Tout se joue à la maternelle

D’autres acteurs sont essentiels pour accomplir ce travail. Ce sont les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, les ATSEM, dont vous avez rappelé, l’un et l’autre, l’importance. Dans le parcours que je vies de tracer, nous aurons besoin de toutes leurs compétences, de tout leur savoir-faire, car leur contact avec les enfants est, dans la perspective que je trace, un trésor dont nous ne saurions nous passer.
Deux décrets, publiés le 3 mars dernier, viennent renforcer cette reconnaissance de leur rôle au sein de la communauté éducative et je salue le travail des collectivités territoriales pour assurer dans les écoles la présence de ces personnels clefs mais nous savons – et ce sera sans doute, je l’espère, l’une des conclusions de vos travaux – que nous devons aller plus loin encore sur ce sujet, et avec les maires, avec l’ensemble des élus qui accompagnent l’Éducation nationale dans ce travail, permettre d’aller au bout, non seulement de ces reconnaissances, mais de la formation, de la pleine reconnaissance financière, statutaire qui doit aller avec ce travail – et vous avez rappelé que certains de nos voisins ont su le faire.
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L’utilisation de notions psychiatriques pour désigner les élèves possèdent un effet de malédiction : « on dirait un autiste… », « c’est un enfant à risque… », « il est psychopathe… », « elle est hystérique… ». De telles qualifications orientent la vision de l’enseignant qui colle une étiquette sur l’enfant, organisant ainsi ses propres réactions émotionnelles et comportementales. Or coller une étiquette à un âge caractérisé par le bouillonnement des synapses, la vive mémoire, la plasticité cérébrale et la modification rapide des styles d’attachement crée une forme de malédiction, une prophétie autoréalisatrice : l’enfant devient ce que l’on dénonce parce que l’adulte a adapté ses comportement à l’idée qu’il se faisait de lui.
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Tout enfant connait de nouvelles acquisitions chaque jour, réalise de nouveaux apprentissages, acquiert de nouveaux moyens d’appréhender le monde et de communiquer, développe des expériences émotionnelles plus ou moins riches : il est important qu’il ait le temps de les intégrer, de les digérer, de les décanter. Des temps de pause et de repos lui sont indispensables.
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De ce point de vue, la sieste est un temps de récupération, indispensable à tout enfant jusqu’à 3 ans, et elle le demeure pour certains enfants jusqu’à 4 ans, 5 ans, voire 6 ans. C’est un besoin physiologique qu’on ne peut contourner sans préjudice pour un bon développement physique et psychologique.

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Mais dès qu’ils parlent clairement, les enfants peuvent partager leurs souvenirs avec autrui en leur donnant une forme spécifique, ce qui permet de les consolider à long terme et de les récupérer ultérieurement. Ainsi, lorsque des parents échangent le soir avec leurs enfants sur ce qui s’est passé durant la journée d’école, le plus souvent, ils proposent d’emblée une structure temporelle en évoquant les activités du matin, puis le repas et, enfin, l’après-midi. Les échanges conversationnels permettent ainsi d’organiser les souvenirs, selon une certaine chronologie avec un début de l’action puis une fin, et d’y associer de s détails ou des impression.
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La plupart des enfants maltraités sot mauvais élèves parce que leur esprit, comme dans un syndrome psycho-traumatique, est prisonnier de ce qui s’est passé hier à la maison et ce qui les attend ce soir en rentrant. Leur échec scolaire aggrave leur mauvaise estime de soi. Mais il faut remarquer qu’un minorité de ces enfants maltraités surinvestissent l’école parce que c’est le seul endroit où l’on leur parle gentiment.
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