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Critique de mesrives


Je vous mets de suite dans le vif du sujet.
« Voici notre itinéraire.
En allant:
La Hollande, Hambourg,le Danemark, la Suède occidentale, la Norvège, Christiania, Drontheim, le cap Nord et enfin le Spitzberg, s'il plaît à Dieu.
Au retour:
La Laponie, Torneä, la Finlande, la Suède orientale, Stockholm, La Prusse, la Saxe et le Rhin. »
 
Ainsi s exprime Léonie d'Aunet dans les lettres adressées à son frère datées de 1839.
De brèves présentations pour détendre l'atmosphère: Léonie d'Aunet, brillante jeune femme, 19 ans (a fréquenté l'Institut Fauvel), accompagnée de  son futur époux, Auguste Biard, peintre, de vingt ans son aîné.
Bon, donc pas de voyages de noces, ni d'agréments, mais une participation à une expédition à caractère scientifique connu sous le nom d' expédition Paul Gaimard (doivent être effectués des observations géologiques, zoologiques, botaniques, physiologiques, astronomiques...) , une commande de Louis Philippe sur la corvette « La recherche » dans l'espoir de trouver une nouvelle route maritime afin de passer par le Nord pour atteindre le Pacifique.
Un programme qui nous permet de découvrir les facettes de l' Europe du Nord, la Scandinavie, au 19ème siècle, surtout de la côte Norvégienne au Spitzberg, et de la Laponie à Stockholm.
Un périple périlleux et dangereux jouant avec les moyens de locomotions les plus appropriés de l'époque et adaptés aux régions traversées (navire, calèche, canot, cheval, traîneau...)
Nous profitons du regard de Léonie, première femme à accompagner une expédition scientifique, pour partager ses impressions et ses ressentis.
De nombreuses connaissances livresques et la fréquentation de personnes érudites (baron Alexandre de Humboldt) lui permettent de dresser des tableaux botaniques, géologiques...
Nous avons même droit à un cours particulier sur la poésie finnoise,les runas!
Un petit livre constitué de neuf lettres dont l'authenticité a été plus ou moins remis en question mais  qui ne gâche en rien le plaisir du lecteur.
En effet, j'ai adoré participer à l'émerveillement de Léonie devant le spectacle des aurores boréales, frissonner de peur et d'effroi un jour de dégel au Spitzberg, dormir d'épuisement à même le sol dans les marais de Laponie.
Un dépaysement total, Léonie d'Aunet nous abreuve de maints détails architecturaux, vestimentaires, et autres informations précieuses. laissant à la postérité un témoignage hors du commun sur les coutumes et traditions de la population Same (relayant les travaux de recherche de son contemporain, l'historien Xavier Marmier ) comme des Suédois vivant dans des régions plus clémentes.
Elle se livre aussi au « tourisme industriel », visitant les mines de cuivre malgré l'angoisse qui la précède chaque fois qu'elle descend dans leurs galeries.
Une écriture précise, délicate mettant en valeur sa sensibilité et la traduction de son enthousiasme.
Pour la petite histoire, Léonie d'Aunet quelque temps après son retour, convole en juste noce avec Auguste Biard dont elle attend un premier enfant et quelques années plus tard rencontre un autre homme, Victor Hugo dont elle sera l'amante et la muse... mais là commence une autre histoire.
 
Pour retrouver les émotions, les sensations de Léonie d'Aunet, je ne peux que vous inviter à lire ce voyage d'une femme au Spitzberg et relever avec elle le défi : être la première femme a explorer le Spitzberg et j'oubliais, travesti en homme pour les besoins de l'expédition Gaimard ...
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