AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Psychothérapie de Dieu (122)

Dans le monde vivant la peur est un facteur de survie. Un mammifère à qui on a donné des antidépresseurs ne craint plus rien. Sûr de lui, il ne se protège pas et risque l'accident, tout autant que celui qui, abandonné, s'affole et court en tous sens. Dans ces deux cas, l'adaptation au réel ne fonctionne plus et l'animal a une forte probabilité de se blesser ou d'être attrapé par un prédateur.
p. 119
Commenter  J’apprécie          10
On ne peut pas opposer le bonheur et le malheur : ces deux sentiments fonctionnent ensemble. Chacun se nourrit de l'autre dans ce couple d'opposés.
Quand le bonheur incessant mène à l'engourdissement de la conscience, ou quand le malheur est si grand que le cerveau est déconnecté de toute sensibilité, on observe une anesthésie du corps et de l'âme. Les enfants maltraités s'efforcent de devenir indifférents et les clochards « vivants en situation de rue déroutent toute subjectivité [...] Un sujet sans habitat n'habite plus son corps ». Quand on n'attend rien d'autrui, le corps devient chose encombrante …
p. 117
[...]Le couple d'opposés est cassé. Ni bonheur ni malheur : rien. Pas de souffrance, pas de vie : rien !
p. 118
Commenter  J’apprécie          10
… la structure des religions asiatiques n'a pas la rigidité des croyances occidentales : « On naît shintoïste quand on s'inscrit dans une filiation, on se marie chrétien, c'est tellement romantique, et on meurt bouddhiste pour penser à la métempsychose quand l'âme après la mort habite un autre corps. » En s'exprimant ainsi*, sous forme de boutade, ils témoignent de leur souplesse religieuse et de leur ambiguïté.
-----
* Masahiro Ayashi, communication personnelle, colloque « Résilience au Japon », Kyoto, 29 octobre-8 novembre 2015.
p. 102
Commenter  J’apprécie          10
Les valeurs culturelles sont imprégnées dans les réactions émotionnelles qui paraissent individuelles. Les Asiatiques ont du mal à penser le “soi”. Notre notion de « représentation de soi » leur pose un difficile problème. Ils se pensent spontanément comme des individus à l'intérieur d'un groupe plutôt qu'en tant que personnes qui se construisent en cheminant.
p. 101
Commenter  J’apprécie          10
Le fait de se consacrer au groupe où chacun partage les mêmes croyances renforce les certitudes puisque ceux qu'on aime et qu'on admire affirment la même foi. Cette représentation est tellement sécurisante qu'elle renforce l'affection et la solidarité des membres du groupe : « On est tous frères. » Mais quand cet effet solidarisant se replie sur soi au point de se clôturer, ce groupe finit par ignorer toute autre communauté qui a d'autres croyances. Un tel groupe se transforme alors en clan et sa morale devient perverse : morale pour les gens de sa collectivité et perverse en ignorant l'existence du monde des autres : « Seul compte mon monde. » Quand on ne sait rien de ceux qui ne partagent pas nos croyances, on projette sur eux ce qui va mal en nous. Quand on se sent bien, on aime les découvrir, mais quand on se sent mal, on les charge de tous nos maux et la haine devient un poison de l'âme.
p. 99
Commenter  J’apprécie          10
En Occident, Dieu est une figure d'attachement. On dit « La Sainte Famille », on s'adresse à « Notre Père qui êtes aux cieux » d'où il voit tout, sait tout, protège et punit. Dans les églises, on le représente avec une barbe blanche qui prouve son expérience et une robe drapée qui lui donne dignité. Son fils aura donc une barbe noire et un corps musclé, tandis que Marie, la Vierge à l'Enfant, provoque des sentiments de tendre générosité et de pureté : « Toutes les femmes ont des relations sexuelles, sauf maman qui n'est pas une femme. »
p. 96
Commenter  J’apprécie          10
Une émotion modifie forcément le fonctionnement du cerveau et la sécrétion de substances neurobiologiques qui euphorisent (endorphines) ou mettent en alerte (adrénaline).
p. 95
Commenter  J’apprécie          10
Dans cette population d'adolescents vulnérables, on note la fréquence des ruptures amoureuses et un fort pourcentage d'attachements insécures. Les adolescents sécures accentuent la foi de leurs parents, alors que les insécures ont plutôt tendance à la contester. Parfois certains ados, bien entourés par leur famille et leur culture, ont tendance à devenir passifs et revendicateurs. Ayant du mal à s'autonomiser, ils croient qu'un groupe extrême les aidera à s'extirper du cocon familial, alors ils se laissent prendre par un système sectaire dont ils auront du mal à se dégager.
p. 91
Commenter  J’apprécie          10
C'est le plus logiquement du monde qu'on appelle "petite mort" l'orgasme sexuel.
Commenter  J’apprécie          10
C'est sur terre qu'il faut travailler à être heureux et non pas après la mort.
Aujourd'hui encore cette idée est fortement combattue, comme s'il était immoral de vivre sans souffrir. Quand l'opium a été découvert en Mésopotamie, il y a plusieurs milliers d'années, cette substance naturelle recueillie sur un pavot, beau comme un gros coquelicot, a provoqué des réactions ambivalentes Les médecins grecs et arabes l'ont prescrite avec la plus grande circonspection. C'est Paracelse qui en a fait un médicament au XVIes. D'emblée, son efficacité contre la douleur en a fait une prescription immorale
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (288) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les titres de Cyrulnik

    Un merveilleux...

    jour
    malheur
    problème
    sentiment

    10 questions
    46 lecteurs ont répondu
    Thème : Boris CyrulnikCréer un quiz sur ce livre

    {* *}