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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un employé chargé de la sécurité du Commissariat à l'Énergie Atomique est assassiné entre les deux tours de l'élection présidentielle.

Difficile de résumer ce roman polyphonique touffu dans lequel évoluent, se croisent ou se heurtent un candidat de droite ambitieux, égocentrique et caractériel (« Quand j'aurais les pleins pouvoirs, je me chargerai moi-même d'en pendre quelques-uns à des crocs de boucher ! »), un commandant de police qui n'a rien à perdre, un jeune procureur, des barbouzes, de jeunes écoterroristes de pacotille dépassés par les événements, une grande chef d'entreprise qui place de grands espoirs dans le candidat de droite, un journaliste d'investigation reconverti dans la critique gastronomique qui reprend le manche pour tirer sa fille du guêpier dans lequel elle s'est fourrée, un candidat de gauche avec quelques casseroles, une femme trahie, une femme sans illusions sur son mari…

Pour autant jamais l'on ne se perd dans les méandres de cette histoire d'autant plus effarante que les auteurs ont choisi d'à peine masquer les personnages publics qu'ils mettent en scène et que le lecteur ne peut s'empêcher de se demander jusqu'où tout cela peut être crédible.
Engagé mais pas démagogique, jamais pontifiant, L'honorable société n'est tendre avec personne et tous les protagonistes de cette histoire portent leur part de cynisme, d'opportunisme, de lâcheté ou de mauvaise foi, à l'image d'une société dans laquelle, peu à peu, l'effort collectif le cède à l'individualisme et à l'égotisme.

Dominique Manotti et DOA devaient à l'origine travailler à quatre mains sur un scénario. On le ressent bien sûr dans la structure polyphonique du roman, la multiplication des points de vue, et sans doute aussi ce livre tire-t-il de ce projet originel la clarté de sa narration.
le passage du scénario au roman explique sans doute aussi la sécheresse de l'écriture, sans fioriture, qui permet d'uniformiser le style mais aussi de se concentrer sur l'histoire et d'y entraîner le lecteur sans pour autant l'y noyer.

Il faut enfin dire que ces deux là se sont bien trouvés, qui étaient déjà l'un comme l'autre lancés dans la politique-fiction. L'union a fait la force et les deux auteurs nous offrent avec L'honorable société un roman abouti qui mêle le meilleur de Nos fantastiques années fric et de Citoyens clandestins. Comme dans leurs ouvrages précédents, ils réussissent à nous faire réfléchir sans pour autant nous servir une morale lénifiante. La conjonction de ces deux talents dont on peut penser qu'ils en sont sortis encore plus aguerris fait que l'on se prend à croire que l'on tient là – mais on s'en doutait déjà – deux auteurs qui peuvent en remontrer aux spécialistes anglo-saxons du genre, James Grady, Larry Beinhart, Henry Porter ou Robert Littell.
Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Quelques jours avant les élections présidentielles françaises - le favori des sondages et ses proches rappelant fortement des figures politiques du scrutin de 2007 -, Benoît Soubise, policier des RG en service commandé au Commissariat à l'Énergie Atomique, est assassiné au cours d'une effraction à son domicile qui tourne mal.

Capturé en vidéo par la webcam d'un pirate informatique membre d'un groupuscule d'écologistes radicaux, cet homicide est le point de départ d'une enquête qui nous immerge dans les eaux gluantes et noires des manipulations et des magouilles politico-financières, dans une intrigue d'un réalisme glaçant.

Dans cet excellent roman noir au style simple et très cinématographique, les rôles et avancées des multiples protagonistes de l'enquête - un petit groupe d'écoterroristes faciles à désigner comme coupables idéaux, un père inquiet sur le sort de sa fille mais aussi ancien grand reporter déjà impliqué dans une affaire d'état touchant au nucléaire, un policier intègre de la Crim' et son équipe, les finalistes de la présidentielle et leur garde rapprochée, la patronne beauté glaciale d'un groupe de BTP, sa directrice juridique embourbée dans la nasse et un sous-préfet qui ne s'embarrasse pas de scrupules - s'emboîtent avec une très grande efficacité.
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La France est à la veille de l'élection présidentielle et tous les commentateurs politiques parient sur une nouvelle donne, une rupture. A Paris, deux hommes encagoulés pénètrent dans un appartement du 16e arrondissement manifestement pour y dérober un ordinateur. le propriétaire des lieux rentre plus tôt que prévu et meurt après une courte lutte. Une enquête débute.
C'est l'histoire que nous proposent deux "pointures" du polar, Dominique Manotti et DOA. Et l'Alliance de ces deux-ci nous donne un parfait roman noir.
Ici la critique sociale donne la réplique à l'action. Les personnages formidablement campés à l'aventure. Bref un roman qui conjugue à merveille tout les genre du polar. de la belle littérature policière que nous offre là notre duo talentueux.
Lien : https://collectifpolar.com/
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On l'attendait de pied ferme, ce "quatre mains" de Dominique Manotti et DOA. Parfois pour de mauvaises raisons, spéculant sur leurs divergences politiques, omettant un peu vite leur proximité sur le plan du style - concis, rapide - et des thèmes - les arcanes et les turpitudes du pouvoir.

Un commandant de police détaché au Commissariat de l'Energie Atomique flingué par deux barbouzes, durant un cambriolage. le chef de groupe Pâris, un ancien de la Brigade financière "promu" au 36 pour excès de zèle, hérite de l'affaire.
En ligne de mire : un groupuscule de jeunes radicaux écologistes. Coupables idéaux, écran de fumée, enquête savamment orientée.
En coulisses : un ex-correspondant de guerre qui veut tirer sa fille du guêpier, la patronne du leader français du BTP, un candidat à l'élection présidentielle. Ministre en exercice, colérique et populiste, aux amitiés douteuses. A quelques jours du sacre scrutin, la pression est énorme. Pas de vagues, surtout.
L'enjeu, colossal : la privatisation d'un fleuron de l'industrie nationale, ou comment partager le gâteau public entre amis...
Evidemment, toute ressemblance avec des personnes et des situations existantes...*

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Lien : http://www.culturopoing.com/..
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Du très beau monde sur cet échiquier. Avec un roman dans lequel tout les acteurs essaient d'avoir un coup d'avance.

Benoit Soubise, haut responsable de la sécurité au CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) est assassiné chez lui, lors d'un cambriolage qui tourne mal.
Sa compagne du moment, Barbara Borzeix, en charge du juridique chez PRG, découvre le corps.
Unique objet volé : son ordinateur, ce sont ses investigations qui sont à l'origine du drame.

Mais quels étaient-elles ? La criminelle explore deux pistes pour retrouver les assassins, celles d'une mouvance écologiste anti-nucléaire, ou des spécialistes de l'espionnage industriel.

Des données qui vont apparaître extrêmement dangereuses, ou intéressantes selon le camp auquel on appartient, à l'approche des élections présidentielles...

Alors, qui seront les gagnants, ou les perdants ?
Tout d'abord niveau fric, avec les industriels. le CEA dirigé par Cardona, ou PRG, dirigé par l'héritière du clan, Elisa Robert-Picot ?
Puis parmi les politiques, Elisa étant une proche du favori à la présidentielle, Guérin, alors que Schneider, son grand rival pourrait en profiter, lui qui dans un premier temps est associé à Scoarnec et ses écolos radicaux.
Il y aura aussi sur le coup les journalistes, avec un Neal attachant, les truands, la crim' du réglo Pâris, le parquet, la préfecture...

Que de monde en lien avec cette affaire, donc, je trouve que les auteurs nous content ces événements avec brio.
Ne pas nous faire perdre le fil de l'intrigue avec tous ces protagonistes est quasi un exploit.
Du rythme, de l'action, des dossiers explosifs, une densité énorme d'événements, et on s'y retrouve !
Avec ce thème du scandale politico-financier que j'adore, des intérêts qui vont mettre juste ce qu'il faut de temps pour être identifiés, et des enchaînements ou renversements de situation très bien ficelés.

Dommage néanmoins, ce final. Rien à dire, il tient la route, mais j'en aurai tellement préféré un autre.
Ou ceux qui tirent leur épingle du jeu seraient différents...
(plus d'avis sur PP)
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J'ai beaucoup aimé cette histoire où se croisent les politiques, les industriels, les écolos, quelques barbouzes des RG et un policier rebelle. Parfois, on croit reconnaître quelques personnalités politiques ou des industriels .... mais non, c'est un roman ... Très agréable à lire
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Deux maîtres associés pour décrire de sombres magouilles contemporaines...

Lorsque deux de mes auteurs préférés de "noir" français (de "noir" tout court d'ailleurs) se mettent à collaborer, l'attente est élevée.

Il serait dommage de trahir trop vite les ramifications torturées que les deux spécialistes nous ont concoctées, même si comme souvent avec chacun d'eux, l'intrigue n'est pas l'essentiel.

La quatrième de couverture choisie par la Série Noire sonne toutefois très juste : "Prenez un homicide, par exemple celui d'un employé du Commissariat à l'énergie atomique - et quel employé ! -, ajoutez un groupuscule écoterroriste, des agents troubles, une femme trahie, un père inquiet pour sa fille unique, des policiers du Quai des Orfèvres, une grande patronne, des journalistes, des politiciens en campagne - tout cela se passe entre les deux tours de l'élection présidentielle -, l'avenir stratégique et financier de l'industrie nucléaire française, Dominique Manotti et DOA, et vous obtenez une véritable affaire d'État... Ou presque. Comme toujours, toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé est évidemment fortuite."

De Dominique Manotti, on subodore ici le talent pour assembler des puzzles politico-économiques toujours tristement crédibles, avec ce ton de "reportage légèrement gonzo" qui nous enchantait tant dans "Nos fantastiques années fric" ou dans "Lorraine Connection". de DOA, on devine la capacité à intriquer les différents services secrets et officines sulfureuses de la République avec des baroudeurs plus ou moins désabusés, au grand coeur mais à la résignation hélas réaliste, forcés de "reprendre du service"... (Plutôt ceux du magistral "Citoyens clandestins" que ceux du moins convaincant "Serpent aux mille coupures", d'ailleurs).

La barre était haute, et je n'ai en rien été déçu !
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L'histoire est top rien à dire là-dessus mais par moment trop de détails tue le détail, hormis cela un livre avec beaucoup de suspense et finalement pas si éloigné de la vérité sans doute.
Une très bonne lecture pour passer le temps.
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