Les romances avec des musiciens et moi, on a toujours fait bon ménage. Alors quand en plus, on me promet de la pâtisserie et une héroïne souffrant d'un handicap, je signe de suite ! Les débuts m'ont donné raison, la suite un peu moins quand elle s'est enfoncée dans un certain classicisme...
Je ne connaissais pas du tout
Fanfan Dekdes que je découvre avec cette romance. Elle m'a d'abord fait un peu peur avec des premières pages à la plume assez moyenne. Heureusement cela s'améliore très vite et j'ai retrouvé ensuite le niveau habituel que je trouve dans les romances que je lis chez cet éditeur.
L'autrice nous propose ici une saga qui va tourner autour des membres d'un célèbre groupe de rock, les Slave of one night, jusque là rien de nouveau sous le soleil. Mais plutôt que de les suivre en tournée ou dans les studios, elle démarre ici alors qu'ils sont en pause parce que l'un de leur membre est en cure de désintox. Pas mal. Les garçons que l'on va rencontrer ensuite, alterne entre cliché du rockeur et hommes qui cherchent à donner un nouveau sens à leur vie. A nouveau assez cliché, mais ça fonctionne bien sur moi.
J'ai aimé dans ce premier tome rencontrer Tray ou Thibault, le chanteur et guitariste, un papa lillois trentenaire, qui en a marre des histoires sans lendemain et cherche l'amour de sa vie. C'était cocasse de voir ce rockeur qui en a totalement le look chercher à se caser et utiliser pour cela une application de rencontre où il flashe littéralement sur la petite "Peach-Melba", qui se révèle être la gérante d'une entreprise de pâtisserie lilloise, elle aussi, mais surtout souffrant de bégaiement, ce qui la complexe horriblement.
J'ai beaucoup aimé les débuts de l'histoire, notre rencontre avec chacun des héros, puis leur rencontre à eux via l'appli et leurs échanges de messages virtuels, ainsi que leur première rencontre IRL. C'était mignon de voir un Tray, qui préfère qu'on l'appelle Thibault et qui prend énormément soin de sa fille ado. C'était touchant de suivre une héroïne pâtissière souffrant de ses défauts d'élocution ce qui l'a rendu très méfiante et craintive vis-à-vis des autres. On sentait qu'il allait falloir beaucoup de douceur ici et peut-être aussi un bon coup de pied au derrière.
Les débuts furent comme j'aime, drôles et pétillants, avec des amis des deux côtés qui savaient remuer et remettre à leur place nos deux héros, que ce soient les amies de Lisa qui l'accompagnent dans son aventure gourmande, ou les potes musiciens de Tray, ainsi que sa fille et sa mère. L'autrice crée ainsi de suite une connivence entre tous et le lecteur, ce qui permettra à la saga d'être très sympa à suivre par la suite quand on basculera sur les autres membres de Slave for one night.
Le problème, c'est que par la suite, elle s'embourbe un peu là-dedans. Elle passe beaucoup trop de temps à décrire les relations des uns et des autres, oubliant parfois son couple et le faisant stagner. Tray a le syndrome du garçon trop parfait et ça m'a agacé que l'autrice nous serve encore le cliché du musicien qui cache qui il est vraiment ce qui provoquera bien sûr une dispute. C'est vu et archi vu, et j'en ai un peu marre. Lisa, elle, a le syndrome de la victime et l'autrice tourne un peu en rond avec elle et ses insécurités au bout d'un moment, répétant inlassablement les mêmes scènes sans que le couple avance. Je veux bien qu'elle ait besoin de temps mais c'est un peu trop et ça lasse, en plus de perdre en crédibilité.
Cette romance est donc pleine de promesses avec un joli travail d'acceptation autour du trouble de l'élocution de Lisa, qui est parfaitement traduit de bout en bout, l'autrice montrant qu'on peut très bien vivre avec et être heureux, ce qui m'a plu. J'ai aimé la persévérance de Lisa, ses efforts, ses combats. J'ai aimé la patience de Tray et son amour inconditionnel, ainsi que sa passion pour la musique, tout comme la passion de Lisa pour la pâtisserie. le rôle que jouent aussi bien la famille de Tray que leurs amis réciproques était vraiment chouette, chacun ayant du répondant, ce qui rend le récit plus pétillant et moins plan plan que si on avait laissé le couple seul. J'ai été amusée par les gaffes et la diarrhée verbale de la fille de Tray, mais aussi le côté presque sans gêne de leurs amis à chacun. C'était fun et cela a comblé les manques que j'avais du côté de la romance.
J'aime les romances plus électriques que celle-ci. Je l'ai trouvée très vite un peu plan plan, pas assez sexy et émoustillante, alors que quand même on avait une pâtissière d'un côté et un beau ténébreux aux yeux verts rempli de tatouages et guitariste de l'autre, bref de beaux objets à fantasmes, mais les fantasmes ont eu peu de place dans l'histoire et c'est bien dommage. On cherche un peu les scènes de rapprochements romantiques et/ou sexy. C'est dommage au vu du potentiel de la chose.
Amateur de saga sur des musiciens, venez découvrir une romance atypique qui oscille entre plongée dans les clichés du genre et contre-pied inattendu. Malgré un petit manque de sexy et de peps, la douceur de la relation qui se tisse entre Thibault et Lisa, Music-Man et Peach-Melba émeut et montre un certain potentiel pour les aventures des acolytes de Tray.
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