, de ne pas céder à la tentation rassurante d'appartenir à un groupe. Cette sécurisante adhésion à une machinerie de pensée fabriquée par les faiseurs de vent se payant en commettant des actes qui n'apparaissent pas pour ce qu'ils sont au moment où on les exécute.
Il faut donc veiller à ce que la parole, les mots ne créent pas dans notre représentation mentale des catégories englobantes.
"Les laboureurs qui ont les pieds sur terre construisent une réalité différente. Leur savoir laborieux est arraché au réel"
"La pensée du laboureur qui parle de ce qu'il sait (labeur = travail, orare = parler)"
C'est un petit précis d'introspection assez vivifiant, avec quelques saillies plus médico-psychologiques issues de son expérience de clinicien.
On pourrait reprocher à ce texte d'être ancré dans un passé trop lointain (seconde guerre mondiale, il est arrivé pas mal de choses depuis qui ont sensiblement fait évoluer les attitudes des uns et des autres) mais alors l'auteur s'éloignerait sans doute de son domaine de sensibilité, de ce qu'il défend dans ce texte, la pensée du laboureur.
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