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Robert Latouche (Traducteur)
EAN : 9782251340470
356 pages
Les Belles Lettres (09/03/1995)
3.96/5   14 notes
Résumé :
Tableau saisissant d'une époque trouble et ensanglantée, du développement de l'Église comme unique puissance civilisatrice entraînant la conversion des peuples guerriers, jusqu'au récit de la vie des premières apôtres et saints gaulois (dépositaires de la civilisation gréco-latine), cette œuvre essentielle, aussi importante pour l'Histoire de France que pour l'histoire religieuse, est enfin rééditée dans son intégralité. Après une brève introduction consacrée à l'Hi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En 476 , le roi des lombards en Italie , Théodoric, renvoi les insignes impériaux d'occident à Constantinople et plus tard le roi Dagobert , mettra sa culotte à l'envers !
C'est la fin de l'empire romain d'occident comme réalité territoriale , sans être la fin occidentale de l'idée politique qu'il incarne.
L'empire avec la nouveauté du sacre , renaitra en occident de par la volonté papale ainsi que , surtout , de par celle de Charlemagne qui fonde la dynastie carolingienne.
Entre les deux : il y a les merovingiens disons , avec leur vision patrimoniale et dynastique de la royauté. Les royaumes inspirés des coutumes germaniques, se divisent en parties ,dont le nombre est le reflet du nombre de successeurs au trône . Cet état de fait durera jusque la naissance des états qui succèderont au monde des carolingiens , lui-même successeur du monde merovingien.
C'est une période de grande instabilité politique avec une situation qui n'est pas très pacifiée ni stable. Grégoire de tour est la source historique cruciale sur le monde et l'univers mérovingien . Sur la fin du monde gallo-romain également et en profondeur.
Dans ces pages on voit aussi la mise en place progressive de sa société médiévale avec le moment de la césure exacte avec l'Antiquité romaine. L'auteur de l'histoire des francs , permet de saisir l'élaboration de l'idée médiévale du pouvoir .
L'évolution des structures familiales (évolution et fin progressive de la société gentilice) , des rapports entre l'occident chrétien et l'orient chrétien au niveau commercial par exemple ou encore le fonctionnement des institutions ecclésiastiques locales ou autres . Egalement on perçoit le régime étonnant de la personnalité des lois , avec des lois qui diffèrent selon l'appartenance ethnique des justiciables (droit romain et droits germaniques variés) , avec l'étalonnage de ces lois qui se télescopent quand les justiciables sont de telle ou telle origine ethnique. On voit aussi se mettre en place des concepts juridiques qui auront la peau dure en Occident, tel que l'ordalie et la question,par exemple . C'est la naissance entre autres lois , de la loi salique en Gaule ( les francs saliens) ,si importante pour l'histoire de la France , très loin de naitre encore cependant. Des anecdotes permettent aussi de cerner ponctuellement la survivance tardive de la langue gauloise dans certains territoires.
On voit dans le détails , qu'au Vie siècle le monde gallo-romain n'est pas mort et qu'il est bien là , ancré dans la réalité. On mesure dans ces pages l'étendue mais aussi les limites de la christianisation de l'occident latin aux VIème et VIIème siècles.
Grégoire de tour écrit un texte agréable à lire qui est presque sur le ton de la confidence et qui se trouve farci de détails et d'anecdotes mais qui n'est pas dénué d'une vision plus large néanmoins.
Cette histoire concerne en particulier les territoires de la Gaule romaine , des territoires qui par la suite feront la France . Ce qui est un intérêt supplémentaire de lire ce texte indispensable pour connaitre cette époque transitionnelle et fondatrice du second moyen-âge .
Le pouvoir se tient alors dans les Palais , qui avec les cours , se promènent au grés de l'épuisement local et saisonnier des ressources en compagnies des trésors royaux et des insignes du pouvoir.
C'est une époque fascinante et c'est un moyen-âge étonnant , un autre moyen-âge qui est moins connu que celui , ultérieur , des communes, des flèches gothiques, des essartages et de la féodalité . C'est le Haut Moyen-âge tout simplement ,et c'est ici , dans ces pages rédigées par Grégoire de tour que l'on peut l'appréhender le plus intimement. En bref , pour la culotte du roi Dagobert mise à l'envers et pour les rois fainéants sur leurs chars , c'est ici ! Mais sont-ils si fainéants ? C'est une bonne question ! et je vous la pose alors que je sais d'avance que vous ne les reconnaitrez pas .
Ce texte se voulait être une histoire et il en est une ,complètement et sans doute.
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Au VIème siècle, toute sacralité a disparu. Les mots ne désignent plus d'institutions, de fonctions, d'organisations, de traditions même – et donc pas non plus d'autorité. L'évêque de Tours tente bien de rappeler de temps à autres que ses aïeux lui ont transmis la dignité de « sénateur », on comprend bien que c'est laborieux, qu'on n'y croit plus, que le sens d'une telle dignité s'est perdu. Il en est de même des termes de « rois », « duc », « comte ». Peut-être celui d' « empereur » résiste-t-il mieux parce que la fonction est toujours occupée – mais, bien loin, à Constantinople. Pas question de trembler devant une quelconque justice ou tribunal, de vénérer un chef, souverain ou administrateur, de magnifier une idée, un principe, un concept, de partager un texte, une légende fondatrice. Pas question non plus de se référer à des traditions pour organiser la cité, le « pagus ». Tout cela a disparu. La réalité s'est disloquée et ne tient plus que dans l'expérience immédiate, dans la confrontation directe, momentanée et locale. On comprend alors que les mots soient devenus si inquiétants : ils sont proférés sans contexte, sans référence – et si l'on vous menace de vous voler ou de vous tuer, en somme, puisque rien d'intellectuel ou de spirituel ne retient plus, c'est comme si on vous avait déjà volé ou tué. Les mots se font performatifs parce que la discussion a perdu son cadre : ils ne servent qu'à menacer ou à promettre puisque rien ne vient plus organiser leur construction, leur imbrication, leur agencement les uns dans les autres dans le but de constituer ce dont on ne fait pas l'expérience quand on en reste à une confrontation avec la matière : le sens.

En conséquence, on a la dégaine facile. Un mot de trop, une menace mal placée ou mal assurée, un jugement humiliant, une ambiguïté qui déplaît, est c'est le meurtre assuré. Personne n'y échappe. On égorge, on fracasse les crânes, on coupe les extrémités, on perce les poitrines, les coeurs et les flancs, on écrase sous des pierres, on étrangle, tous les moyens sont bons pour calmer la terreur que fait surgir la parole malvenue et neutraliser qui l'anime. Aux plus patients, qui sont peut-être aussi les moins bien équipés en lames tranchantes, le poison, le guet-apens et les assassinats programmés sont des recours fréquents. Pour punir, ce qui revient peut-être souvent aussi à prévenir, puisque la jurisprudence et le tribunal font fortement défaut, on prive : des mains, des pieds, de la vue, de la vie.

La promesse n'est pas plus rassurante que la parole méchante : elle n'est jamais respectée. Si vous aviez prévu d'évoluer prochainement dans ces lieux et à ces époques, on ne saurait que trop vous conseiller d'éviter d'accepter les invitations de qui se dit votre allié à célébrer votre union par le partage de nourriture, de porter vos lèvres à la coupe offerte par qui vous parle d'amitié, de dormir sous le même toit que votre hôte dans le but de vous rendre disponible pour poursuivre des négociations que vous sentiriez en bonne voie : vous vous ne vous en relèveriez pas. On vous recouvrirait d'une saie et vous sortiriez de la forteresse les pieds devant.

C'est que les plus chaleureuses promesses de bonheur, de gloire, de richesses, de réparation des torts, d'amitiés et d'alliance sont systématiquement trahies. Pire, les promesses qui n'ont pas besoin d'être énoncées, comme celle de bienveillance que portent normalement les liens de filiation, le sont aussi : les maris transpercent leurs femmes et les femmes empoisonnent ou font empoisonner leur maris ; les fils tuent leur père ; les filles leur mère ; tandis que les pères et les mères assassinent leurs enfants. Il s'agit de se tenir à carreau pour éviter le trépas malencontreux. Si vous êtes mécontent d'une ambassade fanfaronne, vous n'hésiterez pas à recouvrir en revanche vos interlocuteurs d'immondices – histoire de bien faire comprendre qui a le dernier mot. Grégoire n'évoquant que les relations des familles aristocratiques (rois, comtes, ducs, mais aussi évêques, abbés et abbesses, prêtres), on ignore ce qu'il en est des « petites gens ».

On comprend alors l'intérêt des efforts de quelques motivés à vouloir réinstaurer une référence morale commune, comme Grégoire, dont il trouve des relais au sein des mystères de la religion. Mais là aussi, les discussions qui établissent par leurs conclusions à des vérités partagées, manquent dans les annales. Il faut les tenir soi-même. Les quelques échanges théologiques que rapporte l'évêque de Tours sur l'incarnation ou la trinité font office de témoignage sur la manière dont la controverse permet d'obtenir l'établissement de vérités partagées. Les échanges sont oraux, privés, tenus en face à face, et se font auprès d'un public éclairé, puisque capable de soutenir la controverse, c'est-à-dire rare. On suppose que Grégoire ne rapporte pas les situations où ses connaissances et son sens de la répartie ont failli. Et comme il rapporte par ses anecdotes nombre de farfelus, menteurs, thaumaturges, escrocs, mais aussi de prélats qui par leurs méfaits et leurs crimes se noient dans la masse de ceux des princes séculiers, on se dit qu'il va en falloir du temps pour que l'ensemble de la société retrouve les fondements de ce qui légitime une société structurée qui oeuvre par la conscience de la collectivité à sa propre reproduction et à son engagement dans l'avenir : la culture.

Et ce n'est donc ni à la tradition séculaire ni aux emprunts d'une puissance étrangère impressionnante que se trouveront les sources de sa génération, mais dans celles de la religion. Il est amusant de constater que c'est, tel que le présente Grégoire, par la logique et l'argumentation (et un peu l'invective tout de même… qui prévient sans doute par avance à quoi s'expose l'éventuel contradicteur…), que s'obtient la persuasion de son interlocuteur : où la foi et la conviction se répondent l'un l'autre sans que l'on puisse à la lecture de ces histoires déterminer laquelle engendre l'autre. C'est surtout le goût de l'ordre et du succès qui engagent l'adoption de la croyance en les dogmes – comme le rapporte la relation de la conversion de Clovis.

De fait à cette époque, outre les dogmes, la religion et la magie ne se différencient pas très bien. Il s'agit surtout d'amasser des vérités qui puissent renforcer la nécessité d'adopter des références partagées. Idéalement, ces vérités, pour être indubitables et convaincre plus rapidement que les échanges oraux, seront des faits constatés – et si besoin des témoignages de faits dont on ne doutera par qu'ils ont été constatés.

Ainsi les méfaits, les médisances et les blasphèmes sont toujours vengés, si besoin par des voies indirectes, telles que la maladie ou la défaite au combat ; les provocations de populations ou de villages s'ensuivent de tempêtes et d'inondations qui saccagent les récoltes ; et les détenteurs de la diffusion de la nouvelle spiritualité sont réputés protégés : les bras armés qui se lèvent contre eux se figent, les incendies s'éteignent devant leurs paumes ouvertes, les murs des villes sont rebâtis, des orbes lumineux apparaissent au-dessus de leur tête pour neutraliser les impudents. Ils sont protégés des malfaisances et des maladies et, en somme, il n'y a que le diable qui puisse, de temps à autre, avoir raison de leur immunité en mettant prématurément, au moyen d'un scramasaxe, un terme à leur vie. Il est encore rapporté qu'ils sont capables, à l'occasion, de soigner les maladies et de ressusciter les morts. Ici la vérité s'édifie en posant par avance sa valeur – on convaincra ensuite.

Mais qu'on ne croie pas que le crime et l'iniquité doivent être préalablement commis pour que se manifeste leur autorité. Celle-ci est par avance signifiée dans les eulogies dont on fait suivre leur nom et leur capacité à donner du sens aux signes annonciateurs, qui sonnent comme autant d'arguments en faveur de la supériorité de leur intellect, ce moteur caché que l'on ne saurait neutraliser par le biais d'une falarique comme on le fait régulièrement et avec efficacité contre un corps de chair : les incendies qui se déclenchent sans cause, les traits de lumières dans le ciel qui se rejoignent en un point élevé au milieu de la nuit, les boules de feu qui traversent le ciel, les fruits qui mûrissent en janvier, les arbres qui en donnent deux fois dans l'année, les gelées en été, sont autant de marques de la puissance de la spiritualité que l'on invoque pour que soient adoptés les dogmes.

On comprend que l'établissement d'une autorité commune auprès d'une société humaine passe, même s'il s'agit d'une religion, par la constatation matérielle des avantages que l'on a à en adopter les principes. Et à ceux qui douteraient du sens que l'on donne à la réalité, il reste l'argumentation pratique à propos des Écritures canoniques, comme le fait l'auteur de l'histoire des Francs.

La parole performative ne semble donc plus tout à fait après cette lecture pouvoir être définie comme une fantaisie, une affabulation, une supercherie produite par des esprits imaginatifs : mais plutôt désigner le statut d'énoncés qui, par manque de cadre, ne trouvent d'applications que dans la pratique, dans la matérialité des relations physiques. le retard de l'instauration de la liberté d'expression s'expliquerait alors par la nécessité préalable de la mise en place de ce cadre, par l'atteinte par l'organisation sociale d'un niveau de culture suffisant : lorsque, seulement, la parole n'est plus prioritairement et spontanément une marque d'action, mais qu'elle est au contraire devenue en premier lieu une contribution à la construction d'un sens – lequel doit lui-même être autorisé par les principes même de l'organisation sociale – et donc ne pas dépendre exclusivement d'un dogme.

La liberté d'expression ne pourrait en ce sens ne se mettre en place qu'après que la culture a dépassé la religion, laquelle est parvenu d'abord à imposer l'abstraction du sens. Dans cette construction, l'action du temps alors n'est pas une option. Où le principe de la guerre, quotidien dans les royaumes francs, révèle sa double inanité : à construire un sens par la faveur de l'action contre la réflexion, à autoriser la possibilité même du développement du sens, la culture, par le mépris des conclusions partagées, anéanties dans le meurtre et la destruction matérielle. On saisit encore que le travail de Grégoire vise à engager cette possibilité en actant les faits de son époque, mais en allant plus loin même : les relations des controverses religieuses et de la conversion de Clovis, les quelques reproductions de traités et de lettres, les jugements portés sur les personnes et les actes semblent déjà prétendre à enseigner aux contemporains et aux générations futures. Il ne s'agit cependant pas encore de culture, mais de convaincre. Les propos sont donc secs et intransigeants. le temps de la culture viendra après, mais l'évêque en ouvre la possibilité.

Et où, en passant, les tensions de la société de la communication contemporaine qui se se braque sur des bouts de phrases, des demi-mots et des déclarations ineptes nous fait observer un retour à la parole performative qui condamne à la vindicte publique le mot de travers. Peut-être que l'écrasement de la réalité par les écrans finit par faire croire que la réalité n'est plus que langagière : à l'inverse du temps de Grégoire de Tours, ou la parole était un acte, la nôtre révélerait que l'acte de la société de la communication n'est plus que langagier. L'effet est le même : la liberté de parole s'évapore... Et l'effet est une destitution de la théorie, laquelle déchoit de son statut idéal par incapacité à révéler ses principes dans la réalité matérielle : ici le retour aux religions ? et au matérialisme ? Les chaînes d'information et le marketing qui utilise la parole pour obtenir un acte d'achat ou la société déculturalisée, comme un retour à une société sans culture, comme au Moyen âge ?...

On doute cependant, en découvrant les nombreuses occurrences de phénomènes astronomiques, qu'ils aient été tous inventés ou soient l'objet d'hallucinations collectives. On sait que le ciel de nuit ne nous est masqué par la pollution lumineuse que depuis quelques décennies, et que durant des millions d'années, y compris du temps de Grégoire, la voie lactée paraissait, écrasante, tous les soirs aux sociétés humaines… de là à penser que nous aurions la joie excitante d'observer, peut-être pas tous les soirs, ni toutes les semaines, mais au moins tous les mois, des phénomènes de type « comètes », « halos lumineux », « éclipses » partielles, de ceci ou de cela, si seulement la sécurité nocturne des villes et le chiffre d'affaires diurnes des commerces pouvaient être considérés comme suffisants pour que s'éteignent les perturbations qui nous les occultent…

Et si l'on ajoute que la diffusion des techniques et des moyens industriels d'aujourd'hui nous permettraient en plus en comparaison du Vie siècle, d'aller observer tous les soirs les anneaux de saturne ou le détail des cratères de la lune, on se dit que l'on pourrait bien trouver dans ces observations des étoiles et des astres des motivations à concilier et apaiser, collectivement, des malentendus millénaires qui continuent de faire frémir sur la terre…

On peut en attendant lire les aventures amusantes et dynamiques (au moins un meurtre par page et il y en a cinq cents) de l'Histoire des Francs… le premier livre recense les années du monde en recopiant ce qu'il a lu dans la Bible, les livres suivants sont des anecdotes brèves et disparates car Grégoire rassemble des faits qui lui ont été rapportés d'époques anciennes, mais la conversion de Clovis et quelques autres surprises narratives valent la lecture, et on en vient rapidement à ce que Grégoire dise « je » : il rapporte alors les événements dont il a été lui-même témoin. Les anecdotes sont plus longues, plus fournies et l'on vit pour ainsi dire les événements à ses côtés.

L'Histoire des Francs, c'est l'impression de découvrir mille fois à l'improviste des manigances et des « coups par en-dessous », des tournures de phrases, des anecdotes et des formulation narratives surprenantes et séduisantes…

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À noter aussi que le livre regorge d'idées originales pour de futurs parents en manque d'inspiration.

Par exemple, pour une fille : Radegonde (la Poitevine), Ingitrude (la Tourangelle), Chrodielde, Beretrude, Ingeburge, Goisrinthe, Ingonde, Clodosinde, Faileube, Euphémie, et, pour l'entente familiale entre deux soeurs : Brunehaut et Frénégonde.

Pour un garçon : Bladaste ; Ansoald, Gondovald, Ragnovald, Anstrovald, Bucciovald, Magnovald, Reoval ; Herménégild, Athanagilde, Liuvigild ; Austrogisile, Ebregysile, Godégisile, Badégisile, Sunnegysile, Droctigisile ; Eberulf, Sigulf, Magnulf, Agriulf, Romulf, Chariulf, Droctulf, Sigulf, Wiliuf, Trudulf ; Faraulf ; Beppolène ; Melaine ; Crépin, Burgolin, Chrédin, Chrodin, Audin ; Pépinien, Florentien ; Gararic, Ageric, Andovic, Chilpéric, Childéric ; Théodebert, Childebert, Charibert, Sigebert ; Ballomer ; Leubovère, Déothère ; Sichaire, Willahaire, Nectaire, Theutaire, Aptachaire, Arenachaire, Ebrachaire ; Leudégisèle, Austragisèle ; Berthefred, Reccared ; Nousachius, Promotius, Eunomius, Urbicus, Hesychius, Injuriosus, Soffarius, Eufronius, Athalocus, Vidimachus, Namatius, Antestius, Licerius, Nicetius, Fronimius, Saffarius ; Chramnesinde ; Ursion, Gaison, Ollon, Aunon, Eufron, Amalon ; Ragnemod, Faramod ; Mummole ; Habacuc ; Eustase ; Charimet ; Véran ; Rauching ; Médard ; Siacre ; Narsès ; Cloud, Maclou ; Prétextat ; Weroc ; et, le plus beau : Gallomagne.
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Chronique confuse difficile à suivre, plongée dans ce temps pleins de bruit de fureur de violence immédiate de cruauté infinie tant des hommes que des femmes d'où ne surnagent que quelques rares individus.
Témoignage effarant de l'effondrement du monde antique
dont seule l 'Eglise essaie de préserver un peu de l'esprit.
Plongée aussi dans ces prénoms tous plus exotiques les uns que les autres



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Alaric (370-410) répondit à Theodoric (455-526) qui lui demandait si alacrité venait de chez lui, : "J'en sais que pouic, Genséric (389-477) et j'en ai rien à battre". On notera au passage une impossibilité chronologique. Alaric meurt en 410 ; Théodoric naît en 455. On peut donc penser qu'il s'agit d'Alaric II (484-507) qui fût tué à Vouillé découpé en fines lamelles par Clovis himself et en personne. Ce dernier aurait hurlé : "le coup du vase, une fois pas deux". Cette anecdote, cocasse au demeurant, est selon Grégoire de Tours (539-594), qui la cite dans une version peu connue de son Histoire des Francs retrouvée à l'abbaye de St Gallen en 843 une gigantesque fausse nouvelle ( comme quoi "nihil novo sub sole")
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Citations et extraits (105) Voir plus Ajouter une citation
La septième année du roi Childebert (en 582), qui était la vingt et unième de Chilpéric et de Gontran, on eut, dans le mois de janvier, des pluies, des éclairs et de violents tonnerres ; on vit des fleurs sur les arbres. Il apparut dans le ciel une étoile à laquelle j'ai donné plus haut le nom de comète. Le ciel, tout autour, était profondément obscur, en sorte que, placée comme dans un creux, elle reluisait au milieu des ténèbres, scintillait, et étalait sa chevelure ; il en partait un rayon d'une grandeur merveilleuse, qui paraissait au loin comme la fumée d'un grand incendie ; on la vit à l'occident, à la première heure de la nuit. On vit aussi dans la ville de Soissons, le Saint jour de Pâques, le ciel ardent, comme s'il eut été embrasé de deux incendies : il y en avait un plus grand, et l'autre moindre. Au bout de deux heures, ils se réunirent, et, après avoir formé comme une grande flamme, ils disparurent. Dans le territoire de Paris, il tomba des nuages une pluie de sang véritable : beaucoup de gens la reçurent en leurs vêtements, et elle les souilla de telles taches qu'ils s'en dépouillèrent avec horreur. Le même prodige se manifesta en trois endroits du territoire de cette cité. Dans celui de Senlis, un homme, en se levant le matin, trouva l'intérieur de sa maison arrosé de sang. Il y eut cette année une grande mortalité parmi le peuple : diverses maladies très dangereuses, et accompagnées de pustules et d'ampoules, causèrent la mort d'une grande quantité de gens ; beaucoup cependant y échappèrent à force de soins. Nous apprîmes que cette année la peste s'était cruellement fait sentir dans la ville de Narbonne, en telle sorte qu'il n'y avait aucun répit pour celui qui en était saisi.
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La huitième année du roi Childebert, la veille des calendes de février (31 janvier),un dimanche alors que dans la ville de Tours la cloche avait été mise en branle pour les matines et que la population se levait pour se rassembler à l'église sous un ciel nuageux et pluvieux, un grand globe de feu tombé du ciel parcourut dans l'air un grand espace en donnant une telle lumière qu'on distingait tout comme à midi. Il rentra à nouveau dans le nuage et la nuit succéda. Les cours d'eaux déborderent d'une manière insolite ;c'est ainsi que la Seine et la Marne provoquerent une telle inondation autour Paris que souvent des naufrages se produisirent entre la cité et la basilique de Saint Laurent.

(Faubourg de Strasbourg supposément)
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Vers la même époque, le roi Chilpéric écrivit un petit traité pour qu'on ne distinguât plus des personnes dans la saint Trinité, mais qu'on l'appelât seulement Dieu, prétendant qu'il était indigne d'appeler Dieu une personne comme un homme charnel ; il soutenait aussi que le Père est le même que le Fils et également que l'Esprit Saint est le même que le Père et le Fils : "C'est ainsi, disait-il, qu'il a apparu aux prophètes et aux patriarches et c'est ainsi que la Loi elle-même l'a annoncé." Après m'avoir fait lire ces choses, il ajouta : "Je veux, déclara-t-il, que toit et les autres docteurs des églises vous le croyez de même". Je lui répondis : "Délaisse cette croyance, pieux Roi. Il te faut suivre ce qu'après les apôtres les autres docteurs de l'Église nous ont transmis, ce qu'Hilaire et Eusèbe ont enseigné, ce que tu as aussi confessé dans ton baptême [...] Sache, en effet, que le Père, le Fils, l'Esprit Saint sont des personnes différentes. Le Père ne s'est pas fait chair, ni l'Esprit Saint, mais le Fils afin que celui qui était le fils de Dieu fût aussi lui-même le fils d'une vierge pour la rédemption de l'homme. Ce n'est pas le Père qui a souffert ni l'Esprit Saint, mais le Fils, afin que celui qui s'était fait chair dans le monde se sacrifiât lui-même pour le monde. Mais quand on parle de personnes, ce mot doit s'étendre dans un sens non corporel, mais spirituel. Dans ces trois personnes il y a une seule gloire, une seule éternité, une seule puissance". Ceci l'émut et il dit : "J'exposerai ces choses à de plus sages que toi qui seront de mon sentiment". Et moi de répliquer : "Ce ne sera jamais un sage, mais un fou que celui qui voudra adopter ce que tu proposes." Là-dessus il se tut en grinçant des dents.
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En ce temps beaucoup d’églises furent pillées par l’armée de Clovis, parce qu’il était encore enfoncé dans les erreurs du fanatisme. C’est ainsi que les troupes avaient enlevé d’une église un vase d’une grandeur et d’une beauté merveilleuse, avec d’autres ornements servant au ministère ecclésiastique. L’évêque de cette église envoya donc des messagers au roi pour lui demander que, si son église ne pouvait recouvrer les autres vases sacrés, du moins elle recouvrât celui-ci. Ce qu’entendant le roi dit au messager : « Suis-nous jusqu’à Soissons parce qu’on devra y partager tout ce qui a été pris et lorsque le sort m’aura donné ce vase, j’exécuterai ce que le pape demande ». Puis arrivant à Soissons, où toute la masse du butin avait été placée au milieu, le roi dit : « Je vous prie, ô très valeureux guerriers, de ne pas vous opposer à ce que me soit concédé hors part ce vase ». Il faisait en effet allusion au vase mentionné ci-dessus. À ces mots du roi, ceux qui avaient l’esprit sains répliquent : « Tout ce que nous voyons ici, glorieux Roi, est à toi et nous-mêmes sommes soumis à ta domination. Fais donc maintenant ce qui convient à ton bon plaisir ». Or après qu’ils eurent ainsi parlé, un homme léger, jaloux et frivole, ayant levé sa hache, frappa le vase en criant à haute voix : « Tu n’auras rien ici que ce que le sort t’attribuera vraiment ». À ces mots qui stupéfièrent tout le monde, le roi contint son ressentiment avec une douce patience et prenant le vase il le rendit à l’envoyé ecclésiastique en gardant cachée dans son cœur sa blessure. Mais au bout d’une année il fit défiler toute sa phalange en armes pour inspecter sur le Champ de Mars la propreté de ses armes. Or tandis qu’il se dispose à passer en revue tous les hommes, il s’approche du briseur du vase à qui il dit : « Personne n’a apporté des armes aussi mal tenues que les tiennes, car ni ta lance, ni ton épée, ni ta hache ne sont en bon état ». Et saisissant la hache de l’homme, il la jeta à terre. Mais tandis que celui-ci s’étant un peu incliné pour la ramasser, le roi levant les mains lui envoya sa propre hache dans la tête en disant « C’est ainsi que tu as fait à Soissons avec le vase. Quand l’homme fut mort, le roi ordonna aux autres de se retirer et par cet acte il leur inspire une grande crainte à son égard. Il fit beaucoup de guerres et gagna des victoires.
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A (Clermont)d'Auvergne des prisonniers sortirent une nuit de leur prison, leurs liens s'étant rompus et les portes du cachot s'étant ouvertes par la volonté de dieu et ils entrèrent dans une église. Puis lorsque le comte Eulalius eût ordonné qu'on augmentât le poids de leurs leurs chaînes ,elles se briserent comme du verre fragile aussitôt qu'on les eut placées sur eux. Aussi sur la demande du pontife Avitus on les délivra et on les rendit à la liberté.
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